samedi 8 janvier 2011

J'ai lu Ellul

Je comptais revenir sur le petit livre de Jacques Ellul dont j'ai parlé un peu hier. Mais, finalement, comme j'ai enchaîné directement avec son Ce que je crois (Grasset), il me semble préférable d'attendre, d'élargir un peu ma vision avant de me risquer, très éventuellement, au commentaire. Voici toujours un court extrait (p. 15) de l'introduction du livre commencé tout à l'heure – passage qui me semble résonner de façon intéressante :

« Un autre aspect du croire fut toujours très important pour moi, celui du “ne pas vouloir croire”, du refus de croire. Un événement survient, je vois clairement se tisser, se combiner les facteurs, un événement pour moi horrible, inacceptable, angoissant ; je vois la conséquence des actes et des décisions des hommes politiques ; je vois la diffusion d'opinions folles et désastreuses dans lesquelles les masses guidées par les médias s'engouffrent sans aucune hésitation, c'est pour moi une tragique certitude, les développements de la situation me paraissent inéluctables, mais dans ma faiblesse à changer quoi que ce soit, je ne veux pas y croire. Je sais que c'est fatal, et je refuse de donner ma croyance. Je ne dirai pas “je ne crois pas que cela arrive”, mais ma pauvre protestation réside dans le refus de croire. Je me revois en 1939, un mois avant la déclaration de guerre, je marchais seul sur une route des environs de Bordeaux et plus je réfléchissais à la situation plus je voyais clairement que la guerre était parfaitement inévitable, alors dans une révolte de tout mon être, j'ai refusé de croire ce dont j'avais acquis hélas la certitude. Et toute ma vie en réalité a été ainsi déchirée, entre la clarté des conséquences néfastes de la situation et mon refus d'y croire, fragile, combien fragile obstacle que je tentais de dresser dans ma détresse contre la force des choses. La seule expression possible est d'avertir, de dire aux autres ce qui risque de survenir, pour qu'ils soient à leur tout mis en garde et qu'ils refusent de croire à la suite heureuse des événements. »

C'est moi qui ai souligné la dernière phrase – je me demande d'ailleurs bien pourquoi.

10 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Désormais, tous les commentaires anonymes seront supprimés, quel que soit leur éventuel intérêt.

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  3. Où l'on découvre qu'il y avait des verrous, qu'il auraient sauté, et que nous aurions tout faux dans notre ressenti

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  4. C'est crevant de bisounourserie, cet article. Mais au fond, il a raison, ce brave collabo : pourquoi l'islam a-t-il une si mauvaise image ? Après tout, ça fait moins de 1500 ans que nous sommes en guerre contre lui, et lui contre nous…

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  5. Désormais, tous les commentaires anonymes seront supprimés, quel que soit leur éventuel intérêt.

    Mais n'avez-vous point sur votre blog une fonction les interdisant ces commentaires anonymes ?

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  6. L'anonyme en question c'était moi, Pierre.
    la réflexion supprimée était celle-ci:
    Ce monsieur Ellul avait l'air de se prendre pour Nostradamus.

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  7. Fredi Maque : eh bien, non, je ne crois pas que ce soit possible.

    Pierre : un petit coup de distraction ?

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  8. Didier, et les "anonymes" qui signent, vous les acceptez ? Parce que moi, je suis en froid avec mon compte Google qui me refuse mon mot de passe deux fois sur trois (au minimum) !
    Geneviève

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  9. Oui, pourquoi ?
    Nous sommes en 39, les fascistes à nos portes, et les HLPSDNH prêtes à nous tomber dessus.
    C'est curieux, mais ce genre de discours, ça me rappelle quelque chose.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.