Voici ce qu'écrit sur son blog, à propos des événements tunisiens, l'historien spécialiste de l'Afrique Bernard Lugan :
« (…) Le capital image que la Tunisie avait eu tant de mal à constituer est parti en fumée, les touristes attendent d’être évacués et le pays a sombré dans le chaos. Les journalistes français, encore émoustillés à la seule évocation de la « révolution des jasmins » cachent aux robots qui les lisent ou qui les écoutent que le pays est en quasi guerre civile, que les pillages y sont systématiques, que des voyous défoncent les portes des maisons pour piller et violer, que les honnêtes citoyens vivent dans la terreur et qu’ils doivent se former en milices pour défendre leurs biens et assurer la sécurité de leurs familles. Les mêmes nous disent doctement que le danger islamiste n’existe pas. De fait, les seuls leaders politiques qui s’expriment dans les médias français semblent être les responsables du parti communiste tunisien. Nous voilà donc rassurés… (…) »
Le texte intégral est à lire ici.
Mais, au fond, ce qui se passe ou ne se passe pas en Tunisie, quelle importance, n'est-ce pas ? Du moment que les blogueurs de chez nous peuvent s'exciter le poireau en piaillant à la révolution, faire de jolis moulinets avec leurs petits bras pour saluer leur nouveau peuple frère trans-méditerranéen, et taper au passage sur le grand méchant Sarkozy, qu'importent la réalité ou les nuances ? Tout cela sera oublié demain, pour peu que surgisse un nouveau peuple frère, un rédempteur plus frais…
Personnellement, toute ma sympathie va aux six cent mille Tunisiens actuellement stationnés en France. Dont je ne doute pas un instant, vu leur enthousiasme face aux caméras, qu'ils vont avoir à cœur de repasser la Méditerranée toutes affaires cessantes, pour aller eux aussi arroser le jasmin fraîchement éclos sur leur terre. Car à l'instar de l'agriculture la révolution, fût-elle florale, manque toujours de bras.
Lugan ? Vous avez de nouvelles références ?
RépondreSupprimerLugan en connait un rayon sur ce que c'est que le bidonnage et l'approximation... Il écrit sans doute en connaissance de cause...
RépondreSupprimerEst-il si étonnant que sur toute la réacosphère, on regrette les despotes?
RépondreSupprimerPar crainte d'une révolution vous allez l'air de préferer l'installation inamovible d'un régime de la concussion, de la privation de liberté, de l'étouffement de toute presse libre, d'un justice inégalitaire,de l'éradication de toute opposition, etc, etc...
Les gens de droite ont une grande supériorité sur les gens de gauche. Ils savent parfaitement qu'il existe des gens qui croient à la liberté, à l'égalité, à la justice et au pluralisme. Ils trouvent cela légèrement ridicule, mais il leur arrive, quand ils se sentent vaguement sentimentaux devant un coucher de soleil, de comprendre leurs raisons. Les gens de gauche, eux ne peuvent même pas imaginer qu'on puisse "par crainte d'une révolution" ( toute la question est de savoir quelle révolution) "préferer l'installation inamovible d'un régime de la concussion, de la privation de liberté, de l'étouffement de toute presse libre, d'un justice inégalitaire,de l'éradication de toute opposition, etc, etc..."... Le pire est qu'ils n'arrivent pas non plus à concevoir que ce qu'on ne préfère pas chez soi ( encore que...), on puisse être amené, de par les circonstances , à le préférer chez les autres.
RépondreSupprimerLugan, connais pas, mais lui comme vous me paraissez fort lucides sur cette revolution de jasmin
RépondreSupprimerTiens, avec Pierre et NV, vous voici avec de nouveaux compagnons de jeu !
Exilé depuis 1989, le chef historique du parti islamiste Ennahda a annoncé son retour au pays et s'est dit prêt à «travailler pour bâtir un État de droit.
RépondreSupprimerDe droit...islamique ?
Alors cette révolution n'aura servi à rien.
Et ils seront encore plus nombreux les tunisiens à fuir une autre forme de dictature.
Nous n'en sommes pas encore là.
Quant à l'insécurité qui règne à Tunis, je ne crois pas qu'elle nous soit cachée.
Nicolas : Bernard Lugan n'est pas précisément un nouveau venu, non. Mais puisque le docteur Dorham vient de le répudier pour cause de bidonnage et d'approximation, mieux vaut n'en plus parler.
