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jeudi 21 novembre 2013

Et soudain, Abdelhakim Dekhar…


Depuis deux jours, la blogosphère progresseuse faisait retentir les cuivres de la solidarité avec ces martyrs de la liberté durable et de la conscience citoyenne que sont les journalistes de Libération ; on n'a pas entendu de « nous sommes tous des Demorand allemands ! », ni de « Ich bin ein Serge July ! », mais l'esprit était celui-là. Et on bouillonnait d'impatience dans l'espoir d'une arrestation rapide du flingueur de-type-européen-et-à-cheveux-courts, donc probablement d'extrême droite identitaire, anti-mariage guignol et planquant un bonnet rouge dans sa poche ; on en salivait d'avance.

Ce matin, le ministre de l'Intérieur a eu des accents à la Carnot pour féliciter ses troupes, dont l'exploit a consisté, rappelons-le, à cueillir un type qui dormait dans sa voiture, après qu'une bonne âme leur eut gentiment indiqué l'endroit où ils pourraient le trouver – ce qui est en effet un exploit digne de figurer sur les tablettes de la République. On ouvre la portière, toutes armes pointées, et, là, catastrophe : Abdelhakim Dehkar, musulman dûment estampillé d'extrême gauche – fin du beau rêve.

Depuis,  c'est un merveilleux silence d'automne qui circule entre les rangs des solidaires tous terrains. Je m'attendais tout de même à quelques admonestations timides, de murmurantes injonctions à ne rien amalgamer, comme c'est la règle dans ce genre de cas ; mais non, même pas : le silence, le renoncement, la lassitude, les épaules qui s'affaissent. Les plus découragés en sont arrivés à parler de football, c'est dire le degré de fatigue de nos sauveurs de démocratie.

On aurait presque l'impression qu'ils ont oublié qu'un type a tout de même pris une balle, parce qu'il a eu la malchance de traverser au mauvais moment le hall d'un journal ridicule et indigne. Peut-être pensent-ils (oui, déjà à ce stade la phrase est amusante), peut-être pensent-ils qu'une bastos révolutionnaire fait moins mal que sa sœur nauséabonde ? Qu'elle évite gentiment de toucher les organes vitaux par amour de l'humanité écrasée ? Allez savoir : le grand silence des lendemains de traque autorise toutes les suppositions.

mardi 18 juin 2013

Éradiquons le pujadisme !


Ce soir, marronnier oblige, il était question d'histoire, à la fin du journal de France 2 (à la fin, c'est-à-dire après les sujets qui comptent vraiment : inondations dans le Sud-Ouest, rendre la fierté de soi aux écoliers “sensibles”, micro-trottoir ceci, micro-trottoir cela). Comme il n'a pas échappé à l'équipe de journalistes professionnels, et culturés à s'en pisser parmi, de cette grande chaîne d'État que nous étions le 18 juin, la nux vomica appelée Pujadas, prénom : David, a bientôt pris le ton solennel et la lippe gourmande qui sont les siens lorsqu'il va balancer du lourd, du sujet gravé dans le marbre des siècles. Ses yeux pétillaient de bonheur à l'idée du cadeau qu'il s'apprêtait à nous faire, on sentait qu'il regrettait presque de connaître déjà ce qui allait suivre, défloration qui l'empêchait de partager pleinement notre jouissance à venir. Avec l'air pompeux et grave d'un Giscard disant “au revoir” face caméra, il nous a alors annoncé que, voilà 73 ans exactement, les Français avaient pu entendre l'appel d'un général inconnu, parti la veille de France pour Londres. Et, pivotant sur son siège à roulettes, le grand mamamouchi pujadiste s'est tourné vers son écran géant pour communier avec nous dans la ferveur et écouter religieusement le fameux appel du 18 juin.

