lundi 28 février 2011

Comment j'ai échappé aux hordes chinoises

C'était prévu depuis plusieurs jours déjà : ce lundi matin, je devais sauter dans mon automobile fidèle pour me rendre à Paris, dans le quartier chinois du XIIIe arrondissement, afin d'y faire quelques emplettes, notamment de sauce de soja Kikkoman et de plusieurs gros pots de cette purée de piment thaïe dont je fais une consommation hallucinante. J'ai dit “je” car Catherine avait courageusement déclaré forfait dès qu'il a été question de ce déplacement.

Quant à moi, même si cet aller-retour sous la pluie ne m'enchantait guère, pas plus que les prévisibles difficultés de stationnement et le fait de devoir affronter des hordes piaillantes et oculairement bridées dans les allées étroites et crasseuses du supermaché des frères Tang, je m'estimais largement payé de ce pandemonium de corvées par le fait que j'allais, ensuite, pousser la porte du Hawaï de l'avenue d'Ivry et m'y régaler d'une soupe phò, laquelle serait peut-être suivie, si je basculais dans le déraisonnable, par une assiettée de travers grillés, sans doute accompagnés de porc émincé (certains restaurants du quartier le prétendent laminé, ce qui m'a toujours mis en joie) et de riz succulent. Je pense qu'aucun plat d'aucune cuisine du monde et d'ici ne m'a jamais procuré des jouissances plus intenses et plus régulières que ce plat vietnamien tout simple, la soupe phò : depuis sa découverte, vers 1985, j'ai dû en avaler plusieurs mètres cubes – autant que Nicolas de bière ou peu s'en faut.

Eh bien, malgré cette perspective gustativement enchanteresse, le cheval a refusé l'obstacle, l'écrivain en bâtiment est resté rivé à son clavier, le réac tapi au fond de sa tanière nauséabonde. Adieu autoroutes, encombrements, parcmètres, soupes odorantes et hordes siniques : j'ai finalement décidé que l'on pouvait très bien vivre sans purée de piment et sauce Kikkoman – au moins pendant un temps. Et je suis resté chez moi, fuyant tel le sage baudelairien le tumulte et le mouvement.

dimanche 27 février 2011

samedi 26 février 2011

Reste un peu avec nous, pauv'con…


J'envisage de garder cette mirifique trogne en “une” jusqu'à lundi, et de venir régulièrement la contempler. Afin de bien me rappeler à quel point j'ai raison de n'être ni gauchiste ni vieux.

Rajout de quatre heures : mon ami XP publie la même photo, mais assortie d'un commentaire saignant

vendredi 25 février 2011

Et le gros qui embrasse Kadhafi, il le vire quand, le peuple ?

« (…) Il faut dire que Chavez a cette étrange habitude de choisir ses alliés parmi les leaders les plus ostensiblement autocratiques de la planète. Du « hermano » Robert Mugabe (le fossoyeur du Zimbabwe) au président soudanais Omar Al-Bashir (le « libérateur » du Darfour) en passant par le biélorusse Alexander Lukashenko (le « dernier dictateur d’Europe »), l’iranien Mahmoud Ahmadinejad ou le turkmène Gurbanguly Berdymukhammedov, l’ami Chavez semble s’être lancé à corps perdu dans la pire collection d’amitiés qui se puisse imaginer. Il ne lui manque en effet plus que le « cher dirigeant » nord-coréen Kim Jong-Il auquel il a déjà fait quelques appels du pied, le général Thein Sein de Birmanie et – effectivement – Dark Vador… »

L'article intégral de Georges Kaplan est à lire ici.

jeudi 24 février 2011

Les forces de l'avenir sont dans la rue !



Si on veut quelques explications à propos de cette sortie parisienne du club Troisième âge & révolution, on peut aller lire là

À l'ombre des hyènes staliniennes françaises

Ça existe encore, cette engeance, la hyène stalinienne française ? Il faut croire, oui. À quoi la reconnaît-on ? À son extrême cohérence intellectuelle et à un sens moral au-dessus de tout soupçon. Ainsi, la hyène stalinienne française, en tant que sous-espèce collabobo, s'indigne à grand bruit contre ce qu'elle appelle la double peine, dès qu'il s'agit de renvoyer dans son gourbi natal le surineur allogène ou le violeur exotique.

En revanche, lorsqu'un Zemmour est condamné par un tribunal pour avoir énoncé une évidence, la hyène stalinienne sort son porte-voix pour exiger qu'il soit en outre foutu à la porte par son employeur. Au nom des mêmes “valeurs” et, bien entendu, sans l'ombre d'un éclair de malice dans le regard. Car si la hyène ordinaire réussit parfois à nous faire croire qu'elle rit, sa variante franco-stalinienne n'essaie même plus.

mercredi 23 février 2011

Le docteur, il a dit que t'allais mourir…

Instructive, cette visite de routine chez mon cardiologue, en dehors du fait que le digne coronaropracteur ne daigna pas montrer un enthousiasme démesuré à l'annonce de mon sevrage tabagique, mais fit gris accueil à celle des kilos gagnés depuis l'arrêt en question. « Savez-vous, me dit-il, que les cas d'obésité mortelle sont en nette hausse aux États-Unis, depuis le durcissement constant des lois anti-tabac ? – Euh, non, je ne savais pas. Mais enfin, on parle de gens qui pesaient déjà 190 kg avant d'arrêter de fumer, n'est-ce pas… – Oui, oui, bien sûr, je ne disais pas ça pour vous. Et, tenez, avez-vous lu que les risques de cancers de la bouche, de la langue et de l'œsophage étaient cinq fois plus élevés chez les fumeurs et trente-quatre fois chez les adeptes des pratiques bucco-génitales ? – En somme, docteur, la recette idéale de longévité serait quelque chose comme : “Ni cigarette, ni pipe” ?

On s'est marré. Tellement qu'il a oublié de me rédiger mon ordonnance et que j'ai oublié de la lui réclamer. Ça multiplie les risques de cancer par combien, de ressortir du cabinet d'un cardiologue sans la prescription qu'on y était venu chercher ?

Contre Stéphane Hessel : pas encore lu mais dûment commandé !


On en reparlera à partir du cinq mars (mais on en parle déjà ailleurs), puisqu'à cette date ce prometteur petit opuscule devrait être arrivé chez moi – et donc lu aussitôt. Mais vous n'êtes pas obligés de m'attendre pour l'acheter…

mardi 22 février 2011

Et voilà, j'ai replongé…

Je n'ai pas senti venir la crise. Mais il ne m'aura pas fallu vingt-quatre heures pour replonger jusqu'aux oreilles, et tel que c'est parti ça risque de durer plusieurs mois, comme la dernière fois, il y a sept ou huit ans. Et je ne connais pas d'antidote.

