Claude Guéant (à droite sur notre photo, de dos et coiffé d'une jolie casquette) a tenu à accompagner lui-même ses amis roms à la station RER de Saint-Denis. |
Je ne vois même pas pourquoi je reviens sur cette pantalonnade, tellement chacun y a été dans son rôle, et principalement nos amis modernœuds qui nous ont tout à trac ressorti les heures les plus sombres de notre histoire de la poche de leur petit blazer, au prétexte qu'une poignée de Roms en situation irrégulière – si j'ai bien compris – avait été véhiculée de Saint-Denis à Bobigny dans des voitures appartenant à la RATP. Je voulais faire remarquer d'emblée que, pour aller de Saint-Denis à Bobigny, et à part l'A86 si l'on est voituré, la RATP est encore ce qu'il y a de plus commode, mais je voudrais d'abord ouvrir une petite parenthèse.
Est-on bien certain que ce qu'on appelle couramment, et sans y penser plus que cela, les heures les plus sombres de notre histoire constitue effectivement les heures les plus sombres de notre histoire ? À chacun sa réponse, bien entendu, mais pour ma part je sais très bien que si on me donnait le choix entre la France de Pétain, toute émaillée qu'elle fût de vert-de-gris, et celle de la grande peste du XIVe siècle avec Guerre de cent ans en option, je n'hésiterais pas une seconde – et d'autant moins que, dans la France du Maréchal, je pourrais retrouver de la famille connue, susceptible de me nourrir. Fin de la parenthèse.
Donc voilà, les fâchistes ont encore frappé, les lou-ou-ou-ou-oups regardent vers Paris, etc. Encore une fois, je n'aurais même pas songé à écrire une ligne là-dessus si, me laissant porter par le vent des blogs, je n'avais atterri sur un dont le taulier faisait remarquer qu'ils n'avaient pas eu droit aux wagons plombés mais que ce devait relever de la simple distraction – ou quelque chose d'approchant. Basculant aussitôt en mode cynique et nauséabond, je me suis dis z'in petto qu'il ne devait bien y avoir qu'eux, les wagons, pour ne l'être pas, plombés. Me demandant d'où j'avais pu tirer une pensée aussi abjecte – mettez-vous à ma place –, j'ai cherché et j'ai trouvé. C'était une remontée de San-Antonio qui, dans un de ses romans – Si Queue-d'Âne m'était conté, je crois bien – évoque un prostitué travesti, poétiquement nommé Riton-la-pipe, dont il dit qu'il avait le fion plus vérolé qu'une roulotte de romanos. (On ne disait pas Roms, à l'époque, encore moins Rroms, en attendant le futur Rrrrroms.)
De “romanos” à “Roms”, il n'y avait qu'un demi-pas, et pas une beaucoup plus grande distance entre “vérolé” et “plombé”. L'explication vaut ce qu'elle vaut, et je reconnais volontiers que mes glissements sémantiques ressemblent foutrement à des dérapages – lesquels ne risquent pas d'améliorer mon image au sein de ce grand champ de fleurs aux mille parfums suaves qu'est le peuple de gauche.
"Quelque chose d'approchant", nous sommes bien d 'accord ! :)
RépondreSupprimerLe véritable Skandal, c'est que ces clandestins aient le droit au rames du tout récent Tram !! Perso j'aurai commandé 4 ou 5 bétonnières et puis voila....
RépondreSupprimerOups ! désolé, je n'avais pas reconnu Claude sur la photo.Notez que la photo que j'ai mis sur mon billet était nettement plus... comment dire ? festive ?
RépondreSupprimerCorto : c'était vous, les wagons plombés ? Ayant lu quatre ou cinq billets sur le sujet, j'ai été infichu de me rappeler lequel y faisait allusion !
RépondreSupprimerSkandal : on aurait aussi pu titrer Drôle de tram.
Dans la ville où je vis les moeurs sont très différentes puisque ce qui correspond à la RATP, chasse les Roms des rames dès que ceux-ci se saisissent de leur accordéon ou de leur violon au prétexte de charmer les usagers.
RépondreSupprimer‘’Vos glissements sémantiques ressemblent foutrement à des dérapages’’ Vous trouvez ?
RépondreSupprimerJe m’étonne que vous le releviez, c’est si fréquent ! (et si plaisant…)
Cette nouvelle ‘’prise de conscience citoyenne’’ de votre part m’étonne.