Deux ou trois téléspectateurs naïfs, ou un peu moins somnolents, ont dû se dire que, reprenant le micro, le nabot au sourire immuable allait nous préciser qu'il s'agissait en fait du message lancé sur les ondes de la BBC par Charles de Gaulle le 22 juin, jour de la signature de l'armistice, puisqu'il n'existe aucun enregistrement de l'appel du 18 juin. Mais évidemment non : à quoi bon embrouiller inutilement ces malheureux imbéciles harassés ? On a réussi à leur faire entrer le 18 juin dans le crâne, on ne va pas tout compromettre pour une histoire de trois jours, si ? Ce ne serait pas pédagogogique, Coco ! L'information à destination des masses redevables, c'est une guerre sainte qui ne doit pas s'affaiblir en se laissant entraîner dans des arguties byzantines : ainsi en a décidé notre pujihadiste de petite taille. Et c'est pourquoi, ce soir, quelques dizaines de millions de rotants sont persuadés qu'ils viennent d'entendre l'appel du 18 juin et s'en sentent plus ou moins rehaussés à leurs propres yeux. Celui qui prétendrait dissiper ce mensonge, cette éhontée falsification historique, se heurterait à un mur : si le verticalement défié l'a dit, l'affaire est entendue, il n'y a plus à y revenir pour les siècles des siècles.

David Pujadas et moi avons un point commun : nous avons tous deux, mais à des époques différentes, perdu deux ans de notre vie au CFJ, le centre de formation des journalistes, nous avons fait partie du même corps, comme disent les soldats. Mais il y a deux manières de sortir d'un corps, deux voies d'évacuation ; l'une d'elle s'appelle l'anus. On comprend mieux, dès lors, pourquoi la télévision publique ne sent pas meilleur que les toilettes du même nom.

dimanche 3 mars 2013

Quand un Laurent en reçoit un autre…


Je n'ai pas, hier soir, regardé l'émission de Laurent Ruquier recevant Laurent Obertone. Pas eu le courage d'assister à ce que je pressentais. Georges, lui, l'a eu, ce courage. Il en a fait un billet magistral qui commence comme suit :

« Pauvre Obertone ! Il a été assez mauvais, il faut bien le reconnaître, même si on ne lui jettera pas la pierre, car on est bien conscient de la difficulté de l'exercice. Face à un Aymeric Caron bavant de haine, à une Natacha-Polony-comment-il-est-mon-profil qui a montré, une fois de plus, à quel monde elle souhaitait appartenir, et à tous les semi-débiles présents sur le plateau du clown institutionnel, il n'avait pratiquement aucune chance de s'en tirer. Les pour-qui-tu-roules et les d'où-tu-parles ont été jetés en grêle depuis les mâchicoulis du Spectacle sur celui qui n'émettait guère que des ultra-sons pianissimo, il fallait s'y attendre, et jusqu'au : « Laurent Obertone, êtes-vous utile à la société ? » (bis) du comique de service. Ces gens sont des salopards de gros calibre. On a beau le savoir, ça fiche toujours un coup au moral de toucher du doigt leur absence totale de morale. Chiens. »


Et on se prend, malgré son bon fond et son excellente nature, à souhaiter à tous ces satrapes de beaux petits cancers bien rapides et, si possible, douloureux.

lundi 28 janvier 2013

Et si on laissait les Pourtousses dans leur bauge ?

Puisqu'on vous dit que la gauche c'est le Bien, le Beau, la Tolérance, la Gentillesse et les bisous dans le cou…

Mais bon sang que j'en ai marre de cet interminable échange d'invectives et de sentences définitives à propos du mariage “pourtousse” ! Que les progressistes débitent leurs habituelles âneries, encore : soit ; leur seul slogan étant “y a pas d'raison”, on ne peut leur demander de produire des arguments un tant soit peu construits (c'est d'ailleurs ce qu'il y a de très pratique, avec ce concept d'égalité poussé à l'absurde : il permet de justifier absolument n'importe quoi sans avoir à argumenter plus avant) ; mais que mes petits camarades réactionnaires (pour faire bref) se mettent à leur répondre sur le même ton et à un niveau de sottise bornée tendant vers l'équivalence, voilà qui passe les bornes de ma patience et de ma mansuétude. De toute façon, le mariage dit civil n'a à peu près plus de sens depuis déjà belle lurette, rongé qu'il est jusqu'à la trame par les acides du divorce par consentement mutuel, des droits accordés aux enfants naturels, etc. J'ai bien peur que, depuis quelques semaines, mes amis ne s'arcboutent contre la muraille pour défendre une outre flasque. Il est d'ailleurs fort drôle de se dire que, bientôt, lorsque la loi-hochet sera votée puis promulguée, on va assister à des déferlements de bruyante joie, des démonstrations bariolées de triomphe de la part de la volaille progressiste, qui sera sincèrement persuadée qu'elle a pondu un œuf, alors qu'on lui aura simplement glissé sous le cul une coquille vide : avant même d'être mariées, déjà cocues, les minorités agissantes.