Bref, ne tournons pas cent sept ans autour du Ring : depuis dix jours, j'ai repiqué à Wagner et ne suis plus capable d'écouter quoi que ce soit d'autre. Les cent dernières pages du Brigade mondaine terminé hier soir ont été écrites aux accents de Parsifal, Lohengrin et Tristan, ce qui ne les a en rien améliorées, hélas. Et mes trajets en voiture ont bénéficié du même environnement sonore. Si bien qu'avant-hier, tel un sniffeur en état de manque, j'ai commandé chez Amazon une biographie de Wagner ainsi que deux coffrets de CD : le Parsifal dirigé par Clemens Krauss et le Tristan d'Eugen Jochum. Achats très déraisonnables dans la mesure où je possède déjà deux versions du premier (Karajan et Knappertsbusch) et trois du second (Leinsdorf, Furtwängler et Karajan). Du reste, hier en m'éveillant, ma première décision a été d'annuler cette commande : trop tard, elle était déjà plus ou moins en route et donc inannulable, si je puis dire. C'est tant pis… dit la raison ; c'est tant mieux ! rétorque le cerveau reptilien, complètement tourneboulé par les enchantements du vendredi saint, les walhallas embrasés, les anneaux d'or, les philtres d'amour et les filles du Rhin.

Au moins, cela m'a permis de vérifier une nouvelle fois la profonde stupidité du trait d'esprit de Woody Allen : aucune musique ne donne moins envie d'envahir la Pologne que celle-là, toute de délicatesses, raffinements, diaprures, joyaux enchâssés. Aucun orchestre n'est moins brutal ni bruyant que celui-ci. Si vous voulez vous sentir des envies d'envahissements polonais, allez plutôt traîner du côté de chez Meyerbeer et de ses grosses caisses rougeaudes : là, vous aurez du bruit tout votre saoul. Meyerbeer, c'est de la musique scro-gneu-gneu.

À qui ne connaîtrait pas encore Wagner, ou s'imaginerait ne l'aimer pas, je vais conseiller un disque : le premier acte de La Walkyrie, dirigé en 1935 par Bruno Walter, avec Lotte Lehmann et Lauritz Melchior dans le rôle des jumeaux incestueux et tragiques. Ces trois-là, avec d'autres, devaient ensuite mettre en boîte le deuxième puis le troisième actes : les pourceaux nazis les en ont empêchés. Rien que pour cette raison, ce manque difficilement supportable, j'interdis à quiconque d'associer Hitler à Wagner, même s'ils riment bien malencontreusement. Écoutez tout de même ce premier acte miraculeux. Vous n'aurez nulle envie d'envahir la Pologne, mais je vous mets au défi de ne pas frissonner d'héroïsme lorsque Melchior vous lancera son double Wälse ! à la face.

J'y retourne.

lundi 21 février 2011

Robert Marchenoir s'invite à dîner

En réalité c'est moi qui, ému par sa triste condition de SBF – Sans blog fixe, pour les derniers arrivés –, lui ai proposé de l'héberger ici chaque fois qu'il le souhaiterait. Comme il m'a envoyé il y a quelques jours un texte intéressant, c'est bien volontiers que je le publie. En précisant que, de par ma position particulière d'hébergeur, je m'abstiendrai de participer aux éventuels commentaires – de toute façon, ai pas l'temps… Donc, voici :



C'est leulibéralisme


Quand on a un cor aux pieds ces jours-ci, c'est la faute du libéralisme. Le logement est trop cher ? Les TGV tombent en panne ? Le poulet n'a plus de goût ? Pas de doute : c'est leulibéralisme.

Beaucoup de querelles sur le libéralisme viennent de ce que le sens donné à ce mot par les uns et les autres est différent.

Pour les anti-libéraux de 2011, libéralisme signifie mondialisation, pouvoir absolu du marché, effacement des frontières et des nations, immigrationnisme.

Or, on n'est pas libre de donner au mot libéralisme le sens que l'on souhaite. Libéralisme ne signifie pas "tout ce qui va mal dans le monde actuel".

Le libéralisme est une théorie politique fort ancienne, échafaudée par des dizaines de penseurs (qui ont d'ailleurs des divergences notables entre eux), et dont les idées ont été appliquées depuis plusieurs siècles, à différentes époques, dans différents pays. Le libéralisme est un ensemble d'idées, formalisé dans toute une série d'ouvrages. On peut critiquer le libéralisme ; encore faut-il le connaître.

"Le lobby du MEDEF", "les patrons du CAC 40" ne représentent pas le libéralisme. Ils ne s'en revendiquent d'ailleurs pas particulièrement. Le lobby du MEDEF représenterait plutôt le stato-capitalisme incestueux typique du colbertisme français, c'est à dire l'exact opposé du libéralisme.

Si certains penseurs contemporains se réclamant du libéralisme appellent à l'immigration libre, d'autres au contraire ont expliqué pourquoi, au nom même des principes libéraux, l'immigration devait être l'exception et non la règle.

Contrairement à une idée reçue tenace, le libéralisme n'est pas l'abolition de l'Etat, sauf pour des penseurs très marginaux, dont une partie reconnaît d'ailleurs que ses thèses ne sont pas destinées à être mises en pratique, mais simplement à servir d'aiguillon intellectuel.

Pour les libéraux, l'Etat doit se concentrer sur ses missions fondamentales. La défense nationale, la protection de la souveraineté, la protection des frontières, et donc la maîtrise de l'immigration éventuelle font à l'évidence partie de ces missions fondamentales.

Le libéralisme en actes est affaire de conviction des peuples, et à ce titre, aucune évaluation honnête du libéralisme ne saurait être complète sans étude des peuples libéraux convaincus.

Deux de ces peuples sont, sans conteste, les Américains et les Suisses. Pour être honnête, toute évaluation des Etats-Unis et de la Suisse doit prendre en compte les périodes où ces pays ont connu davantage de succès que les autres. Durant ces périodes, ces deux peuples ont été des libéraux de conviction. Durant ces périodes, ces deux pays ont strictement contrôlé leur immigration, et se sont montrés particulièrement patriotes et fiers de leur identité.

En définitive, il y a deux conflits différents. L'un oppose libéraux et anti-libéraux. L'autre oppose les classes qui ont intérêt à la mondialisation, à l'immigration et à l'effacement des frontières, à celles qui n'y ont pas intérêt. Ils ne se confondent pas.

Le libéralisme ne suppose nullement l'immigration. Bien au contraire. La liberté de circulation des capitaux est précisément un moyen d'éviter la libre circulation des personnes. Si vous pouvez investir en Chine, alors vous pouvez y créer une activité économique sans y expatrier la moitié des Français. Si vous pouvez accueillir les capitaux américains, alors vous pouvez profiter de leurs entreprises sans accepter l'immigration de millions d'Américains.

Les Japonais sont pleinement engagés dans la compétition économique internationale. Ils ont pourtant l'une des politiques d'immigration les plus restrictives du monde.

L'immigration de masse ne provient pas, en général, de pays particulièrement exportateurs (ni importateurs) de capitaux. L'immigration de masse est due avant tout, non pas au libéralisme, mais à l'étatisme.

Si les patrons français sont tentés d'employer des immigrés africains, c'est parce que le code du travail est trop épais, qu'il y a un salaire minimum en France, que les entreprises sont obligées de payer des salariés, non seulement à ne rien faire, mais à saboter leur activité (comités d'entreprise, délégués syndicaux).

En Suisse, il n'y a pas de salaire minimum. Résultat : les Français se pressent aux portes de la Suisse pour bénéficier de salaires deux fois plus élevés que chez eux, pour le plus grand bénéfice des Suisses qui profitent d'une immigration respectueuse de la loi, qualifiée et culturellement homogène avec eux.

L'immigration de masse est aussi due à la mondialisation, au fait que les habitants de n'importe quel trou du cul du monde voient à la télévision les richesses de l'Occident ; elle est favorisée par le voyage aérien bon marché, et par l'ethnomasochisme des Occidentaux.

