mercredi 27 août 2008

Unmöglich ! Ich bin getagiert !

Il est des femmes qui ont le crâne rasé alors qu'elles n'ont même pas couché avec des Allemands, ou en tout cas pas pendant la guerre. C'est vous dire le peu de bol qu'elles ont dans l'existence. Pour se venger, elles taguent leurs semblables, et principalement ceux qui ont eu une attitude héroïque dans la Résistance. Voilà pourquoi, je suis sommé par Mademoiselle Ciguë de parler des trois choses qui m'énervent.

Je suppose qu'elle veut parler des choses qui m'énervent le plus. Et c'est là que les doutes commencent de m'assaillir. Car comment déterminer ce qui m'irrite au plus haut point, moi pour qui la quasi-totalité du monde se révèle hautement urticante ? Pour tourner la difficulté, j'ai choisi de parler des trois choses qui m'énervent le moins.

I) La raréfaction des nains de jardin. Je ne parle pas, ici, du nombre décroissant de jardins où se rencontrent ces sympathiques créatures immobiles et hilares, mais de leur raréfaction à l'intérieur d'un même espace. Qu'est devenu le temps béni où ces gnomes figés envahissaient les pelouses fraîchement tondues, autour du puits en pneus peints, proliféraient, se reproduisaient probablement à la nuit noire ? Disparus. Victimes de la pression idéologique, majoritaire et ricanante, de la bienpensance de gauche, les nains de jardin se font rares, disséminés, pire : discrets ; pas plus d'un ou deux - et encore à l'ombre des haies taillées - par boulingrin : une pitié.

II) La généralisation du protège-slip. On fait vraiment avaler n'importe quoi aux filles (sauf quand on en a vraiment envie, mais c'est un autre débat). Quand j'ai vu arriver cette invention, au temps de ma jeunesse folle, j'ai répandu à son de trompe que ça ne marcherait jamais, parce que c'était vraiment trop con. Le slip étant lui-même, au départ, un « protège foufoune » (ou un «pare-bite », si on tient à ce que je sois absolument égalitaire), je ne voyais pas l'intérêt d'un « protège-protège-foufoune » (ou d'un... etc.). Or, contre toute attente, il s'est trouvé qu'un nombre considérable de nos douces compagnes ont accepté l'idée de payer pour acquérir un truc jetable destiné à protéger un truc lavable. Qu'elles laveront de toute façon. Bref, le protège-slip a marché, parce que c'était vraiment trop con.

III) Les mises en bouche et les pré-dessert. Vous êtes au restaurant avec votre Irremplaçable personnelle. Pas une gargote où votre voisin immédiat sent des aisselles et où l'autre postillonne dans l'assiette de son commensal : un vrai restaurant, bourgeois, sans "musique", convenablement dispendieux, où l'on se retrouve entre gens du même monde. Après moult hésitation, vous vous décidez pour le menu à quatre services, vous jugeant encore capable d'ingurgiter cette quantité précise de nourriture. Or, entre chaque plat ou presque, vont venir s'intercaler de petites saloperies mignardes, généralement présentées en ce moment dans des verres à liqueur (c'est la mode), pas forcément mauvaises d'ailleurs, mais qui vont avoir pour effet de vous flinguer l'appétit et vous faire considérer comme une épreuve les plats qui vous avaient pourtant fait saliver au départ, sur la carte.

En tant que vieux con atrabilaire, il va de soi que je ne transmets cette chaîne à personne.

25 commentaires:

  1. 'C'est vous dire le peu de bol qu'elles ont dans l'existence.' Et encore, je ne vous ai pas tout dit... ;-)

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  2. je partage sans conteste votre analyse pertinente et hilarante sur les protège-slips .

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  3. «On fait vraiment avaler n'importe quoi aux filles (sauf quand on en a vraiment envie, mais c'est un autre débat)»
    C'est beau comme un protège-slip !
    C'est vrai que c'est totalement crétin. Je compte lancer d'autres trucs du même genre : un protège chaussettes par exemple, ca manque !
    :-)))

    [Nan, sérieusement, on a déjà un nain de jardin à l'Elysée, ça suffit !].

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  4. Vous savez Didier il y a un siècle il y avait des explorateurs qui faisaient rêver les foules bourgeoises en métropole avec leurs exploits racontés dans "L'illustration", eh bien ! moi vous me faites presque autant rêver avec la découverte du monde contemporain dont j'ignore presque tout des usages et des moeurs !

    Mais n'en profitez quand même pas pour essayer de me faire tout avaler, je ne croirais aux protège-slips que quand j'en aurais vu de mes yeux vu et que vous m'amènerez le scalp du chef de produit ...

    iPidiblue qu'on ne prend pas sans vert

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  5. Quand je pense que c'est là ce qui vous énerve LE MOINS Monsieur Goux, je me demande ce qu'il faut pour vous mettre vraiment en colère !!
    La sérénité avec laquelle vous semblez consentir au monde qui nous entoure est admirable :-) Croyez bien que je vous l'envie ...

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  6. L'idée d'une femme avec un protège-slip me dégoute autant que celle des obsédés de l'hygiène qui voient partout des microbes et se lavent les paluches 25 fois par jour. Ces gens-là sont généralement en plus mauvaise santé que les gens normaux (et sains d'esprit), parce qu'ils ramassent tous les microbes dont ne les protège plus la sainte « crasse ». C'est là où je rigole.

