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mardi 20 mars 2018

Le nouveau cancer réactionnaire


C'est un mal étrange et terrible qui frappe Catherine depuis quelques mois. Dès le début de l'hiver, elle s'est mise à faire preuve d'une implacable étourneauphobie, digne des heures les plus sombres de l'histoire naturelle. Lorsque les froidures sont arrivées, les oiseaux du ciel – ainsi qu'on les nomme dans les zoos, par opposition aux pensionnaires ailés – ont rapidement pris l'habitude de sautiller jusqu'au narthex de notre poulailler où, profitant de la bénévolence d'Odette et Nana, ils pouvaient se gaver de graines et de mie de pain ramollie dans l'eau.

Or, si Catherine tolère parfaitement bien les moineaux, mésanges, pinsons, rouge-gorge et même merles, elle est saisie de fureur dès que deux ou trois étourneaux ont le front de pénétrer eux aussi dans le temple nourricier. Et l'on peut la voir, ouvrant la fenêtre, se mettre à gesticuler et à pousser des pschttt ! sonores afin d'effrayer les infortunés et les contraindre à quitter les lieux le gésier vide (si les étourneaux ont bien un gésier, ce que je ne saurais garantir). Certes, de nature peu craintive, les volatiles reviennent se goinfrer à peine la fenêtre refermée. Néanmoins, cette soif de discrimination, cette stigmatisation, cette façon de chasser au plumage comme d'autres au faciès, me dévoile soudain une âme plus noire que je n'aurais osé l'imaginer, se vautrant sans le moindre remords apparent dans le réactionnariat le plus vil et virulent.

Heureusement encore que la maison n'abrite pas de jeunes enfants : quel triste exemple ce serait pour eux !

mercredi 29 octobre 2014

20 ans après… les mêmes, à peine plus cabossés


On a un peu l'impression que la photo nous arrive des années trente : on n'est tout de même pas si vieux que ça, bon sang de bois ! Mais enfin, 20 ans de mariage, c'est une trotte. Cela s'appelle, me dit-on, des noces de porcelaine, peut-être parce que c'est l'âge où les épousailles ont souvent besoin d'être raccommodées. Cela tombe un peu à côté en ce qui nous concerne, puisque, en ces temps, nous vivions tout près de Gien, qui est plutôt connue pour sa faïence.

Bref, nous nous épousâmes, ce 29 octobre 1994, en la mairie de Beaulieu-sur-Loire, dont dépendait notre hameau d'Assay, sis au bord du canal de Briare. Mariage réduit au minimum : nous, nos deux témoins, Kent pour moi et sa fille aînée pour Catherine, laquelle a ensuite pris la photo des deux jeunes mariés et de leur pièce montée – car il y eut bel et bien une telle pièce –, plus Freddie, la femme de Kent. Le soir, nous dînâmes tous cinq à l'Auberge des Templiers, où la table voisine de la nôtre (Mais M. Chieuvrou va encore m'accuser de radoter) était occupée par Alain Delon, venu en voisin de Douchy, et sa batave compagne de l'époque, Rosalie.

Ensuite, nous nous accordâmes seize petites années de réflexion, avant de franchir le porche de l'église de Pacy-sur-Eure.

mardi 13 mai 2014

Les commerces de proximité ? qu'ils crèvent !


Cela lui arrive assez rarement, mais ce matin Catherine a eu envie d'un cadenas ; sautant au volant de Liselotte, elle est donc descendue jusqu'à la quincaillerie de Pacy. Lorsqu'elle entre, la boutique est vide de pratique, deux employées discutent mollement de part et d'autre du comptoir. « Bonjour, Mesdames ! », claironne la future cliente ; elle est toute surprise, et charmée, de recevoir une réponse de l'une des créatures. Sans rien demander à personne, elle s'enfonce dans les allées, trouve son cadenas, revient, le pose sur le comptoir devant les deux femmes, ainsi qu'un billet de vingt euros (vingt z'euros, en langue vernaculaire de boutique…) ; puis elle attend. Celle qui est derrière le comptoir continue tout tranquillement de trier et ranger les petits objets épars sous ses yeux ; l'autre, regardant fixement vers la rue, finit par dire : « Il faudra quand même qu'on pense à rentrer les palettes… » À cet instant, ma noble et patiente épouse est saisie par une désagréable impression de totale transparence, le vertige de la non existence l'empoigne. Afin de tenir la bride courte à son pas-être-là (nichtdasein, chez Heidegger), elle donne à nouveau de la voix : « Eh bien, gardez-le, votre cadenas ! » Et elle sort, non sans avoir auparavant rempoché son billet de vingt.