RépondreSupprimerPierre : vous êtes idiot ou quoi ? Qui regrette Ben Ali ? Ce qui est certain c'est que ce dont vous l'accusez d'avoir priver les Tunisiens sont des choses qui n'ont jamais existé dans aucun pays arabe moderne. Ce qui diminue un peu sa tyrannie personnelle, le ramenant au rang de chef d'État arabe de modèle à peu près courant – et même meilleurs de bien d'autres, carrément sanguinaires.
NV : ce que les gens de gauche ne peuvent surtout pas contraindre, c'est qu'on puisse se foutre qu'un dirigeant étranger soit autoritaire ou non, dictateur ou démocrate, simplement parce que ce ne sont pas nos affaires. Ils sont aussi incapables de comprendre qu'on se refuse à appeler "révolution" ce qui, pour l'instant, n'est que la fin d'un dictateur sans aucun changement de régime à la clé.
Corto : il a notamment écrit sur l'Afrique du Sud. Mais en bidonnant tout bien entendu (cf Dorham).
Évidemment, qu'ils se tiennent en embuscade. Le scénario commence à être bien huilé. Mais je suppose que nos amis progressistes vont nous expliquer doctement que les forces démocratiques vont balayer les islamistes. Comme ils le disaient déjà pour l'Iran vers 1978 ou 1979.
Le dernier paragraphe répondait à Fredi Maque…
RépondreSupprimerNV, entre deux couchers de soleil, allez vivre un moment là-bas dans un de ces pays, je ne sais pas moi, en Iran, en Arabie saoudite, en Corée, vous comprendrez peut-être mieux que ce qui pousse les gens à se révolter, autant que la misère et l'injustice, c'est la dignité.
RépondreSupprimerPierre : Mais je comprends tout à fait qu’ils se révoltent ! Ce que vous ne comprenez pas, vous, (et c’est toute la différence que je soulignais dans mes observations précédentes), c’est que je puisse préférer qu’ils ne le fassent pas (tout simplement parce que je préfère MA sécurité à LEUR « dignité » -je mets entre guillemets car il y a des mots qui engluent mon clavier-).
RépondreSupprimer"Mais puisque le docteur Dorham vient de le répudier pour cause de bidonnage et d'approximation, mieux vaut n'en plus parler."
RépondreSupprimerBeaucoup s'en sont déjà chargés, Didier... Avec explications de texte(s) à l'appui.
J'espère que vous avez tort concernant l'avenir mode "islamisme nous voilà" de la Tunisie.
RépondreSupprimerIl n'y a pas de quoi critiquer notre gouvernement qui au début des troubles proposait d'envoyer des unités de combats pour maintenir l'ordre, et qui enchaîne quelques jours plus tard sur un merveilleux Vae victis ?
sans doute suis-je ignorante en bidonnages mais le professeur Bernard lUGAN a des analyses qui me paraissent tout à fait interessantes.. il est vrai qu'il s'est fait massacrer par les penseurs de gauche, mais en attendant, il est juge au Tribual international pour le Rwanda, je ne sais pas s'il y " bidonne" mais on écoute sa parole
RépondreSupprimerNe vous inquiétez pas mon cher Goux, Dorham va bientôt nous dire à quelles réfutations des travaux de Bernard Lugan il fait référence, après tout ce n'est pas son genre de s'en tenir à des affirmations péremptoires sans argumenter... Quoique, maintenant que j'y pense, c'est tout à fait son genre. D'un autre coté, vu ce qui arrive quand il essaie d'argumenter, c'est sans doute un bien... Pour ma part, je connais beaucoup de gens qui ont prétendu avoir réfuté Lugan, mais il m'a toujours semblé que tout ce qu'ils avaient réussi à faire, c'était démontrer l'étendue de leur incompétence (ce qui n'était vraiment pas nécessaire) et se ridiculiser (je pense notamment à l'affaire de l'origine de la séparation entre Hutus et Tutsis). Cela dit, je n'ai pas dû lire ceux qu'il fallait, et je suis sûr que Dorham saura m'expliquer pourquoi Lugan est un charlatan.
RépondreSupprimer(Un grand éclat de rire : merci)
RépondreSupprimerÀ votre service.
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