vendredi 3 février 2012

Bête comme un chanteur de variétés


Axel Bauer est un pousseur de rengaines qui eut sa minute trente de gloire, quelque part dans les années quatre-vingts, grâce à une chanson intitulée Cargo de nuit. Comme il n'est pas la moitié d'un imbécile, il vient d'écrire son autobiographie, afin probablement d'édifier les foules. Revenant sur le “clip” tourné par Jean-Baptiste Mondino à partir de son raffiot nocturne, notre artiste écrit ceci :

« J'avais moi-même un look très proche de celui de l'acteur Brad Davis dans Querelle, le film culte du célèbre réalisateur homo Jean Genet. » 

On suppose que c'est par modestie, pour ne pas étaler outrageusement sa culture, que M. Bauer omet de préciser que Jean Genet adaptait, dans son film culte, le fameux roman de Rainer Werner Fassbinder, dont le titre complet était d'ailleurs Querelle de Toulon – la querelle de Toulon se distinguant de celle de Lyon en ce que le brochet y est remplacé par de la truite saumonée. 

À ceux qui s'étonneraient que personne, chez l'éditeur, ne se soit avisé de cette splendide bourde, je signale que l'éditeur en question est Michel Lafon.

Dans le même genre, je me souviens d'être allé voir J'irai cracher sur vos tombes, en 1972, au cinéma de Châteaudun. Sans doute pour affriander le chaland intellectuel, le patron du cinéma en question avait rajouté sur l'affiche trônant dans le hall de son établissement un petit placard écrit à la main, qui précisait : « D'après le célèbre roman de Jean-Paul Sarthe. »

La culture est éternelle.

mercredi 14 septembre 2011

Va chemine, va trottine, va petit âne…

On s'interroge souvent de savoir pourquoi et selon quel mode les parents ont soudain perdu tout semblant d'autorité sur leurs enfants. On le fait avec gravité, pesamment, comme Modernœud fait désormais toute chose malgré son gros nez rouge et sa perruque de paille, on colloque, on table-ronde, on interroge les astres, les pédopsychiatres dansent autour du feu de camp, les sociologues jouent à chat, etc. : tout se passe normalement, sauf qu'on ne trouve pas de réponse vraiment satisfaisante.

Pourtant, elle est là, évidente, simple et tranquille. Il suffit de déambuler durant une vingtaine de minutes dans les rues rectilignes de Levallois-Perret : lorsque vous aurez croisé votre quatrième adulte, mâles et femelles confondus, juché sur une trottinette, elle vous apparaîtra – et vous vous étonnerez de ne l'avoir pas aperçue plus tôt.

Ensuite, bien sûr, il reste à se demander pourquoi et selon quel mode Modernœud a un jour décidé de se vautrer dans le plus pitoyable des infantilismes et de revendiquer hautement son abaissement – si je puis dire. Et, là, c'est pour le coup que l'on se retrouve vraiment pieds joints au bord du gouffre.

jeudi 18 août 2011

Les Sages de Sion prennent un petit coup de jeune


Si mes amis gauchistes s'imaginent qu'à force de brailler antisionisme ! antisionisme ! sur tous les tons, en sautant sur leurs chaises comme des cabris hallals – ou hallaux, je ne sais pas –, ils vont réussir à nous faire oublier qu'en français estampillé le mot ne signifie rien de moins qu'antisémite, mais avec un nez rouge au mitan de la face, ils se fourrent le doigt de Dieu dans l'œil triangulaire : ils peuvent compter sur moi, au moins sur moi, pour leur infliger régulièrement une petite piqûre de rappel et leur tendre l'impassible miroir qui leur fait si fort grincer les dents. En voici une petite, de piqûre, signée Jean-Patrick Grumberg. Relisant son article, je m'avise que j'aurais pu intituler ce billet : Des crapules et des Justes. Trop tard…


