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dimanche 28 février 2010
Journée de feignasses, demandez le programme !
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Le journal de Monsieur est avancé...
Comme un blog, à l'instar d'un tamagoshi, doit impérativement être nourri, et que je suis à court de provision pour celui-ci, j'ai décidé d'avancer de trois jours la parution de mon journal de janvier.
Voilà, voilà...
Voilà, voilà...
samedi 27 février 2010
De droite, moi ? Connard !
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Et qui donc, qui donc se soucie de l'ouvrier français, depuis que le PCF s'en fout, ne se préoccupe plus que des clandestins, des pédés, des gouines, de ces folkloreux sans intérêt, pas dérangeants pour trois ronds ? Qui s'occupe encore, à part moi, de ce type, mégot aux lèvres, poils sous les bras, odeur de sueur, hmm ? Et c'est moi qui suis de droite ? Mes amis de gauche, vous êtes en train de vous perdre, je vous le dis tout franchement. Il y a des gens qui comptent encore sur vous – et vous êtes en train de tromper leurs espérances. Un de ces jours, ils vont vous exploser à la gueule, et il y aura du sang partout, et, comme d'habitude, vous direz que ce n'est pas votre faute...
vendredi 26 février 2010
Amorce de dialogue entre un crétin chronique et son beau-fils
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Le crétin chronique : – Ben... non, pourquoi tu dis ça ?
Le beau-fils (montrant de l'index gauche le levier de vitesse) : – Mais si ! Regarde...
Le crétin chronique : – Ah... Oui, en effet, on dirait... D'ailleurs, maintenant qu'on en cause, il me semble bien que le cravaté vendeur m'avait parlé de cette sixième vitesse...
Le beau-fils (accablé) : – Ben ouais...
Le crétin chronique : – Tiens, dès qu'on sera sur l'autoroute, je vais me l'essayer, ta vitesse : on va s'éclater !
Le beau-fils : – Ouais...
Halte à l'auvergnisation de la France !
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« Des minarets, des dômes, des moucharaby, tout un faux Orient en carton, pas un monument rappelant notre architecture française. On sent que cette Exposition va être l'exposition du rastaquouérisme.
« Du reste, à Paris, dans le Paris d'aujourd'hui, oui, le Parisien, la Parisienne, ça commence à devenir un être rare dans cette société sémitique ou auvergnate ou marseillaise, par suite de la conquête de Paris par la juiverie et le Midi. Au fond, Paris n'est plus Paris ; c'est une sorte de ville libre, où tous les voleurs de la terre, qui ont fait leur fortune dans les affaires, viennent mal manger et coucher contre de la chair qui se dit parisienne. »
On notera pour commencer, le tranquille antisémitisme du gars Edmond, un antisémitisme franc du collier, comme il pouvait en exister, et comme il en existait beaucoup, avant la destruction des juifs d'Europe au siècle suivant. Mais bien entendu, l'amusant est de le voir s'alarmer de l'invasion de Paris par les Auvergnats et les Marseillais. Et on imagine avec une sorte de morose délectation la tête qu'il ferait si, transporté au XXIe siècle, il s'allait promener du côté de Barbès ou de Clignancourt : pourrait toujours les chercher, ses Auvergnats terribles et ses inquiétants Marseillais...
Dans le petit bois de Trousse-Chemise...
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Quelques kilomètres plus loin (en Normandie, laissant les cailleras à capuche derrière moi...), j'ai cru comprendre. En vérité, je n'aime pas davantage Aznavour que Nicolas, je pense. J'aime cet Aznavour des années cinquante et soixante. Poussons davantage : j'aime cet Aznavour contenu dans les quelques 45 tours qui se trouvent être chez mes parents depuis toujours.
Pour le coup, je vais raconter une histoire que je crois avoir déjà dite ici – tant pis pour vous, anciens lecteurs : Didier Goux radote. C'était à Châlons-sur-Marne, ville où je suis né, ville transformée par de purs crétins en Châlons-en-Champagne : j'adorerais que les cons qui m'ont fait cela meurent d'un cancer et, si possible, dans d'atroces souffrances. Bref...
De quoi parlions-nous ? De Charles Aznavour. Finalement, je crois n'aimer pas tellement Aznavour. J'aime l'Aznavour des années cinquante et soixante, comme je viens de le dire. Et un petit peu du début des années soixante-dix.
En réalité, et on se retrouve au début de ce billet imbécile, je n'aime qu'une chose : les chansons d'Aznavour se trouvant gravées sur les 45 tours de mes parents. Partant de là, je pourrais bien vous expliquer comment et pourquoi Aznavour est entré dans ma vie, lorsque j'avais quatre ou cinq ans, dans ce petit jardin de la rue Saint-Éloi de Châlons-sur-Marne.
Tiens, je vous raconte, bien que l'ayant déjà fait, je crois. Mes parents, très pauvres alors, savaient (pensaient savoir) qu'un jour ils seraient plus “à leur aise”. À cette époque, les gens pauvres savaient qu'ils allaient devenir moins pauvres, que leurs enfants franchiraient une sorte de barre sociale : il n'en est plus ainsi aujourd'hui. Donc, voici : mes parents, à peine capables de nourrir eux-mêmes et leur fils aîné (moi), avaient décidé d'acheter un ou deux 45T par mois, pour avoir de quoi écouter, le jour où ils auraient la possibilité d'acheter un électrophone. Ils n'en avaient pas les moyens, ils continuaient d'acheter un ou deux 45T par mois.
