mercredi 30 juillet 2014

On débarque et on commémore


Et tout cela se passe en juin.

lundi 28 juillet 2014

Chevaucher vers jadis avec Mme de La Guette

Depuis hier, je ne quitte plus Mme de La Guette et ses Mémoires (dans l'édition ci-contre, de 1929). Quelle femme étonnante, que cette petite aristocrate du XVIIe siècle ! Elle serait tout à fait à sa place dans un roman de La Varende ou même chez le Balzac des Chouans, mais avec encore plus de vivacité, de naturel, de force et de grâce qu'on en trouve chez les héroïnes des deux écrivains. Et quel contraste avec nos pleurnicheuses revendicatrices, qui exigent tout, simplement parce qu'elles sont incapables de rien prendre par elles-mêmes. (L'honnêteté oblige néanmoins à reconnaître que le contraste est tout aussi vif entre les hommes que l'on croise en ces pages et les petits ludions raisonneurs et pleutres que nous sommes devenus…) Il faut la voir, la Fronde battant son plein, tenir tête aux hommes en armes du parti des princes surgissant en ses domaines, alors que son mari est absent, parti guerroyer en Catalogne ! Rien ne la démonte ni ne l'impressionne. Et c'est presque seule qu'elle va rouler le duc de Lorraine dans la farine, permettant ainsi à Turenne, l'homme du roi, d'éviter un choc frontal entre son armée et celle du duc, qui lui aurait probablement été fatal. On sent que c'est là le haut fait de son existence presque toute provinciale – mais d'une province point trop éloignée de Paris et de la Cour, puisque les terres de M. de La Guette sont situées quelque part entre Yerres et Villeneuve-Saint-Georges – ; cependant, les petits épisodes plus domestiques qu'elle relate sont, en leurs genres, tout aussi savoureux. Il faudrait prendre le temps d'en narrer un ou deux, ce serait mieux ; mais on ne pourrait pas le faire en son français à elle, qui possède à la fois sa vivacité et son élégance ; ce serait dénaturer. Enfin, je trouve très favorable au vagabondage imaginaire le fait que personne ne sache où ni quand Mme de La Guette a finalement rendu son âme à Dieu.

dimanche 27 juillet 2014

De Bouvines à Pacy-sur-Eure


C'était il y a huit siècles ; c'était le 27 juillet, qui tombait déjà un dimanche, ce qui avait beaucoup frappé les contemporains, à ce qu'on dit. Mais pourquoi me fatiguerais-je à parler de la splendide bataille de Bouvines, alors que d'autres le font très bien ?

J'ajouterai tout de même ceci, à propos de ce grand roi que fut Philippe II, dit Auguste, et qui ne laisse pas de m'inquiéter à propos de la qualité de l'air que je respire.

En juillet 1223, quelques jours avant le neuvième anniversaire de Bouvines, le roi est soudain saisi par la maladie, alors qu'il bivouaque à Pacy-sur-Eure. Il veut tout de même se rendre à Paris comme il l'avait prévu, mais il ne peut aller plus loin que Mantes, où il meurt le 14 juillet de cette même année ; apportant ainsi la première preuve certifiée de la profonde nocivité de cette date pour la France.

vendredi 25 juillet 2014

Les Soprano ou la mort à l'ouvrage


J'ai déjà eu l'occasion de dire le profond mépris dans lequel je tenais les hommes et les femmes qui ressortissent à ce qu'on appelle couramment la pègre ; ou le milieu. Peu de choses me paraissent plus abjectes que cette fascination gourmande des petits intellectuels parisiens, et leur cordiale servilité, lorsque le hasard des plateaux de télévision les fait se trouver en présence d'un quelconque malfrat ayant commis un petit livre pour jouer les révolutionnaires ou les redresseurs de torts (excellent exemple, pour ceux qui ont l'âge de s'en souvenir : Roger Knobelspiess). 

Ce dégoût me vient principalement des diverses œuvres que j'ai pu lire, concernant les camps de la mort, soit nazis, soit communistes, et principalement celles de Primo Levi et de Varlam Chalamov : ceux qu'ils appellent ensemble les “droits communs” s'y montrent comme les tyrans sanguinaires qu'ils sont tous et toujours (aucun “contre-exemple”, ni chez l'Italien, ni chez le Russe), en qui aucune humanité, fût-ce à l'état de traces, de vestiges, ne semble plus subsister.

C'est sans doute ce qui fait que je n'ai jamais pu aimer vraiment Martin Scorsese, tout du moins en ses films pégreux, car je sens en lui une fascination pour la violence et les mœurs qu'il s'attache à décrire, une complicité de mauvais aloi avec ses personnages de truands criminels.

(Il faut ici mettre à part les trois épisodes du Parrain de Coppola ; parce que, malgré les apparences, il ne s'agit plus de films “de Mafia” mais d'une trilogie tragique, dans laquelle tous les personnages, dès le début, marchent inexorablement vers leur propre abîme, vers ce Crépuscule des dieux que représente l'immense scène finale du dernier volet.)

