Il est des films que l'on situe d'emblée très en dessous de la barre du médiocre et qui pourtant vous marquent durablement – au moins jusqu'au lendemain midi. Ainsi de celui que vous vîmes hier soir, l'Irremplaçable et moi : une grosse daube à la sauce bien épaisse et bien industrielle, intitulée en français Le Chacal (en anglais aussi, mais pas écrit pareil). Un cocktail fadasse, brouetique, dans lequel Bruce Willis, aussi expressif qu'une courgette ébouillantée, joue un tueur évidemment implacable, le mollasson Richard Gere un terroriste irlandais évidemment repenti et Sydney Poitier un flic du FBI évidemment noir et vieux : en toute logique, on aurait dû se mettre à somnoler après la première demi-heure.
Seulement, dès la première scène apparaît (dans le rôle d'un major du KGB !) une actrice brune, dont le visage saute immédiatement au mien, comme il arrive souvent – aussi bien à vous qu'à moi, j'imagine, et avec les questions corollaires : mais qui est-elle ? Et surtout : mais dans quoi l'ai-je déjà vue jouer ? Le plus souvent, on trouve au bout de quelques minutes, et c'est toujours un grand soulagement.
Là, pas moyen. J'arrivais à cerner quelques faits, pourtant, à mesure que se déroulait la navrante course poursuite entre la courgette et le mollasson : je l'avais vu dans un rôle important... je la trouvais très à mon goût (mais pas hier soir car son personnage était à demi-défiguré)... elle était plus jeune alors... Mais rien de plus. Ça m'a fripé la peau du scrotum pendant près de deux heures. Au point que, lorsque le mollasson a finalement dessoudé la courgette, j'ai scruté le générique pour au moins noter le nom de ma brune énigmatique : Diane Venora. Le nom m'est familier, preuve que je suis sur la bonne piste... Et là-dessus je vais me coucher.
Tout à l'heure, y resongeant, je me rue sur Mme Goux gueule afin de lancer la recherche. La liste des films où Diane Venora a joué apparaît... et l'illumination se fait : elle était la femme de Charlie Parker dans le Bird de Clint Eastwood (film sombre et superbe que personne, hier ou avant-hier, n'a pensé à citer alors que nous débattions d'Eastwood en commentaires d'un précédent billet). Et, en effet, je me souviens parfaitement avoir été fort séduit par cette jeune femme à laquelle je trouvais comme un air de famille avec Audrey Hepburn, impression que m'a amplement confirmée la photo que je vous offre en illustration.
Mais évidemment, dans notre Chacal d'hier soir, avec dix ans et quelques kilos de plus, sans parler du visage remaquillé façon Freddy – les griffes de la nuit, le côté “Drôle de frimousse” de Dame Diane avait tendance à se faire discret.
Seulement, dès la première scène apparaît (dans le rôle d'un major du KGB !) une actrice brune, dont le visage saute immédiatement au mien, comme il arrive souvent – aussi bien à vous qu'à moi, j'imagine, et avec les questions corollaires : mais qui est-elle ? Et surtout : mais dans quoi l'ai-je déjà vue jouer ? Le plus souvent, on trouve au bout de quelques minutes, et c'est toujours un grand soulagement.
Là, pas moyen. J'arrivais à cerner quelques faits, pourtant, à mesure que se déroulait la navrante course poursuite entre la courgette et le mollasson : je l'avais vu dans un rôle important... je la trouvais très à mon goût (mais pas hier soir car son personnage était à demi-défiguré)... elle était plus jeune alors... Mais rien de plus. Ça m'a fripé la peau du scrotum pendant près de deux heures. Au point que, lorsque le mollasson a finalement dessoudé la courgette, j'ai scruté le générique pour au moins noter le nom de ma brune énigmatique : Diane Venora. Le nom m'est familier, preuve que je suis sur la bonne piste... Et là-dessus je vais me coucher.
Tout à l'heure, y resongeant, je me rue sur Mme Goux gueule afin de lancer la recherche. La liste des films où Diane Venora a joué apparaît... et l'illumination se fait : elle était la femme de Charlie Parker dans le Bird de Clint Eastwood (film sombre et superbe que personne, hier ou avant-hier, n'a pensé à citer alors que nous débattions d'Eastwood en commentaires d'un précédent billet). Et, en effet, je me souviens parfaitement avoir été fort séduit par cette jeune femme à laquelle je trouvais comme un air de famille avec Audrey Hepburn, impression que m'a amplement confirmée la photo que je vous offre en illustration.