Et un jour... Un jour, un ami de mon père, partant pour tout le week-end je ne sais où, lui a proposé de lui prêter son électrophone. Et l'appareil en question est en effet arrivé rue Saint-Éloi, à Châlons-sur-Marne – chez nous. Et, d'après mes parents, je n'en ai évidemment nul souvenir, j'ai passé ces deux jours assis près ce cet appareil, à écouter les disques laborieusement achetés par mes parents – dont Aznavour, principalement. Et je les entends encore aujourd'hui, je vous prie de me croire.
mardi 23 février 2010
La madeleine d'Alphonse
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« Ce matin, il est long, très long, Daudet, à ouvrir la porte du parc ! Tout à coup, il s'arrête, la clef encore dans la serrure, et il me dit : “ Quand j'ai été mis en possession de cette propriété, on m'a remis cette clef, et quand je l'ai mise dans la serrure de cette grille, où il y avait dessus un coup de soleil, dans le moment, à la fois un peu distrait, un peu pensant à autre chose, j'ai été surpris par le souvenir d'un bruit... oui, d'un bruit, du temps que j'avais six ans... Alors, nous avions une vigne, aux environs de Nîmes, où nous allions manger des salades de romaine, des fruits... Ah ! quand on allait là, c'étaient des joies de vacances... Eh bien, je m'attarde quelquefois à vouloir retrouver ce bruit, dont j'ai eu la sensation la première fois que j'ai ouvert cette porte. ” »
Les liens entre la famille Daudet et Marcel Proust sont du reste plusieurs. Ils se nouent dès 1894, par l'intermédiaire de Reynaldo Hahn, compositeur amant de Proust et qui a écrit une musique de scène pour Alphonse Daudet. C'est à l'occasion de l'un de ces dîners que Proust fait la connaissance de Lucien, le cadet des deux fils de la maison (je crois me souvenir qu'il connaissait déjà Léon, l'aîné, mais je n'en suis plus sûr) et que commence sa liaison avec lui. Quant à Léon, il sera 25 ans plus tard l'un des admirateurs les plus enthousiastes de Du côté de chez Swann, et se démènera avec succès pour que le prix Goncourt 1919 soit attribué à À l'ombre des jeunes filles en fleurs. Ce qui nous ramène à Edmond de Goncourt.
Il n'est jamais fait mention de Marcel Proust, dans le Journal des frères. Pourtant, la chose n'aurait pas été inconcevable, puisque Edmond était l'un des plus intimes familiers de la maison Daudet. Du reste, si l'on en croit Jean-Yves Tadié, ils se sont bel et bien rencontrés, le temps d'un “dîner Daudet”, au début de 1895 – dîner où se trouvaient également François Coppée et Reynaldo Hahn. Il faut croire que ce jeune homme de 24 ans n'a pas dû beaucoup impressionner le vieil écrivain d'un demi-siècle son aîné.
À moins que Proust, pour pouvoir plus librement, vingt ans plus tard, pasticher superbement le Journal des Goncourt, n'ait fait en sorte d'effacer toute trace de son passage dans la mémoire d'Edmond. Pourquoi pas ? Après tout, c'est Alphonse Daudet qui le disait : « Marcel Proust, c'est le Diable ! »
lundi 22 février 2010
Profession de non foi
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiz_wEy52ZQfrvWHrfiZ6o1-HHe7L_Pohb0IbEGw_hifO2zDeehrV7v9umcZRhbS6LdGS1kXzeQLk8X26Wp02Fli7HWHVocG75tYG3N1P-8kZez3Xo-7QwGLNCYfO7a6LCtaHryGesgRwc/s640/jpg_Christ-en-Majeste.-detail.jpg)
La longue steppe derrière le point final
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjr_DwSQ2gir-s9tvs2QuyQvwhegUQuFT5WdewuM8ZfSUdOyDmah6A8pFljZ5ySiQFVbxILhomi-RwSH-EeM6otncpLFXK7AsJL2F_LRAyx5YNcHVFwlV9ZBZWHHMvYY6yeX0lGmZm58Jw/s400/Edmond_de_Goncourt_dans_son_cabinet_de_travail.jpg)
C'est comme ça : on a poussé la charrue au long de 240 sillons parallèles, on atterrit à la ferme, à la table du maître – il n'est même pas impossible qu'on soit le maitre soi-même. Mais comment le savoir ? Bref : on se voit passer une soirée, n'est-ce pas... Une soirée comme... Et puis non. Depuis quelques semaines que je suis plongé dans le Journal des Goncourt, je lis cela presque chaque jour, chez les écrivains cherchant (c'est une caractéristique de ceux du XIXe siècle) à se faire une carapace d'immortalité, pensant à y parvenir par le théâtre, tremblant face aux metteurs en scène, dont plus personne en notre siècle n'a rien à faire, tous, les plus roides dans leurs bottes, les Goncourt, les Daudet – et même Zola, éreinté par les deux précédents : le théâtre est un boyau qui les attire, autant qu'ils en expriment l'horreur.