C'est cette répulsion qui a fait que, voilà douze ou quinze ans, lors de la première diffusion, je n'ai jamais regardé le moindre épisode des Soprano. Et, lorsque l'une des chaînes dont je dispose a commencé une rediffusion da capo, j'y suis allé à reculons, malgré toutes les louanges que j'avais entendu tresser à cette série, par des gens dont l'opinion n'était pas sans poids auprès de moi. Et j'ai eu du mal à comprendre, au début, pourquoi j'ai tout de suite pris tant de plaisir à cette série, qui ne donnait à voir que ce genre de personnages suscitant en principe mon aversion.

La réponse est somme toute assez simple, même s'il m'a fallu plusieurs “saisons” avant de la trouver. C'est que, à l'exception de Tony Soprano lui-même, plus complexe et magnifié par le talent de Gandolfini, qui est très grand, tous les autres, hommes ou femmes, sont des coquilles creuses et vides, des sortes de beaufs, même si j'ai en principe horreur de ce terme, qui traînent après eux un ennui vertigineux et sans remède. À côté de ces pantins tristes, les petits fonctionnaires de Gogol ou de Tchekhov sont des Quichotte et des d'Artagnan, Emma Bovary et la duchesse de Guermantes sont Catherine de Médicis et Anne d'Autriche. Il faudrait compter le nombre de fois  où l'on nous montre les comparses de Soprano jouant mornement aux cartes dans une pièce sans fenêtre, soumis au martèlement stupide et obstiné de la “musique” qui se déverse dans le bar mitoyen, afin de tenter de meubler le vide absolu de leurs journées ; noter que, malgré leur argent, tous vivent dans des maisons au sinistre le plus rigoureux et d'un mauvais goût de stricte obédience. Sans parler de ces faux ongles qu'arborent presque toutes leurs épouses, et qui les font ressembler à des actrices de porno américain, dont elles ont d'ailleurs également les coiffures et les rêves petit-bourgeois.

Dans Les Soprano, la mort qui compte, celle que l'ont veut nous faire percevoir, ce n'est pas celle qu'infligent les personnages à leurs victimes, mais bien celle qui les dévore de l'intérieur, implacablement et en se riant d'eux, sans que quiconque puisse rien faire pour la contrer, pas même la psychiatre de Tony Soprano. Et lorsque le cancer abat tel ou tel (le cancer frappe beaucoup, dans Les Soprano), ce n'est nullement un accident, mais simplement la mort, cette mort sans cesse à l'ouvrage, qui emprunte un masque intelligible, sur lequel les lugubres guignols peuvent enfin mettre un nom.

mercredi 23 juillet 2014

Attention, billet emmerdant…

Rudolf Serkin, 1903 – 1991.

La fluidité momentanée du trafic autoroutier permettant de s'intéresser à autre chose qu'à lui, je me suis livré, entre Pacy-sur-Eure et la Défense, à une expérience qui m'a fait paraître fort court le trajet : écouter quatre fois de suite le premier mouvement de la dernière sonate pour piano, opus 111, de Beethoven, dans les quatre versions que recèle mon aïe pode. Je suis obligé de mettre à part des autres l'interprétation de Serkin : durant plus de vingt ans, elle fut la seule connue de moi, écoutée et récoutée, et est donc devenue, malgré que j'en aie, une sorte de référence, d'absolu, dont il m'est bien difficile de me détacher. Restent les trois autres. 

Stephen Kovacevitch… Les mots qui me viennent ne collent pas exactement à ce que j'ai cru ressentir, ils sont trop forts, mais ils s'en approchent. Par prudence ou lâcheté, je vais les mettre en italique. Je l'ai trouvé, Kovacevitch, un peu brutal ; ou trop contrasté peut-être. Le soupçon qu'il ne voulait pas me laisser seul avec Beethoven et me signifiait qu'il fallait tout de même compter avec lui en tiers.

Artur Schnabel, c'est autre chose : dans certains passages rapides, j'ai cru sentir que je perdais des notes ; que celles-ci avaient tendance à se chevaucher quelque peu. L'impression est sans doute à la fois fausse et ridicule ; fausse car je doute que Schnabel ait réellement fait les notes se monter les unes sur les autres, et ridicule car il serait fort prétentieux de ma part de prétendre les distinguer toutes parfaitement dans les autres versions. Il y a aussi que ce pianiste-ci pâtit, m'a-t-il semblé, d'une moins bonne qualité d'enregistrement, plus sourd, moins clair.

Il me reste donc Maurizio Pollini ; qui s'installe sur la plus haute marche de mon petit podium autoroutier. Cette victoire, aussi méritée que prestigieuse, lui a donné le droit de revenir “en bis” pour interpréter la seconde partie de la sonate, cette ariette qui dépasse de très loin tout ce que je pourrais essayer d'en dire – et c'est pourquoi je me tais.