Je ne vois pas ce que le libéralisme a à voir avec l'ethnomasochisme. Je serais curieux qu'on me montre les appels à la repentance anti-coloniale, à l'immigration libre et à l'anti-racisme chez Frédéric Bastiat ou Adam Smith.

L'immigration est aussi due à l'étatisme et à l'Etat-providence. Ce sont les allocations sociales qui permettent à des incapables de vivre sans travailler en Occident, et qui les y attirent de l'autre bout du monde.

On le voit bien aux Etats-Unis. C'est bien la Californie en faillite, l'un des Etats les plus anti-libéraux, les plus socialistes de l'Union, qui attire le plus d'immigrés, grâce à sa généreuse "politique sociale".

Evidemment, on peut, comme le Front national, dire : les prestations sociales doivent être réservées aux nationaux. C'est en effet nécessaire. Cela tombe sous le sens.

Mais ce que Marine le Pen oublie, c'est que ce qui importe, ce ne sont pas seulement les lois ; ce sont les mentalités. Or, la mentalité française, et celle qu'encourage Marine le Pen, c'est l'assistanat, l'Etat-providence, les droits à, les drouâzacquis.

Quand un peuple se vautre dans la lâcheté des drouâzacquis, eh bien il crée les conditions pour que ces drouâzacquis bénéficient aussi aux zimmigrés. La logique politique de l'assistanat crée une classe parasitaire de fonctionnaires et d'hommes politiques qui a intérêt à importer en masse une clientèle d'immigrés, pour justifier et maintenir leurs postes, leurs émoluments et les votes qui les garantissent.

Elle crée une mentalité qui estime normal de procurer, sur fonds étatiques, logement, médecins, école, nourriture, eau, gaz, électricité, transports publics, téléphone, Internet, télévision numérique, cinéma, théâtre, vacances, avortement, changement de sexe (et même caravanes pour les jeanduvoillage), gratuitement ou à prix subventionnés, à ceux qui sont "trop pauvres" pour les payer du fruit de leur travail.

Comment voulez-vous, dans un tel climat, expliquer aux zimigris que ce n'est pas pour eux ?

Le responsable de l'immigration de masse parasitaire, ce n'est pas le grand patronat du CAC 40 (comme le croient les lecteurs de F.desouche sur la foi de dix secondes de vidéo en noir et blanc de M. Bouygues sur You Tube). C'est la mentalité française de l'irresponsabilité, du ressentiment, de la jalousie sociale et de "l'entitlement" (le sentiment que tout vous est dû). Autrement dit, le socialisme.

Quand on méprise l'hygiène, il ne faut pas s'étonner d'être envahi de poux et de microbes. Même si on ne les a pas invités. Qui se ressemble s'assemble.

Quand les Américains avaient une éthique du travail et de la responsabilité, leurs règles d'immigration étaient impitoyables, et seuls restaient ceux qui parvenaient à survivre. Depuis que l'Etat-providence y a fait les progrès que l'on sait, les Etats-Unis importent délibérément des Somaliens, l'un des peuples les plus inutiles et les plus nocifs de la terre, avec les conséquences qui ne se font pas attendre.

Si vous aviez dit aux Américains, en 1890, que Washington ferait des lois pour convaincre des Somaliens d'immigrer, et leur permettre de le faire de façon prioritaire par rapport à des Anglais, ils auraient renversé leur gouvernement.

La crise financière actuelle est une crise de l'endettement étatique, c'est à dire une crise provoquée par l'excès de dépense publique. Autrement dit, le contraire de ce que prescrit le libéralisme.

C'est pourquoi il faut distinguer le libéralisme... et leulibéralisme.


Robert Marchenoir


(Suscité par une conversation chez Hoplite.)

dimanche 20 février 2011

Benevolent, scripta manent

Une petite précision : Clodette s'appelle ainsi, et non Claudette, parce que sa mère, bien que Togolaise, était une admiratrice transie de Claude François et de ses danseuses. Un dernier extrait, et après on arrête. (Le (…) remplace deux paragraphes interdits aux moins de 18 ans.)


Clodette Youmgane avait toujours été une fille pragmatique. “Un bel animal à sang froid”, disait d’elle son amant, Bertrand, qui s’y connaissait en matière de sang froid, lui qui avait érigé le cynisme au rang des Beaux-Arts.

Si elle avait créé l’association L’Autre, mon semblable, ce n’était nullement parce que le racisme l’indignait ou qu’elle ait eu à en souffrir personnellement. D’ailleurs, ses petits camarades bénévoles – à commencer par Maryvonne – auraient été sincèrement choqués si elle avait eu la bêtise de leur dévoiler le fond de sa pensée à ce sujet. À savoir que la France n’était pas un pays spécialement raciste, beaucoup moins en tout cas que les six ou sept pays africains qu’elle connaissait, où les populations étaient incapables de se penser autrement qu’en termes d’ethnies – lesquelles ethnies se massacraient les unes les autres avec entrain, dès que l’occasion se présentait de ressortir les machettes des placards.

La France n’était pas raciste, donc, de cela Clodette aurait pu témoigner. Seulement, les Français avaient été persuadés par leurs soi-disant “élites” qu’ils l’étaient, qu’ils devaient avoir honte de l’être, et faire tout ce qui était en leur pouvoir pour s’amender et se faire pardonner par les innombrables victimes dont ils avaient jonché la planète.

Par conséquent, s’était rapidement dit Clodette, il fallait jouer sur cette culpabilité pour tirer de ces pauvres imbéciles décervelés le maximum d’argent et de pouvoir. Labourer le champ de l’antiracisme militant, devenu quasiment professionnel, c’était l’assurance d’une récolte abondante, grasse et extrêmement rentable.

C’est dans cette optique que Clodette, bien aidée par Bertrand, avait créé son association. Pour commencer. Se tailler une première petite place dans l’organigramme des nantis, des parasites grassement nourris. Elle n’avait certainement pas l’intention de végéter longtemps dans ces locaux en préfabriqué, cernés par des HLM de pue-la-sueur sans ambition, à inspirer des tracts et des manifestes inutiles à des bénévoles idiots ! Car, dans son esprit, il ne s’agissait que d’une première marche. Et ce qu’elle visait, c’était le haut de l’escalier, la grande et belle terrasse, avec vue panoramique.

(…) Maryvonne serait sans doute tombée de très haut si Clodette lui avait dit tout crûment la vérité. À savoir qu’elle n’avait aucune attirance particulière pour les femmes, et pas plus pour elle que pour toutes les autres.

Seulement, lorsque leurs regards s’étaient croisés, la première fois, au cours de cette fameuse manif, Clodette Youmgane avait compris sans coup férir tout ce qu’elle pouvait tirer de cette fille, qui semblait croire aux slogans tout faits qui sortaient de sa bouche presque sans interruption. Pour peu qu’on la mette sur les bons rails et qu’on lui fournisse le carburant dont elle avait besoin, elle ferait une excellente et infatigable bête de somme, que Clodette se faisait fort d’utiliser à son profit exclusif.