C’est hors sujet, mais peut-être est elle aussi la cause du dépoussiérage que je constate dans votre blogroll… Ménage sûrement légitime mais non sans dommages collatéraux pour la fréquentation constatée chez certains^^
Le Plouc : non, j'ai déjà expliqué le truc à Corto : il s'est produit une sorte de bug là-dedans, peut-être lorsque je suis passé à Draft Blogger. Du coup, la moitié environ de cette foutue blogroll a disparu je ne sais où. Je compte rétablir les manquants dans leurs droits légitimes ce week-end.
RépondreSupprimerC'est vrai que ça rappelle de mauvais souvenirs à ceux qui n'étaient pas nés, cette histoire de RATP qu'ils confondent avec SNCF. Tant qu'à faire, ils auraient préféré qu'on oblige les Roms à aller "pedibus cum jambis" de Saint-Denis à Bobigny, portant leurs baluchons, traînant leurs enfants et arborant des vêtements colorés.
RépondreSupprimerC'est ça qui aurait fait des jolies photos à publier dans la presse anti-nauséabonde!
Tiens ! En recherchant la citation dans Goux gueule, je suis tombé sur cet article de Marianne 2.
RépondreSupprimerSur le billet de Corto, j'ai proposé d'utiliser 'L'Orient- Express" connu actuellement sous le nom de "Venise-Simplon-Orient-Express":
RépondreSupprimern°1: la qualité des repas.
n°2; son Room-service.
n°3 : ses voitures lits.
Car je suis scandalisé des conditions de transport même pas de porteurs pour les bagages.
Mouarf ! J'ai poursuivi mes recherches.
RépondreSupprimerNicolas : je me souvenais avoir déjà cité cette phrase immortelle dans un billet. Mais j'espérais qu'aucun de mes lecteurs ne serait assez cuistre pour le faire remarquer…
RépondreSupprimerEn plus, votre lien “Marianne” ne fonctionne pas.
Grandpa : on dit “ROM-Service”, d'abord !
"ROM-service"
RépondreSupprimerExcellent!
Esprit de Philippe Murray, es-tu là?
@ Didier Goux
RépondreSupprimerLe Rom-service après réfelexions c'est un service du Métropolitain, 76 % d' augmentation des délits commis par les Rominets.
Didier,
RépondreSupprimerDésolé ! Ce n'était pas mon intention (moi même je radote), je voulais juste souligner qu'à la lecture de Marianne2, j'aurais du me douter que vous étiez le rédacteur de ce billet.
Nicolas : mais non, ça me fait marrer !
RépondreSupprimerIl n'empêche que votre lien vers Marianne est pourrave…
RépondreSupprimerJ'aurais réussi le lien vous auriez trouvé un autre prétexte pour m'engueuler...
RépondreSupprimer(je sais que vous rigolez, si vous pensiez réellement que j'étais un cuistre, vous n'auriez pas été assez cuistre pour le dire en public).
Rien à voir mais ce monsieur a-t-il un lien parenté avec vous ?
RépondreSupprimerhttp://missglouglou.blog.lemonde.fr/2011/09/02/monsieur-glou-ou-la-transmission-du-vin/
"Les Rominets"
RépondreSupprimerTrès bon aussi.
Sauf que eux, en général, ils réussissent à ouvrir la cage de l'oiseau.
"Oh-oh, ze crois bien que zai vu un Rrrominet" (planque ton larfeuil, titi)
Là c'est ce qui s'appelle faire dans l'hyper-nauséabond. Bravo,
RépondreSupprimerfabuleux.
Simplement, je crains que les "heures les plus sombres de notre histoire" nous ne les ayons pas encore vécues.
Mais selon toute ptobabilité, cela ne saurait tarder, maintenant...
Oui, sauf que quand on est juif on voit les choses autrement, hein?! Comment ça je me répète bé oui l'histoire bégaie et moi je radote.... Geargies.
RépondreSupprimerComme je l'aimais ce Frédéric Dard. En voilà un qui n'avait pas peur des mots. Un peu comme vous finalement. Et quelle liberté de ton à cette époque !
RépondreSupprimerNostalgie...
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RépondreSupprimerDécidément, que du bonheur ! Didier Goux, la lecture de chacun de vos billets devrait être o-bli-ga-toi-re. Allez, avec ceux d'hoplite.
RépondreSupprimerJe ne commente pas, me contentant de déguster, n'ayant jamais rien à ajouter.Oui, je sais : si tout le monde en faisait autant !
J'en profite pour adresser un petit bonjour à Nicolas, avec lequel je n'ai pas croisé le fer depuis bien longtemps. Je suppose qu'il oeuvre toujours ardemment à la défense du camp de la Vertu, de la Morale, donc du Bien...