Après cette approximative pantalonnade, vous pourriez avoir envie de lire, à propos de Beethoven et de ses sonates, des choses intelligentes

mardi 22 juillet 2014

Eh, Manuel, tu dors ?


Mais qu'attend donc M. Valls, ci-devant Premier ministre et ancien de l'Intérieur, lui d'habitude si vigilant voire intransigeant dès qu'il s'agit de traquer les mouvements fascistoïdes, qu'attend-il, ce grand personnage de République, pour frapper d'interdiction un mouvement qui n'hésite plus à s'allier avec les pires raclures antisémites, ramassées dans les banlieues qui enserrent désormais nos villes ? 

dimanche 20 juillet 2014

Longue vie à l'Impératrice ! (Grouik ! grouik !)


À Jacques Étienne.

Tout était en l'air au château de Blandings. Lord Emsworth coulait, en son domaine, les jours à peu près paisibles que lui autorisaient ses revenus. Il s'abandonnait chaque soir au sommeil de celui qui ne trouve rien à se reprocher de la journée écoulée et qui a pensé le moins possible ; il se réveillait joyeux et plein d'entrain, à l'idée que l'Impératrice de Blandings, la prunelle de son œil, allait très probablement remporter, pour la troisième année consécutive, le Concours agricole du Shropshire dans la catégorie des cochons gras. S'il n'y avait pas eu Lady Constance, sa sœur, et ses innombrables invités, la vie à Blandings aurait représenté une assez exacte image du paradis sur terre. C'est alors que surgit l'ignoble rival, Sir Gregory Parsloe, bien décidé à toutes les bassesses, aux pires coups fourrés, pour que son propre cochon, l'Orgueil de Matchingham, triomphe de l'Impératrice…

P.G. Wodehouse (1881 – 1975), c'est l'humour anglais quintessencié, et même quintessentiel. Dans le monde de ses 90 romans et près de 200 nouvelles, les tantes ont une importance capitale et se révèlent des femmes fort dangereuses, en ceci qu'elles veulent à toute force marier leurs neveux, qui, de leur côté n'envisagent rien moins. Les cochons ont aussi leur importance, nous venons de le voir, ainsi que certain pot à bière. Dans cet univers souvent campagnard, les maîtres sont généralement riches et très sympathiques, mais d'une intelligence limitée au strict nécessaire ; les majordomes (butlers), par compensation, font preuve d'une compréhension profonde des êtres et des événements qui les secouent, ainsi qu'une diabolique habileté à éviter les mariages ourdis par les tantes. Le plus bel exemple est donné par le couple formé du butler Jeeves et de son maître, le jeune Bertie Wooster, sortes de Don Quichotte et Sancho Pança accommodés de sauce à la menthe. C'est par les romans qui les mettent en scène – un volume dans l'édition Omnibus – que l'on commencera sa découverte de Wodehouse, si l'on veut bien m'en croire.

C'est ce que fait Catherine depuis quelques jours, ce qui m'a donné, par une sorte de mimétisme littéraire, l'envie de relire moi aussi Wodehouse. J'ai donc pris le second volume Omnibus, celui qui contient entre autres les aventures d'Oncle Fred et, donc, celles de Lord Emsworth, en particulier dans le roman dont j'ai déroulé les prémisses en commençant, qui s'intitule Pigs Have Wings, ce que les Français ont cru bon de traduire par Le Plus Beau Cochon du monde, initiative assez stupide dans la mesure où une traduction littérale du titre original eût été bien préférable, me semble-t-il.

Et puisque nous sommes chez Lord Emsworth, Clarence de son petit nom, restons-y un moment, le temps de signaler qu'Un pélican à Blandings vient tout juste de ressortir chez nous, grâce aux éditions des Belles Lettres – ce qui est une preuve supplémentaire que cette vénérable maison ne publie décidément que des auteurs essentiels.

samedi 19 juillet 2014

Après l'orage


Midi le Juste. Le clocher sonne ses douze coups, personne ici ne songe encore à s'en offusquer ; c'est à peine si on les entend. Ceux qui ont levé mollement le menton se disent « tiens, il est déjà Midi ! » et se demandent si le facteur est passé (il a toujours un peu de retard, en ce moment : c'est un remplaçant…). L'orage, lui, est passé, en se donnant les airs encombrants d'une armée d'invasion, avant d'être poussé par le vent vers Pacy puis vers Mantes ; il n'a inquiété sérieusement personne, nul ne lui a demandé de comptes pour les grondements qui se produisent ailleurs et dont on ne perçoit les échos que par les caquètements qu'ils provoquent dans les basses-cours périphériques. Tout est redevenu calme ; même les oiseaux laissent passer un peu de temps avant de reprendre leur tissage sonore ; invisible dans le cerisier, la tourterelle hésite à se prendre pour une colombe ; ignorance ou modestie, elle y renonce. Sur la terrasse, une femme regarde distraitement le haut des arbres en fumant une cigarette d'importation.

mercredi 16 juillet 2014

La justice de nos jours ou le comité de porc-salut public


Donc, une femme a été condamnée à neuf mois de prison ferme parce qu'elle a posté je ne sais où un petit montage pitoyable, par lequel on serait conduit à penser que Mme Taubira aurait pu être singe dans son enfance. Vous me dites que c'est idiot ? Je vous l'accorde bien volontiers. Vous ajoutez que ce n'est absolument pas drôle ? Je vous confirme que je n'ai pas ri, ni même souri. Vous affirmez que la personne ayant “posté” cela doit être assez stupide ? J'aurais tendance à être d'accord avec vous. Et maintenant ?