Demain, on tentera notre chance au Bricomarché.

jeudi 13 mars 2014

La madone des traîneaux


Je l'ai récupérée en un seul morceau, mais c'était moins une, paraît-il

jeudi 20 février 2014

Les clés de Saint-Pierre


Comme l'heure de la retraite approche (Tu ne m'as pas compris, Carmen : c'est la retraite ! Il faut que je rentre au quartier pour l'appel… – Ah ! j'étais vraiment trop bête !…), Catherine s'est remise à faire des projets, et le fantasme de Saint-Pierre-et-Miquelon a opéré un retour en force (ou en farce ?). Cette fois-ci, elle a même trouvé la maison que nous allons acheter. C'est vrai qu'elle a l'air gentille, comme ça, avec sa petite galerie qui doit servir trois semaines par an…

mardi 22 octobre 2013

Une taupe dans les services


Parce qu'elle tentait de me résumer le film anglais d'espionnage qu'elle a regardé hier soir, et dont je n'ai vu, moi, que la première demi-heure, Catherine me dit soudain quelque chose comme : « Là, ils se rendent compte qu'il y a une taupe dans les services… » J'ai immédiatement cessé d'écouter ce qu'elle me racontait, parce qu'une image, cocasse mais tenace, s'est brusquement imposée à moi : celle de locaux aseptisés, climatisés, sans fenêtre, où glissent silencieusement des hommes et des femmes aux visages impénétrables ; et, çà et là, de gros monticules de terre coniques sortant de la moquette crème. Parfois, les agents qui travaillent ici, dans le plus grand secret et l'anonymat le plus rigoureux, peuvent voir une nouvelle taupinière se former, et même deux grosses mains humaines sortir des entrailles de l'immeuble afin de repousser la terre vers l'extérieur. Mais jamais la taupe ne passe la tête au jour, si bien qu'ils en restent pour leurs frais et continuent d'ignorer l'identité de cet agent doublement secret – ce qui les fait bien enrager. 

dimanche 21 juillet 2013

Petit billet sans objet

Le château de Léran, où Athanase de Lévis-Mirepoix (1792 – 1851) termina sa vie.
Ruines du château de Lagarde, résidence principale des Lévis-Mirepoix
Sans objet, mais non sans raison, puisqu'il répond à une ferme exigence de Catherine. Me coinçant au saut du lit, et profitant lâchement de la faiblesse naturelle de l'homme à son réveil – surtout après une soirée passée à vider des bouteilles avec El Desdichado –, elle ordonna : « Il faut absolument que tu fasses un billet ce matin : ça me fait flipper, à chaque fois que je vais sur ton blog, de tomber sur la photo des deux autres malades ! »

Désir clairement exprimé, auquel il aurait été malséant de se soustraire. L'illustration était toute trouvée puisque, hier, le camarade Rémi est arrivé les bras chargés de livres et de vin, dont une histoire des Lévis-Mirepoix, racontée par le duc académicien de la famille et que je m'en vas commencer de lire aujourd'hui même (quant aux 1500 pages de Mythe et épopée de Dumézil, elles voudront bien attendre qu'il fasse un peu moins chaud…). Pour en revenir aux Lévis, j'apprends chez Wikipédia que la famille est originaire de la région parisienne, où elle était vassale des seigneurs de Monfort-L'Amaury. C'est seulement au XIIIe siècle qu'ils devinrent seigneurs de Mirepoix, fief qui leur fut donné par Simon de Monfort, désireux de remercier Gui 1er de l'entrain qu'il avait mis à massacrer de l'Albigeois durant la croisade du même nom. Et à part ça, d'aucuns prétendent encore que l'on n'arrive jamais à rien par la violence : la preuve que si.

vendredi 7 juin 2013

Catherine Goux à la conquête de l'Amérique


Comme il doit bien se trouver des lecteurs de ce blog-ci pour négliger d'aller admirer les superbes photos de Catherine sur La Meute des gâteux – ce qui est très mal –, revenons un moment sur ce que j'y disais hier. Un Américain a créé un site sur lequel il publie les photos de tous les contributeurs qui veulent bien lui en envoyer, à condition qu'elles répondent aux critères définis par lui au préalable : il s'agit de photographier un cliché plus ou moins ancien, dans le cadre même où celui-ci avait été réalisé : la photo de Catherine éclaire fort bien ce que mon explication peut avoir d'obscur et d'emprunté. 

