Me fascine toujours, je l'ai déjà dit, la nostalgie que j'appellerais volontiers “à double détente” ; c'est-à-dire la nostalgie exprimée par des gens qui vivaient à l'époque où notre propre nostalgie nous renvoie. J'ai parlé il y a quelque temps de cette chanson de Trenet qui s'appelle Qu'est devenue la Madelon ? et qui est le plus bel exemple de ce que je veux dire : on ne pouvait pas, on ne pouvait plus exprimer ce qui est le sujet de cette merveilleuse chanson, une fois les années soixante terminées.
Mais Ferré aussi sait provoquer ce genre de nostalgie “au carré”. Dans sa chanson intitulée Monsieur mon passé, et qui remonte aux années cinquante, d'abord ; où il est question d'un cinoche et d'un guignol “de 1925”. Mais aussi dans une autre chanson datant de 1967, Quartier latin, où il évoque sa vie estudiantine et sorbonnardes des années trente (en même temps que François Mitterrand, ce militant d'extrême droite promis à un avenir brillant…), chanson écrite en vers de trois syllabes et rimant par trois, sur ce type :
Ce quartier
Qui résonne
Dans ma tête
Ce passé
Qui me sonne
Et me guette
Et l'on se rend compte, là, que des soi-disant anarchistes, toujours prêts à brûler le monde ancien, y sont en fait attachés comme n'importe quel nauséabond de modèle courant.
Et PAF ! Est-ce le billet de Koltchak qui vous donne cette vigueur, ou bien le retour de l'Irrempe ?
RépondreSupprimerAmicalement.
Al.
Le jour où nous aurons la nostalgie du présent, le temps sera retrouvé…
RépondreSupprimerIl est pas mal mon commentaire!
SupprimerCa veut rien dire mais ça jette quand même…
Peut-être que quelqu'un peut m'expliquer ce que j'ai voulu dire…
J'avoue que j'étais assez d'accord avec vous quand je l'ai lu, car qui prend soin du présent, se retournera avec une certaine émotion le jour où ce présent deviendra le passé.
SupprimerAvec la Hollandie, on ne peut pas dire que dans 2O ans nous nous retournerons avec de la tendresse pour cette époque.
"des soi-disant anarchistes, toujours prêts à brûler le monde ancien, y sont en fait attachés comme n'importe quel nauséabond de modèle courant."
RépondreSupprimerMais oui !
Monde ancien ===> à la fin tu es las de ce monde ancien (il fallait réciter en articulant bien mon-dan-ci-en) Le doux Apollinaire
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SupprimerMais les anarchistes finissent toujours à droite, c'est un lieu commun!
RépondreSupprimerOui, quand ils ne se font pas buter par un communiste, ces éternels cocus !
SupprimerOn se souvient aussi de la réaction de Léo Ferré un soir de spectacle au théâtre Toursky de Marseille, où un groupe d'anarchistes exigeait d'entrer sans payer : "Bon, l'anarchie, c'est bien beau, mais il y a quand même des limites !"
RépondreSupprimerDans le genre anar ayant viré sa cuti, et pas qu'un peu, il y a le cas de l'autre Léo, Léo Malet, qui fut ostracisé sur la fin pour cause de connivence avec les idées nauséabondes d'un Le Pen. Sans doute que le Paris des Nouveaux Mystères avait un peu trop changé à son goût.
RépondreSupprimer"La nostalgie au carré" : c'est bien dit !
RépondreSupprimerQuand à 17 ou 18 ans j'écoutais "Monsieur mon passé",c'était la nostalgie que j'imaginais que serait celle de ma mère - qui avait 18 ans en 1925 - si elle écoutait cette chanson.
Oui, c'est exactement ça. On pourrait aussi parler de nostalgie “à tiroirs”.
SupprimerComme Chieuvrou n’est pas venu poser ici sa patte d’archiviste…
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SupprimerD't'façon, c'était toujours mieux avant.
RépondreSupprimerAvant, on était plus jeune, on était plus beau, on était plus vif.
Bon, on était aussi plus con.
Mais bah...
Avant, le bon sens (la morale) était à l'honneur.
SupprimerMaintenant qu'on n'a plus de guerre depuis quelques dizaines d' années, on dirait que les politiques agissent comme si les repères devaient être placés là où il y a la déviance. Il n'y a plus de notion d'effort, de respect, de travail... C'est vraiment pas sympa de tout foutre en l'air. Et je reste poli, car ça a tendance à me faire dresser le poil!
Les mondes engloutis inspirent toujours cette "nostalgie au carré" à ceux qui s'inquiètent du temps qui passe, c'est la réflexion qui me venait à l'esprit en regardant Brumes d'Automne (1928) de Dimitri Kirsanoff ou Ceux de Chez Nous (1952) de Sacha Guitry, où défilent Sarah Bernhardt, Auguste Renoir, Monet, Rodin,... dans un étrange ballet muet .
RépondreSupprimerMerde à Vauban.
RépondreSupprimerJ'aime bien ça:
RépondreSupprimerBagnard ici les demoiselles
Dans l'île de Ré
S'approchent pour voir rogner nos ailes
Dans l'île de Ré
Oh que jamais ne vienne celle
Que j'aimais tant pour elle j'ai manqué la belle
Merde à Vauban
Bagnard la belle elle est là-haut
Dans le ciel gris elle s'en va derrière les barreaux
Jusqu'à Paris
Moi j'suis au mitard avec elle
Tout en rêvant à mon amour qu'est la plus belle
Merde à Vauban
Econome en mots léo...
RépondreSupprimerEn moléos ? C'est quoi, un moléo ?
RépondreSupprimerArf !!
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