François Hollande vient donc de remettre les banlieues au centre de la campagne (je sais que c'est puéril, mais j'adore cette phrase…). Voulant, à cette occasion, apporter ma pierre constructive à l'édifice qui s'élève sous nos yeux, j'ai décidé de me placer sur le terrain de la sémantique. En effet, aucun terme ou locution ne me paraît pleinement satisfaisant pour désigner les seules banlieues qui ont réellement de l'intérêt et de l'importance, à savoir celles où les habitations sont en ruines mais la jeunesse porteuse d'avenir, de notre avenir (voir photo).
Quartiers ne va pas, à l'évidence. Parce qu'il y en a ailleurs, un peu partout, et même dans des coins où la jeunesse n'est nullement porteuse d'avenir, mais au contraire frileuse, repliée sur elle-même et prompte à la haine de l'autre : le quartier Saint-James de Neuilly en est un bon exemple.
Quartiers sensibles est déjà mieux, car le terme met en lumière une réalité indéniable : les gens qui peuplent ces zones sont en effet d'une sensibilité d'écorchés vifs ; au point, si un braqueur de banque essayant d'exprimer son mal-être à la kalachnikov se fait d'aventure dessouder d'une balle policière malencontreuse, de manifester bruyamment leur chagrin durant cinq jours et six nuits d'affilée. Mais enfin, on se rend bien compte que ce terme de “sensible” risque aussi de les faire indûment passer pour des gonzesses ou des fiotes – et ça, c'est pas bon pour le moral des porteurs (d'avenir, rappelons-le).
Banlieues défavorisées est presque pis. D'abord parce que, de ces terrains de chasse électorale, il y en a aussi de fort peuplés dans les XVIIIe et XIXe arrondissements de Paris et qu'une banlieue ne peut pas se trouver dans Paris – en tout cas pas dans l'immédiat. Quant au qualificatif “défavorisé”, il serait très bien si, malheureusement, le cynisme de certains ventres féconds ne se privait de ricaner qu'en effet, vu les populations qui s'y agglutinent, ces banlieues sont à coup sûr hautement défavorisées, et leurs primo-habitants du même coup. Donc, en attendant que ces panses soient définitivement stérilisées, mieux vaut contourner l'épithète.
Oui mais alors ?
Alors, je propose d'adopter deux locutions entièrement nouvelles, bricolées à la main mais que je garantis d'une solidité de bon aloi ; deux expressions qui, par leur fraîcheur et leur charge poétique intacte, ne pourront que séduire tout le monde et réconcilier la caravane France avec ses jeunes porteurs (d'avenir).
Ma première proposition est de remplacer toutes les formules défectueuses actuelles par une seule : désormais, si les politiques m'emboitent le pas, toutes les banlieues (ces banlieues-là…) se nommeront des
Brousses délocalisées
le second terme ayant en outre l'avantage de pousser notre belle jeunesse à réfléchir aux méfaits d'un libéralisme ravageur et anthropophage.
Pour les esprits modernes, qui préfèrent à la rêverie topologique la rigueur sereine des sigles et des acronymes, nous proposons également de rebaptiser les quartiers de porteurs (d'avenir) des
R.A.P.S.
c'est-à-dire des Régions Allouées aux Populations Savanicoles. On pourra aussi remplacer le mot “populations” par celui de “porteurs”, la question devant alors être débattue par les Comités de brousses qui ne tarderont pas à s'établir au sein des nouvelles structures et se réuniront aussi régulièrement que possible sous l'arbre à palabres, qui sera planté devant chaque commissariat.
Et aux mauvais esprits, oiseaux de tristes augures et autres langues sales qui viendront me dire que tout cela ne changera rien à rien, je répondrai que non, peut-être, mais au moins on saura de quoi on parle.
Brousses délocalisées
RépondreSupprimerHé oui, pour ceux à qui il manque une case, c'est la jungle...
Ca me plait beaucoup. Je plussois à fond (de cale bien entendu, humour nazillonant oblige).
RépondreSupprimerC'est drôle, je n'arrive pas à rire de la misère, mais vous ça va.
RépondreSupprimerEt ça fleure bon comme d'habitude le racisme de café du commerce.
Léon, moi la misère ça me fait vraiment me gondoler comme du papier peint mal posé, comme il l'est souvent chez les miséreux d'ailleurs.
RépondreSupprimerLes miséreux sont des branleurs ! Même pas foutus de poser du papier peint sans faire de cloques !
SupprimerDes branleurs ? Euh, mais non pas du tout, enfin. Souvenez-vous : ils payent nos retraites après avoir reconstruit la France qu'ils avaient sauvé.
SupprimerVous n'avez donc jamais été à l'école de la République ?
