C'est tellement vaste, l'intérieur d'un iPod, qu'on finit par oublier presque totalement l'existence de certaines pièces, pour peu qu'elles soient situées à l'écart des grands axes de circulation : c'est l'équivalent du grenier de chez grand-mère où l'on pénètre un jour par hasard, pour y découvrir les inévitables cartons à chapeau, les jouets cassés, les malles qui ne s'ouvrent plus, etc. Sans parler des lettres torrides écrites en sa jeunesse à grand-mère par un autre homme que grand-père.
Bref, effoiré sur mon canapé de hall, j'en étais à me demander ce que j'allais bien pouvoir écouter en poursuivant la lecture du Premier Cercle, et qui me changerait un peu du Chostakovitch de ces derniers jours, lorsque je me suis souvenu que ce petit boîtier magique disposait d'une “valise” par moi nommée International, laquelle contenait entre autres estrangèretés vocalisées un disque de Boulat Okoudjava. Un Russe en contrepoint d'un autre Russe : ça devait le faire. Eh bien non. Entendre sonner la langue de Nicolas Gogol et de Leonid Brejnev a eu très vite, quelques pages à peine, un effet paradoxal : à le lire en français, évidemment en français, pauvre monoglotte que je suis, Soljénitsyne m'a soudain paru moins russe, ses prisons moins closes et moins centro-asiatiques ses steppes : Boulat et Alexandre étaient en train de me refaire le coup des deux signes moins qui s'annulent dès qu'ils se trouvent ensemble. J'ai tout arrêté et je suis remonté travailler. Mais Boulat restait dans mon oreille...
Bref, effoiré sur mon canapé de hall, j'en étais à me demander ce que j'allais bien pouvoir écouter en poursuivant la lecture du Premier Cercle, et qui me changerait un peu du Chostakovitch de ces derniers jours, lorsque je me suis souvenu que ce petit boîtier magique disposait d'une “valise” par moi nommée International, laquelle contenait entre autres estrangèretés vocalisées un disque de Boulat Okoudjava. Un Russe en contrepoint d'un autre Russe : ça devait le faire. Eh bien non. Entendre sonner la langue de Nicolas Gogol et de Leonid Brejnev a eu très vite, quelques pages à peine, un effet paradoxal : à le lire en français, évidemment en français, pauvre monoglotte que je suis, Soljénitsyne m'a soudain paru moins russe, ses prisons moins closes et moins centro-asiatiques ses steppes : Boulat et Alexandre étaient en train de me refaire le coup des deux signes moins qui s'annulent dès qu'ils se trouvent ensemble. J'ai tout arrêté et je suis remonté travailler. Mais Boulat restait dans mon oreille...
C'est comme moi, j'me suis effoiré sur la cuvette, tout à l'heure, c'était dantesque ! Je chiais en russe sans même m'en rendre compte, tellement au niveau du premier cercle j'me sentais citoyen du goulag j'ai envie d'dire. À force d'être stigmatisé en tant que blogueur atrabilaire, tu vois, y a un moment, franchement, où tu pètes un moujik, déjà quand ça déchire la fierté de l'archi-pelle du cosaque à l'oreille cassée.
RépondreSupprimerEnfin bon.
Attention Georges, de ne pas faire un AWC.
RépondreSupprimerDuga
effoiré ?
RépondreSupprimerJ'ai dépassé depuis longtemps le stade de l'AWC, M'sieur Duga, je fais dans l'ACDC, moi, au jour d'aujourd'hui.
RépondreSupprimerGeorges : Je vous écoute depuis près d'une heure. Et j'ai bien compris qu'on ne pouvait pas faire une nature morte avec un violon (ça ne se discute pas). Néanmoins, je vous parlais, et vous verrez ce que je vous disais fin septembre...
RépondreSupprimerSuzanne : Effoiré est un québéquisme. Équivalent : affalé.
Vous êtes décidément mon seul auditeur.
RépondreSupprimerVous vous rendez compte de la prétention qui est la mienne ? J'essaie de faire mentir Malraux… tout en sachant qu'il a raison.
Auditrice numéro deux...
RépondreSupprimerMerci Emma, mais enfin, je voulais dire, auditeur auditant, ou écouteur écoutant, ou encore ouïsseur entendant, enfin, vous voyez quoi… Genre.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJe ne suis pas votre seul auditeur : je suis le seul qui la ramène, nuance...
RépondreSupprimerMerci Didier pour cette chanson de Boulat : "Prière" : « Tant que la terre tourne encore... », il s'adresse à Dieu directement, et demande qu'on ne l'oublie pas.
RépondreSupprimerMerci pour Boulat.
RépondreSupprimerLes gens qui me sortent d'un livre où je suis absorbée, musiciens de tous bords, je les inscris sur mes tablettes et les remercie.
Et quand je veux lire, je les évite !
« je suis le seul qui la ramène, nuance... »
RépondreSupprimerC''est bien ce que je dis : les autres sont morts, sans doute, ils ne ramèneront rien de là-bas.