Je sais que c'est très laid, mais c'est ainsi : je suis d'un naturel envieux. Bassement envieux. Ce qu'autrui a ou fait, il me faut l'avoir ou le faire aussi. Sinon le fiel se fige sur mon coeur, comme dit à peu près Villon. Ainsi, je suis dans les transes, depuis quatre jours que les deux frangines Goux ont ouvert un blog de cuisine. J'en veux un ! j'en veux un ! sangloté-je en me tordant les mains, chaque fois que je suis bien certain de n'être vu par personne.
C'est si insupportable que je me décide ce soir : moi itou, je vais parler de fourneaux, de marmites, de consommés, de juliennes, d'émincés, de roux, que sais-je encore. Le petit "plus" qui fera toute la différence avec un bête blog de recettes - à la portée de n'importe quelle greluche finalement -, c'est que, ici, nous allons remettre les recettes dans leur perspective historique la plus inattaquable.
Nous commencerons par une sauce médiévale, surprenante pour un palais contemporain, qui mêlait l'aïoli à la menthe. Rapporté d'Orient dans les fourgons de Godefroy de Bouillon (le bien nommé) au tournant du XIIe siècle, cette sauce va connaître une faveur sans précédent dans toute l'Europe féodale, jusqu'aux premières décennies du XIVe siècle, avant de disparaître brutalement et totalement de toutes les cuisines, en quelques années. Au point que même son souvenir s'est effacé des mémoires et que bien peu d'historiens de la période songent à y faire une quelconque allusion.
Il n'en reste donc rien, de ce condiment si prisé dans l'Europe des cathédrales ? Si ! Une ville de l'ouest parisien en a conservé le souvenir, dans sa toponymie même, pour la simple raison qu'à cette époque, cette modeste bourgade ravitaillait en menthe fraîche non seulement la capitale, mais également des villes aussi éloignées que Londres ou Cologne.
Tout le monde a oublié le rôle culinaire essentiel joué par cette cité qui, jusque là, ne possédait que son abbatiale pour toute gloire. Qui se doute, aujourd'hui, en empruntant l'autoroute A 13, qu'il passe à côté d'une ville qui fut célèbre pour sa sauce étrange et vénéneuse dans l'Europe entière ?
Qui songe encore au passé glorieux mais éteint de Menthe-L'Aïoli ?
C'est si insupportable que je me décide ce soir : moi itou, je vais parler de fourneaux, de marmites, de consommés, de juliennes, d'émincés, de roux, que sais-je encore. Le petit "plus" qui fera toute la différence avec un bête blog de recettes - à la portée de n'importe quelle greluche finalement -, c'est que, ici, nous allons remettre les recettes dans leur perspective historique la plus inattaquable.
Nous commencerons par une sauce médiévale, surprenante pour un palais contemporain, qui mêlait l'aïoli à la menthe. Rapporté d'Orient dans les fourgons de Godefroy de Bouillon (le bien nommé) au tournant du XIIe siècle, cette sauce va connaître une faveur sans précédent dans toute l'Europe féodale, jusqu'aux premières décennies du XIVe siècle, avant de disparaître brutalement et totalement de toutes les cuisines, en quelques années. Au point que même son souvenir s'est effacé des mémoires et que bien peu d'historiens de la période songent à y faire une quelconque allusion.
Il n'en reste donc rien, de ce condiment si prisé dans l'Europe des cathédrales ? Si ! Une ville de l'ouest parisien en a conservé le souvenir, dans sa toponymie même, pour la simple raison qu'à cette époque, cette modeste bourgade ravitaillait en menthe fraîche non seulement la capitale, mais également des villes aussi éloignées que Londres ou Cologne.
Tout le monde a oublié le rôle culinaire essentiel joué par cette cité qui, jusque là, ne possédait que son abbatiale pour toute gloire. Qui se doute, aujourd'hui, en empruntant l'autoroute A 13, qu'il passe à côté d'une ville qui fut célèbre pour sa sauce étrange et vénéneuse dans l'Europe entière ?
Qui songe encore au passé glorieux mais éteint de Menthe-L'Aïoli ?
En petite forme, semble-t-il, en ce moment...
RépondreSupprimer(Ne vous méprenez pas, seul un sentiment inavoué de jalousie me pousse à faire preuve d'une telle sévérité au lieu de vous crier mon admiration pour un calembour aussi époustouflant...
C'est bon, je pourrai revenir ?)
Vous savez bien que vous êtes ici chez vous. Pour le reste, vous vous trompez : mon goût pour le calembour (de préférence mauvais, mais y en a-t-il de bons ?) n'a jamais dépendu de ma forme : il est constant, et presque constitutif.