Là-dessus, je ne sais plus trop ce que je comptais dire au départ. Parler d'Edmond de *** ? Oui, probablement. D'Alphonse *** ? Pas impossible non plus. Enfin, quoi, ces trois gros volumes du Journal des deux frères, irremplaçables, foisonnants – et aussi cet effet miroir, lorsqu'on les a lus, de la première à la dernière ligne, ce qui est proche d'être mon cas, ce flamboyant renvoi que sont les deux pastiches de Proust. Dont j'ai hâte de me repaître, après les avoir grignotés il y a longtemps, lorsque j'ignorais encore tout d'Edmond et Jules.
Mais, déjà, il faut penser à l'histoire du prochain BM, commencer d'en imaginer l'intrigue et ses ressorts. On n'a jamais la paix.
Tiroirs à chaussettes :
Auteurs de vue,
Bête à Goncourt,
Écrivain en bâtiment
dimanche 21 février 2010
Les communistes sont très rigolos (surtout à Orléans, on dirait)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmyR9fznjtn0DmiMdsiWJPmITRRCWNvpcQN7UeLMKv-CWLzTHmTvq96O6fbMvDFVcmqokDiovVREZwNijgLha31Imj3w7D95w2x9YhZSUhanpZUAKvhxOso5Nnd6S6_IqsBhAHL7mQwJw/s400/iran.jpg)
Il va de soit que les communistes ne sont pas les seuls, en ce siècle merveilleux, à avoir massacré toute personne ne pensant pas exactement comme eux : il y a aussi les nazis (vous sentez l'odeur nauséabonde, là ?). La différence n'est apparu qu'après guerre. Quand on a décidé que les nazis étaient de monstrueuses crapules (ils l'étaient en effet) et les communistes de sympathiques amis du peuple qui se sont fait odieusement fourrer par de monstrueuses crapules qui n'étaient même pas communistes. Ç'a très bien marché. On a remis ça, de nos jours avec les musulmans : ça va marcher, ça marche tout aussi bien. Essayez : revenez aux années 1970, remplacez "communiste" par "musulman", puis, aussitôt, "stalinien" par islamiste" : vous allez voir, tous vos petits amis de gauche, frétillants devant n'importe quelle dictature sanguinaire, vont applaudir des deux mains (au moins).
Encore aujourd'hui, il se trouve des petits Fabrice , des minuscules Oh !, des microscopiques Céleste pour savoir de quoi l'Europe doit être faite. Et c'est, ce soir, pour ne rien dire de Circé, la meilleure, la raclure de PCF, défenseur de tout ce qui ne ressemble plus à un ouvrier, un travailleur, un Français, etc. , le héraut ménopausé des transmachins, des gouines, des trucs, des... Enfin, tout sauf des ouvriers dont elle se fout, cette pauvre idiote.–
Il faudra bien, un jour, soit se coucher pour toujours, soit en appeler à la rébellion sanglante contre ces abrutis que je viens de nommer. Je dis ça pour les amis tout jeunes et tout roses : moi, hein...
samedi 20 février 2010
Faudrait voir à pas trop venir me chatouiller les coronaires, hein !
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Chers antisémites,
que vous soyez d'extrême-gauche ou d'extrême-droite – ce qui revient à peu près au même mais il ne faut pas le dire –, que vous vous camoufliez ou non derrière le grossier nez rouge de l'antisionisme, sachez que chaque matin je déverse mentalement sur vos trognes biaises les kilos de matière breneuse que mes intestins ont été capables de produire nuitamment ; que je suis votre ennemi radical, la viande cyanurée qui vous fera crever un jour ou l'autre, l'oxydant d'Occident qui rouillera les papattes de vos miradors cérébraux – et qu'il est par conséquent inutile de m'expédier en loucedé les petites fientes scripturaires de vos esprits incapables d'envol : étant par trop mal torchées, elles ne peuvent me servir de rien.
Je préfère ne vous saluer pas.
Didier Goux
vendredi 19 février 2010
À Gadda sur mon Daudet (titre-hommage à Nicolas)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTHzH1GJuT2OcysGPh9DBlmbJUFb7XECjGJf2m8h70WlwIG9787NqJCMA6NSPMcv4cqmftAbS0r9VgG0shU3DbEo0ONaeZ0gPusCWrlu0n-gsSK2pt1S14PvTE21YK5R8uDI945JWB3ZM/s400/Alphonse_daudet_0194.jpg)
Je suis donc allé feuilleter le catalogue d'Amazon et j'ai trouvé ce qu'il me fallait : un volume de plus de mille pages édité par Omnibus. La question que je me pose maintenant est la suivante : pourquoi, à la place de ce livre, ai-je mis dans mon panier Le Château d'Udine de Carlo Emilio Gadda qu'onc n'eut l'idée de lire ? Parce qu'il en est question ici ? Oui, c'est possible. À moins...