Et c’est exactement ce qui s’était passé.


samedi 19 février 2011

Je suis de gauche mais je jouis quand même

En relisant le chapitre VI, je suis tombé sur ce passage, que j'avais déjà oublié – c'est dire à quel point je m'intéresse à ce que je fais :


- Tu me fais la gueule ? murmura Clodette, tout près de l’oreille de Maryvonne, dont elle effleura le lobe du bout de la langue. C’était juste pour déconner, tu sais… En fait, je m’en fiche que tu baises ou pas avec lui. Si ça t’excite, d’en faire ton petit esclave, j’ai rien contre, moi ! Au contraire, même…

Tout en parlant, la noire avait laissé ses mains remonter vers les seins volumineux de Maryvonne, qu’elle pétrissait à présent avec une application un peu mécanique. Au contact de ses mains, la brune s’était cambrée afin de s’offrir davantage à cette caresse qui affolait ses sens et brouillait ses idées.

Maryvonne n’avait jamais pu résister à Clodette, elle-même ne savait pas très bien pourquoi. Avant de connaître la belle Togolaise, pas une fois elle n’avait laissé une autre fille la toucher, même durant l’adolescence.

En tant que militante de gauche et imprégnée d’esprit libertaire, Maryvonne Lambert n’avait évidemment rien contre l’homosexualité. Au contraire, elle trouvait qu’il était plus que temps d’en finir avec le discours dominant, hétérocentré, intolérant, réactionnaire ; et que, dans ce domaine, les gays, les lesbiennes, mais aussi les “bi” et les transgenres étaient comme une sorte d’avant-garde de la marche vers un avenir débarrassé des miasmes judéo-chrétiens.

Mais, malgré ça, l’idée qu’une main de fille puisse se glisser dans sa culotte l’avait toujours dégoûtée. D’un autre côté, elle n’aimait pas beaucoup non plus l’idée que ce soit une main d’homme qui se livre à ce genre d’intrusion. Mais, dans ce cas, c’est parce qu’elle considérait cela comme une volonté de domination sur toute sa personne, presque un viol.

Dans l’esprit de Maryvonne, si un homme voulait avoir une liaison amoureuse avec elle (ou même un simple rapport sexuel : elle ne se pensait pas bégueule, de ce point de vue), il fallait d’abord qu’il lui prouve qu’il la considérait strictement comme son égale et qu’il ne la regardait pas comme un simple objet de désir. Elle voulait qu’on la respecte en tant que femme et même en tant qu’être humain, si possible.

Et il lui semblait que plonger ses doigts directement dans la culotte d’une fille, ou glisser son machin tout dur dans sa main, ce n’était pas des façons très égalitaires.

De toute façon, les mâles blancs occidentaux l’écœuraient. Et jamais aucun, malgré leurs rodomontades ridicules, n’avait été capable de la faire vraiment jouir. Alors que les Africains et les Antillais, eux, savaient d’instinct ce qui faisait plaisir aux femmes. Sans doute parce que, comme elles, ils étaient des opprimés, des demi-esclaves, des damnés de la terre – et donc les ferments du futur, les levures de l'avenir. De ce fait, l’union entre la femme d’Europe et l’homme d’Afrique avait quelque chose d’exaltant, presque de sacré.

C’est à peu près ce que pensait Maryvonne. Mais toutes ses belles certitudes avaient volé en éclats lorsqu’elle avait fait la connaissance de Clodette Youmgane, dans une manifestation pour le droit à l’adoption par les transsexuels, qu'ils soient en couples mixtes ou 100% trans.


vendredi 18 février 2011

Les belles rencontres de l'habitat Dudule

Ce personnage a surgi presque malgré moi au détour d'un paragraphe du chapitre IV. J'étais à la fois content de faire sa connaissance et frustré qu'il disparaisse aussi vite. Du coup, je me demande si je ne vais pas le faire revenir dans les volumes suivants. Enfin, voilà la pièce à conviction :


Après avoir dompté ces deux fauves assoiffés d’argent, les policiers pénétrèrent dans l’enceinte de la cité. Laquelle semblait déserte, à l’exception de deux chats qui se tenaient assis sur leurs derrières respectifs, à environ cinq ou six mètres l’un de l’autre, et qui, si l’on peut se permettre, s’observaient en chiens de faïence.

- Tu crois que leurs locaux sont dans l’un des deux bâtiments, à ces zozos ? demanda Aimé Brichot, le nez en l’air et la mine quelque peu indécise.

Boris Corentin allait répondre qu’il n’en savait rien, lorsqu’un petit noir d’une douzaine d’années fit irruption de l’un des deux halls d’entrée du bâtiment A et vint quasiment buter contre les jambes des policiers.

- Oups ! un peu plus et on était bon pour le crash ! dit-il avec un grand sourire. Faudrait voir à allumer tout grand vos phares, dans la police !

Il allait filer mais Boris Corentin le retint en lui mettant la main sur l’épaule :

- Comment tu sais qu’on est de la police ?

- Ah, vous voyez bien que vous l’êtes ! répliqua le gamin, dont l’esprit semblait aussi vif que les mollets. Sinon vous auriez dit : qu’est-ce qui te fait croire qu’on pourrait être de la police ? ou un truc dans le genre. Voire même : traite-moi encore de flic et je t’en colle cinq sur la joue droite !

- OK, OK, j’avoue, on est de la police ! rigola franchement Boris Corentin. Mais ça ne me dit pas comment tu as fait pour le deviner aussi facilement. Tu t’appelles comment, d’abord ? Moi c’est Boris, et mon collègue c’est Aimé.

- Aimé ? Ça existe vraiment, comme nom, ou c’est pour intriguer les meufs ? répliqua le gamin hilare. Bon, moi c’est Dudule…

Corentin et Brichot ouvrirent les mêmes yeux stupéfaits et incrédules – voire incrédudules. Le gamin leur donna de lui-même les précisions qu’ils s’apprêtaient à lui réclamer :

- Bon, en fait, j’m’appelle Abdullah, comme tout l’monde. C’est le boucher de la rue de Picpus, Monsieur Robert, qui m’a rebaptisé Dudule. C’est un marrant, Monsieur Robert. Enfin, plus exactement, c’est un type qui pense que Monsieur Robert est un marrant…

Boris Corentin dévisagea le dénommé Abdullah, alias Dudule, avec une sorte de respect amusé : ce n’était pas tous les jours qu’on avait l’occasion de croiser la route d’un gamin à la langue aussi déliée.

De plus, il avait vraiment une bonne tronche, Dudule, avec ses grands yeux noirs, ses cheveux coupés très courts et ce sourire si particulier qui semblait flotter en permanence sur ses grosses lèvres – un sourire que Corentin qualifia spontanément d’indulgent, sans bien comprendre lui-même ce qu’il fallait entendre par là.

- Bon, pour ce qui est de mes dons de devin, reprit Dudule, c’était pas très compliqué, vu que, dans cette cité, les seuls Français à y mettre les pieds, à part le facteur – et encore, des fois il est remplacé par un Antillais –, c’est les flics.

- Les seuls Français ? Et toi, tu n’es pas français ? voulut savoir Aimé Brichot.

Le gamin eut un petit haussement d’épaules :

- Si, évidemment que je suis français ! comme tout le monde… Mais je voulais dire : des vrais Français. Des nés ici, avec des parents qu’ont souffert de la faim pendant l’Occupation et des grands-parents qui dorment sous les monuments aux morts, tout le folklore habituel. Des blancs, quoi. Pas du produit d’importation exotique dans mon genre !