RépondreSupprimerJe me permets de vous conseiller l'os en gelée, avant que des joufflus frisés ne te le recommandent.
RépondreSupprimerJ'ai réveillé les forces du Mal : je sens qu'on va évoluer dans le grandiose...
RépondreSupprimer« je sens qu'on va évoluer dans le grandiose... »
RépondreSupprimerLe fait est que je viens de manger un plat de nouilles ocre.
(Monsieur Goux, vous comprenez, après ça, combien ma jalousie était justifiée)
Nouilles ocres, Nouilles ocres, Nougat York.
RépondreSupprimerIpiDiblue fan de Liza Minelli et de Claude Nougaro
ocre est invariable, voyons...
RépondreSupprimerCela dit, je ne sais pas ce qu'il en est dans les nouveaux programmes darcossiens.
Georges mange tes nouilles proprement !!!!!
RépondreSupprimerDidier les jeux de mots cela ne nourrit pas un estomac ! Si votre Irremplaçable un soir vous accueille à la table conjugale avec un calembour pour tout potage vous allez râler !
iPidiblue pas jaloux pour deux sous
Vous n'avez pas pensé plutôt à faire un blog de calembours et contrepèteries ? Avec un minimum syndical de grivoiserie afin de ne pas faire fuir le chaland.
RépondreSupprimerJ'adore, ça met de bonne humeur le matin, en mangeant sa brioche au Nutella.
RépondreSupprimerBon, Didier, au lieu de pleurer dans votre coin, pourquoi vous ne demandez pas à avoir une rubrique dans le blog des cousines ?
RépondreSupprimerVite, il faut fuir, par ici la sortie :
RépondreSupprimerhttp://lesgouxetlessaveurs.blogspot.com/
Audine : bien d'accord avec vous.
RépondreSupprimerDidier : Vous m'avez boosté le moral pour la journée ! Merci.
Bien amené, bravo !!
RépondreSupprimerD'autres spécialités locales sont assez droles comme Reims, le Champagne ou Strasbourg, la saucisse !
:-]
Personnellement, et en toute modestie, je pense avoir signé là mon meilleur billet.
RépondreSupprimerIPidiblue: Le calembour ne nourrit pas ? si, quand même, puis que le cal en bourre.
RépondreSupprimerSuzanne (je m'en fiche si c'est mauvais, je m'en fiche si c'est pitoyable, je m'en fiche, je m'en fiche)
Monsieur Goux
RépondreSupprimerJe me réjouis de vous trouver en si belle forme.
Les blogs cuisine sont fréquentés par des chichiteux de la margarine, des tétrapiloctètes de la ciboulette, mais les vieillards atrabilaires et autres grincheux y survivent difficilement. Votre épouse a une délicieuse influence sur vous. Profitez-en !
108
Cher 108, ravi de vous retrouver, moi aussi ! Pour la peine, on va hisser les couleurs, tiens...
RépondreSupprimerSi tous les gros du Monde se donnaient la main, il n'y aurait pas d'émeutes de la faim sur la planète !
RépondreSupprimeriPidiblue contre les blogs-cuisines
Vous avez les honneurs de l'algorithme posthume qui tient le Blog de Georges.
RépondreSupprimerMarcel
Au risque de vous desservir, je n'hésite pas à vous signaler que ma fille, laquelle cuisine à merveille, a beaucoup apprécié la lecture à voix haute que j'ai faite de votre billet.
RépondreSupprimerDidier Goux : n'oubliez pas, mais vous le savez, que le meilleur billet est toujours le prochain !
RépondreSupprimer:-)
Vous voyez ! Sitôt que vous ne leur servez plus la soupe, il y en a qui font la grimace.
RépondreSupprimer108 qui se régale
Cet article me fait penser a ceux de bonpoutonpoil.
RépondreSupprimerJe précise que ça voulait dire que je l'ai trouvé excellent ^^
RépondreSupprimerDidier
RépondreSupprimerle calembour bon, c'est réservé à certaine famille royale
Ou à ceux qui ont du palais
RépondreSupprimerMifa : devant la dauphine ? quel honneur pour moi !
RépondreSupprimerBenji : je vais aller y faire un saut.
Olivier P. : ça va mieux ?
Marcel : je suis toujours flatté quand Georges daigne s'intéresser à moi.
Monsieur Poireau : le "prochain" est déjà en ligne : à vous de juger...
Maintenant que vous avez entamé un blog cuisine, j'espère que vous n'allez pas vous arrêter là, après nous avoir mis en appétit.
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