Évidemment, si mes patrons s'obstinaient dans leur volonté démente d'aller se réfugier chez Mickey, il y aurait toujours la solution de l'exode en direction de Château-Thierry, après avoir vendu la maison du Plessis. Je me retrouverais alors dans une situation exactement symétrique à celle qui est la mienne aujourd'hui, à savoir habiter à environ 70 ou 80 km de mon lieu de travaux forcés, mais cette fois à l'est d'icelui.
Château-Thierry présente à mes yeux de multiples et chatoyants attraits, dont celui de faire de moi un Castelthéodoricien n'est pas le moindre. Considérons aussi qu'avec à peine plus de quinze mille habitants, il s'agit d'une cité à visage et de proportions humains. En outre, comme elle appartient à la Picardie, cela ferait revenir Catherine dans le berceau ancestral, ce qui n'est pas rien. Ajoutons qu'elle est l'une des soixante-quatre communes françaises à avoir reçu la Légion d'honneur, et que c'est en ses murs que Charles Martel fit enfermer le dernier Mérovingien, le justement célèbre Thierry IV : un double patronage qui me plaît autant qu'on peut l'imaginer. Et s'en ajoute un troisième, encore plus flamboyant : celui de Jean de La Fontaine, qui vit le jour ici même. Si, enfin, on considère que l'un des deux marchés se tient le vendredi matin, jour où Catherine dispose de Liselotte à sa guise, on se dit qu'on n'est pas loin d'avoir trouvé le havre parfait, le seul léger bémol étant que le maire “divers gauche” a été reconduit dans ses fonctions le mois dernier – mais enfin, il est peut-être très bien, cet homme, ne soyons pas sectaire.
Maintenant, le plus dur reste à faire : convaincre le jeune Lagardère d'aller réellement nous installer à Marne-la-Vallée. Pas gagné…
La description qu'en fait Renaud Camus dans le troisième volume des "Demeures de l'esprit" est presque encourageante : "L'endroit, par lui-même, est beau, et le serait bien davantage encore si le panorama, tout autour, mais surtout du côté de la vallée de la Marne, au midi, n'avait tant souffert, et de la banlocalisation du monde bien plus encore que de ses guerres, de son artificialisation, comme dit M. Sarkozy, plus sévèrement que de ses dépressions, récessions, marasmes économiques. Toutefois, pour peu qu'on surveille de près ses regards, et les tienne prudemment baissés, on peut jouir encore de quelques jolies vues sur les toits en pente du vieux Château-Thierry en contrebas, et sur le clocher de l'église Saint-Crépin, où fut baptisé La Fontaine, le 8 juillet 1621, le jour même ou le lendemain de sa naissance." (je n'ose imaginer la réaction de notre ami renepaulhenry s'il tombe sur la nouvelle de ce manifeste abus de nourrisson...).
RépondreSupprimerJ'avais oublié ! J'y retourne de ce pas…
SupprimerIl y a des coins très sympathiques dans les vallées du Grand Morin et du Petit Morin (pour les couleurs des maires je ne sais pas). en fait c'est assez champêtre la Seine-et-Marne !
RépondreSupprimerOui, je connais un peu…
SupprimerEt les productions locales ?
RépondreSupprimerJe crois bien qu'il n'y en a guère.
SupprimerSi, du Champagne pas loin, je crois bien.
SupprimerEt puis des champignons de Paris.
Fait chier les projets comme ça, quand on croit être enfin tranquille et posé une bonne fois pour toutes, il faut à nouveau redécorer un futur très proche qui dépend uniquement d'une poignée de décideurs. Ayant des origines picardes également, je perçois tout-à-fait vos considerations sur la région. Chateau Thierry, ce n'est pas non plus Charleville-Mézières
RépondreSupprimerNotre bonne ville de Château-Thierry se situe quand même à l’extrême ultra confins de la Picardie hein ! Elle n’est pas franchement le gros bourg d’à côté d’Abbeville ou d’Amiens, en somme et en Somme. Sachant que le nom de « Picardie » est quasi aussi récent ou ancien que le nom de « France » (douzième ou treizième siècle : je sens que je vais encore me faire engueuler sur ce coup).
RépondreSupprimerParlons donc de « pays de l’Omois » ou de « Lotharingie » à la rigueur, ou n’en parlons plus.
