C'est le deuxième soir qu'il fait cela, et au même moment. Quand le soleil tend à disparaître, puis disparaît effectivement, Elstir quitte la maison pour aller s'allonger juste devant le portail, tourné vers l'église, c'est-à-dire dans la direction par laquelle nous arrivons généralement. Il prend cette pose magnifique qui m'inspire toujours un certain respect pour lui et tendrait presque à me faire croire à la transmigration des âmes : couché sur le ventre, les deux pattes avant allongées bien parallèlement devant lui, et la tête redressée avec une certaine fierté dédaigneuse. Ses yeux sont fixés sur la rue, il attend. Sans imatience notable, mais avec une certaine intensité. Au bout d'un moment, il semble se résigner à ne pas voir arriver Catherine et laisse retomber son museau sur ses pattes. Mais au moindre bruit, qu'il est seul à percevoir, il reprend sa pose de sphinx inquiet et vigilant, gardien dérisoire d'une énigme à laquelle il ne peut rien comprendre. Je ne peux même pas lui expliquer que je vais ramener demain sa maîtresse, d'autant moins que l'humain que je suis n'a guère plus que lui de certitudes sur le sujet de ce retour bercailleux. Lorsque la nuit tombe tout à fait il rentre, mais on comprend qu'il ne va dormir que d'un œil, gardant l'autre pour une arrivée possible, miraculeuse, stroboscopée par le même gyrophare bleu qui a signé le départ.
Quel beau texte encore une fois' plein d'émotion, j'espère que pour Catherine ce n'est pas trop grave!
RépondreSupprimerMeilleure santé pour Catherine.
RépondreSupprimerGeneviève
Chienne de vie.
RépondreSupprimerMon Dieu. Dans dans retraite Lyonnaise, je pensais beaucoup à Catherine, rien. Aujourd'hui, pas. L'homme est plus con qu'un chien.
RépondreSupprimer"Animo", en espagnol, signifie courage.
RépondreSupprimerJe souhaite à Catherine un très prompt retour à la maison qui tranquilliserait tout le monde.
RépondreSupprimerHier, toujours pensant à vous, je chantais :
"...Je guette mes saisons du coin de l'oeil..."
Admirable photographie.
RépondreSupprimerUn seul être vous manque et tout est dépeuplé, les animaux comme les humains et parfois plus, sont sensibles à l'absence d'une personne qui leurs est chère.
RépondreSupprimer
RépondreSupprimerMagnifique texte.
Mes vœux vous accompagnent tous.
Tous mes voeux de prompt rétablissement!
RépondreSupprimerAmitiés
Ah, vivement qu'elle revienne, hein mon brave Elstir.
RépondreSupprimerDis-moi un peu et le maître : il fait comment pour les repas ? Pour lui-même, bien sûr. Sinon, heureusement que pour vous trois, ce n'est pas trop compliqué, des boîtes toutes prêtes et hop, emballé
Pour un peu tempérer l'enthousiasme des groupies, et faire mon "Georges":
RépondreSupprimerDeux ou trois réflexions:
Deux fois le verbe "tendre" en deux phrases successives.
Trois fois un "certain" en deux phrases successives.
Et un "pattes avant"..."allongées devant"... oui évidemment!
Le maître des lieux ne se prive pas lui-même de reprendre certains de ses commentateurs, alors pourquoi pas...
Sur le fond, rien à dire...
Sinon la compassion, mais est-ce dicible dans un blog qui ne prétend à aucune?
Je ne sais pas ce qui arrive à Catherine mais j'espère que ce n'est pas grave et lui souhaite un bon rétablissement . Olympe
RépondreSupprimerTous nos souhaits de rétablissement rapide à Madame Goux!
RépondreSupprimerElle doit bien manquer aussi aux autres chiens et à Golo...
Le Golomane.
Et maintenant, elle est rentrée ?
RépondreSupprimer