« Les journalistes, joyeux complices ou lâches, refusent de dénoncer la nouvelle haine des juifs, à l’extrême-gauche et chez les verts, rhabillée en anti-sionisme. Les médias sont pareillement aveugles à celle des jeunes musulmans des banlieues qui hurlent « mort aux juifs » dans les manifs, et relancent le vieux démon antisémite ancré à l’extrême-droite.
« Jean-Michel Larqué, John Galliano, Lars Von Tries rejoignent les Jean Marie le Pen, Mbala Mbala Dieudonné, François Cluzet et Mikis Theodorakis dans la liste des personnalités qui n’hésitent pas à franchir publiquement le cap des propos antisémites : soixante dix ans après l’extermination de six millions de juifs d’Europe, un nouveau verrou a sauté.
« Et le nombre d’actes antisémites explose un peu partout.
« Aussi est-il essentiel de rappeler que la judéophobie n’est pas née et morte avec la Shoah. Et qu’elle n’a jamais été extirpée des âmes de ces familles qui ont transmis leur détestation du juif à leurs rejetons de mai 68, qui aujourd’hui gouvernent la France. »


L'article entier est là-bas.

mercredi 12 mai 2010

Il vaut mieux entendre ça que d'être homo

Personnellement je m'en fous, n'ayant pas d'enfant. Je m'en fous même doublement car je n'ai jamais porté dans mon cœur le dénommé Robert Ménard, cet agité des médias, ce chevalier blanc de la carte tricolore. Seulement, par les temps qui courent, toute personne qui dérape a tendance à éveiller mon empathie – et plus les temps courent, plus les gens dérapent, c'est connu. Le Ménard, il est carrément sorti de la piste lorsqu'il a déclaré, cet inconscient, qu'il préférerait, tant qu'à faire, que ses enfants soient hétéro plutôt qu'homosexuels, « parce que c'est plus facile dans la société où nous vivons », a-t-il précisé en substance. Il y a encore une quinzaine d'années, personne n'aurait bougé une oreille, tout le monde aurait trouvé cela frappé au coin du bon sens le plus pépère. Mais c'est fini tout ça : dérapage ! stigmatisation ! homophobibi Fricotin ! Oh, personne n'a nié qu'il soit en effet plus facile d'être hétérosexuel que non ! La question n'est pas là : il fallait juste ne pas le dire, c'est pourtant simple. Et, dans un sens, ces bonnes âmes ont raison : c'est tellement évident qu'on ne devrait même pas avoir besoin de le dire, en effet. Du reste, jusqu'à tout récemment, nul n'aurait songé à proférer de tels truismes, avec lesquels tout le monde était d'accord.

Tout le monde, y compris je gage les homosexuels eux-mêmes. A priori, ou bien c'est moi qui n'ai rien compris à la paternité, il me semble qu'un père souhaite toujours que ses enfants soient le mieux armés possible pour affronter la tartine de merde qu'ils vont devoir avaler entre leur naissance et leur mort ; qu'ils rencontrent le minimum de difficultés – enfin quelque chose d'approchant. En vertu de quoi, il me paraît naturel qu'un aveugle souhaite que son fils voie, un sourd que sa fille entende, un nain que son rejeton ait une taille standard : ça leur fera toujours un problème de moins. Et même, tenez, pour me compter dans les rangs, eh bien si j'avais un fils, je le préférerais taillé comme un dieu du stade qu'affligé d'un muscle Kronenbourg surdéveloppé comme son papa. Dans ces conditions, il me paraît naturel qu'un homosexuel se retrouvant père souhaite que son fils – ou sa fille – ne le soit point : c'est supprimer sinon un problème, du moins une source de problèmes. Problèmes qui, selon la région où vous vivez et l'évolution globale du monde, peut aller de la simple moquerie à la pendaison vertueuse. Avec une fâcheuse tendance, me semble-t-il, à revenir vers la seconde. Eh bien, désormais, ces homosexuels, ils ont intérêt à le fermer, leur moulin à stigmate – ou bien ils auront à rendre compte. Eux aussi, comme les autres, malgré leur statut de discriminé de première classe.

Du reste, à l'allure où marche la farandole, on devrait bientôt voir un père mal-entendant, ayant eu l'imprudence naïve de confesser son souhait d'une audition filiale impeccable, se faire traîner devant les tribunaux par telle association auto-chargée de défendre la fierté légitime des durs de la feuille, la beauté intrinsèque des atrophiés de la trompe d'Eustache. Au nom de leur devise : Je suis sourd et j'entends le rester !

