Le problème, lorsqu'on écoute de la musique tout en étant aussi sourd que je le suis, c'est qu'on n'est jamais bien assuré de ce qu'on entend. On ferait mieux, alors, de garder pour soi ses impressions, mais ce billet constitue la preuve que je n'ai pas encore atteint ce niveau de sagesse. Le mal-entendant qui se mêle de l'ouvrir s'expose généralement à deux sortes de regards en retour, qui ont tendance à s'exclure mutuellement : mi-incompréhensif, mi-consterné s'il vient de proférer une énorme sottise ; légèrement ironique lorsque, au contraire, il a énoncé une évidence, présenté un pont aux ânes comme une précieuse découverte personnelle. Ni l'un ni l'autre n'est agréable à endosser (endosser un regard ? Mon pauvre ami…), j'ai pourtant décidé de braver l'un et l'autre.
Ce matin, peu après le péage de Mantes-la-Jolie, je me suis retrouvé aux prises avec le concerto n° 24 de Mozart – K 491 si ma mémoire est bonne. Dès les premières mesures, en fait toutes celles qui précèdent l'entrée du piano, j'ai été frappé par la ressemblance entre ce mouvement initial et le début de l'ouverture de Don Giovanni. À tel point que je me suis demandé comment cette parenté avait pu ne pas me sauter aux oreilles plus tôt, lors de précédentes écoutes : même brutalité minérale de l'orchestre, même abrupt, même impression écrasante de destin programmé, de tragique irrémédiable. Lorsque le piano s'est mis en jeu, l'évidence s'est rapidement obscurcie, mais sans disparaître jamais complètement jusqu'à la fin du mouvement.
Et bien entendu, une fois de plus, je me suis découragé de ne posséder aucun des outils qui m'auraient permis d'étayer ou de rejeter ce rapprochement qui s'était imposé avec tant de force durant quelques minutes. J'étais, à ce moment, si bas dans ma propre estime que j'ai failli manquer l'embranchement de l'A 14.
Le connaisez-vous ?
RépondreSupprimerC'est un peu plus récent que Mozart mais c'est pas mal non plus.
Enfin j'aime bien.
(Follow the white rabbit, Yaron Herman)
Grand bien vous fasse.
RépondreSupprimerBon ! Le voilà qui se vexe.
RépondreSupprimerSi j'ai bien compris, il regrette de n'être qu'un amateur de musique alors qu'il aurait tant aimé aussi, être un musicologue.
Bof !
Bon....
RépondreSupprimerLes gravures qui illustrent ce morceau sont suberbes.
Et à partir de 1'15 vous reconnaîtrez un fameux thème.
Il savait utiliser sa culture classique le beau Serge
RépondreSupprimerFredi,
RépondreSupprimerVous n'allez pas arranger nos affaires !
On vous parle de Mozart et vous répondez "Lady Héroïne" ?
Cela dit, il faut bien reconnaître que les Arabes vus par nos peintres orientalistes ont plus de gueule que ceux de nos rues et de nos places.
Pour en revenir au sujet, le rapprochement avec l'Ouverture du "Don Giovanni" me semble encore plus frappant dans le premier mouvement du concerto n. 20 (K 466)...
RépondreSupprimerN'en jetez plus !
RépondreSupprimerToute l'histoire de la musique est pleine de ces musiciens qui utilisent les mêmes thèmes dans plusieurs oeuvres.
Où est le problème ?
Mais il n'y a aucun problème, simplement le plaisir de la discussion !
RépondreSupprimerEt voilà, Mildred va encore m'énerver mon gouzounours et il va refermer les commentaires, je le sens ! Et même le blog, si ça se trouve.
RépondreSupprimerIL EN A MARRE !
Emmanuel F. : ce que vous me dites est très curieux (pour moi), car j'avais écouté ce concerto la veille – toujours dans ma voiture – et cela ne m'avait absolument pas frappé. Je le remets au programme pour tout à l'heure…
RépondreSupprimerMildred, si vous pouviez cesser de vous prendre pour l'animatrice de ce blog, ça m'arrangerait assez.
Fredi Maque : je me fous de Gainsbourg comme du reste du même acabit, vous devriez le savoir, depuis le temps que vous avez planté votre tente ici.
Je précise qu'il n'est pas le seul à en avoir marre de Mildred et de Fredi. S'ils pouvaient aller jouer ailleurs ces deux-là ! Faut pas leur dire poliment, Didier, ils comprennent pas la subtilité.
RépondreSupprimerS'ils pouvaient aller jouer ailleurs ces deux-là !
RépondreSupprimerC'est demandé tellement gentiment...
Adieu donc.
Tu vois, Didier, faut mettre les points sur les i.
RépondreSupprimerBon débarras.
Sacrée Catherine ! :)
RépondreSupprimerCorto, ben oui, je n'ai pas du tout envie que Didier ferme son blog.
RépondreSupprimerNon moi non plus... Geargies
RépondreSupprimerDidier, vous êtes bien trop sévère avec vous-même. Je vais vous donner un truc. Quand vous découvrez quelque chose dans une pièce que vous avez pourtant écouté des centaines de fois, ce qui m'est arrivé il y a peu en écoutant "Olé' de Coltrane, il suffit de prétendre que ce n'était simplement pas là avant, en d'autres termes, d'affirmer que c'est quelque chose qui a tout naturellement changé, qui s'est ajouté par magie.
RépondreSupprimerAlors c'était Maque et Mildred les pénibles... Ouf !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer"L'avant-veille de la représentation, Mozart dit à sa femme qu'il allait écrire l'Ouverture
RépondreSupprimerpendant la nuit et lui demanda de lui faire un punch et de rester auprès de lui pour le tenir éveillé.
Elle fit selon son désir et lui raconta des histoires, comme la lampe d'Aladin, Cendrillon, etc,
qui firent rire le maître aux larmes. Mais le punch le faisait sommeiller, et il s'assoupissait
dès qu'elle s'arrêtait de parler, se remettant au travail dès que Constance recommençait à raconter.
Mais, comme l'ouvrage n'avançait pas, sa femme l'engagea à faire un somme sur le divan,
lui promettant de le réveiller au bout d'une heure. Mais Mozart s'endormit si bien, que Constance
ne prit sur elle de l'éveiller qu'au bout de deux heures. Il était cinq heures du matin. Le copiste devait venir à sept heures ; à sept heures, l'Ouverture était sur le papier.[...]"
Georg Nikolaus NISSEN, 2nd époux de Constanze MOZART, biographe de W. A. Mozart.
Le copiste portait fort bien son titre, à n'en point douter.
Dorham : pas con…
RépondreSupprimerEmmanuel F : j'ai récouté hier soir le vingtième concerto, et vous aviez grandement raison, la ressemblance est tout à fait frappante. Et je me demande bien comment elle a pu me rester inaudible jusqu'à maintenant.
RépondreSupprimerComme dirait Dorham : c'est parce qu'elle n'existait pas avant que vous l'y mettiez…
Oui, la ressemblance est frappante, mais je regrette comme vous de ne pas disposer de la connaissance suffisante en matière musicale pour mieux la comprendre, ou l'interpréter. Je remarque simplement que les deux œuvres (l'Ouverture du "Don Giovanni" et le concerto n. 20) sont dans la même tonalité (ré mineur) et qu'il y a dans l'une et dans l'autre cette charge dramatique, cette fébrilité tragique que l'on peut facilement comprendre dans l'opéra, mais qui pour moi reste mystérieuse dans le premier mouvement de ce concerto.
RépondreSupprimerC'est là que Georges nous manque…
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