Donc, hier matin, elle s'est munie de la photo qu'elle avait faite de Balbec, à l'entrée de la Côte blanche, derrière chez nous, il y a une petite dizaine d'années – je ne saurais être plus précis, mais on s'en tape un peu ; c'était avant 2006 en tout cas, Balbec étant mort cette année-là.  Elstir a été sommé de se coucher à peu près à l'endroit où Balbec l'avait fait avant lui, il ne restait à l'opératrice qu'à déterminer son cadre avec auttant d'exactitude que possible, ce qui fut fait de manière satisfaisante, comme on peut voir.

Le blogueur anglo-saxon a publié la photo obtenue dès cette nuit (qui ne devait être que la soirée pour lui, est-on enclin à supposer), ce qui justifie pleinement mon titre pompeux.

jeudi 21 février 2013

Le lapsus qui tue et le puits de la mémoire


« Tiens, ça mériterait bien un petit billet de blog… »

Ça se passe toujours de la même façon, au milieu de ce gué capiteux qu'on appelle un apéritif. L'idée jaillit au détour d'une phrase, elle couvre durant quelques secondes la sonate pour piano et clarinette de Brahms, on se dit qu'on devrait bien la noter mais on ne le fait pas puisqu'on est bien certain de s'en souvenir, tout à l'heure.

Évidemment, retour au clavier, on a tout oublié. Ou alors on mélange. Était-ce ce merveilleux lapsus qu'a commis Catherine, juste au moment où on extrayait le bac à glaçons de son compartiment réfrigéré ?

« Je prendrais bien un petit verre, ça te dit ?
– À la rigueur… À condition que tu sois aussi raisonnable qu'hier…
– Ah mais, c'est bien mon intention !
– Non parce que, si tu exagères, je jure sur la tombe de ta mère… »

Elle s'est arrêtée brutalement entre le “mè” et le “re” du dernier mot ; puis, on est parti tous les deux d'un même fou rire. Et, en effet, à ce moment-là, j'ai dit : « Tiens, ça mériterait bien une Frasque d'Irrempe… »

Mais, non, il y a eu autre chose, un peu plus tard ; un autre sujet ; plus nourrissant. Et c'est bien entendu celui-là que j'ai oublié, le temps de répondre à deux ou trois crétins blogosphériques que j'aurais bien pu ignorer ou, au moins, tenir en lisière un moment.

Et voilà comment on gaspille une excellente occasion de ne pas se taire.

mardi 23 octobre 2012

Complainte de l'époux abandonné (avec accompagnement mélancolique à l'ophicléide)

 Le mariage est une drogue dure. Plus exactement, c'est le couple qui l'est ; le mariage joue alors, sans doute, le rôle de ces substances aux noms imprononçables que les manufacturiers du tabac ajoutent à leur herbe pour la rendre plus addictive. Mais enfin la drogue est là ; et, les années passant, le manque survient de plus en plus vite.

Catherine n'était pas dans le train depuis une demi-heure que, à peine revenu de la gare de Vernon où je l'avais conduite, je commençais à trouver le temps long et morne. Je tentais bien de me distraire avec les moyens du bord, d'abord en déjeunant, puis en faisant l'effort de m'intéresser aux malheurs de ce pauvre César Birotteau ; j'y parvins à peu près, du reste, mais pas aussi complètement que si Catherine s'était trouvée là, à lire elle aussi, dans le canapé voisin : il y avait comme un écran translucide entre la page et mon regard, entre les phrases et mon esprit errant. Sans cesse, je m'évadais de la rue Saint-Honoré et de ses alentours pour tâcher de passer en revue les maigres distractions dont j'allais devoir meubler ces trois jours de solitude (dans ces cas-là, les chiens ne comptent plus que pour à peu près rien ; j'espère qu'ils n'en prennent pas conscience), en me rendant bien compte qu'elles étaient d'une dérisoire maigreur : descendre acheter le pain à Pacy… tour des blogs… lecture… tour des blogs en sens inverse… lecture… goûter… comptage des heures me séparant du dîner des chiens, cet unique point fixe de la journée du solitaire peu habitué à l'être… lecture de plus en plus incertaine, livre tombant sur la bedaine et les yeux lâchant prise (ce que mon père appelait “lire à poings fermés”)…

Évidemment, à l'issue de toute cette frénésie immobile, survient la récompense de l'apéritif. Mais c'est un trompe-l'œil : que vaut l'alcool bu s'il n'est pas le prétexte à toutes sortes de conversations inutiles, de ces précieuses futilités de l'esprit à qui il permet de virevolter dans l'air quelques secondes, portées par la fumée des cigarettes ?

