vendredi 28 octobre 2016

lundi 24 octobre 2016

Je fume d'une main et vous emmerde de l'autre


Amusante surprise, tout-à-l'heure, chez le buraliste de Pacy, auquel je venais de commander deux cartouches de mes habituels clous de cercueil : les paquets nouveaux étaient arrivés. Marque presque indétectable et grande photographie, au recto comme au verso, promettant au salaud de consommateur une mort certaine et dans les plus atroces souffrances. Aimablement, ce brave échoppier me fit cadeau de deux petits étuis en carton, festivement baptisés Cach'Cash et destinés à masquer les horreurs promises. Je me suis juré dans la seconde de n'en jamais faire usage, contrairement à Catherine qui s'est ruée dessus, pour la simple raison que camoufler l'objet du délit serait admettre, aussi faiblement que ce soit, l'effet produit sur moi par ces dispositions aussi stupides qu'inutiles. Et puis quoi : chaque fois que j'allume la télévision, c'est pour m'affronter avec des hordes de zombis, vampires, démons, goules et autres succubes. Et l'on prétendrait m'impressionner avec la photo d'une petite trachéotomie ? Je vous en prie, un peu de sérieux, Messieurs les guignols !

dimanche 23 octobre 2016

À propos des morts qui marchent


Cinq ou six ans après tout le monde, je me suis enfin décidé à jeter un coup d'œil à la saison première de The walking dead, dont j'ai regardé hier après-midi, volets bien clos, les deux premiers épisodes. Le second se déroule entièrement dans Atlanta désert (Son nom de zombi dans Atlanta désert, comme aurait titré Marguerite, cette writing dead célèbre), hormis quelques scènes champêtres nous montrant un campement de fortune où survivent une dizaine de personnes. Deux questions me sont, coup sur coup, sautées à l'esprit ; je les livre à la sagacité des promeneurs :

1) Comment se fait-il que tous les zombis, même lorsqu'ils sont fort nombreux, soient toujours fringués en semi-clochards ? Pourquoi ne voit-on pas de zombis-cadres en costume-cravate, de zombies-fashion victims, nippées comme dans Elle, de zombis-rappeurs, de zombies en boubou, etc. ? 

2) Chez les survivants, pour quelle raison les mâles cessent-ils de se raser, tandis que les femelles arborent toutes des aisselles impeccablement lisses ? Ça leur boufferait le foie, à ces salopes, de prêter leurs rasoirs à leurs hommes ? La solidarité par temps de zombisme devrait pourtant être sans faille.

Cela posé, j'ai beaucoup aimé la scène où le héros (au centre de la photo ci-dessus) et le petit Chinois malin s'enduisent des boyaux d'un cadavre fraîchement dépecé, de façon à sentir la mort et à pouvoir ainsi traverser sans trop d'encombres la foule des zombis renifleurs : c'est d'une imagination délicate.

samedi 22 octobre 2016

Les tiroirs de l'inconnu


Il arrive que ce soit les doigts, plus que l'esprit ou même le regard, qui vous fassent choisir un livre, parmi tous ceux qui se proposent silencieusement à vous dès que vous entrez dans la pièce où ils se tiennent rangés. Les miens, hier, se sont posés sur ce roman-ci plutôt que sur un autre ; et je l'ai relu. Le finissant, il m'a semblé que je pourrais inciter quelques-uns de vous à sa découverte, par le truchement d'un petit billet hâtivement troussé. C'est alors que, fouillant les entrailles impalpables du grand cadavre à la renverse – en un mot : ce blog –, je me suis aperçu que le billet en question avait déjà été écrit, en 2012, et même qu'il avait eu les honneurs du Salon animé par le Père Joseph. Comme je m'apprêtais à dire à peu près la même chose que ce qu'il contient, le revoici, sans y changer mot :

« Le dernier roman publié par Marcel Aymé l'a été en 1960, sept ans avant la mort de l'écrivain. Il porte un titre étrange mais très aymable : Les Tiroirs de l'inconnu. Comme je me sens d'humeur joueuse, je ne vous dirai pas pourquoi il s'appelle comme cela, ni ne vous mettrai de lien pour vous faciliter la tâche. De toute façon, sous la signification immédiate, clairement indiquée en quatrième de couverture de l'édition folio, s'en dissimule évidemment une autre, probablement plus essentielle puisqu'elle touche à l'amour ou, plus précisément, aux stratégies amoureuses entre les hommes et les femmes.

