dimanche 22 septembre 2013

Toutes mes excuses, Monsieur Bertin !

Hé bé ! apparemment, et contrairement à ce que j'affirmais un peu péremptoirement il y a quelques jours, l'angélo-gauchisme de Jacques Bertin n'a pas mieux résisté au passage du temps que le mien ni que sa chevelure ! J'en veux pour preuve le texte qui suit, écrit il y a déjà douze ans, refusé par Politis (ben tiens…), ce qui a motivé la démission de son auteur de ce glorieux magazine pour z'engagés dorés sur tranche. Le voici, il s'intitule Les Petits Blancs :

« Vous devriez visiter Château-rouge. C'est, juste sous Montmartre, un petit quartier du XVIIIème arrondissement. Un quartier de quartier, pourrait-on dire, qui ne se faisait pas remarquer, jusqu'ici. Samedi, vous auriez pu y voir une manifestation, bravant la pluie battante. Deux cents personnes. Pas des manifestants professionnels, non ; seulement le voisinage ; des gens gênés d'être là, en pleine rue, derrière ce mégaphone, avec la crainte de se faire qualifier de "petits blancs" dans le journal de lundi. Ce qu'ils faisaient? Ils manifestaient contre l'inertie des pouvoirs publics devant la dégradation du quartier, récemment transformé, sans qu'on sache qui l'a décidé, en capitale des exotismes. Un pur délire. Pas d'autre mot. "Non-droit et loi du plus fort", disent les habitants : c'est totalement vrai.
» La rue Poulet est probablement la rue la plus sale d'Europe, allez voir. La minuscule station de métro Château-rouge est totalement submergée : des queues, des bousculades, une sorte de Mont-Saint-Michel inverse. Quelles sont les tendances dans l'immigration clandestine? En ce moment, c'est Indo-Pakistanais, il semble. La RATP conserve là quelques malheureux employés apoplectes, mais à Marcadet, la station d'à côté, elle les a prudemment enlevés.
» La circulation? Embouteillage monstre permanent. Des milliers de voitures immatriculées dans toute l'Europe, en province, en banlieue! Tant pis pour les riverains. Sur les trottoirs, on se réunit par villages devant les boutiques trop petites. Les camionnettes des commerçants, qui ne bougent jamais et dont d'ailleurs beaucoup seraient bien incapables de rouler cent mètres, remplacent la cave qu'ils n'ont pas. Le nombre de "véhicules" qui, si la loi était respectée, devraient immédiatement aller à la casse est phénoménal. Le bruit? Un tohu-bohu permanent oblige les riverains à vivre fenêtres fermées. L'Hygiène? Je préfère pas vous raconter ce que je vois.
» Que peut la police contre les vendeurs à la sauvette? Rien. Des matrones me proposent des soutien-gorge grandes tailles… Tout ça amuse les journaux chics, qui trouvent ce "marché aux voleurs" si pittoresque! A ne pas manquer. "Il paraît que c'est un quartier vachement sympa…" me disent mes amis, qui n'y viennent pas. Non, il est seulement délirant. Nous avons maintenant des putes, rue Doudeauville. La gueule des vieux du quartier, errant et recherchant leur vie ancienne sur l'emplacement de l'ancien charcutier! Drôlissime! Un jour, je suis rentré dans la droguerie en bas de chez moi, pour acheter des lacets. Le gars ne parlait pas un mot de français. Sa femme non plus. Quand on tient un commerce de proximité, c'est emmerdant. Surtout pour la proximité. Je vous dis pas les kilomètres que je dois faire dans Paris lorsque je veux manger des frites. Ca vous fait rire? Alors vous aimerez ce quartier.
» Les squatts? Oui, bien sûr. Dans les immeubles les plus propres, c'est encore meilleur. Il suffit au squatteur de défoncer la porte à coups de pied. Est-il viré? Il reviendra demain; c'est déjà presqu'un ami.
» Que font les pouvoirs publics? Mais rien, madame. La rumeur court qu'ils laissent pourrir pour ensuite lancer de grandes opérations immobilières. Et ainsi des centaines de "petits blancs" s'attendent à être ruinés; ils ont un "sentiment d'insécurité". C'est bien fait. »


Si l'auteur de cet article pensait déjà tout cela en 2001, je n'ose envisager où il doit en être rendu aujourd'hui… Ce n'est plus de la nauséabonderie, c'est la véritable infection ! Jacques Bertin ? Mais c'est l'Aube dorée à lui tout seul, ce garçon !