Mais évidemment, dans notre Chacal d'hier soir, avec dix ans et quelques kilos de plus, sans parler du visage remaquillé façon Freddy – les griffes de la nuit, le côté “Drôle de frimousse” de Dame Diane avait tendance à se faire discret.
C'est étrange, depuis quelques jours, nous regardons les mêmes films! Sans concertation. Je me plonge dans des abîmes de questions. Ce qui vaut toujours mieux que dans l'eau bouillante, comme la première langoustine venue.
RépondreSupprimerCe film m'a effectivement aussi donné envie de vomir! Et le Bruce avait à l'évidence mal travaillé son regard, qu'il réussit à rendre joliment inexpressif, mais hélas jamais suffisamment implacable. A mourir de rire (oh la première prise de contact! A crever...). Le sadisme lui va mal (scène des essais de son arme suprême. Au moins le con qui le sert a enfin la parole coupée, en même temps que le bras. Ca m'a soulagée, je dois dire). Et que penser des petits miracles qui font que le mollasson retrouve la courgette en pleine foule... puis son intuition du métro...puis la présence aussi miraculeuse que bénie de la Mathilda (mais que va-t-elle faire dans cette galère?). Bref, j'ai bien rigolé !
Pour une daube, difficile de mieux faire. Encore que les chaînes du sat fassent un concours de crottes.
Ce film m'a quand même aidée à décolérer, après un Thalassa hyper pénible autour de la Somalie, de l'Ethiopie, du Portland et autres coins tranquilles où les voies ferrés que les colons européens ont montées ont disparu depuis longtemps. Et s'il n'y avait que ça... Et PernouD qui perd 30% d'audience chaque année! On se demande bien pourquoi (ironie)
Ah, Catherine et moi avons également bien ri à l'apparition finale de Mathilda May, censée être planquée en rase cambrousse avec papa et les petits n'enfants !
RépondreSupprimerQuant à Thalassa, je ne peux rien dire : je crois bien n'en avoir jamais regardé aucun.
Ou alors j'étais bourré.
Sinon, ce soir, on regarde la première partie d'un téléfilm britannique avec Helen Mirren : on se raconte demain ?
Sur quelle chaîne?
RépondreSupprimerDidier Goux,
RépondreSupprimerVous pensez bien que (pour ma part) j'ai pensé à Bird. Je n'en ai pas parlé parce que c'est un film à la fois admirable et raté.
Disons qu'il lui manque deux heures de pellicule... Bird et les musiciens du be bop étaient des héros épiques...
C'est vrai que le plus beau personnage était celui de l'agente russe, Valentina, je crois. Mais las! Il a fallu qu'ils nous la dévaluent. Son abnégation politique est entachée de sentimentalisme à l'heure de la mort. Elle meurt en prononçant le nom de Declan, quand même! Elle ne dit pas "je meurs pour mon pays, mes idées et pour servir"( remarquez, je ne sais pas qui aurait la force...). Il est vrai que c'est une femme... On a voulu "presque" la faire mourir par amour, évidemment.
RépondreSupprimerCiné cinéma frisson (101, par le satellite)...
RépondreSupprimerDorham : oui, évidemment que le film était frustrant. Mais raté, tout de même... Expliquez-vous, mon vieux !
RépondreSupprimerMarine : oui, même cette mort, ils l'ont foirée...
OK, merci Didier.
RépondreSupprimerJe vais voir si je pourrai.
Marine, vous devriez venir le regarder avec nous, je suis en train de faire un gâteau, que nous mangerons dans la soirée. On est comme ça, on déstructure le repas du soir...
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerCe qui est raté, c'est l'atmosphère, l'époque, l'absolue invisibilité de types comme Monk, Bud Powell. Contexte mal fichu, mal retranscrit. Et in fine, c'est le sens de cette musique que l'on perd. Dommage pour un film qui traite de ce sujet. Mais on le sait, faire un film musical ou sur la musique est presque impossible. Pas un seul film n'a réussi à relever son défi.