Vous vous marrez ? Vous avez tort.

mercredi 3 février 2010

Mrap à fromage

J'ai oublié de parler ici de la bouffonnerie qui a éclos juste avant notre départ pour Strasbourg : la sortie d'un rapport délateur émanant du Mrap, l'officine stalinienne bien connue et tendrement aimée des cafards de toutes obédiences. Ce volumineux et indigeste pavé recense tous les blogs ou forums qui pensent mal, c'est-à-dire différemment du Mrap, et les dénonce à la vindicte progressiste. C'est ainsi que je me retrouve classé comme “droite extrême”, non pas par le contenu de ce blog, que personne au Mrap n'a dû juger bon de consulter je suppose, mais parce qu'il est mis en lien par des blogs qui eux-mêmes, etc. Au bas de chaque page de ce nauséeux (ça change de nauséabond...) torche-cul, on vous avertit en un froncement de sourcils que la liste des futurs proscrits n'est pas exhaustive et que, par conséquent, ceux qui ne s'y trouvent pas ne doivent pas se réjouir trop vite : s'ils puent le racisto-fascisme comme les narines du Mrap le soupçonnent, on finira bien par les retrouver à l'odeur et par les coincer.

Plusieurs commentateurs semblent s'attendre à ce que je dise leur fait à ces rats malfaisants vautrés dans leur fromage à remugles : je n'en ferai rien. Car il me semble que le profond dégoût que m'inspirent ces gens et leurs méthodes doit aller de soi. Messieurs les kapos, afin d'accéder à votre niveau, la droite extrême vous salue très bas.

Pendant ce temps, les néo-trotskystes du NPA présentent une femme voilée aux prochaines élections, sous les applaudissements émus des boyscouts de diverses couleurs. Et il est vrai que c'est là une belle et grande victoire pour toutes les femmes...

dimanche 24 janvier 2010

Vive le blogomôme day !

Les blogomômes ne sont pas des enfants méchants ; pas même spécialement turbulents. La plupart du temps, ils jouent tranquillement dans leurs petits bacs à sable respectifs, avec leur blogoseau et leur blogopelle, à faire des blogopâtés antifascistes. Mais parfois – vous savez comment sont les enfants, n'est-ce pas ? – l'ennui les gagne, et ils deviennent alors rapidement concasse-burettes. Une seule solution dans ces cas-là : les réunir et les emmener tous ensemble au centre aéré afin que leur soient proposées des occupations nouvelles, des activités d'éveil blogoludiques destinées à titiller leur fibre citoyenne et résistante.

Le prochain centre aéré aura donc lieu le 27 mars prochain. Si vous avez, chez vous, dans votre famille, parmi vos amis ou voisins, un blogomôme présentant l'un ou plusieurs des symptômes répertoriés par la faculté, n'hésitez pas à l'inscrire : un peu de thérapie manifestante ne pourra lui faire que du bien. Pour vous aider à poser votre diagnostic, voici quels sont les principaux symptômes pouvant être présents chez le sujet :

– Il croit vivre dans une terrifiante dictature auprès de quoi le Chili de Pinochet ressemble à une garderie Ikéa.

– Il répond “chouette, j'ai très faim !” lorsque vous criez par la fenêtre de la cuisine : “Jean Moulin, à table !”

– Tous les matins, devant son bol de céréales, il invoque la déesse Laïcité, mais s'insurge si l'on prétend interdire à des foules entières de barrer les rues par leurs prières.

– Il s'égosille qu'il veut davantage de démocratie, mais trouve nauséabond que l'on puisse seulement l'envisager “directe”, à la mode helvète. (L'utilisation répétée et mécanique du mot “nauséabond” constitue déjà en soi un symptôme qu'il convient de ne pas prendre à la légère.)

– Il adore crier “NON !”, alors qu'on ne lui a encore posé aucune question.

– Prononcées devant lui, et l'une à la suite de l'autre, les trois syllabes sar, ko et zy déclenchent presque immanquablement une crise d'épilepsie à injection, parfois même bi-turbo.

Il y a encore d'autres symptômes, dont certains très divertissants, mais ceux-là sont les principaux, les plus agissants, et devraient vous suffire pour repérer les sujets infectés par le virus du blogomôme day.

Rappelons donc que, le 27 mars prochain, des centre aérés seront ouverts dans toute la France, principalement devant les préfectures et les mairies. Les organisateurs recommandent aux parents de munir leurs enfants d'une gourde et d'un quatre-heures, car il n'est pas certain que le ravitaillement puisse être assuré. (Il y aura néanmoins de nombreuses gourdes dans les cortèges.)