Maintenant, l'idiote en question va devoir passer neuf mois en cellule, pour prix de sa sottise. Parce qu'une très obscure, mais sans doute très subventionnée, association guyanaise a porté plainte contre elle, ce que Mme Taubira avait dit ne pas vouloir faire ; Mme Taubira qui n'a évidemment aucun contact avec l'officine en question, et encore moins d'influence sur elle. Mais ce n'est pas cela le plus amusant.

Ce qui fait rire, si l'on se sent d'humeur, se sont les trémulations légalistes de nos petits gauchistes qui, le temps d'une parenthèse, oublient qu'ils sont censés être “rebelles”, “en lutte”, etc., et viennent s'agenouiller devant une décision de justice qui flatte leur goût du sang. Évidemment – nous les connaissons –, ils ne se contentent pas de sangloter leur reconnaissance aux juges : ils nous somment de faire pareil, sous peine d'être estampillés – comme c'est surprenant ! – raclures fascistoïdes, racistes simiophiles, que sais-je encore.

Encore plus drôles sont les contorsions impertubables de sérieux des jeunes filles qui se sentent en charge du monde de demain – celui en lequel, grâce à Dieu, nous ne serons plus et qui les niquera grave, si je puis me permettre. Elle s'interrogent avec un sérieux de tribunal populaire : neuf mois ferme, tudieu, n'est-ce point trop, Maximilien ? – Il se peut, Louis-Antoine ; mais considère qu'on ne lui a infligé qu'une amende ridicule de trente mille écus, à cette drôlesse amoureuse de Capet ! On pourrait doubler cela en appel, j'y veillerai ! – Et cette inégibilité ! rugit alors Jean-Paul. De qui se moque-t-on ? À vie ! par le sang du peuple, à vie ! et qu'elle soit encore heureuse d'échapper à la guillotine, pour avoir brandi ce bébé guenon ! La liberté et l'égalité ne pourront jamais être établies tant que grouilleront ces vers-là ! Et l'on nous parle d'inégibilité ? Mais on se moque ! Quoi ! elle pourrait, cette vermine, dans cinq ans se présenter au suffrage de la Nation ? Je vais lancer dès demain une campagne dans mon journal, et l'on verra bien si la citoyenne en réchappe ! (Camille, apparemment plus calme :) – Je hais la violence, mais parfois le fer doit passer.

Maximilien, ramassant ses papiers :  – Bon, on va dîner ? Jacques-René m'a dit tantôt qu'il y avait une côte de bœuf d'une extrême tendreté à La Comète…

Qui veut faire le mélange fait la bête ou vive l'Alsace libre !


André, si tu passes par ici, il serait préférable que tu ne lusses point ce qui suit…


L'autre soir, Catherine annonce soudain que le dîner est prêt, comme il se produit pratiquement tous les jours dans ces heures-là. Entendant cela, Alisa, notre pensionnaire de Vancouver, appelle sa fille qui, naturellement, se trouvait dans la Case, devant mon ordinateur (Elwyn, comme beaucoup de jeunes gens de son âge, est une e-squatteuse de haut vol). Nous sommes déjà assis à table lorsqu'elle arrive. Nous la voyons se diriger vers la cuisine et en revenir avec un verre occupé aux deux-tiers par une boisson marronnasse dont je tairai le nom mais qui se termine par Cola – jusque-là, rien que de très normal. Notre surprise grimpa rapidement, atteignant même à la stupéfaction, lorsque nous la vîmes empoigner la bouteille de riesling qui trônait à portée et finir d'emplir son verre avec le divin breuvage.  Sous nos yeux mi-réprobateurs, mi-inquiets, la drôlesse avala deux longues rasades de son mélange inédit – et nous assura que c'était bon, ce qu'onc ne crûmes.

(La mixture rhum-Coca étant connu sous le nom de Cuba libre, je suppose qu'Elwyn a inventé l'Alsace libre.)

