Il y a deux minutes, quittant la maison pour la Case, j'ai salué la compagnie d'un joyeux À demain !, auquel l'Irremplaçable a répondu par un non moins guilleret À demain ! Devant l'air passablement interloqué de Ludovic (le fils de la précitée), j'ai dû me fendre d'un digest d'explication - explication dont vous-mêmes, victimes désignées et consentantes, allez maintenant subir la version intégrale.
C'est une coutume que j'ai initiée - comme disent les analphabètes diplômés - il y a un quart de siècle environ. À cette époque, jeune crétin se croyant débauché, je revenais tous les week-ends dans la grande maison de Sologne, avec mon petit sac de linge sale (tout comme le triste héros de Gaston Couté), afin de me persuader durant deux jours que la vie n'était pas, ou pas seulement, cet éclat de rire lugubre qui assourdissait mes soirées parisiennes.
Le dimanche soir, au moment de quitter le nid pour aller reprendre le train, à la gare de La Ferté-Saint-Aubin, Loiret, j'avais pris l'habitude, pour simplifier, ne sachant jamais quel jour j'allais réapparaître dans mon enfance prolongée, de lancer ce faussement gai À demain ! Mes parents, stoïques devant toute fantaisie, avaient aussitôt adopté ce peu conventionnel salut.
Lorsque j'ai sauté à pieds joints dans la vie adulte (en me foulant vaguement une cheville ou deux) et donc dans celle de l'irremplaçable, je n'ai pas vu l'intérêt de mettre fin à cette coutume doucement simplificatrice. Depuis dix-sept ans, donc, lorsque nous nous séparons, pour une heure ou dix jours, l'Irremplaçable et moi nous disons À demain !
C'est une espérance et un souhait. C'est la conjuration discrète, à peine dite, d'une crainte sourde, mais nullement aveugle.
C'est une coutume que j'ai initiée - comme disent les analphabètes diplômés - il y a un quart de siècle environ. À cette époque, jeune crétin se croyant débauché, je revenais tous les week-ends dans la grande maison de Sologne, avec mon petit sac de linge sale (tout comme le triste héros de Gaston Couté), afin de me persuader durant deux jours que la vie n'était pas, ou pas seulement, cet éclat de rire lugubre qui assourdissait mes soirées parisiennes.
Le dimanche soir, au moment de quitter le nid pour aller reprendre le train, à la gare de La Ferté-Saint-Aubin, Loiret, j'avais pris l'habitude, pour simplifier, ne sachant jamais quel jour j'allais réapparaître dans mon enfance prolongée, de lancer ce faussement gai À demain ! Mes parents, stoïques devant toute fantaisie, avaient aussitôt adopté ce peu conventionnel salut.
Lorsque j'ai sauté à pieds joints dans la vie adulte (en me foulant vaguement une cheville ou deux) et donc dans celle de l'irremplaçable, je n'ai pas vu l'intérêt de mettre fin à cette coutume doucement simplificatrice. Depuis dix-sept ans, donc, lorsque nous nous séparons, pour une heure ou dix jours, l'Irremplaçable et moi nous disons À demain !
C'est une espérance et un souhait. C'est la conjuration discrète, à peine dite, d'une crainte sourde, mais nullement aveugle.
C'était la vie de château à Saint Aubin (Loiret) !
RépondreSupprimeriPidiblue à demain le boulot
Vous avez bien fait de quitter cette petite cité tranquille de Sologne avant la déchéance finale : ils en sont parvenus à voter des motions de soutien à Ingrid Bétancourt !
RépondreSupprimerEt pourquoi pas pendant qu'ils y sont à pleurer Aimé Césaire ?
iPidiblue solidarité royalo-sarkozyste
Moi, j'ai pas d'vieille mère ? Moi, j'ai pas d'vieille mère ???
RépondreSupprimerC'est trop cuuuuute ! XX
RépondreSupprimerC'est très beaux !
RépondreSupprimerBin, à demain alors... <--- petit commentaire se suffisant à lui même pour une note appelant rien d'autre qu'un sourire pour une note pleine de petit bonheur simple...
RépondreSupprimerA demain.
RépondreSupprimerEn moins joli, mais tradition familiale aussi, quand je suis partie de la maison il y a quatre jours, j'ai annoncé : "si je ne reviens pas, j'enverrai une carte postale."
RépondreSupprimerC'est presque la démarche inverse.