13 commentaires:

  1. " Nous avons maintenant des putes, rue Doudeauville. La gueule des vieux du quartier, errant et recherchant leur vie ancienne sur l'emplacement de l'ancien charcutier".

    Je ne pense pas qu'un charcutier puisse rendre les mêmes services qu'une pute, et allez savoir ceux que préfèrent les vieux du quartier!

    RépondreSupprimer
  2. Comme quoi il ne faut jamais désespérer des vieux chanteurs gauchistes ! En fouillant un peu du côté de YouTube, je suis tombé sur cette chanson de Bertin que je trouve vraiment très belle dans son lucide désenchantement : "Le Rêveur" :


    "J'étais l'enfant qui courait moins vite
    J'étais l'enfant qui se croyait moins beau
    Je vivais déjà dans les pages vides
    Où je cherchais des sources d'eaux

    J'étais celui à l'épaule d'une ombre
    Qui s'appuyait, qu'on retrouvait dormant
    Je connaissais les voix qui, dans les Dombes,
    Nidifient sous les mille étangs

    Je fus plus tard l'adolescent qu'on moque
    Au regard vain dans la ville égaré
    L'homme qui campe à l'écart de l'époque
    Tisonnant ses doutes pour s'y chauffer

    Je suis monté au lac des solitudes
    Dans l'écrin gris des charmes sans raison
    Où des airs vieux palpitaient sous la lune
    J'aurai laissé des chairs aux ronces, des chansons

    La note basse des monts, les absences
    Les émeraudes du val interdit
    Toutes les belles ruines du silence
    Tout ce qui ne sera pas dit !

    Si jamais tu t'accroches à ma légende
    Il faut que tu t'en remettes à mon mal
    Ne trahis pas, vois la plaie où s'épanche
    Tout un monde animal

    L'enfant muet s'est réfugié dans l'homme
    Il écoute la pluie sur les toits bleus
    Les cœurs sont effondrés, le clocher sonne
    Que faire sans toi quand il pleut ?

    Ma vie ne fut que cet échec du rêve
    Je ne brûle plus, non, ce sont mes liens
    Les sabots des armées m'ont piétiné sans trêve
    J'écris dans le ciel vide et vous n'y lirez rien."

    RépondreSupprimer
  3. "La rumeur court qu'ils laissent pourrir pour ensuite lancer de grandes opérations immobilières." C'est exactement ce qui se passe depuis deux ans, sans bruits, dans le 9/3 où les z'élites locales, quasi toutes socialistes, évacuent plus loin, dans d'autres départements, à grands coups de rénovations immobilières, les populations z'immigrées. Allez savoir pourquoi, le mouvement a pris de l'ampleur depuis que monsieur Bartolone est devenu président de l'AN, poste qui permet à son département d'obtenir tout le pognon qu'il veut pour "rénover"

    RépondreSupprimer
  4. Depuis que notre fier et lumineux gouvernement a défini Château Rouge comme une ZSP, les trafiquants et les revendeurs de téléphones volés peuvent en toute sécurité commettre leurs délits sous la protection des CRS.
    Sous Sarkozy, dès que la police apparaissait, le marché noir disparaissait, les voleurs se cachaient. Au moins faisaient-ils l'effort de jouer le jeu du gendarme et du voleur. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il y a trois, quatre ans, aucun clandestin ne m'aurait proposé ses merdes contrefaites, le Blanc appartenait à une autre dimension, invisible pour ses yeux. Aujourd'hui, non. On me propose, qui un Samsung Galaxy encore gras des empreintes de son ex-propriétaire, qui des lunettes de soleil, qui la ceinture Dolce & Gabanna, qui les cacahuètes ou le maïs grillé ; les plus abrutis n'ont pas d'embarras à me tendre le pot de crème à blanchir la peau. Tout ça devant les policiers qui ont développé un talent étonnant pour toujours regarder ailleurs. Il doit y avoir une recrudescence de torticolis dans les rangs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme quoi, un autre monde est possible. On peut donner des ordres à la police. La peur peut changer de camp.

