Dans le marigot des prétendants, le seul personnage réussisant à m'arracher un pâle sourire est ce Fabien Roussel, qui tente de ripoliner de frais le vieux parti stalinien exténué. Du reste, quand on se prénomme Fabien, le moins que l'on puisse faire, il me semble, est en effet de s'encarter au plus vite, histoire d'être bien en phase avec la toponymie parisiano-marxiste.
Pour émerger du néant auquel il paraissait promis, Fabien a trouvé son gimmick, abattu son atout maître en entonnant le refrain “saucisson-pinard” qui rime si bien avec terroir ; sauf qu'il a judicieusement remplacé le ciflard par l'entrecôte, sans doute afin de ne pas trop “faire extrême droite” : l'important était de conserver l'assonance terminale.
Et voyez le miracle : par la grâce de ce programme en forme de menu du jour, il s'est aussitôt trouvé tout plein de petits socialistes orphelins pour entonner de tonitruants péans en l'honneur de ce Fabien sauveur, ayant opportunément troqué la faucille et le marteau contre le couteau à viande et le tire-bouchon.
Normalement, on devrait rapidement voir les masses populaires affluer de nouveau vers la place du Colonel-Homonyme, et la France d'en bas échanger comme un seul homme ses gilets jaunes contre des serviettes nouées autour des cous – des cous de production, il va sans dire.