Un peu plus tard, goûtant le vin seul, elle reconnut que c'était tout de même meilleur sans partage. Preuve assez émouvante de ce que l'humain reste toujours perfectible, même quand il est canadien.

lundi 14 juillet 2014

La Patrouille de France à domicile


Ce matin, comme presque chaque 14 juillet, nous avons vu passer les neuf alphajets de la Patrouille de France, à basse altitude puisqu'ils venaient de décoller de la base d'Évreux, en route vers les Champs-Élysées ; lorsqu'ils vrombissent au-dessus de nos têtes, ils ne sont pas encore en formation, mais par groupes de trois ; ce qui fait bien neuf avions, alors que seulement huit sont censés former la dite Patrouille, si l'on en croit Wikimachin : petit mystère que je vais tâcher d'éclaircir. Sitôt après le passage des trois premiers, Catherine et Alisa – notre pensionnaire canadienne, arrivée samedi de Vancouver avec sa fille –, qui se trouvaient dans le jardin, près du portail, ont entonné une vibrante Marseillaise à pleins poumons, ce qui a eu l'air de légèrement surprendre la voisine d'en face. Les trois avions suivants se sont annoncés environ deux minutes plus tard, ce qui m'a laissé le temps de descendre au sous-sol et d'en remonter quelques flacons de Riesling pour ce soir, sans rien manquer du spectacle : le monde est vachement bien fait, au bout du compte.

vendredi 11 juillet 2014

Mais de quoi se plaignent-ils, les porteurs de burnous, là ?




C'est vrai, quoi : ça pourrait être pire…

jeudi 10 juillet 2014

Un autre Sarkozy


Dans son numéro de cette semaine, Paris-Match publie une longue interview de l'ex-président de la République, faite par Jean-Marie Rouart. Les deux hommes ne parlent que de littérature, et Nicolas Sarkozy dit des choses fort justes sur les écrivains évoqués, notamment sur Balzac et sur les personnages balzaciens. Il revient aussi sur l'épisode “Princesse de Clèves” et répète qu'il n'aime pas ce roman – un anamour qui est aussi le mien.

Note à mes amis gauchistes, sarkophobes et autres hollandolâtres exclusifs : comme je sais ce que vous vous apprêtez à dire en commentaire, à savoir qu'il s'agit d'une pure opération de com' et que l'objet de vos détestations se contente de ressortir mécaniquement les fiches préparées par ses collaborateurs, vous pouvez vous dispenser de le faire, ce sera toujours ça de gagné.

mercredi 9 juillet 2014

Les saisons



Le temps, ici, semble toujours un peu se moquer ; de lui-même et de nous. Il le fait surtout dans les saisons qui sont ailleurs assez franches, l'hiver et l'été. Reconnaissons-le : il nous arrive fréquemment, à nous autres de l'entre-deux, d'envier nos lointains comparses, dont nous croyons savoir qu'ils connaissent chaque année ce prodige : un hiver froid et un été chaud. Il nous semble souvent, notamment dans les premières semaines de juillet ou dans les arrières-fonds de décembre, qu'ils doivent avoir une vision plus claire du monde, une assise plus solide dans le sol, des regards plus directs vers les choses, que les grisailleux incertains que nous sommes. (Et je ne parle même pas de ces populations étrangères pour qui le calendrier est assurance pleine et entière du temps qu'il fera : je me cantonne dans ces domaines de l'incertitude que sont nos régions familières.)

Il faisait été hier, il fait automne aujourd'hui ; c'est ainsi. Les rafales de vent chassent les bouffées de chaleur, avant que la ronde ne s'inverse demain matin, peut-être. En bas des nuées crépitantes, les hommes ne lèvent plus la tête qu'à peine : ce théâtre vertical, aux convulsions imprévisibles, ne les empêche plus de vivre depuis lurette ; ni de mourir, encore heureux. Ils accueillent l'eau comme ils recevraient le feu, le soleil comme les ténèbres définitives : avec un fatalisme souriant qui, après un certain nombre d'années vécues, leur fait oublier le calendrier officiel.

Il n'y a pas de calendrier qui tienne, chez nous. Et même, ces formules rutilantes que l'on récite sans y penser dans d'autres régions, parfois voisines (à propos de la verticalité des moissons, de la Saint-Médard, et que sais-je encore), nous ne les comprenons pas du tout. La pluie, chez nous, fait ce qu'elle veut ; le froid s'insinue partout, si tel est son bon vouloir, que le présent soit juillettiste ou aoûtien ; le ciel existe, il pèse et décide.

mardi 8 juillet 2014

Camerone, nous revoilà !


Je ne sais plus comment ni pourquoi j'en suis arrivé hier soir, et tout en étant parfaitement à jeun, comme chantait l'autre glandu bruxellois ; je ne sais plus, disais-je, ce qui a fait que je me suis mis à parler de la Légion étrangère avec Nicolas et à lui recommander – en pure perte sans doute – les deux romans de Paul Bonnecarrère consacrés à ce glorieux corps d'élite de l'armée française : Par le sang versé et sa suite La Guerre cruelle, le premier se situant en Indochine et le second, comme il se doit, en Algérie. Je les ai lus il y a fort longtemps, j'avais entre vingt et vingt-cinq ans ; et je me rappelle la légère surprise de mon père, à me voir plongé dans ces volumes : je suppose qu'il ne devait pas trouver ma soudaine passion pour ces histoires d'hommes très cohérente avec l'anarchisme dont je faisais parade et l'antimilitarisme dont j'étais imbu. Toujours est-il que j'avais lu ces deux tomes avec une certaine gourmandise, voire un soupçon d'avidité, ce qui ne m'avait posé aucun problème idéologique, tant l'idéologie était alors, et est restée, le benjamin de mes soucis. 