Mon cher Léon,
RépondreSupprimerDe quelle misère parlons-nous ? De celle des banlieues interlopes et cosmopolites arrosées par les milliards de la politique de la ville depuis des lustres ? De celle des provinces rurales oubliées par les traîtres au pouvoir. Pour 1000 euros lâchés à Saint-Denis, on en lâche seulement 15 dans le Cantal, là où les blancs encore majoritaires vivent largement en dessous du niveau de vie moyen du 9-3 et ne font pas cramer de bagnoles, ne dressent pas de barricades, ne se dépassent pas en bandes.
De la misère qui pousse la racaille cosmopolite à voler principalement des produits de haute technologie tels qu'ordinateurs, consoles de jeu et écrans plats, qui vole des fringues de marques et de l'alcool au lieu de se jeter sur la nourriture ? Du bidon ? C'est le triste palmarès révélé par une étude sur le vol dans les magasins et grandes surfaces. Quant aux pharmacies, elles ne sont pas oubliées : 420 millions d'euros de produits cosmétiques dits "de devant le comptoir" volés.
Drôles de Jean Valjean en vérité !
Les 2/3 de l'habitat dit indigne se trouve dans les zones rurales.
Violences physiques crapuleuses : Seine Saint-Denis, 8,3 pour 1000 habitants ; Creuse, 0,1/1000.
Vols : Seine Saint-Denis, 48,5/1000 ; Creuse, 7,6/1000.
Allez, une citation. Laissons la parole au géographe Christophe Guilluy :
" On néglige souvent la question de la pauvreté rurale en considérant qu’elle est une conséquence du grand nombre de retraités précaires, notamment des anciens agriculteurs. La pauvreté concerne en réalité des ménages ouvriers et employés, des chômeurs et souvent des populations jeunes. [...] Les jeunes adultes sont en effet plus nombreux dans la population pauvre rurale que dans la population pauvre urbaine. En milieu rural, ils constituent 45,1 % de la population pauvre contre 33,8 % de l’ensemble de la population. "
Selon la terminologie en usage chez les salauds de gauche, les damnés de la terre ne se trouvent pas dans les banlieues interlopes mais dans les campagnes où les de souche sont encore majoritaires. Les véritables oubliés du pouvoir sont les vrais français, pas les zigotos en possession de papiers estampillés RF.
Merci de rappeler ces évidences.
Supprimerdéplacent
RépondreSupprimerElle est formidable , cette expression , "Quartiers défavorisés" ...
RépondreSupprimerJ'imagine que recevoir des privilèges et vivre de la sueur du prolétariat opprimé par le grand capital constitue un signe de discrimination .
S'il y a des quartiers qui sont favorisés , ce sont bien ceux-là . En revanche , Neuilly-Sur-Seine est un quartier très défavorisé par rapport à sa contribution à l'effort national .
La banlieue pour ceux d'entre nous qui y vivent encore, c'est devenu une bande de Gaza à fuir coûte que coûte.
RépondreSupprimerTariq Ramadan y est chez lui.
Des politiques à l'occasion, avec un service d'ordre conséquent, s'y risquent encore.
A douze jours des élections. Pas avant, pas après.
Bande de Gaza, voilà ma proposition. Et je n'en vois pas d'autre.
Pour respecter la prononciation d'origine : les quartchiés. Abréviation de "les quartiers à chier".
RépondreSupprimerPour ceux qui veulent voir la misère, je leur conseille un petit tour dans nos campagnes (pas les électorales bien sûr); qu'ils aillent du côté de la Somme ou du nord par exemple, c'est pas triste.
RépondreSupprimerJe trouve que l'endive molle à l'air un peu gênée aux entournures au milieu de cette population "déplacée"; ça doit lui changer des restaurants branchés parisiens. J'aime bien aussi la tête d'Elisabeth Guiguon, juste à la droite de l'autre pays du fromage : elle semble se dire "Oh qu'ils sont mignons, tellement beau et décoratif… bon on y va…"
Ma chère Nicole...
RépondreSupprimerJolie cage aux folles...
Ce sont des cas d'école...
Ils sniffent tous de la colle...
Nous les poules et les coqs ça nous affole...
Au sein de ton quartier assez frivole, Nicole, je te propose un verre d'alcool...
Rigole Nicole, tout est bon marché dans tes quartiers, tu verras, le prix Lecoq te sera décerné...
Comme un oeuf à la coque, n'oublie pas tes tartines Nicole, faut qu'elles tombent du côté du beurre, ça colle pas sinon !
Les pauvres sont des branleurs, c'est entendu.
RépondreSupprimerD'ou le dialogue de sourds.
Que veut nous dire Georges ?
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