dimanche 21 août 2022

Bella ciao ou : Stendhal sous la dent


 En ayant, tout provisoirement, fini avec Léautaud, que je relis avec amour, délice et orgue depuis quelque temps, il m'a paru naturel, après lui, de reprendre les écrits autobiographiques (ou “égotistes”) de Stendhal, pour lesquels l'ermite de Fontenay (langage de journaliste) a toujours professé la plus grande admiration. 

Mais quel triste volume, que cette Pléiade-là ! 

C'était dans les années quatre-vingt, je ne saurais être plus précis. Je venais tout juste de l'acheter, probablement en la librairie de M. Pain, à Neuilly. Ce devait être l'été, et à coup sûr le week-end, car, sitôt arrivé chez mes parents, à La Ferté-Saint-Aubin, j'étais allé m'installer sur une chaise longue, au jardin ; avec Stendhal donc. 

Je l'ai abandonné durant quelques minutes, un peu plus tard, le temps d'une miction, d'un café, ou que sais-je. Quand je suis revenu, la chienne berger allemand avait eu tout le loisir de déchiqueter la couverture, recto, dos et verso, ainsi que les 144 premières pages du livre que j'avais eu la bêtise de poser dans l'herbe. 

Cette chienne s'appelait Bella. En trois coups de dents, elle était devenue beyliste.


lundi 15 août 2022

Propos d'un jour sans pluie


 Devant comme tout le monde subir depuis des semaines les glapissements des écolos, nous promettant dans un avenir proche d'innombrables morts dans des abominations de sécheresse, j'éprouve un plaisir furtif mais intense à faire tourner mon lave-vaisselle à moitié vide.

vendredi 12 août 2022

Longue vie au président Ben Abbes !


 À un moment de notre conversation, je disais hier à Michel D. que, venant de relire le Soumission de Houellebecq, je m'étais surpris à espérer qu'un tel scénario – élection d'un président musulman, instauration d'une charia light… – arrive effectivement en France. 

Pour avoir le divin plaisir de voir s'éteindre d'un coup les démences du wokisme, que cessent les criailleries des LGBT et autres allumés de la bite ou perturbées de la touffe, qu'un grand coup de balai soit donné à l'Éducation nationale, et spécialement à l'Université, pour en chasser les toqués (aux deux sens du terme) qui y font aujourd'hui la loi. 

Et enfin, pour voir réduites au silence et à l'inocuité les racailles violentes qui poignardent à droite et à gauche en toute impunité. 

Bref, j'étais, entre cochonnailles et pâtisseries, à deux doigts de me convertir à l'islam.

Comme il s'agit de ne pas s'emballer inconsidérément, je vais peut-être commencer, plus sagement, par cesser de me raser ; et, pendant que j'y suis, remplacer mon bob Ricard par un joli turban à carreaux…

samedi 6 août 2022

Revenons à Houellebecq

Si je devais qualifier Anéantir en trois mots, je dirais que c'est : un roman ambitieux manqué. Contrairement à ce dont je pensais me souvenir de ma première lecture il y a quelques mois, le livre n'est pas composé de deux mais bien de quatre histoires différentes : 1) les mystérieux attentats terroristes, 2) les rapports familiaux et conjugaux des Raison, 3) la campagne électorale présidentielle de 2027 et la personne de Bruno Juge, le ministre des Finances, 4) le cancer de Paul Raison. 

En soi, cette abondance n'est évidemment blâmable en aucune façon. Après tout, il n'en va pas autrement dans Guerre et Paix, par exemple. Le problème est que, dans le roman russe, la puissance de Tolstoï parvient à unifier ses différentes histoires, à les fondre dans le creuset de son génie, si je puis dire. Chez Houellebecq, ça tire un peu à hue et à dia. Certes, les quatre histoires sont plus ou moins reliées entre elles… mais le lecteur se rend assez vite compte qu'elles le sont plutôt moins que plus, si bien que toutes les quatre ont tendance à s'ensabler, à s'évanouir comme un fleuve qui, en son delta, se sépare en tellement de bras qu'ils finissent par disparaître avant d'avoir atteint la mer. 

C'est vrai en particulier de l'histoire des attentats terroristes, qui ouvre le roman avec une force hégémonique, revient ensuite de manière épisodique et déjà moins convaincante, avant de s'évaporer totalement dans l'air. Il est vrai que, dans les cent ou cent cinquante dernières pages, tout tend à disparaître, et que le roman “polyphonique” que l'on vient de lire mute brusquement et complètement en une sorte de “monographie du cancer” que rien ne laissait prévoir (ou anticiper, pour jargonner comme Houellebecq, qui semble raffoler de ce verbe imprécis et malgracieux…).

Mais roman manqué n'est pas synonyme de livre sans intérêt, et Anéantir en a beaucoup – que je pourrais détailler si j'en avais envie ou si j'étais grassement payé pour le faire. Disons que Houellebecq, là, fait un peu penser à un homme qui aurait conçu et fabriqué tout un assortiment de matériaux précieux, à la fois ingénieux et élégants, souvent introuvables ailleurs, mais qui, avec eux, n'aurait finalement réussi qu'à bâtir une maison toute de guingois et, pratiquement, peu logeable – mais néanmoins très séduisante.

Qu'on se débrouille avec ça.

lundi 1 août 2022

Vers les Champs-Élysées


 Comme chaque année au mois de juillet