À moins que le stent que l'on m'a cloqué dans la coronaire avant-hier n'ait malignement décidé de migrer vers mon cerveau, provoquant en icelui de bien fâcheux courts-circuits. Le pis est que, le livre de Gadda n'étant pas assez cher pour que j'obtienne la livraison gratuite – et étant saisi d'une horreur tout à fait maniaque à l'idée de devoir payer pour ladite livraison –, je l'ai laissé dans son panier et n'ai rien commandé du tout. Je crois que je vais devoir arrêter le Journal des Goncourt. Ou les petits ressorts artériels. Ou les hamburgers halals (hamburgers halaux ?). Ou tout ça à la fois.
Si je vous raconte cela qui n'a aucun intérêt, c'est à seule fin que certains esprits volontiers alarmistes et alarmés ne déduisent d'une absence de billet qu'on est probablement en train de me pelleter de la terre sur la tronche, dans le petit cimetière du Plessis-Hébert. Il n'empêche que je me demande ce que je vais lire la semaine prochaine.
jeudi 18 février 2010
Je suis le Seigneur des Anneaux ! (Corona quoi ? Coronarien)
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Si, à la même heure de ce même jour, vous sentez poindre une douleur diffuse derrière le sternum et qu'elle s'accompagne d'un engourdissement plus ou moins prononcé du bras gauche, je vous conseille de réveiller l'Irremplaçable, plutôt que d'attendre le lendemain. Si vous vous êtes offert une Irremplaçable haut-de-gamme, vous devriez, dans la demi-heure suivante, voir votre maison envahie par une douzaine de pompiers et médecins du Samu, qui vont vous embarquer en ambulance jusqu'à la clinique ébroïcienne de leur choix – alors même que la douleur a depuis belle lurette reflué.
Le lendemain, mercredi, si tout se déroule selon le protocole, on devrait vous faire passer une coronarographie – après vous avoir bourré de Plavix – et découvrir que cette salope d'artère coronaire circonflexe qui vous avait déjà fait le coup du goulet d'étranglement il y a sept ans, a remis ça un peu plus loin, sur la branche cadette cette fois. D'où pose d'un deuxième stent dans la foulée, et même d'un troisième car vous êtes tombé en plein dans la semaine Spéciale Bonus. Ensuite, si vous ferraillez avec suffisamment de hargne et de panache contre trois cardiologues, cinq infirmières – et une aide-soignante particulièrement redoutable, vous obtiendrez de haute lutte le droit de rentrer chez vous dès le jeudi après-midi, afin de terminer le Brigade mondaine que vous avez bêtement laissé en plan.
Et c'est pourquoi me voici de retour.
dimanche 14 février 2010
Muray, Camus, vin et saucisson
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Il m'a bien fallu trois-quarts d'heure, hier soir, pour parvenir à réserver deux places par le biais d'internet, mais enfin j'y suis parvenu. Et la perspective d'entendre Luchini “servir” Muray aux spectateurs que nous serons m'enchante tout particulièrement.
Le hasard a voulu que, ce même samedi, les membres de la SLRC aient rendez-vous à six heures pour une réunion/discussion avec Renaud Camus, “sur le thème de son choix”, est-il précisé sur l'invitation. Vu l'heure à laquelle est fixé le début de la rencontre, on espère qu'elle débouchera sur une quelconque saucissonnade arrosée, mais on n'est sûr de rien.
Les seuls à faire un peu la tronche, ce sont les trois chiens, qui ont bien compris qu'ils ne dîneraient pas avant neuf ou dix heures du soir, au lieu de six heures d'ordinaire. Pour compenser et tenter de se réconcilier leurs bonnes grâces, j'ai prévu, durant tout le temps de la gamelle, de leur lire à mon tour du Muray et du Camus.
samedi 13 février 2010
Le vent de l'aile de l'imbécillité (ceci n'est pas un autoportrait)
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On conçoit naturellement ce que peut avoir de terrible une séparation aussi déchirante (déchirante au sens propre, physique du terme) entre ces deux êtres si parfaitement indissociables qu'en 28 ans ils n'ont été séparés, de l'aveu d'Edmond, que deux fois vingt-quatre heures. Il est encore bien pis qu'elle ne doive survenir qu'après la dégénérescence inexorable de l'esprit du cadet, la perte implacable de son intelligence, descendant d'un degré presque chaque jour, sous l'œil impuissant et navré de l'aîné.
La mort de Jules entraîne une autre perte, mais pour le lecteur cette fois. Le journal change de ton, il perd de sa flamboyance, ne s'autorise plus de ces embardées de style qui en faisaient le prix lorsque Jules en tenait la plume ; il reste dans ses rails et n'en sortira plus. Car le cadet était le véritable écrivain des deux. Et, sitôt après l'enterrement de Jules, presque du jour au lendemain, on se prend à regretter son absence, lorsqu'il s'agit de rendre compte de la guerre de 1870, puis du siège et de la Commune de Paris. Edmond “fait le job” avec conscience et non sans talent ; mais on sait bien, puisqu'on en sort tout juste, que les mêmes faits et vacarmes relatés par Jules se seraient probablement élevés à des hauteurs voisines de celle des Choses vues de Hugo.
D'où l'intérêt, mes bons amis, de méditer la leçon que vous donnent Charles Baudelaire, Jules de Goncourt et Guy de Maupassant après eux : sortez couverts. Surtout si vous tenez un journal. Pensez à vos lecteurs futurs.
vendredi 12 février 2010
Nous étions quatre bacheliers...