» (Évidemment entre les hommes et les femmes ! Nous sommes en 1960, rappelons-le. Marcel Aymé semble tout ignorer de la trans-genritude et, s'il est bien au courant de l'existence des homosexuels (qu'il appelle sans la moindre trace d'animosité ni de mépris des “pédales” : on sent qu'on est encore dans la pré-post-histoire), il semble se soucier comme d'une cerise de leurs éventuelles manœuvres à visées coïtales.)

» Donc, l'inconnu est là, il s'appelle l'amour, et il va s'agir d'en entrouvrir les tiroirs. Non pas tant pour regarder ce qu'il y a dedans – colifichets, lettres enrubannées, grands serments dénoués, flacons de parfums éventés, pièges à mâchoires, etc... – que pour tenter de lire ce qui pourrait être écrit dessous, sur cette surface plus ou moins secrète, plus ou moins invisible que possède tout tiroir qui se respecte. Et on va y lire beaucoup de choses, à l'envers de ces tiroirs que le narrateur – assassin de son voisin de palier, tout juste sorti de prison – va déchiffrer pour nous.

» Parmi les personnages qui circulent d'un tiroir à l'autre – et s'y coincent parfois –, il y a l'étrange Porteur, le frère du narrateur. Ce prénommé Michel, parasite total et assumé, a vaguement essayé d'une carrière de comédien quelques années plus tôt, sous le nom de scène de Porteur, donc ; il y a presque tout de suite renoncé. Mais, depuis, son nom circule de proche en proche ; d'abord infime noyau, ses admirateurs sont de plus en plus nombreux, se constituent en chapelles excluantes ; on se reconnaît entre initiés à un simple sourire. D'une idée ou d'une phrase, ou d'un rien, on murmure avec extase : "C'est bien une idée à la Porteur..."

» Or, Porteur (le personnage réel, le frère, Michel) ne dit jamais rien, ne fait aucune déclaration en public, ne publie pas de livres, fuit ses admirateurs. Il n'empêche : sa renommée et la ferveur qu'il suscite ne cessent de croître. Certains jeunes gens ont même de retentissants succès féminins simplement parce qu'il se chuchote qu'un soir, à Saint-Germain, ils ont rencontrés Porteur. Encore n'est-ce jamais sûr...

» À son frère qui, un soir, lui demande ce qui à son avis peut bien susciter un tel engouement, Michel commence par répondre qu'il n'en sait vraiment rien, avant de hasarder cette tentative d'explication : « Je ne sais pas, j'essaie de comprendre. J'ai pensé que peut-être les gens étaient saturés de publicité, écœurés par tous ces noms d'artistes, d'écrivains, de footballeurs, de ministres, célébrés par les journaux, les magazines, la télé, la radio, les disques, le cinéma, les affiches, et qu'ils avaient besoin d'admirer quelqu'un d'obscur, de murmurer un nom encore imprégné de mystère. »

» Quarante ans plus tard allait naître la télé-réalité, avec ses héros inconnus tellement anonymes, encore tellement plus obscurs que Porteur qu'ils n'auraient plus droit, eux, qu'à un simple prénom – avant de réintégrer les tiroirs dont ils seraient à peine sortis.