Y repensant hier, après mon court échange avec Nicolas, donc, je me demandais ce que pouvait bien valoir ce diptyque. Mon souvenir me disait qu'il s'agissait de livres honnêtes, bien “ficelés”, comme on le dit de ces romans très correctement construits et écrits quoique sans talent littéraire particulier. Mais ce souvenir était tout lointain, tout petit et tout flou. Si bien que, reniant honteusement le serment solennel que je nous avais fait une semaine plus tôt, à Catherine et à moi-même, de ne plus acheter le moindre livre avant le mois de septembre, j'ai commandé Par le sang versé – d'occasion, à 2,99 €, pour tenter de rendre ma félonie moins criante. 

Si je vous raconte cela qui n'a pas le moindre intérêt, c'est que je préfère cette photographie de légionnaires à la grille de mots croisés de ce matin. Et aussi qu'il ne faut pas craindre, de temps à autre, de reviriliser la blogo, qui est tout de même, d'une façon globale, un sacré nid de fiotes et de féministes aux dents cariées.

Mots croisés réactionnaires, mots croisés progressistes


Dans les seconds, lorsque vous tombez sur un mot de six lettres dont la définition est bamboulas, il faut inscrire noubas, et non le mot qui vous est de prime abord venu à l'esprit.

lundi 7 juillet 2014

L'abîme entrevu et les prophéties bégayées


C'est agiter le lieu commun que de dire des écrivains du passé qu'ils nous parlent de nous et de notre temps. Soit, tant pis, agitons-le : les écrivains du passé nous parlent de nous et de notre époque ; spécialement lorsqu'ils croient ne nous entretenir que de la leur, en ce qu'elle avait d'unique à leur entendement. C'est par exemple ce que fait M. de Tilly, quand il revient sur “le besoin impérieux de voyager” hors de France qui l'a saisi dans les années 1787 – 1788, et qui lui est tout d'abord étrange. Il tente ensuite (p. 504 de l'édition que j'indiquais hier) de l'expliquer ainsi :

« Il eût semblé que je ne voulais pas assister à l'exorde des calamités publiques, ni voir briller en France les derniers beaux jours qui luisaient pour elle et pour l'Europe ébranlée dans ses bases ; beaux jours auxquels de si longues ténèbres devaient succéder. Il me reste de tout cela que nous entendons une voix intérieure qui ne nous raconte pas l'avenir, mais qui en bégaie les prophéties, et que nous avons des aversions, des antipathies qu'on définit mal, et que l'avenir justifie trop. […] En voyant même de tels hommes à la tête du gouvernement, proposant leurs rêveries et leurs expériences pour le rajeunir, il eût été difficile, à cette première époque, de découvrir la Révolution dans ses détails et dans toutes ses funestes conséquences, mais il n'était que trop aisé de voir que nous entrions dans un labyrinthe inextricable dont personne n'avait le fil et où veillaient le Minotaure et la mort. »

Après deux paragraphes par lesquels Tilly montre les “élites” de l'époque – Necker, Calonne et quelques autres – tout occupées à se rejeter les unes sur les autres la responsabilité d'un climat de plus en plus méphitique, le comte enchaîne :

« À les entendre l'un après l'autre, aucun n'aurait certainement été coupable ; mais chacun rendait à l'autre une justice que la postérité rendra à tous. Elle ne sera qu'équitable dans tout état de cause ; car en politique et en administration, on est aussi coupable du mal qu'on n'empêche pas, que de celui qu'on fait ; de celui qu'on consomme par calcul, que de celui qu'on autorise par impéritie ; et l'inflexible histoire ne fait pas plus de grâce à ceux qui ont déshonoré une place par des crimes, qu'à ceux qui en ont été déshonorés par leur sottise, et leur impuissance à la remplir. »

Ensuite, Tilly se replace lui-même dans le tableau qu'il vient de brosser, en tentant de déterminer quelle y fut sa place réelle. Il conclut :

« Il est donc de fait que je ne sondai pas alors toute l'étendue, toute la profondeur de l'abîme qui s'ouvrait, mais que je l'entrevis. L'histoire que j'avais bien lue me présageait une révolution que j'étais destiné à bien étudier et à bien savoir. Si, dans cet ouvrage, je n'en écris pas les détails que je connais parfaitement, c'est que j'y vois une tâche odieuse dont le talent de Tacite, si je l'avais reçu, ne m'engagerait pas à surmonter l'horreur. Nous sommes encore trop près des acteurs et du théâtre. »