- Mais enfin, c’est incroyable, ce que tu racontes ! s’insurgea Aimé Brichot, réellement choqué par ce qu’il entendait sortir de la bouche de ce gamin déluré et bavard. Il n’y a pas des gens qui sont plus français que d’autres, ou moins ! On l’est ou on ne l’est pas, c’est tout !

Abdullah leva vers le ciel ses yeux en boules de loto et regarda Brichot avec un air de bienveillance apitoyé :

- Ah parce que vous croyez que moi et tous les autres qui vivent ici, on a envie d’être des Français comme vous ? Et vous croyez que je suis trop con pour voir la différence entre ma mère dans son boubou bariolé et vos meufs à vous, qui n’aiment que les tailleurs tristes ou alors les fringues de pute ? Mais y a que les autres pleurnicheuses, là, pour s’imaginer des conneries pareilles !

- Les pleurnicheuses ? releva Aimé Brichot. Mais quelles pleurnicheuses ?

Abdullah étendit le bras et fit un geste vague de la main, en direction du fond de la cité ;

- les types et les meufs de l’association Trucmuche mon semblable. Tiens, quand je parlais des seuls Français qu’on voyait ici, je les oubliais, ceux-là !

- Et elles se tiennent où, ces pleurnicheuses ? demanda Boris Corentin, bien heureux de se voir donner le renseignement qu’ils cherchaient sans même avoir à le demander.

Le jeune noir refit le même geste vague de la main droite :

- Dans le baraquement en préfab’ qui se trouve entre le bâtiment A et le B. C’est la mairie qui les a collés là, il a un an ou deux. Avant, c’était une amicale de boulistes ou un truc du genre : des vieux cons, quoi. Mais plus personne n’y venait, parce que les joueurs de pétanque avaient pas envie de se mélanger avec nous autres les nègres. Du coup, ils ont refilé leur taudis aux pleurnicheuses antiracistes.

- Mais pourquoi tu les appelles comme ça ? demanda Boris Corentin en se retenant de rire.

- Ben parce qu’ils passent leur temps à pleurnicher, tiens ! Et même les mecs, hein ! Z’arrêtent pas de se plaindre que la France est raciste, que tous les Français sont des ignobles – sauf eux, évidemment – et que tous les étrangers sont exploités et traités pareils que pendant le vichysme. Moi, ça me fait bien rigoler, quand je vois comment ma mère et les autres mères, elles se débrouillent pour enfler les crétins des services sociaux de la mairie ! Y a des jours, je me demande si c’est pas les Français qui devraient être protégés par les pleurnicheuses, plutôt que nous qu’on leur demande rien !

Boris Corentin eut toutes les peines du monde à interrompre le débit joyeux d’Abdullah, dit Dudule. Il le fit en se disant que si jamais un adulte blanc s’avisait de tenir le même genre de propos que ce gamin noir, il aurait intérêt à se méfier des officines de vigilance du “politiquement correct”…

- Vous contournez ce bâtiment-ci et les pleurnicheuses sont juste derrière, leur répéta Albdullah alors qu’ils s’éloignaient déjà de lui. Enfin, s’il y a quelqu’un, hein ! Ils sont peut-être antiracistes, mais c’est pas des lève-tôt…


jeudi 17 février 2011

Ardentes bénévoles (c'est le titre)

Chapitre III

- Et qu’est-ce que tu dirais de ça, comme slogan, pour l’affiche de la manif à vélo du mois prochain : Solidaires avec nos frères, cyclistes contre les racistes ?

Maryvonne Lambert leva ses yeux cerclés de grosses lunettes d’écaille noire du tract qu’elle essayait de rédiger depuis une demi-heure, et tourna la tête vers Cédric Granville, assis au bureau à droite du sien.

- Ça fait pas un peu gag, la deuxième partie ? interrogea-t-elle, tout en mordillant la pointe de son feutre de plastique bleu. Le début, je trouve ça très bien, ça dit exactement qui on est, c’est vachement positif en plus. Mais la suite… C’est un peu la rime à tout prix, non ?

Le jeune homme, déjà petit de nature, sembla se tasser encore sur lui-même, comme s’il voulait disparaître à l’intérieur de son pull verdâtre et mal tricoté, telle une tortue dans sa carapace. Son visage étonnamment quelconque se marbra de plaques d’un rouge violacé, comme à chaque fois qu’il était violemment ému par quelque chose ou quelqu’un.

Or, s’il y avait quelqu’un qui émouvait particulièrement Cédric Granville, c’était bien Maryvonne Lambert, qu’il considérait un peu comme sa marraine, au sein de l’association où ils militaient avec ardeur et conviction tous les deux : L’Autre, mon semblable.

- Oui, t’as peut-être raison, répondit-il précipitamment, comme chaque fois que la brune au visage anguleux et à la carrure presque masculine émettait une objection. Et si on se montrait un peu plus offensif ? Si on leur balançait un truc du genre : Pour une France haute en couleurs, que ça vous plaise ou non ?

Les traits naturellement sévères de Maryvonne Lambert se durcirent encore. Elle se redressa machinalement sur son siège, ce qui eut pour effet premier de faire saillir sa poitrine assez considérable ; et, comme effet secondaire, de violacer encore un peu plus Cédric Granville.

- Ben là… c’est quand même vachement agressif, je trouve ! Provoquer les salopards de fachos racistes, ouais, d’accord ; mais là, on donne un peu l’impression de mettre le couteau sous la gorge des gens : c’est comme ça et pas autrement, circulez y a rien à voir, genre…

- En fait, je crois que je coince sur l’aspect vélo de la manif, soupira Cédric, sans bien comprendre lui-même ce qu’il entendait par là. Peut-être qu’il faudrait se concentrer plus sur le côté solidaire…

- Et citoyen ! ajouta Maryvonne machinalement. C’est important, le côté citoyen des luttes.

- Ouais, c’est vrai que c’est important…

Le silence retomba dans le local un peu tristoune que l’association de bénévoles L’Autre, mon semblable s’était vu mettre à disposition par la mairie de Paris. Il s’agissait d’une sorte de pavillon en préfabriqué de 110 m2, situé au pied de deux HLM du XIIe arrondissement, entre l’avenue Daumesnil et la rue de Charenton. Pas vraiment le grand luxe, mais enfin c’était entièrement gratuit pour l’association et, comme chacun sait, à cheval donné on ne regarde pas les dents. Ni l’écurie. Et encore moins la mangeoire.


Ami antijuif, ce billet est pour toi : cours-y vite, cours-y vite

Il y avait longtemps que je n'en avais pas lu un aussi beau dans sa haine candide, un aussi criant dans la désinformation ingénue, un aussi complet dans l'omission historique. Il est vrai que l'auteur est un professionnel récidiviste qui, comme beaucoup de gauchistes, a l'antijudaïsme fortement incantatoire mais prudemment camouflé.

Enfin, bref, il est à l'endroit habituel. Savourez-le comme il le mérite et surtout, surtout, ne flanchez pas avant la fin. Car les derniers paragraphes, d'un futurisme hagard, échevelé au milieu des tempêtes, vous mettront d'humeur narquoise et primesautière pour le restant de la journée – au moins.