» Il faudrait maintenant parler de la grande peur qui saisit les patrons capitalistes du roman, douloureusement conscients – mais sur un mode à la fois odieux et burlesque – qu'une certaine société est en train de se dérober sous leurs pas et que leurs enfants vivront dans un monde totalement nouveau ; ce qui, avec huit ans d'avance, est une étonnante prescience de ce qui adviendra après mai 68. Il faudrait, mais je suis un peu las ; et l'heure de l'apéro approche à une vitesse… »

J'ajouterai, ce qui semble ne m'avoir pas frappé il y a quatre ans, que deux des personnages du roman, qui sortent en volutes de ces fameux tiroirs de l'inconnu dont j'ai pris soin de ne rien dire, se livrent à des actes répréhensibles dans un état d'esprit qui, avec presque quinze ans d'avance, les fait étrangement ressembler aux deux pénibles crétins que l'on voit évoluer dans Les Valseuses de Blier le Jeune ; avec moins de complaisance chez l'auteur toutefois.

dimanche 16 octobre 2016

Petit musée des horreurs victoriennes


C'est un concentré ; ou un bouquet, comme on voudra : c'est Penny Dreadful, une série anglaise que je ne peux que recommander chaudement, ainsi qu'elle me l'a été naguère, à tous ceux qui aiment les ambiances horrifico-mystérieuses, le surnaturel, le frisson, un soupçon de gore et un certain baroquisme ; à ceux surtout qui aiment être traités en adultes et en ont assez de l'épouvante sucrée pour adolescents bienpensants (on frise le pléonasme), du type True blood ou encore In the flesh.


Nous sommes à Londres dans les années quatre-vingt-dix du XIXe siècle (mais la série a été tournée à Dublin…), c'est-à-dire à l'époque où un certain public – la classe ouvrière essentiellement – se ruait chaque semaine sur ces fascicules qui racontaient des histoires horribles, si possible sanglantes, et étaient vendus un penny le numéro, d'où leur nom. De fait, la série réunit tous les personnages les plus connus de ce que l'on pourrait appeler l'horreur victorienne, tant cette époque fut propice à leur éclosion quasi simultanée. Au fil des épisodes de Penny Dreadful vont apparaître, et se rencontrer, Jack l'Éventreur, Dorian Gray, le Dr Frankenstein et sa créature, le couple Jonathan et Mina Harker, (créé par Bram Stoker dans Dracula et immortalisé à l'écran par Murnau dans son Nosferatu), le loup-garou de Londres, plus quelques sorcières au service de Lucifer déchu et des vampires qui ont tout l'air de remonter à la plus haute antiquité égyptienne. On y cite Milton, Wordsworth et Keats, on étudie des manuscrits de la vallée du Nil, on invoque Shakespeare ; on s'y égorge aussi pas mal.


 Même si la série est résolument “chorale”, Vanessa Ives en est tout de même le personnage central, jeune fille d'excellente famille, mais habitée par des forces obscures et puissantes, qui vont se révéler à elle progressivement (à nous par la même occasion), et convoitée par le diable en personne qui, si j'ai bien compris, a en projet de culbuter la belle et de lui faire un enfant pour semer la désolation, la pestilence et la mort sur toute la surface de la terre : du classique, en somme. Le personnage est interprété par Éva Green, actrice dont je ne soupçonnais pas le talent, et qui réussit à être à la fois fort séduisante et très inquiétante. Du reste, comme souvent dans les séries anglo-américaines, tous les comédiens sont excellents, à commencer par Timothy Dalton et Josh Hartnett, ce dernier interprétant un personnage de cowboy de cirque fraîchement débarqué de son Nouveau-Mexique natal.


Il va presque de soi que l'histoire, faite de plusieurs récits entrelacés, est totalement maîtrisée, sans longueurs, avec une science parfaite du crescendo dramatique, non seulement à l'intérieur de chaque épisode de 52 minutes, mas également sur l'ensemble de chaque saison (il y en a trois et je suis rendu au milieu de la seconde). Les décors, tant intérieurs qu'extérieurs, sont superbes et magnifiquement filmés. Et il y a même, ça et là, quand les vampires se reposent, des traits d'humour tout à fait bienvenus. Remarquable en tous points, Penny Dreadful reste néanmoins déconseillée – au moins par moi – aux estomacs par trop sensibles, car les ventres s'y ouvrent volontiers et les têtes y explosent assez facilement : Catherine, par exemple, a jeté l'éponge après les deux premiers épisodes.



samedi 15 octobre 2016

Parlez-vous petit-lyonnais ?