Depuis, il semble que notre situation s'est encore assombrie. Pour inverser Chateaubriand, on croit pouvoir affirmer que, désormais, Néron a tout loisir de prospérer dans l'empire, puisque aucun Tacite n'y naît plus. Un Néron qui a mille têtes et pas de visage.

dimanche 6 juillet 2014

Les mésaventures d'une chenille aveugle ou le duel avorté

« Étant monté un moment à l'Œil-de-Bœuf *, j'y causais avec quelques personnes, nommément avec cette chenille aveugle de Moreton de Chabrillan, quand la conversation dégénéra en dispute. Il fallait finir vite, n'eût-ce été qu'à cause de la sainteté du lieu ; rendez-vous donné et accepté avec la même gravité. Béon et son cousin, le marquis de Chabot (celui qu'on appelait le gros chat) me firent sentir le ridicule de spadassiner avec un homme qui y voyait si peu clair, qu'on lui avait fait embrasser en plein midi, à Fontainebleau, un cent-suisse colossal pour une danseuse de l'Opéra. À Metz, il se précipita de toute la vitesse de son cheval sur des escadrons qu'il prenait pour une pelouse verte et riante que quelques vapeurs venaient de rafraîchir. À la suite d'une querelle très vive, on l'avait fait battre contre un manteau rouge placé sur un piquet. Son adversaire, qui se tenait à dix pas, déclara qu'il était blessé ; les témoins qui connivaient à cette scène des boulevards le firent convenir qu'il était content. Il n'y avait pas pour moi un honneur infini à acquérir dans cette bataille, et cette rixe finit par un déjeuner ; le plus mauvais vaut mieux que le meilleur duel. »

Comte Alexandre de Tilly, Mémoires pour servir à l'histoire des mœurs de la fin du XVIIIe siècle, Mercure de France, Le Temps retrouvé, p. 472.

Ce réjouissant combat de la “chenille aveugle”, contre un piquet affublé d'un manteau, a immédiatement fait surgir devant mes yeux la troupe de nos courageux résistants actuels qui continuent inlassablement de spadassiner contre le fascisme, cependant que leur adversaire, le vrai, se tient tranquillement à dix pas. C'est une scène des boulevards qu'ils ne se lasseront jamais de rejouer ; la différence avec celle racontée par Tilly est que les témoins n'ont même plus le cœur et l'esprit de conniver. En outre, elle ne se termine jamais par un déjeuner.


* Le salon de l'Œil-de-Bœuf était une antichambre créée en 1701 ; les courtisans y attendaient d'être introduits dans la chambre royale, sous l'œil vigilant non d'un bovidé mais d'un garde-suisse, ce qui ne constitue pas forcément une différence fondamentale.

samedi 5 juillet 2014

La lune et le doigt


« Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt. » Cela fait parti des adages que les idiots citent le plus volontiers, sans doute pour faire accroire qu'ils sont eux-mêmes à ranger dans le camp des sages. (Dans le même genre, il y a aussi celui-ci : « Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît », qui est sans doute ce qu'Audiard a écrit de plus sot.) Je viens encore de le lire sur un blog quelconque, qui ne mérite aucun lien.

Mais regarder la lune a-t-il le moindre intérêt ? Voilà une question que nos sages auto-affirmés ne se poseront jamais. La lune est là, elle y était, elle y sera ; telle qu'en elle-même, toujours ; et tout à fait muette pour qui n'est pas astronome. Pourquoi lui accorder un regard supplémentaire, sous prétexte qu'un innocent vient de vous la désigner comme si lui-même découvrait tout juste son existence ?

Un doigt, en revanche, c'est très intéressant. Surtout celui qui tente de vous emmener vers la lune. Le doigt qui désigne la lune est un doigt qui a certainement quelque chose à cacher. C'est aussi un doigt qui se trahit toujours plus ou moins ; il peut être rigide ou tremblant, droit ou croche, sec ou moite, etc. Rien de plus parlant qu'un doigt pointé vers un satellite ; à travers lui, c'est toute la personne qui s'exprime, à laquelle il est accroché ; elle s'exprime d'autant plus librement qu'elle imagine votre attention focalisée sur la lune. 

Observer le doigt, quand il cherche à désigner autre chose, c'est l'exercice même de l'intelligence et de l'esprit critique. On peut en faire très facilement l'expérience sur la plupart des blogs, en particulier ceux dits politiques : quand un blogueur de ce genre-là vous montre la lune, regardez donc son doigt. Ce n'est pas toujours édifiant, mais c'est très souvent réjouissant.

vendredi 4 juillet 2014

Puis est arrivé le règne des serial mamans


C'est un procureur de la République qui s'exprime, le procureur d'Albi : « […] ce matin, une maman est arrivée avec un couteau et a poignardé devant les enfants une enseignante âgée de 34 ans pour une raison que l'enquête déterminera. »

Il y a déjà quelque temps que les mères ont commencé de se retirer devant la horde suavement menaçante des mamans. Au début, on n'y a pas pris garde plus que cela : il ne s'agissait, nous assurait-on, que de conférer un petit surcroît de douceur à la maternité, dans certains contextes particuliers. On y aurait presque cru, tant c'était dit gentiment…

La dernière digue vient donc de sauter : il n'y aura désormais plus de mères. (D'un autre côté, comme on faisait déjà tout le possible pour supprimer les pères, ces salopes réactionnaires d'un autre âge n'ont que ce qu'elles méritent.) Désormais, les mamans assumeront tous les rôles, y compris celui de poignarder les institutrices de 34 ans. On aura aussi des mamans “bien connues des services de police”, comme celle qui nous occupe ; des mamans placées en garde à vue tels de vulgaires présidents en retraite ; et ainsi de suite.