Et puis, cette fausse récompense, il convient de la retarder le plus possible. Sinon, on prend le risque de se retrouver au lit dès huit heures du soir. Et alors, les chiens qui se retrouvent enfermés à une heure inhabituelle, et demain matin la flaque de pisse dans le salon… On me dira que l'éponger fera toujours une occupation bienvenue. Sans doute, mais avant même le premier café… et avec la vague gueule de bois consécutive à la veille…

Il y aurait toujours la ressource de prendre la voiture et d'aller revoir la cathédrale de Rouen, ou le pavillon de Flaubert à Croisset, bien sûr… Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre, de la cathédrale de Rouen ? Et du pavillon de Flaubert ? C'est ma femme que je veux, bordel !

dimanche 12 août 2012

La XC 70 est l'avenir de l'homme (billet de beauf)


Les voies du Seigneur sont bel et bien impénétrables : je l'ai vérifié aujourd'hui. Peu après midi, Catherine est en effet rentrée de la messe la tête toute prise de pensées curieusement profanes et matérialistes, contrairement à ce que l'entraînement liturgique aurait voulu. Elle attaque comme suit :

« Ah, toi qui as toujours adoré les Volvo, j'ai vu un des nouveaux modèles à Pacy : superbe ! Ab-so-lu-ment su-perbe ! »

Je marque un intérêt tout juste poli : s'il est vrai que j'ai toujours adoré les Volvo, il se trouve que mon intérêt pour les voitures est considérablement retombé ces dernières années et que, pour peu que la berline soit confortable et en parfait état, nantie de quelques petits gadgets électroniques pour réjouir le ravi de la crèche qu'il m'arrive encore d'être, je me contente d'à peu près n'importe quoi en la matière.

J'ai d'autant moins frétillé, sur le moment, qu'il y a seulement quelques semaines, alors que nous évoquions le prochain remplacement de notre Mégane, la même Catherine avait été très nette, limite catégorique : « Il n'est pas question que la prochaine voiture nous coûte, par mois, un euro de plus que l'actuelle ! » Et voilà qu'elle me faisait miroiter une XC 70 qui, à l'achat, vaut très exactement deux Méganes. 

Voyant mon peu d'intérêt, et s'en étonnant, elle est alors passée à la vitesse supérieure, ce qui était bien le moins, en m'assénant tout un tas d'arguments destinés à me persuader que cette Volvo, si nous l'achetions, allait être le plus beau jour de notre vie – pour faire mon petit Prudhomme –, et dont le moins fallacieux n'était pas que, les Volvo étant réputées presque immortelles, celle-ci pourrait fort bien, pour peu que nous ayons la sagesse de ne pas mourir trop vieux, être notre ultime voiture.

À ce stade, j'étais déjà moins ferme sur ses principes. Elle n'a plus eu qu'à porter l'estocade en me traînant sur le site officiel de la marque, afin de faire tournoyer le véhicule devant mes yeux, extérieur et intérieur. Actuellement, numéro de téléphone du concessionnaire d'Évreux en poche, j'ai commencé à réfléchir à la meilleure manière de financer un achat qui, je le crains, a déjà pris des allures de certitude.

mercredi 11 juillet 2012

Et les matelots me déposèrent endormi…


Lorsqu'il fut de retour enfin
Dans sa patrie le sage Ulysse
Son vieux chien de lui se souvint
Près d'un tapis de haute lice
Sa femme attendait qu'il revînt

Or, en effet, quand au terme d'une longue traversée de sept cents trois pages, j'abordai aux rivages du Plessis-Ithaque, Swann, Elstir et Bergotte, mes tri-Argos, me firent fête ; pour le tapis de haute lice, ma Pénélope avait dû le vendre à quelque colporteur de triste naissance afin de s'offrir de quoi boire, car je n'en trouvai trace en mes palais. Mais je ne lui garde nulle colère, sachant bien que l'attente est morose et le nectar tentateur.