Il y a  un certain temps que n'avais pas plongé tête en avant dans le grand marécage de la blogoboule, où s'ébattent les principaux penseurs politiques de notre temps, avec une insouciance langagière qui fait plaisir à voir. J'ai pu constater, sans en être autrement surpris, que la créolisation de notre langue – qui fut commune – y allait bon train. Mais, après tout, l'exemple vient de loin à ces impeccables jeunes gens, puisque même le pidgin élyséen n'entretient plus que des rapports assez souples avec le français tel qu'on l'enseignait naguère. Pour éviter les babéliennes confusions, je propose d'ailleurs que l'on cesse de parler de “français”, et que l'on baptise ce blogocréole : le petit-lyonnais ; dont voici tout de suite un premier exemple

« Dans un décor de téléréalité, TF1 avait réuni jeudi dernier des convives pour une joute verbale. Au menu, une vielle recette déjà sur la carte (politique). Un « diner de cons »? Peut-être, bien qu’il n’était pas question de désigner le « François Pignon » de la soirée, quoi que. »

Que tente de dire l'auteur de ce début de billet ? On ne sait ; que dit-il réellement ? Rien. Mais quelques-unes des caractéristiques du petit-lyonnais se donnent déjà à voir dans ces trois lignes : utilisation aléatoire de l'italique, des guillemets et de la parenthèse ; “bien que” rétrogradé du subjonctif à l'indicatif ; “quoique” faisant sécession, tel un vulgaire Pakistan se séparant de son Bangladesh ; mots employés au petit bonheur, comme ce “téléréalité” qui ne correspond nullement à ce que chacun a pu voir sur son écran de télévision. Cela étant, il ne faudrait pas s'imaginer que le petit-lyonnais n'est pratiqué que par les sympathiques habitants de l'ancienne capitale des Gaules : il sévit également aux marches de Lorraine. Preuve :

« Je tiens à saluer ici personnellement la probité exceptionnelle de ces cabinets d’expertise qui exercent à leur manière leur devoir d’alerte. Chacun(e) pourra en effet juger par lui-même de l’extrême-gravité des faits qu’ils ont constatés, et à quel point, contrairement aux discours dominants en la matière qui cherchent de manière systémique à rejeter la cause des suicides dans le cercle privé des victimes,  l’organisation du travail est bien l’origine essentielle de ces suicides. Pour être réellement prévenus, cette structuration pathologique doit être modifiée de toute urgence. »

Là encore, on notera la propension du petit-lyonnais à remplacer un mot par un autre qui lui ressemble vaguement (“systémique” prenant la place de “systématique”), à en glisser d'autres de manière inutile (“l'origine essentielle des suicides” ou le fait de saluer personnellement), à former des attelages incertains (“le cercle privé des victimes” ou cette étonnante “structuration pathologique”, qui, en effet, mériterait bien d'être “modifiée de toute urgence”) ; tout cela englué dans la mélasse de phrases dont, à l'instar de certains animaux, on serait bien en peine de déterminer où se trouve la tête et où, la queue. À moins que le petit-lyonnais n'ait été forgé que dans le but de donner un semblant d'existence à des propos n'ayant justement ni queue ni tête : cette possibilité étant encore à l'étude, nous y reviendrons dès que les cabinets d'expertise auront rendu leurs devoirs d'alerte.

jeudi 13 octobre 2016

Notre contemporaine antiquité tardive


Ouvrir un livre dont le sujet est ce que l'on appelle l'Antiquité tardive n'est plus seulement l'expérience dépaysante, mais somme toute assez tranquille, qu'elle a dû représenter pour des lecteurs du XIXe siècle ou même du suivant. Certes, le dépaysement est toujours là, mais il vient s'y mêler, au tournant de nombreuses pages, des résonances qui paraissent d'abord saugrenues, avant de devenir vaguement angoissantes, ou au moins attristantes ; elles se produisent chaque fois que, croyant plonger dans un passé fort lointain et absolument révolu, le lecteur se retrouve soudain face à un miroir. J'avais déjà vaguement évoqué ce phénomène au moment où je lisais le livre de Michel de Jaeghere, Les Derniers Jours, consacré à la fin de l'empire romain d'Occident. 