Ce qui est réussi en revanche, c'est l'art de déconstruction de la narration, un peu comme seul un jazzman pourrait le faire... C'est pour cela que je dis que c'est un film "admirable" mais "raté".
Dorham : bon, vu comme ça, je pense que l'on est à peu près d'accord. Disons que lorsque vous dites "raté", je pense "frustrant", mas les deux adjectifs recouvrent à peu près la même chose, je crois.
RépondreSupprimer@Catherine:
RépondreSupprimermerci beaucoup ;)
Ce serait avec grand plaisir, mais je suis un peu loin hélas.
Le jour où je passe par la Normandie, vous le saurez.
Mignonne la photo ! Dites moi cher Didier, le Haut-Koenigsbourg vous a inspiré de drôles d'idées : des nains partouzards ! Mais qui donc s'occupera de Blanche-Neige, j'ai hâte de savoir... ( vais finir par débuter une collection mondaine moi ...)
RépondreSupprimerParler de scrotum en évoquant Hepburn, quel goujat !
RépondreSupprimer:-))
[Ça nous fait quand même vachement de soirées pépère tout ça, vivement le retour de la tonte et des transhumances ! :-)) ].
Marine : vous êtes où, au fait ?
RépondreSupprimerPluton : Ah non, l'idée était préexistante ! Pour cette allumeuse de Blanche-Neige, je vous tiens au courant.
Poireau : mais nous n'avons que ça, des soirées pépères ! Enfin, presque : la transhumance et les accidents de Comète sont l'exception.
Didier, je suis en far-south Bretagne, dans le 44.
RépondreSupprimerJe rectifie une erreur de taille: il parait d'après mon époux que ça n'était pas le Portland, mais le Putland (sic), un état bidon qui s'est détaché de la Somalie pour pouvoir la racketter ainsi que l'Ethiopie qui ne dispose pas d'accès à la mer.
RépondreSupprimerVoilà, le monde peut se remettre à tourner.
Marine : depuis un moment, Catherine et moi devons aller passer quelques jours à Guérande (depuis que j'ai relu la Beatrix de Balzac, en fait) : ce serait une excellent occasion.
RépondreSupprimer« Catherine et moi devons aller passer quelques jours à Guérande... »
RépondreSupprimerVoilà qui ne manque pas de sel. Avec le joli piment qui illustre votre note, ça devrait être épicé, votre affaire.
Didier, quand on se prénomme Marine, on est forcément Bretonne ou fille de Grand Breton...
Yanka, je relève de la première hypothèse, en même temps que d'un gros rhume.
RépondreSupprimerDidier, mais oui, pourquoi pas ;)
Le film original (Le Chacal) est un polar français tout à fait acceptable. Des anciens de L'OAS embauche un tueur pour dessouder De Gaulle. Et vous savez quoi : il rate son coup !
RépondreSupprimer« Yanka, je relève de la première hypothèse, en même temps que d'un gros rhume. »
RépondreSupprimer[mode camp-du-Bien]Le gros rhume est tout de même préférable au gros nazi, non ? [/mode camp-du-Bien]
Pour rire un peu, lisons les critiques du Chacal américain (critiques de spectateurs:
RépondreSupprimer1) "Sa critique : LE CHACAL est un excellant film , avec un parfait BRUCE WILLIS en tueur froid et sans piter . Mais un peut déçu de la fin car on suit le chacal pendent tous le film est il meurt a la fin , on si attache au chacal mais bon ,pourquoi le méchant de gagnerait til pas . Mais sinon le film est vraiment très bien . UN CHEF-OEUVRE ."
2)"Dans ce film Bruce Willis souffre du meme syndome que Nicolas Cage, a savoir la "perruquonnite aigue". Il se paye des tronches de carnaval durant tout le film : blonde a lunettes, rockeur 70's etc etc...Oui parce que willis est un tueur a gage qui se deguise pour passer incognito. A un moment, si le film était crédible, il se ferait arrêter pour racolage passif avec un de ses accoutrements. Ridiculous"
Comme quoi !
http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=3568.html
@Yanka:
RépondreSupprimerN'oubliez pas de nous préparer nos lopins.
On va se rejouer le Mayflower.