Cela étant, c’est effectivement dans les bois et pâtis cernant Château-Thierry (où son papa étaient un genre d’ingénieur ONF) que le très jeune maître Jean de la Fontaine apprit à connaître les joies et les peines du corbeau et du renard et s’initia à la seule vraie religion qui soit, c’est-à-dire le paganisme bien de chez nous, avant d’aller lécher les bottes et autres couilles molles christiques, royales, épiscopales et bénies des tartuffes-macaques des zoos de Versailles.
Sinon, pour les travailleurs du privé français, c’est Marne-l’Avallée ou le Qatar de nos nouveaux maîtres et créanciers, sachant que Paris et sa grande-couronne sont désormais destinées aux campeurs du bien, à leurs publicistes décérébrés, leurs banquiers fouteballeurs et à leurs harems de tout genre & cie.
Con prenne que pourra
Ah enfin, je précise qu’en 1793, Château-Thierry fut renommée « Égalité-sur-Marne »…
Bon je m’en vais, car je sens que j’énerve là…
Bien à vous
Oh, le nom de France est attesté dès le XIème siècle. Avant, c'est difficile à dire, parce qu'on n'a pour ainsi dire pas de textes en langue d'oïl. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne la parlait pas.
SupprimerProductions locales : les fromages ! Les truffes je suis pas sûr : )
RépondreSupprimerJérôme
80 km pour aller bosser ! C'est un coup à se commander une plaque Dédé02 et se faire un gros derche.
RépondreSupprimerMais les routiers sont paraît-il sympa... surtout les bulgares avec leur maillot de corps décennal et leur sourire en plaqué or.
Si vous aviez lu moins rapidement le billet, vous y auriez appris que je fais déjà 80 km pour aller travailler…
SupprimerToute cette littérance m'éblouit! Désolé! Ya plus qu'à commander cette fichue plaque
SupprimerVous risquez d'être surpris car la photo date un peu ; depuis les ethnologues attestent qu'il y l'eau courante e,t selon les plus récents rapports, il apparaît que l’électricité ait été installée. Ce point reste à vérifier car ceci vous permettrait de continuer ce blog, pour notre plus grand plaisir !
RépondreSupprimerC. Monge
Je me doutais bien que de fâcheux aménagements modernistes auraient été entrepris ! Vous ne faites que confirmer et fonder mes craintes à ce sujet…
SupprimerIl me semble que vous vous êtes quelque peu emmêlé les pinceaux avec les Mérovingiens, mon cher Didier Goux.
RépondreSupprimerMais non, je ne crois pas ! Thierry IV est bien le dernier roi mérovingien, il me semble…
SupprimerAh non, en général, c'est Childéric III qui est considéré comme le dernier Mérovingien.
SupprimerSouvent Goux varie !
RépondreSupprimerBien fol est qui s'y fie.
Sinon, il y a cette solution:
RépondreSupprimerhttp://www.gowinnebago.com/products/2015/grand_tour/
Pssss..., il vous faut habiter dans une ville bien à droite. Villers-Cotterêts me semble être un bien meilleur choix: c'est la même distance, 75 km, vous serez dans LE berceau de la langue française, et vous pourrez jouir d'une administration toute à votre goût...
RépondreSupprimerOh non, Château-Thierry, que je connais hélas, est affreuse aujourd'hui.
RépondreSupprimerElle a sans doute été belle, ou du moins jolie, en tout cas le site est splendide.
Mais la ville actuelle est entièrement à jeter : les banlieues sont innomables, et le centre de la ville, minuscule, est sinistre comme le mot "sous-préfecture". Grisâtre, mal fichu, pauvret... Ce n'est même pas le charme de la vieille France, c'est une sorte de non-lieu entre la banlieue, la ville et la campagne, avec les défauts des trois sans aucune de leurs qualités. Meaux, Coulommiers, etc. : les autres villes du coin ne valent pas mieux.
En revanche, les petites vallées qui closent la banlieue, à l'Est, sont assez mignonnes : il y a de beaux lieux autour de Crécy-la-Chapelle, si bien peints par Corot et rimés par Houellebecq.
Oh, de toute façon, si ce projet devait se réaliser – et fort heureusement, il y a peu de risques –, il ne saurait être question de nous installer dans la ville elle-même : on se trouverait alentour un village bien silencieux, bien mort…
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