jeudi 10 mai 2012

Hollande ne pourra pas donner du travail à tous ceux qui n'en veulent pas


Et nous parlions, un apéritif en appelant un autre, des retours de bâton hallal qui attendaient le président. On se disait que se faire élire en partie par ce genre d'agiteurs de drapeaux exotiques impliquait soit un renvoi (blurp !) d'ascenseur immédiat, soit de sérieux problèmes dans les semaines et les mois à venir : ces Français-à-part-entière ne semblent pas déterminés à la patience. Mais il est vrai qu'ils ont diablement souffert durant les cinq ans de fascisme larvé (larvé ? LARVÉ ???) qu'ils viennent de subir. Bref, il est question qu'ils touchent rapidement les dividendes de leur vote – et je suis d'accord avec eux, de ce point de vue : la France ne les intéresse pas ? Pas plus que l'Algérie, la Turquie, le Maroc, etc. ne me font bouger une oreille ni une couille, et, donc, s'ils ont pris la peine de faire élire un type qui a promis de leur offrir ce pays sur une sorte de plateau (je sais que j'en rajoute un peu, je sais, mais pas plus qu'un peu…), il s'agirait que les choses bougent – le changement c'est maintenant (double geste avec les petits bras).

Et c'était le sujet de notre discussion, à la Nauséabonde irremplaçable et à moi-même. Comment va-t-il faire, ce président, qui a choisi comme patron de campagne Manuel Valls, dont, il n'y a pas si longtemps, les blogosphéreux de gauche nous expliquaient qu'il était en réalité de droite ? 

(En réalité est une expression typiquement de gauche :  elle sert à dire que la réalité que vous voyez n'est pas la réalité. Par exemple, si vous pensez bêtement que les communistes avalisent cent millions de morts et l'éclipse totale de l'Europe au XXème siècle, c'est que, en réalité, vous n'avez rien compris au communisme et que, en réalité, vous êtes un sympathisant pro-nazi.)

Reprenons. Je rappelais à Catherine que Manuel Valls était, pour les “vrais” socialistes (fonctionnaires, “profs” (c'est-à-dire “simplets” si l'on se réfère à Blanche-Neige), ou chômeurs de longue durée), une saloperie de droite dont on se demandait comment le PS pouvait le garder en son sein. Je peux vous retrouver les références chez nos amis progressistes, si vous voulez.

Mais voilà que ce Valls est devenu directeur de campagne (avec le succès que l'on sait), que l'on parle de lui comme Premier ministre possible (il ne le sera pas : trop marqué à droite), et qui pourrait fort bien être nommé ministre de l'Intérieur pour rassurer la police.

Je m'égare. Nous parlions, Catherine et moi, de ces gentils Français-comme-vous-et-moi déployant leurs drapeaux de joie, de bonheur et de diversité multi-mes-choses, et nous nous disions que ce pauvre président, à la première explosion prévisible, allait avoir bien du mal à calmer les enthousiasmes violents de vitalité de ces nouveaux citoyens, sauf bien sûr, s'il consentait – et il y consentira – à lâcher quelques centaines de millions d'euros supplémentaires où douze plans Marshall ont déjà été engloutis en pure perte. À  ce moment, Catherine me fit cette remarque, violemment synthétique :

Hollande ne pourra pas donner du travail à tous ceux qui n'en veulent pas.

En effet. La phrase était tellement superbe que nous nous sommes tus, impressionnés par notre propre lucidité. Et je crois bien qu'on a repris un verre.

mercredi 7 mars 2012

Catherine Goux et le p'tit pédé du marché Saint-Pierre


Donc, comme le titre de ce billet semble vous l'indiquer, Catherine était hier au marché Saint-Pierre. Pour y acheter du tissu, comme à peu près tous les gens qui mettent les pieds au marché en question.

Elle se promène et furète dans les allées. Étroites, les allées, forcément. Si étroites que, c'est sûr, le petit pédé maigrichon et elle, qui arrivent l'un vers l'autre, ne passeront pas sans que l'un des deux s'efface plus ou moins. Le petit maigrichon ne s'efface pas, comme il est de règle dans le monde où nous vivons désormais. Catherine grommelle (Catherine est une grommelleuse de première bourre) un truc du genre : « Bravo, merci la politesse, pauvre petit con d'enculé de ta mère (là, c'est moi qui extrapole)… »

Et, bien entendu, elle oublie dans la seconde le petit personnage en question. Mais pas lui. Alors qu'elle poursuit sa déambulation dans les allées (du marché), l'autre malfaisant la suit, se demandant comment il va pouvoir l'anéantir. Parce qu'il veut l'anéantir, c'est une évidence. Qu'est-ce que c'est que cette enchapeautée qui traite ma race ? Et il trouve, forcément.