      Supprimer
  5. Chateau-rouge, c'est à un jet de salive des fameuses prières rue des poissonniers. Pas mal de rénovation urbaine et citoyenne en direction de l'est ( quartier Myrha, XIX°), des salles de shoot, je connais des bobos fraîchement débarqués qui s'y trouvent très bien.
    Bon, moi ça fait bien dix ans que je n'y ai pas posé les babouches.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est aussi le QG des femens, dans la rue Léon qui coupe Doudeauville. La dernière que j'ai croisée à la supérette du coin m'a presque fait pitié : sombre, cernée, mâchoire crispée, paquet de biscottes dans les serres, tee-shirt noir marqué au nom de la secte sur la poitrine, pâle comme un cachet. Sombre et pâle. Un domino sur patte. Un négatif de femme.

      Supprimer
  6. J'ai connu la rue Doudeauville dans les années 90, parce qu'un de mes meilleurs et plus vieux amis y habitait : c'était un mélange de Français pauvres et d'Arabes "première génération". J'y suis retourné en 2008 ou 2009, chez des blogueurs : c'était devenu une espèce de quartier nègre, d'où la France s'était totalement effacée. Ce soir-là, je me souviens avoir dit à Catherine que, malgré la sympathie que j'avais pour ce couple de blogueurs, je ne reviendrais jamais chez eux, que voir ce quartier (où ma grand-mère paternelle vivait dans les années 1920) devenir ce qu'il était désormais m'était trop pénible.

    Depuis, je me suis "radicalisé" : je refuse de mettre les pieds à Paris, quel que soit l'arrondissement. Paris est désormais, pour moi, une ville qui a existé.

    RépondreSupprimer
  7. "Ce n'est plus de la nauséabonderie, c'est la véritable infection ! Jacques Bertin ? Mais c'est l'Aube dorée à lui tout seul, ce garçon"

    A lui tout seul ? Pas vraiment :
    L'un des premier à avoir fustigé l'immigration en France a été Georges Marchais (plus gauchiste on ne peux !) soutenu par l'Humanité :

    http://www.dreuz.info/2012/02/le-mrap-depose-plainte-a-titre-posthume-contre-georges-marchais/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, enfin, Fdesouche fait tourner en boucle sur son site les trois mêmes phrases de Marchais, mais il n'en reste pas moins que globalement, comme disait le camarade Marchais, les communistes, dont le parti communiste français, ont vigoureusement défendu l'immigration, et "l'anti-racisme", sur toute la durée de leur histoire.

      Ce n'est pas parce qu'il y a des exceptions (une petite démangeaison passagère de Georges Marchais) que la règle ne se vérifie pas.

      Certains, aujourd'hui, ont intérêt à nous faire croire que la gauche (la "vraie" gauche, soi-disant) est opposée à l'immigration. C'est un traficotage historique.

      Supprimer
    2. Oui, c'est très bizarre, il y a comme cela quelques "incontournables" sur Internet qu'on voit systématiquement réapparaître dans les forums et les blogs : Marchais et les immigrés, De Gaulle et "Colombey-les-deux-Mosquées", Hassan II et l'intégration impossible des immigrés, Boukovski comparant l'Union Européenne à l'U.R.S.S... Il ne se passe pas une semaine sans qu'on voit ces citations ou ces vidéos surgir comme par miracle dans la discussion, comme autant d'inédites et imparables bottes de Nevers !

      Supprimer
  8. Je vais souvent dans ce coin, pour acheter des produits pour cheveux et autres mèches pour tresser des nattes, je ne me sens pas agressé mais ils est vrai que mon penchant à trouver les dames à la peau noire très attirante y est peut être pour quelque chose mais descende à "château rouge" reste quand même une expérience qui peut provoquer un choc culturelle à certains.

    C'est le marché Sandaga de Paris, on a la même impression en descendant "Porte d' Ivry" mais là c'est l' Asie.

    RépondreSupprimer

  9. Vous avez regardé l'hommage à Laurent Gerra samedi soir, n'est-ce pas ?

    Mireille

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.