On guette avec une certaine impatience la première affaire dans laquelle un enfant aura été violé, découpé en morceaux, cuisiné et mangé en ragoût par sa maman : ça ne devrait pas trop tarder.

jeudi 3 juillet 2014

Ici l'ombre !


La chaleur ne vaut rien à l'homme, je dois encore le répéter, aujourd'hui que les 30° indubitablement celsius ont été atteints chez nous ; elle l'affadit, l'amoindrit, l'amollit, l'aveulit, l'avilit : rien de bon ne peut sortir de l'individu accablé de soleil, qui gaspille ses derniers lambeaux d'énergie à rechercher un coin d'ombre – ombre extérieure mais aussi intérieure, tant il lui semble, après quelques heures, que les rayons ont commencé, en plus de la peau, à lui cramer l'entendement.

D'un autre côté, le malheureux liquéfié se dit que les Égyptiens de Ramsès, les Spartiates de Lycurgue, les Athéniens de Périclès, ni même les Romains de Caton ou d'Octave n'ont vécu enfouis sous les névés, cernés par des bises coupantes comme des jugements progressistes ; tous ces gens ont sué leur saoul, et cela ne les a pas empêchés de bâtir des mondes qui nous feraient rougir de honte, si nous avions encore la capacité de les comparer à notre maternité générale.

Tout cela est bel et bon ; je vais néanmoins rester sur ma position première d'odieux caloriphobe. Et je le proclame tout net : si vous voulez que je vous redresse la civilisation, arrangez-vous pour me tempérer le paysage et faites que les anticyclones me lâchent un peu les joyeuses.

mercredi 2 juillet 2014

Les ABCD des LGBT ou la progressiste hébétée


Les progressistes les plus métastasés, ceux chez qui la tumeur semble désormais inopérable, ceux-là sont plongés depuis quelques jours dans une affreuse tristesse, parce qu'on les a privés de leur jouet du moment : les fameux ABCD de l'éducation l'égalité. Quelle terrible reculade, de la part d'un si gentil gouvernement, en principe enclin à dire amen à toutes les aberrations des officines LGBT, ces services psychiatriques en milieu ouvert ! Bien sûr, pour ne pas s'effondrer tout à fait devant ce brutal retour au Moyen Âge, il leur reste l'espoir que les punaises idéologiques du genre de la Belkacem ne vont pas s'avouer aussi facilement vaincues et qu'elles vont s'arranger pour rentrer dans les salles de classe par la fenêtre, puisqu'on vient plus ou moins de les en mettre à la porte. Mais tout de même : quelle désespérante perte de temps ! Il y a vraiment des époques de ténèbres qui n'en finissent pas de finir, je vous jure ! Du coup, parce qu'ils sont furieux et désemparés, ils se contrôlent moins bien et, par moment, laissent apparaître leur vrai visage sous l'habituel masque de clown hilare ; les ravis de la crèche, alors, se muent brusquement en possédés de la férule. Voici par exemple ce que vient d'affirmer, en commentaire sur son blog, la toute-charmante Élodie, que l'on sent incapable de penser à mal (si elle s'avisait de penser autrement qu'à bien, on se doute que son concepteur la débrancherait aussi sec) :

« Je pense qu'une ligne directrice obligatoire élaborée par le Ministère est indispensable. Que les parents soient associés au projet pédagogique est une bonne chose mais je pense qu'ils ne doivent pas interférer dans le contenu des programmes. »

Elle a entièrement raison, la toute-charmante : il ferait beau voir que les parents, ces raclures de grenier d'un autre âge, se mêlassent de l'éducation de leurs enfants, alors que de vrais professionnels, qui savent ce qui est bon ou mauvais pour eux, sont payés pour s'en charger ! Que ces fossiles s'associent au projet pédagogique, puisqu'ils ont bizarrement l'air d'y tenir un peu, en payant leurs impôts au garde-à-vous ; et aussi, éventuellement, en préparant la tambouille du soir. Sinon, on saura bien leur faire comprendre qui dirige vraiment la boutique. Genre.

mardi 1 juillet 2014

La fin du grand chantier


Il était temps, pour le spécialiste auto-proclamé du bâtiment, de raccrocher le casque et déchausser les bottes ; ce fut fait au mois de mai