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Alain, je l'ai perdu de vue depuis très longtemps, je sais qu'il est médecin (et socialiste...) dans une petite ville du Berry, et je ne vous dirai pas laquelle. Denis a été mon colocataire au 21 de la rue de Patay, dans le treizième arrondissement de Paris, entre 1976 et 1985 – et il semble totalement perdu puisque sa mère même (que j'ai appelée il y a un an ou deux) dit tout ignorer de l'endroit où il se trouve. Quant à Carlos, il y a encore peu de temps, nous nous voyions régulièrement, mais il a redisparu de ma vie, comme il l'a déjà fait une fois, pendant dix ans, et je ne sais pas davantage pourquoi : pas grave, il ressurgira, forcément.
Pourquoi vous parlé-je de ces trois bacheliers, qui avec moi font quatre ? Parce qu'ils ont un point commun : ils ont tous couché avec une fille que je connaissais. Je veux dire : avec trois filles différentes que je connaissais. Le cas d'Alain (le toubib berrichon) est atypique, si je puis dire. Atypique et girardien. J'étais, en terminale, amoureux d'une Nadine M. C'était la plus bandante de la classe : une blonde avec mèche sur l'œil, voyez ? Bizarrement, cette Nadine là a cédé à mes avance, et elle est la première fille avec qui j'ai passé une nuit (et chez Denis, le protagoniste suivant). Passé la nuit, mais pas “couché”, au sens technique. Simplement parce que, comme tout adolescent de cet âge (19 ans ? Oui, je crois...), je m'étais enferré en lui faisant croire que j'avais “déjà couché”. Or, non. Pour le coup, j'étais totalement coincé, face à elle qui, en effet, avait “déjà couché” (mais pour les filles, à cet âge, c'est plus facile : il y a juste à dire oui, elles ne sont pas censées savoir...). Je me souviens tout de même que, glissant mes doigts vers le bas de son corps, et les laissant pénétrer dans ce puits dont j'ignorais tout, j'avais été très surpris de cette gluance qui indiquait forcément un certain désir – mais je n'en savais rien alors. Bref, j'ai raté le coche cette nuit-là et n'en ai été que plus amoureux de cette Nadine. Que j'ai présentée à Alain, lequel se l'est goinfrée (je présume) en deux coups de cuiller à pot, me rendant merveilleusement frustré et malheureux : j'ai bien dû en sortir dix ou quinze poèmes de merde, à l'époque, et me gargariser de cette certitude que j'étais maudit.
Carlos, lui, m'a soufflé Monique, dont j'ai déjà parlé ici, puisqu'elle m'a recontacté par Facebook ou je ne sais quoi, il y a peu. C'était l'année suivante, j'étais en première année de Lettres modernes à la fac d'Orléans, et elle aussi. En dehors du fait que, aux yeux d'une jeune fille, je présentais très peu d'attraits physiques (comme aujourd'hui, mais maintenant je peux faire croire que c'est l'âge... ou l'alcool... enfin bref, j'ai des excuses), Monique, fille de petits-bourgeois de province, avait décidé d'être de gauche (nous l'étions tous : c'était le fin du fin du conformisme, comme ce l'est resté) et de faire chier ses parents. Si elle avait rencontré un Chilien (on était peu de temps après septembre 1973), ç'aurait été lui. Faute de Sud-Am' torturé, elle a trouvé Carlos, fils de réfugié politique espagnol : c'était mieux que rien. Et je me suis retrouvé assistant à leurs embrassades répugnantes qui me crucifiaient. Ils n'ont pas couché : pas le temps. Car est arrivé un Marocain splendide (et très con, si je me souviens bien) qui nous a emballé la Monique sans le moindre effort : un Arabe, pour faire chier Papa et Maman, c'était tout de même le top, un peu largement au-dessus d'un fils d'Espagnol parlant un français parfait, quoi. Ils ont passé 30 ans ensemble et fait un certain nombre d'enfants (également ensemble, officiellement), preuve qu'on peut tomber amoureuse pour des raisons débiles et néanmoins construire sa vie à partir de ces fondations pourries : étonnant, non ?
Et je vous ai gardé France-Hélène et Denis pour la bonne bouche, si je puis dire. France-Hélène (savourez ce prénom et rendez grâce à ses parents de le lui avoir donné) partageait à Orléans le studio de Monique – je crois l'avoir déjà raconté. Elles avaient toutes les deux 18 ou 19 ans, moi 20. Ce qui nous a sauvés, France-Hélène et moi, c'est que ni l'un ni l'autre d'entre nous n'a éprouvé jamais le moindre désir pour l'autre – enfin il me semble : est-on jamais certain ? On est devenu amis de façon rapide et naturelle. Quand Denis et elle se sont découvert une attirance commune, j'en ai été plutôt content, si je me souviens bien.
(En vérité, si j'élargis le spectre, je crois que Denis est le seul de mes amis de jeunesse avec qui je n'ai jamais eu le moindre conflit girardien – et je pense aujourd'hui que c'est plutôt grâce à lui qu'à moi.)