Quant à l'illustration que j'ai choisie, comprenne qui pourra. Mais, tiens, je vous mets les paroles en lien. Parce que, tout de même, la fille du bédouin, n'est-ce pas…

mardi 15 février 2011

Tirez les premiers, Messieurs les Anglais !



Amis anglophones, savourez-moi ça jusqu'à la dernière goutte ! (Pour les monoglottes, il reste les sous-titres…)

D'une manière générale, on ne s'intéresse pas assez aux blogs suisses



Je viens de découvrir celui-ci par le moins calculé des hasards. Après avoir parcouru les trois ou quatre plus récents billets, il m'a paru digne de vous être signalé – ce qui est fait.

On notera que beaucoup de texte sont signés par un certain Caïn Marchenoir : il y a de la concurrence sur le pseudo…

dimanche 13 février 2011

Les glorieux révolutionnaires tunisiens prennent enfin des vacances. En Europe.


Il y a quelque temps, alors que le glorieux peuple tunisien ébauchait sa libération, desserrait les griffes du tyran agrippées à son cou, je disais en substance dans un billet (j'ai la flemme de chercher lequel – de toute façon on s'en fout) que cette insurrection était une très bonne chose, dans la mesure où, le dictateur chassé et la démocratie instaurée, les Tunisiens réfugiés en France auraient tous à cœur de repasser la Méditerranée afin d'aller participer à la fabuleuse reconstruction de leur mère patrie.

Raté. Contrairement à ce que je feignais de croire juste pour vous faire rire, c'est bien évidemment le contraire qui se passe, comme on l'apprend sans surprise disproportionnée dans cet article du Monde.fr – article où l'on relève par ailleurs cette phrase savoureuse (c'est moi qui souligne) :

« Cet exode intervient alors que le gouvernement tunisien de transition semble dépassé dans un pays en totale reconstruction après la chute du régime du président Ben Ali. »

Mot ancien et traditionnel : chaos.
Mot nouveau et modernœud : totale reconstruction.

Bref, ils sont déjà plus de cinq mille, ces petits chanceux de la révolution, à avoir débarqué clandestinement sur les côtes de l'Italie, laquelle commence à se demander ce qu'elle va bien pouvoir foutre avec eux, mais ce n'est pas le sujet. Ce que je me demande, moi, c'est ce qui a bien pu leur passer par la tête, pour fuir aussi vite un navire à bord duquel nos petits gauchistes ne rêvent que de s'embarquer pour souquer avec les autres vers des aubes splendides, ou en tout cas le prétendent à grands cris d'enthousiasme.

De deux choses l'une, n'est-ce pas : soit les Tunisiens n'ont pas de couilles, soit nos petits-bourgeois guévarisés sont des cons. Le choix reste libre.

samedi 12 février 2011

Les Égyptiens et les Palestiniens peuvent toujours s'accrocher !



Puisqu'on s'est mis à parler d'armée… Hommage ému à Israël et à ses combattantes.

vendredi 11 février 2011

Nos camarades gauchistes tombent amoureux des militaires


En Égypte, l'armée reprend les rênes du pouvoir, lâchées bien à contrecœur par le camarade Moubarak.

En France, les gauchistes exultent de cette grande et merveilleuse victoire du peuple égyptien, de l'aube nouvelle qui se lève à l'Orient.

Un détail m'aurait-il échappé ? C'est moi ou ils deviennent tous fous ?


Les nauséabondes dans mon sens (titre à la Nicolas…)


On sent peut-être mauvais de la cervelle, mais on sait s'amuser. Aujourd'hui, surtout dxdiag.

Heureusement qu'elle était là pour me sortir de de ma torpeur, parce que les blogs, aujourd'hui… Ils me font rire, les gauchistes et les soc'-dem' qui ne cessent de se vanter de leurs blogo-légions. Oui, c'est vrai, ils semblent nombreux, à premier regard, mais… Qu'ont-ils fait, tous, hier ? Ils ont comme un seul homme écouté leur modèle-obstacle, leur serpent Kaa, à savoir le président dont il ne faut pas dire le nom parce que ça salit la bouche et carie les molaires du fond. Pour, ce matin, en dire tous exactement la même chose.

Ils ne pourraient pas fusionner en un seul blog, nos modernœuds ? On gagnerait un temps fou. Celui d'aller lire dxdiag, par exemple.

jeudi 10 février 2011

Là, tout n'est qu'ordre et beauté…



Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche



Pour essayer de retrouver un peu de sérénité, après les tirs de shrapnels qui se succèdent sans discontinuer d'une tranchée à l'autre depuis quarante-huit heures, je me suis dit qu'une grosse niaiserie aragonnaise nous ferait le plus grand bien – je recommande de faire glisser ces alexandrins tout sucre et miel avec un blanc des côtes de Bourgogne. Mais chacun fera bien comme il voudra, et de toute façon le principal est de sourire et d'aller vers l'Autre.

(Mohammed, tu m'envoies les chants de rossignol et tu me balances le clair de lune en fond, s'il te plaît…)

Et en admettant même…

Personnellement, je ne déteste pas plus les étrangers que mes voisins. Je suis même fort satisfait des contacts épisodiques et brefs que je puis avoir avec les uns comme avec les autres. En revanche, non seulement j'apprécierais peu que le voisin en question vienne s'installer dans mon salon – façon Abdallah dans Tintin – sous prétexte que ma maison est plus confortable que la sienne et mon frigo mieux rempli, mais je finirais par me fâcher et devenir méchant s'il se mettait dans l'idée de faire également venir son beau-frère, qui habite la rue suivante, ses cousins qui vivent dans le village d'à côté, et sa vieille mère qui dépense une fortune pour sa maison de retraite. Et il aurait beau être poli, aimable, voire prévenant, mon voisin, ça ne changerait rien à l'affaire.

C'est une chose qui m'a frappé, hier, en lisant certains des commentaires ayant atterri sur ce blog ces derniers jours – je parle de ceux qui concernent mes billets musulmanofuges. Il y est très souvent question de délinquance, de criminalité, d'incivilités, etc. Certains commentateurs pointent la lourde responsabilité de nos frères exogènes dans l'augmentation d'icelles ; d'autres aussitôt reprochent aux premiers de manipuler de simples faits divers dans des buts idéologiques (car chercher à sauver du naufrage ce qui pourrait l'être encore, cela s'appelle un but idéologique).

Tout ce petit monde semble donc considérer que le problème (ou le non-problème…) ce sont les immigrés délinquants. Or, non, pas du tout. Le problème, comme l'a parfaitement vu et simplement dit Brice Hortefeux il y a déjà quelque temps, c'est le nombre de migrants qui se déverse chaque année sur le sol de France. (Nombre qui se trouve bien sûr aggravé, surmultiplié, par la radicale et hostile étrangèreté de l'islam à l'encontre de tout ce qui n'est pas lui, mais ce n'est finalement qu'une question annexe, presque un point de détail.)

En admettant même que les musulmans renoncent à récriminer à tout propos, à bloquer les rues les soirs de prière et à exiger des mosquées à chaque tournant de rue ; en admettant même qu'ils adoptent les jolis principes de la laïcité d'un cœur bondissant de gratitude ; en admettant même que leurs enfants renoncent à bolosser les nôtres au nom du respect qu'ils estiment leur être dû ; en admettant même que, du jour au lendemain, on ne rencontre plus que des souchiens estampillés dans les prétoires des tribunaux et les cours fermées des maisons d'arrêt ; en admettant même qu'ils deviennent radicalement autres que ce qu'ils sont aujourd'hui, il n'en resterait pas moins qu'assister à la colonisation de quartiers, de villes et sans doute bientôt de départements entiers serait encore un fait inacceptable – tout comme il semble inacceptable aux Tibétains d'être progressivement minoritairisés sur leur propre terre, et pour des raisons à peu près semblables.