Avec son index, il tape sur l'épaule de Catherine. Elle se retourne (évidemment). Elle se retrouve face à ce drôlet, qui lui dit :

Avec votre chapeau à la con, vous avez l'air d'un chou-fleur !

Là-dessus, deux femmes ouvrent la bouche (me raconte Catherine), se demandant pourquoi l'homoncule est intervenu, et sidérées de sa goujaterie. Sans importance : Catherine explose de rire, le mini-goujat tourne les talons ; il disparaît, fort marri de l'inopérance de son attaque en piquée, qu'il pensait sans doute fulgurante et anéantisseuse de femmes à chapeau.

Et voilà.

mardi 14 février 2012

On me dit que ce serait aujourd'hui la Saint-Valentin…


Votre visage,
Aux yeux changeants comme la mer,
Votre visage
Est un paysage si clair.

Votre sourire,
Qui s'illumine rien que pour moi,
Semble me dire :
« Je suis ta joie
Et je suis aussi la jeunesse.
Cheveux d'or en boucle d'amour,
À toi ma vie, ma tendresse,
À toi mon coeur pour toujours. »
 
Votre visage,
Aux yeux changeants comme la mer,
Votre visage
Est un paysage si clair,
Si clair.

Charles Trenet, 1947

dimanche 11 décembre 2011

L'aloès comme le vin s'améliore avec le temps


On était trois, mais à peine puisque je dormais à moitié. Catherine dit à sa fille :

– Il est tellement vieux qu'il est forcément bio.

Il ne s'agissait pas de moi, j'en ai eu l'immédiate certitude. Mais, me dirigeant vers la cuisine pour un verre supplémentaire, j'ai tout de même souri. Comprenne qui pourra.

mercredi 2 novembre 2011

Pour être happy, soyons few : l'agenda 2012 qu'il faut avoir !


Bon, je ne vais pas vous faire l'article, vous diriez que je ne suis pas objectif. Il n'empêche que cet agenda est une belle réussite. Chaque double page correspond à une semaine de l'année : à gauche la partie utilitaire, à droite une superbe photo prise par l'auteur (c'est bien le moins, sinon on se demande à quoi elle aurait servi…) et elle-même illustrée par une phrase judicieusement tirée des Écritures.

On peut le feuilleter par là-bas. Et même l'acheter.

lundi 22 août 2011

À la Poste, l'anthropomorphisme et l'anglolâtrie font rage


Il y a quelques jours ou semaines, l'Irremplaçable a jugé bon de s'ouvrir une nouvelle boitamel, ou un compte supplémentaire, enfin quelque chose comme cela, à quoi je n'entends rien. Pour ce faire, il lui fallait une identité qui fût différente de celle qu'elle utilise d'ordinaire, à savoir Catherine Goux, voire Goux Catherine lorsqu'elle est particulièrement en vrac. Elle a opté pour le premier nom qui lui traversait l'esprit à ce moment-là. Et c'est pour cette raison que, ce matin, Dame Factoresse a déposé dans notre boîte à courrier une enveloppe de format commercial adressée à :

Mr Elstir Goux

À l'intérieur se trouvait une lettre fort courtoise, par laquelle La Poste remerciait Elstir de la confiance qu'il avait bien voulu mettre dans cette vénérable maison – remerciements que nous lui avons scrupuleusement transmis, ainsi qu'on l'imagine. L"animal a a eu l'air très satisfait de ce témoignage de considération, mais aussi un peu surpris que l'on s'adressât à lui comme s'il était sujet canin de Sa Gracieuse Majesté. Alors que tout le monde sait bien que le bouvier bernois est suisse et fier de ses racines.

vendredi 5 août 2011

Pour les amateurs de clichés…


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samedi 5 février 2011

Chérie, tu les as mises où, mes lunettes de beauf et ma sacoche de fiote ?


Des pompes grotesques, une barbe ridicule, des lunettes de beauf et une sacoche de fiote : on se demande bien ce qu'elle a pu lui trouver, la petite frisée gracieuse, à ce grand dépendeur d'andouilles satisfait de lui-même…

(Photo prise au château de Chantilly, entre 1991 et 1995 probablement.)