Du reste, lorsque j'ai pénétré pour la première fois dans ce studio de la rue Porte-Saint-Vincent, à Orléans, comme un toutou haletant au cul de Monique, France-Hélène s'y trouvait installée avec un homme, qui s'appelait lui aussi Alain, je m'en avise. Et dont j'ai illico fait une sorte de modèle (j'étais, je crois, hypermimétique, en ma jeunesse folle...) : c'est lui qui m'a fait découvrir Jacques Bertin, dont nous parlions voici quelques jours, et j'ai illico adopté sans examen ses idées les plus sottes.
Enfin, bref : Sur ces trois bacheliers qui faisaient quatre avec moi, deux se sont empressés de piétiner les plates-bandes que j'aurais souhaité me réserver. Mais en réalité je ne suis pas sûr du tout que je souhaitais me les réserver. Le recul étant, et l'âge, il me semble plutôt que je les leur ai servies. – On ne lit jamais René Girard impunément.
Sherlock Holmes au Haut-Kœnigsbourg
jeudi 11 février 2010
La nostalgie, camarades !
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Je n'ai rien envie de fêter. On peut compter les disparus, et on le fait, mais de là à se réjouir d'être un de moins, un de plus dans la pré-tombe, comme il y a des pré-retraites (et du reste l'enbaumement est à peu près le même)...
Bientôt, si le cancer et la crise cardiaque massive font preuve d'assez de distraction à mon endroit, je resterai le dernier. Le plus vieux. Le premier arrivé. La mémoire vivante, comme dit généralement le faiseur de discours en veine d'inspiration, face au sur-le-départ qui retient à quatre yeux son émotion, ce qui lui donne ce visage figé et comiquement vieilli.
Je refuse. Ils ne m'auront pas. Je partirai en douce. Un soir, je laisserai les autres rentrer chez eux, je leur répondrai “à demain !” lorsqu'ils me diront “à demain !”. Sauf si c'est un vendredi, alors nous nous dirons “bon week-end, à lundi !” Puis, seul dans le bureau, je ferai grincer les deux tiroirs une dernière fois, afin d'ensacher les quelques livres que je garde encore ici.
Et je partirai. La veille ou la semaine d'avant, j'aurai pris soin de changer de numéro de téléphone, à la maison, et de me mettre sur liste rouge, si une telle chose existe encore. Ils auront beau faire, ils ne me retrouveront pas – je serai mort pour eux, tiroirs vides, esprit éteint. Mais, de toute façon, nul ne me cherchera : sortir du bureau, après trente ans, équivaut à franchir une porte intensément lumineuse dans un mauvais film de science-fiction : pas de retour ni de trace – une envolée en poussière.
En tout cas, quoi que réserve cet au-delà du seuil, je puis vous assurer d'une chose : on ne prendra pas un verre en mon honneur sur le paillasson. Et personne ne m'enterrera sous ses phrases pauvrement branlées.
mercredi 10 février 2010
Menteur comme un arracheur de dents
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2q5cP8vQqm-bgmfd8HgTtZfPYLVW_BgKa43KxPB9hp1UFxv7VCbYBpenE0280IzSN85yqg3JfF2eQbM9CtKlqpBe-cxHtxr8s5xuRPwHs_ondQ4917Ci7izeCi2atsQKUFsTNG1ubTKM/s640/787_dde9bb6aa7c9c0714e8d7ae432a3b700.jpg)
C'était donc aujourd'hui à midi sonnant (et plus ou moins trébuchant, car il tombait alors une petite neige à demi fondue tout ce qu'il y a de plus traître sous la semelle). Rien à dire sur l'extraction elle-même, qui s'est passée très vite et sans la moindre douleur. Me relevant du transat (il n'y a plus de fauteuil, chez les dentistes), je demande à l'aimable jeune homme remplaçant mon habituel détartreur combien de temps l'anesthésie va mettre à se dissiper : je ne suis pas habitué du tout à ces demi-gueules de bois et je les trouve un peu perturbantes. « Environ une heure ! » me répond ce praticien d'élite, sûr de lui et dominateur, comme ils le sont couramment. Il était alors midi vingt. Trois heures et demie plus tard, j'ai toujours l'impression d'avoir du carton d'emballage dans la bouche. On peut je crois en déduire qu'il s'est foutu de moi, ou qu'il s'est vautré dans ses dosages, ou que je suis hypersensible aux produits-qui-font-dormir.
En tout cas, moi qui depuis plus de trente ans crevais de fierté à l'idée d'avoir 32 crocs dans la bouche, il faudra désormais que je m'habitue à sortir sur mon 31.
mardi 9 février 2010
On a retrouvé Jacques Bertin !
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Revenons donc à Jacques Bertin. Je l'ai découvert à la fin de 1975, dans le studio qu'occupaient Monique et France-Hélène, rue Porte-Saint-Vincent, à Orléans. Il venait alors de sortir son sixième disque (il avait débuté en 1967, à 20 ans, sitôt sorti de l'école de journalisme de Lille). Ces six disques de l'époque, je les ai écoutés en boucle durant plusieurs années. Au point, 35 ans plus tard, de savoir encore plusieurs dizaines de leurs chansons par cœur. Puis, je m'en suis détaché.