Bien sûr, il serait plus facile de vivre au milieu de musulmans athées que de crypto-jihadistes ; d'étrangers s'appliquant à nous ressembler plutôt que nous reprochant à grands cris de ne pas devenir assez vite comme eux. Mais ça ne réglerait rien. Parce que le fond du problème, la vérité ultime, c'est que nous ne voulons pas devenir musulmans, nous n'avons aucun désir de nous africaniser – nous n'avons même pas tellement envie de les avoir chaque jour sous les yeux, et chaque jour plus nombreux que la veille.

Simplement parce que nous sommes encore capables de marquer la différence essentielle qui existe entre un invité et un monte-en-l'air. D'autant que le cambrioleur, lui, généralement, essaie au moins de ne pas troubler la quiétude de ceux qu'ils dépouille. Surtout s'il opère de nuit.

mercredi 9 février 2011

La petite sirène va-t-elle émigrer au Groenland ? Non, trop tard !

Voici une information qui ne pouvait tomber plus à point, comme illustration aux commentaires nombreux et fournis de mon billet de dimanche. On doit le long article dont elle est tirée à nos cousins québécois, et dont je vous sers un court extrait, dédié à tout ceux qui croient encore naïvement que la banquise protège de l'islam :

« À cause du racisme musulman, des populations indigènes du Groenland, les Kalaalits, qui sont danois depuis des siècles, sont obligées de changer de domicile. Les Kalaalit n’osent plus marcher dans leurs rues parce que des musulmans leur jettent des pierres ou les attaquent régulièrement de différentes manières. Le motif de ces agressions est incompréhensible et en même temps surréaliste : de nombreux adeptes de cette “religion de paix” voient les natifs du Groenland comme étant des “infidèles” ou même comme des bêtes sauvages ne bénéficiant aucunement de la protection des droits de l’Homme.

« […] Johanne Christiansen, l’une des femmes de la communauté Kalaalit ayant accepté l’assistance de l’État pour déménager, dit : « Je ne pouvais plus supporter d’être la cible de leurs constantes attaques. » Elle était harcelée par des Somaliens et des Arabes. « Ils n’ont absolument aucun respect envers nous. » Les musulmans disent aux Kalaalits qu’il faudrait carrément uriner sur eux car le Danemark est devenu leur pays.

« À l’exception d’un ou deux journaux locaux danois, les principaux journaux européens n’ont jamais évoqué ces faits. Au contraire, le Süddeutsche Zeitung, champion du déni de réalité d’une « soi-disant menace d’islamisation » de l’Europe, affirme régulièrement que ceux qui mettent en garde contre l’islamisation de l’Europe font erreur, sont racistes, xénophobes, et sont accusés de toutes sortes de vilenies. (…) »


L'intégralité du billet est à lire ici. À condition d'avoir le moral bloqué au beau fixe.

mardi 8 février 2011

Stéphane Hessel ou le retour de la Castafiore

L'idée de ce rapprochement à première vue incongru m'est venue en lisant le dernier numéro de Causeur, dont le dossier s'intitule La République des indignés et contient une longue et belle et bonne interview d'Alain Finkielkraut que je recommande au bon peuple. Dans ce dossier également, un article de François Taillandier, Les pépins de la colère, dont je vous livre le dernier paragraphe alors que vous n'êtes même pas abonnés si ça se trouve :

« (…) qu'y a-t-il donc de si grotesque dans la posture de l'indigné ? Je hasarderai ceci : elle est un narcissisme. L'indigné est assurément sincère ; mais la sincérité ne nous protège pas de l'erreur, et d'abord de l'erreur sur nous-mêmes. L'indigné, au fond, même s'il ne le sait pas, est beaucoup moins soucieux du scandale, de l'injustice contre quoi il exhale ses fulminations que de montrer à tous qu'il a une belle âme noble. Et montrer sa belle âme noble, il n'y a rien de plus dégoûtant. »

Évidemment, il y a d'abord la vanité fugitive de voir reprise par un écrivain que l'on aime l'image que l'on a soi-même utilisée plusieurs fois, celle de la belle âme, et que l'on pourrait aussi appeler le syndrome de Marguerite : Ah ! je ris de me voir si belle en ce miroir !

C'est alors que, dépassant pour ainsi dire le stade du miroir, et repensant à l'antédiluvien inventeur de l'indignationisme, je me suis aperçu que Stéphane Hessel n'était pas Marguerite, laquelle a sa noblesse, mais seulement et tristement Bianca Castafiore (avec Edgar Morin au piano ?). C'est-à-dire l'envahissante diva qui, jouant de son pouvoir orphéonique, assène de sa voix puissante et fausse qu'elle est si belle en ce miroir, mais en ayant bien garde d'aller s'y contempler. S'il l'avait fait, qu'aurait-il vu ? Un vieillard affublé d'un keffieh pour singer la jeunesse, renvoyé par une surface lisse et radicalement étrangère puisque réfléchissante.

lundi 7 février 2011

À question du jour, réponse facile



Mais qui est donc ce mystérieux Didier Saint-Aubin ?



dimanche 6 février 2011

Yahia, mein General !

Pour une raison qui continue de m'échapper, moi qui n'ai jamais fait mystère de mon soutien plein et entier à l'État d'Israël, je reçois régulièrement dans ma boîtamel les déjections inspirées du parti antisioniste – dont la page Facebook, au passage, semble à première vue constituée à 90 % par des prénoms à consonances arabes, lesquels Arabes ne sont pourtant pas le moins du monde antisémites ainsi qu'on se tue à vous le marteler derrière les étiquettes. Allez comprendre.

Bref, je viens tout juste de recevoir le dernier Protocole de ces Sages d'Anti-Sion. Comme on pouvait s'y attendre, les émeutes égypto-tunisiennes de l'heure mettent ces jeunes gens dans des états de frénésie prophétique tels que, durant un moment, j'ai cru avoir atterri par erreur chez mes Ruminants et être en train de lire les baveux enthousiasmes de ces pro-bédouins asilaires.

Mais non, malgré la proximité de ton et les effluves de zyklon B, j'étais bien chez les camarades de Dieudonné. Qui m'informaient de la grande et joyeuse nouvelle : grâce aux troubles se répandant dans divers pays arabes depuis quelque temps, il n'était plus tout à fait utopique de rêver à une prochaine destruction d'Israël – perspective dont nos petits amis antisémites se réjouissent évidemment grandement, ainsi qu'ils n'hésitent pas à le proclamer.

Et si vous ne me croyez pas, vous pouvez aller le vérifier ici.

samedi 5 février 2011

Chérie, tu les as mises où, mes lunettes de beauf et ma sacoche de fiote ?


Des pompes grotesques, une barbe ridicule, des lunettes de beauf et une sacoche de fiote : on se demande bien ce qu'elle a pu lui trouver, la petite frisée gracieuse, à ce grand dépendeur d'andouilles satisfait de lui-même…

(Photo prise au château de Chantilly, entre 1991 et 1995 probablement.)