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  7. Didier : c'est la grande forme à ce que je vois. Bonne soirée donc !

    Yanka : "paix aux microbes de bonne volonté" . Si certains se "karchérisent" les paluches, d'autres focalisent sur la crasse orificielle naturellement protectrice : manne providentielle pour les ORL et les proctologues !!

    P.S. : par respect pour le taulier, je vous exempte des liens spécialisés peu ragoûtants.

    Pluton proctologue de salon ; ))

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  8. J'ai ouï dire que l'avarice poussait certaines à laver leurs protège-slips.
    Indécrottable nature humaine...!

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  9. Cher Didier, me voici toute émue en vous lisant. Personne jusqu'à présent n'avait parlé avec tant de justesse et juste ce qu'il faut de poésie de ces saletés de protège-slips dont on ne sait effectivement pas bien à quoi ils servent, si ce n'est à titiller la verve des bloggueurs pourtant souvent revenus de tout.

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  10. Halte là ! Un protège slip peut être très utile. Ce midi, j'ai fait une tâche sur ma cravate à chier. Je me suis précipité dans les toilettes sous le prétexte de me rafraichir. Damned ! Plus de papier. J'ai ôté mon protège slip et l'ai passé sous l'eau chaude pour nettoyer ma cravate.

    De même, à l'occasion, je pourrais vous décrire l'utile utilisation d'une cravate.

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  11. Cela dit, je suis parfaitement d'accord sur le troisième point, à savoir les multitudes de conneries qui nous servent entre les plats, qui n'ont que seul intérêt que de faire un commentaire car j'ai oublié de m'abonner.

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  12. En tant que co-désignée par mademoiselle ciguë, je viens compatir et commenter. Et que vois-je ? La pertinence faite mots et un combat juste au sujet des protège-slips.
    Il ne reste qu'à inventer le "protège-amuse-bouche" pour le reste.

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  13. Mademoiselle Ciguë : je songe à ouvrir un libellé "Petite Cosette" rien que pour vous...

    Circé : ravi de voir qu'il y a encore des femmes (presque) saines d'esprit !

    Monsieur Poireau : le protège-chaussette devrait vous rendre riche. Je compte quant à moi m'enrichir avec la housse pour parapluie, afin qu'il ne soit pas mouillé lorsqu'il pleut.

    iPidiblue : si vous avez l'âme et le coeur bien accrochés, faites un simple tour au rayon "hygiène féminine" du supermarché le plus proche, vous verrez...

    Bbl : il est des jours où je suis moi-même saisi d'admiration devant mon âme de Romain.

    Yanka : là, je me fais tout petit, tout discret, car je fais partie des gens qui se lavent les mains pour un oui ou un non.

    Pluton : si la faculté le préconise, je suis prêt à cesser de me laver dès aujourd'hui.

    Pétronille : je savais qu'au fond, en cherchant bien, vous deviez être une fille raisonnable...

    Nicolas : vos cravates sont-elles dignes d'être nettoyées ?

    Patrick : comme vigilant orthographique, vous êtes encore pis que moi !

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  14. Moi j'aime bien les mignardises ! Les pré-desserts et les chocolats qui accompagnent le café !

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  15. En somme ici il n'y en a que pour ceux qui ont la culture du supermarché, parfait ! alors je renonce à tenir mon rang sur ce blog de prétentieux !

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  16. Didier : vous pouvez poursuivre le lavage, la faculté ne statuait que sur les orifices, surface limitée...Blague à part, pas mal d'otites sont favorisées par les nettoyages "abrasifs" et répétés ( vive le coton-tige..! )

    Catherine : le problème avec les mignardises, c'est de s'être calé avec tout le reste..sinon j'adore !

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  17. Ah ! je vous vois bien, tiens, le petit Barthes d'une main et déchiffrant les codes barres de l'autre ...

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  18. Je constate qu'une fois de plus le problème des nains de jardins a été scandaleusement ignoré dans les commentaires de ce billet.

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  19. Et pour cause Chieuvrou, les nains de jardin, le quai d'Orsay les a refilé aux FARCS ! Une sorte de compensation quoi ! Mais j'arrête là , Confidentiel Défense !

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  20. Je ne mettrais plus jamais un protège-slip l'esprit serein !

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  21. Je précise qu'en postant ce commentaire je dois avoir encore quelques grammes d'alcool dans le sens !

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  22. Didier, vous êtes excusé. Je me lave aussi les mains de temps à autre, et toujours avant de pisser, car cet endroit-là est une partie maitresse, une très-noble pièce. Après, inutile, vu que je ne suis pas assez vieux encore pour me pisser dessus, et comme l'objet est propre (en plus, l'urine est stérile, alors...). Je suis parfois obligé de me laver les mains d'urgence, quand j'ai dû serrer la main, par exemple, d'un, ... banquier, huissier, gauchiste, écologiste, nègre, israélite, mahométan et autres innommables saloperies dans ce gout-là (médecin, cruciverbiste, diplômé d'HEC, sans-abri, politicien belge, etc.). Sinon j'adore les rapports humains. J'ai deux amis chaleureux à qui j'aime tant serrer la main. Le premier est proctologue, le second croquemort, et nous nous entendons sur le chapitre de l'hygiène : ça ne sert à rien, c'est hypocrite.

    Allez, à la revoyure, et je vous serre la pince amicalement.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.