J'y suis revenu au début des années quatre-vingt-dix, lorsque les six albums sont ressortis, métamorphosés en trois CD. Que j'ai récoutés assez distraitement et avec une déception certaine : les chansons qui m'avaient soulevé d'enthousiasme avaient vieilli, ou bien moi, ou bien elles et moi. À tel point que, lorsqu'il s'est agi, voilà deux ou trois ans, de désengorger la discothèque du salon, Jacques Bertin s'est retrouvé exilé au sous-sol, avec les Rolling Stones, Led Zeppelin, Genesis et autres conneries rock que j'avais eu la faiblesse de racheter également.
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Et puis, il y a quelques mois, un soir d'alcoolisme solitaire et tranquille, une nuit d'ivresse douce et raisonnée, comme disait Juan Carlos Onetti, j'ai été pris, poussé dans les reins par cette nostalgie particulière et factice que fait naître une libation un peu appuyée, d'une impérieuse envie de me remettre Bertin dans l'oreille. J'ai retourné la moitié de la cave sur l'heure, et je n'ai jamais réussi à mettre la main sur le carton contenant les disques ostracisés, discriminés, etc. C'est depuis ce jour que l'on pouvait me voir, errant et titubant dans les bars du Kremlin-Bicêtre, un brassard noir à la manche : je portais le deuil de Jacques Bertin.
Or, voilà qu'hier après-midi, me trouvant seul dans la maison de ma sœur – pour des raisons qui seront dévoilée dans le journal aux alentours du 31 mars prochain –, j'ai eu envie d'écouter un peu de musique. C'est alors qu'inspectant la discothèque locale je suis tombé sur les trois CD de Bertin, ainsi que sur tous les autres disques que j'avais encavés. Ni l'Irremplaçable ni moi ne nous souvenions avoir donné ces rondelles réprouvées, à Isabelle pour une part et à Adeline pour une autre. Du coup, j'ai récupéré les trois disques du chanteur rennais (oui, Nicolas : en plus c'est un Breton !) avec la fébrilité d'un Harpagon retrouvant sa cassette.
Pour illustrer ce billet primordial, je suis allé flâner sur Goux gueule, et j'ai pu constater que Jacques Bertin avait vieilli, figurez-vous. C'est pourquoi j'ai mis une deuxième photo pour vous le montrer tel qu'il était à l'époque où j'allais religieusement l'écouter chanter, à la MJC d'Orléans d'abord, puis à la Cour des miracles de Montparnasse.
Et je me demande si Bertin se souvient qu'un soir de 1982 ou 83, je lui ai renversé un gobelet de vin rouge sur le pantalon.
(Rajout à l'attention de Dorham : Jacques Bertin a enregistré tous ses disques avec le contrebassiste Didier Levallet, que vous devez connaître, et qui sortait lui aussi de l'école de journalisme de Lille. Levallet a très longtemps accompagné Bertin sur scène, tout comme l'ont fait d'autres musiciens de jazz, tels Michel Graillier ou Siegfried Kessler.).
Encore, Hank, encore !
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Alors, fainéant et tête vide, je ne puis faire plus que de vous inviter expressément à filer lire le très-excellent billet que vient de publier le toujours impeccable Hank – que Fromageplus et moi avons tous les deux décidé d'épouser, ce qui risque de déclencher une méchante zizanie entre nous et aussi avec nos respectives Irremplaçables.
Avec cela que j'ai encore le journal de ces deux deux derniers jours à transférer sur mon blog “atelier”, et aussi à commencer de relire et corriger celui qui sera mis en ligne le 28 février, si on vit jusque là. Bref, j'ai de quoi m'occuper.
Hein ? Mais qui a parlé de Brigade mondaine ? Pas de gros mots ici, je vous en prie ! Allez faire vos cochonneries ailleurs, bon sang de bois !
dimanche 7 février 2010
samedi 6 février 2010
Vénérer Venora
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeg3OwEhafVeBpNniTx8ildsKYfzDbKtfF8Zx0Vx3Hl5nw-S4uMxCdUNayIZXf8IWMTYZyDvWEeIgGnuhWLRegyRyOujLGBzxjRPG8aV4A5rzh8WcPAyicYZKx45W6MDEwpM3ett0e1O4/s400/caez7l2cjsjn7z2c.jpg)
Seulement, dès la première scène apparaît (dans le rôle d'un major du KGB !) une actrice brune, dont le visage saute immédiatement au mien, comme il arrive souvent – aussi bien à vous qu'à moi, j'imagine, et avec les questions corollaires : mais qui est-elle ? Et surtout : mais dans quoi l'ai-je déjà vue jouer ? Le plus souvent, on trouve au bout de quelques minutes, et c'est toujours un grand soulagement.
Là, pas moyen. J'arrivais à cerner quelques faits, pourtant, à mesure que se déroulait la navrante course poursuite entre la courgette et le mollasson : je l'avais vu dans un rôle important... je la trouvais très à mon goût (mais pas hier soir car son personnage était à demi-défiguré)... elle était plus jeune alors... Mais rien de plus. Ça m'a fripé la peau du scrotum pendant près de deux heures. Au point que, lorsque le mollasson a finalement dessoudé la courgette, j'ai scruté le générique pour au moins noter le nom de ma brune énigmatique : Diane Venora. Le nom m'est familier, preuve que je suis sur la bonne piste... Et là-dessus je vais me coucher.