Cet effet de brouillage des époques, ou de répétition inexorable, se produit aussi dans La Vie de saint Augustin que l'on doit au grand historien de cette période, Peter Brown, et que j'ai commencée ce matin, juste après avoir vidé le lave-vaisselle et ramassé les merdes de Bergotte dans le jardin (un peu de réalité triviale pour donner de la chair à ce billet…). Dès la page 28, je suis tombé sur ce début de paragraphe, où l'auteur évoque le troisième quart du IVe siècle, temps de la jeunesse du futur évêque d'Hippone : 

« Et cependant, comme il arrive si souvent, ce monde au bord de la dissolution s'était installé dans la croyance d'une durée éternelle. Ce n'est qu'au temps de la vieillesse d'Augustin [premier tiers du siècle suivant] que se feront entendre les Jérémie du déclin de l'Empire romain. Dans sa jeunesse au contraire il ne peut qu'être frappé de l'optimisme qui règne autour de lui. Les inscriptions d'Afrique parlent de “l'âge d'or partout instauré” ou de “la jeune vigueur du nom romain”. Tel évêque chrétien considère comme coextensifs christianisme et civilisation romaine : comme si la vertu chrétienne pouvait exister au milieu des barbares ! »

Deux pages plus loin, Peter Brown cite saint Jérôme, contemporain d'Augustin, dans la rapide évocation qu'il fait d'une enfant tout juste venue au monde : « Voilà l'époque où Pacatula est née, tels sont les jouets parmi lesquels se déroule son premier âge : elle va connaître les larmes avant le rire, les pleurs avant la joie… Elle ignore le passé, fuit le présent, désire l'avenir. »

La dernière phrase, rapportée aux nourrissons de notre siècle, me paraît un portrait d'une parfaite justesse et d'une actualité effrayante. Comme si, soudain, alors qu'on la croyait paisiblement endormie sous l'épaisseur des siècles, la petite Pacatula resurgissait parmi nous, pour devenir l'enfant naturel et inexorable de Modernœud et de Ségolène Royal.

mercredi 5 octobre 2016

J'en ai trouvé une autre


Puisque nous avons, sur ce blog, commencé une espèce de safari à la presque centenaire (à notre tableau : Juliette Adam et Nita Raya), en voici une troisième, sans doute plus connue du grand public – c'est-à-dire de vous – que les deux autres. Il s'agit de Lillian Gish, née le 14 octobre 1893 et à qui n'auront manqué que huit mois et demi pour boucler son siècle : caramba, encore raté…

J'ai choisi une photo d'elle tirée de La Nuit du chasseur, de Charles Laughton, parce que je n'ai pas trouvé ce que je cherchais ; à savoir Miss Gish jeune, dans le Naissance d'une nation du génial D.W. Griffith, film fleuve que je suis précisément occupé à regarder (j'ai profité de l'entracte entre les deux parties pour venir jeter ce billeton sur le clavier). Il est évident, après cette heure et demie de film, que je suis face à une œuvre remarquable en tous points, sur laquelle je reviendrai si je m'en sens à peu près capable, n'étant pas un cinéphile authentique. De toute façon, je ferai toujours mieux que ce qu'on trouve sur internet – sans avoir beaucoup cherché toutefois –, où la seule chose qui semble vraiment importante aux yeux des babilleurs, c'est de pleurnicher ou de s'indigner parce que Griffith serait un fucking raciste, ayant repeint en rose le Ku-Klux-Klan. On pourrait, à ceux-là, objecter que tous les noirs de Naissance d'une nation étant joués par des acteurs ou des figurants blancs passés au cirage, aucun descendant d'Africain n'a finalement été maltraité durant le tournage. Mais on nous reprocherait encore d'ergoter.