Ô triste, triste était mon âme…


Maria Schneider – 1952-2011

Quand j'avais vingt ans, j'étais amoureux d'une image…

jeudi 3 février 2011

Édouard Glissant donne l'exemple à Stéphane Hessel


Je sais qu'il est très nauséabond de se moquer des écrivains amphigouriques, noirs et morts, ainsi que des résistants antisémitessionistes, pontifiants et bavochants d'indignation. – Et c'est pour ça que je le fais.

Désespérons Modernœud ou le sombre avenir de l'Égypte

Merci à Fredi, chevalier de l'Ordre de Maque, d'avoir attiré mon attention sur cet article du Figaro.fr. Ça change des larmes de bonheur séniles dont on est tout éclaboussé ces temps-ci, dès qu'il est question de l'Égypte. Voici :

«Si le régime iranien n'est pas renversé d'ici à deux ans, le mouvement auquel nous assistons en Égypte aboutira inéluctablement au basculement de tous les pays arabes dans l'islamisme.»

Fondateur il y a près d'un an de la Vague verte, mouvement d'opposition au régime de Téhéran, l'homme d'affaires exilé en Europe, Amir Jahanchahi, voit dans les événements en Tunisie et en Égypte la poursuite d'une stratégie iranienne de «prise de contrôle de la région» qui a déjà partiellement réussi en Afghanistan, en Irak, au Liban et à Gaza.

«Les États-Unis et l'Occident n'ont rien compris au danger de l'islamisme», poursuit l'opposant iranien dans des déclarations au Figaro. Il considère que Mohammed El Baradei, l'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique devenu porte-parole de l'opposition à Hosni Moubarak, est, en fait, un agent au service de la stratégie de la République islamique. «Les pays arabes, ajoute-t-il, ne pourront connaître une véritable évolution démocratique que si l'on renverse le régime d'Ahmadinejad, Hitler des temps modernes. Cela ne peut être fait que par les Iraniens eux-mêmes.»


L'intégrale.


mercredi 2 février 2011

Mon ami XP est très énervant (surtout si on est de gauche)

Voici un extrait de son dernier billet sur ILYS. Comme ça, juste pour le plaisir des uns et la fureur des autres :

(…) EN 2011, les mêmes causes produisant les mêmes effets, le gauche est en état second devant les révolutions populaires en Égypte et en Tunisie… Il se force à croire que l’histoire va transformer ses sornettes en vérité, qu’en la personne de la masse arabe, il a enfin trouvé une masse capable de se libérer toute seule et de se gouverner dans le calme, comme c'est écrit dans ses très vieux livres de pronostics, mais là encore, il sait bien dans son tréfonds que c’est l’homme de droite qui va gagner, que tout ça va finir en républiques islamistes et qu’il appartient définitivement à la catégorie des imbéciles, lui, l’homme de Gauche… Alors, plus que jamais, pour faire taire la petite voix, il surjoue l’enthousiasme, éructe de plus belle contre l’adversaire de droite quand il lui fait discrètement remarquer qu’il est encore en train de perdre, que les fous de Dieu sont déjà dans la place et que les Tunisiens viennent tranquillement de faire flamber leur première synagogue… Sans avoir l’air d’y toucher, nous venons de décrire le plus insupportable des cercles vicieux ; l’homme de gauche, il a désormais tellement de raisons objectives de le détester, l’homme de droite, qu’il ne va plus s’arrêter d’éructer et lui balancer ses thèses idiotes en pleine gueule, dans l’espoir de mieux se mentir et d’oublier qu’elles sont idiotes, justement.

L'unité est de Dieu et la diversité du diable

« Frédéric II interdit, sous peine de confiscation des biens, à tous les hommes et jeunes filles de Sicile de contracter un mariage avec des étrangers, c'est-à-dire avec des personnes qui n'étaient pas nées en Sicile, s'ils n'avaient pas une permission spéciale de l'empereur. Il justifie ces dispositions avec une profonde sagesse : « Souvent déjà nous avons constaté avec douleur qu'après que des peuples différents se sont mêlés, l'intégrité de notre royaume a souffert de la corruption du fait des mœurs étrangères. Depuis que les hommes du royaume de Sicile se sont mêlés avec des filles de non-Siciliens d'origine, la pureté des hommes s'est ternie et le mal et la faiblesse des sens allant croissant, la pureté a diminué parmi le peuple, salie par les paroles et les usages des autres. Ainsi le troupeau de nos fidèles sujets a été souillé par la semence de ces étrangers. » Cela explique que l'empereur ait édicté l'interdiction du mariage avec des étrangers, comme un remède contre l'“avachissement de la race” et contre la “bigarrure de la population du royaume”.

« Rien mieux que cette mesure ne saurait exprimer plus clairement la volonté de l'empereur de faire des Siciliens un peuple homogène, même par le sang. (…) Dans cet État rigide, fondé non seulement en théorie mais en pratique sur la necessitas rerum, tout tendait à l'unité, car l'unité était de Dieu, la diversité, du Diable. »

Ernst Kantorowicz, L'Empereur Frédéric II, chap. V, 2.

mardi 1 février 2011

Les gros réacs et le Péril vert


Il faut sauver Constance Margain !

Je savais que, à force de monter à n'en plus finir comme le veulent les discours les plus doxiques, le niveau des étudiants français atteignait désormais des sommets inversés dans le gouffre de l'ignorance. Mais au point de cette chère Constance Margain, je n'aurais pas cru cela possible. Lisant ce matin sa petite bafouille atterrie dans ma boitamel, et m'en réjouissant du style, je me suis demandé quel petit démon farceur avait poussé cette tapeuse électronique à se prétendre “doctorante en histoire contemporaine à l'université du Havre” au mépris de tout début de vraisemblance. Enfin, voilà ce que ça disait :

Bonjour
J'espère que vous recevez ce message sur le temps? S'il vous plaît j'ai besoin de votre aide, j'ai eu un voyage à Manchester City pour un séminaire de formation, malheureusement, j'ai été volé la nuit dernière sur le chemin de l'hôtel. Je suis actuellement à Manchester (Royaume-Uni) et je n'ai pas d'argent avec moi.
S'il vous plaît j'ai besoin d'argent pour rentrer à la maison.
Je veux que vous de bien vouloir m'aider avec un prêt de £ 1250 ou tout autre montant que vous pouvez m'aider à payer mes factures et faire des arrangements. Je vous rembourserai à mon retour.
S'il vous plaît laissez-moi savoir maintenant, j'ai accès uniquement aux e-mails à ce jour!
Je vais être en attente de votre réponse.


Ma chère Constance, je n'ai nul argent à te donner, mais un conseil oui : si tu veux sucer la moelle financière de tes contemporains les plus crédules, laisse tomber la manche – même de l'autre côté d'icelle – et fais-toi warrior modèle. C'est beaucoup plus tendance.


Rajout de 11 h 30 : Suzanne me signale qu'il existerait bel et bien une Constance Margain, doctorante en histoire contemporaine au Havre. En plus de nous prendre pour des imbéciles, notre tapeuse se serait donc livrée à une usurpation d'identité, ce qui est très vilain. Pour la peine, elle n'aura pas un rond, la mendigote ! Et mes plus plates excuses à la vraie, l'unique, l'irremplaçable et futur doctoresse Constance Margain.