Tout à l'heure, y resongeant, je me rue sur Mme Goux gueule afin de lancer la recherche. La liste des films où Diane Venora a joué apparaît... et l'illumination se fait : elle était la femme de Charlie Parker dans le Bird de Clint Eastwood (film sombre et superbe que personne, hier ou avant-hier, n'a pensé à citer alors que nous débattions d'Eastwood en commentaires d'un précédent billet). Et, en effet, je me souviens parfaitement avoir été fort séduit par cette jeune femme à laquelle je trouvais comme un air de famille avec Audrey Hepburn, impression que m'a amplement confirmée la photo que je vous offre en illustration.
Mais évidemment, dans notre Chacal d'hier soir, avec dix ans et quelques kilos de plus, sans parler du visage remaquillé façon Freddy – les griffes de la nuit, le côté “Drôle de frimousse” de Dame Diane avait tendance à se faire discret.
vendredi 5 février 2010
Passage de l'écureuil
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQlgWgOrJ3g7my5y_wOxSgl4VP43OktdZyCW_95JJB-bKiOHyAjKnZr6zSHUN1cJfE9ObYd0Cykyo1jatkZM8HAjnfk5Y2i6dzOT-MDduobo1wB4Z46uovrjYMoTRteoOaWqbdUY82yEo/s400/ecureuil.jpg)
Quelques minutes plus tard, j'apprenais chez d'autres que c'était également aujourd'hui le réveil des escargots. Ensuite, j'ai vu une abeille, qui a bien failli finir dans la gueule de Bergotte. Et encore ensuite, c'était l'heure de déjeuner.
jeudi 4 février 2010
Le programme de ce soir (sévèrement burné)
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![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWC-48wX1L58jrZNj-5ai5bVhY-AWwdIV-8CqnCoB40nEomDadxbj3I4W60xWsc1law9Q2kwhqGyxP_NfSnrJeCBqS3c7wIeXgpGzicV1S-8c6NK5qAwHS4Ejbzr0VObt0M98dmghFU_w/s640/strangerhpd2.jpg)
Bref, il m'arrangerait beaucoup que pas un des mille yeux de l'hydre mrapiste (qui rime avec gestapiste) ne vienne fureter ce soir dans mon salon. Si jamais, dans les jours qui viennent, le politburo du Matraquage de la Raison pour l'Abrutissement des Populaces vient me chercher des poux extrêmes dans la tonsure, je saurai que c'est vous qui avez balancé.
mercredi 3 février 2010
Mrap à fromage
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Plusieurs commentateurs semblent s'attendre à ce que je dise leur fait à ces rats malfaisants vautrés dans leur fromage à remugles : je n'en ferai rien. Car il me semble que le profond dégoût que m'inspirent ces gens et leurs méthodes doit aller de soi. Messieurs les kapos, afin d'accéder à votre niveau, la droite extrême vous salue très bas.
Pendant ce temps, les néo-trotskystes du NPA présentent une femme voilée aux prochaines élections, sous les applaudissements émus des boyscouts de diverses couleurs. Et il est vrai que c'est là une belle et grande victoire pour toutes les femmes...
Elstir coiffe la couronne du tsar, et son maître biche !
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9eSP7d6Jc8NSibRcSzlkyAntau4uSGYYgAlItBYdDU18y762LVrP_KhZw_YiOXwhSAgqzNQGjsb8dqdMqDnZaEnoEiDaArRtnJeDBCfucXoQzBBY-1u0wYbWBmGyWXmlACih24QYKE0I/s640/DSC_0969_2.jpg)
(Inutile de me faire remarquer qu'Elstir n'est pas sur la photo, je le sais ! Mais il faut bien ménager la susceptibilité des deux autres...)
mardi 2 février 2010
C'est bon, on est tous rentrés !
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7L2Yu78sOIEakBWsXSLs4rQax_xiyFyyv3CKClyXkOPPvkdq-Gjfxstl_K9aaoaNgU6-Td013nqdegmf1qhQbvAtRVGgNMinkG6K_l3bhu65XV9Y0SHoNOa8Fn7YRgkSUOENmwfvO6fk/s400/DSC_1267.jpg)
Cette fois-ci, la situation s'est encore aggravée du fait que les trois trajets que nous avons effectués (Le Plessis – Schiltigheim samedi, Schiltigheim – Sedan hier, Sedan – Le Plessis aujourd'hui) se sont déroulés dans une ambiance que la photo prise par l'Irremplaçable illustre parfaitement : c'était un tantinet pénible. Mais enfin, on a survécu, on a explosé les taux de cholestérol et de triglycérides comme des chefs, Elstir s'est superbement comporté, et on a récupéré les deux autres cadors en parfaite santé il y a moins d'une heure. Ajoutez à cela une visite “à thème” (j'en reparlerai probablement, avec photos à l'appui) du Haut-Kœnigsbourg par un froid de gueux, et vous aurez déjà une première idée de ces quatre jours, somme toute parfaitement bien remplis. Ce soir, ça va être apéro léger, histoire de ne pas redescendre trop brutalement, petit dîner, au lit de bonne heure.
Voilà.
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