Enfin, il est possible qu'une grande cavalcade baptisée “Les petits maquis et les damnés de l'alter” puisse être organisée en fin de session, si le CBL – Collectif des blogomômes en lutte – parvient à convaincre les Diversjeunes de quitter leurs propres centres aérés suburbains pour venir se joindre à la farandole. En cas de réussite de ce projet, il serait alors conseillé aux blogomômes en lutte de se munir de casques de cycliste renforcés (mais tout de même fluos : c'est la fête avant tout) et de tee-shirts en kevlar.

TOUS ENSEMBLE, NOUS ABATTRONS L'HYDRE !

vendredi 11 septembre 2009

Didier Goux offre un nouveau concept : le psittracisme

Le sourcil en croc de boucher, l'œil déjà guillotineur, la lippe flétrisseuse et le tarin raide de vertu : il est très parlant, ce portrait du sieur Fouquier-Tinville, vous ne trouvez pas ? On le croirait tout à fait de notre époque. D'ailleurs, il l'est.

On rit comme rarement, dans la blogosphère de gauche, depuis hier soir. Les milices antifascistes se sont reformées dare-dare et, en rang par quatre, le bonnet (pardon !) phrygien entre les ratiches, ils sont prêts à monter à l'assaut du nid d'aigle de la place Beauvau (c'est la bonne orthographe, m'sieur Bonnet : vous pourrez corriger chez vous en recopiant ici), où se terre la bête immonde – c'est reparti comme en avril 2002 : on est tous des petits Jean Moulin, on va vous refaire Valmy, z'allez voir !

Depuis ce matin, en plus, l'effet boule de neige joue à plein son rôle. Ils veulent tous en être, les chéris ! Qui n'a pas mis sa petite vidéo en ligne ? Allez, allez, prenez la file : il y aura de la conscription pour tous les braves sans-culottes ! Et, quand vous aurez signé l'engagement, n'oubliez pas de retirer à la coop associative votre kit “spécial psittracisme”, avec plein de bons slogans à l'intérieur, un guide du vivrensemble, des adresses d'alter-restaurants et d'épiceries citoyennes, un abonnement à Rue89, un “jeu de l'oie de la tolérance” et trois préservatifs bio (mais non recyclables). Regardez-les se bousculer pour être sur la photo, au premier rang ! C'est à celui qui aura la tête au plus près du Bonnet.

Entendons-nous, hein : je ne songe nullement à défendre le ministre de l'Intérieur. Je trouve même que ce qui lui arrive est un peu bien fait pour sa gueule, si vous vous voulez tout savoir. Il croyait acheter la neutralité des antiracistes encartés et judiciolâtres, en leur faisant rouler la tête d'un préfet jusqu'aux pieds des miradors : mauvais calcul. Ah, mais c'est qu'une fois que ç'a goûté au sang impur, ça ne demande qu'à continuer d'abreuver les sillons, ces gens-là, Monsieur le ministre, vous auriez dû le savoir ! Ils ont des âmes de Croisés, ces petits vertueux de la onzième heure. Et si Saint-Jean-d'Acre est trop loin – et un peu dangereux... –, eh bien, on se contentera du krak Beauvau, on ira vigiler faubourg Saint-Honoré.

Donc, exit le ministre, coupable d'avoir participé à un échange de plaisanteries traditionnelles entre militants d'un même parti, au sortir d'un meeting probablement aussi stupide qu'inutile (Im-par-don-na-ble ! s'égosille mamie Vigilante). De toute façon, ils s'en foutent bien de ce qu'a pu dire ou ne pas dire le ministre. L'important, c'est le chahut dans le bac à sable, les coups de cymbales dans les blogounets, pouvoir tous ensemble beugler Ra-ciste ! ra-ciste ! dans le petit bassin. Montrer qu'on existe, nom d'un dieu laïque et durable !

Se montrer qu'on existe, quoi, merde...

jeudi 28 mai 2009

Brelan de clowns (verts)

Tout à l'heure, revenant de la maison de la presse de la place Georges-Pompidou (celle qui a des jets d'eau), je suis passé devant les panneaux électoraux. Trois affiches sont déjà en place, dont celle de l'Association écologiste indépendante (mais indépendante de quoi, Dieu du Ciel ?). En Île-de-France, trois têtes de nœud liste : Antoine Waechter, Francis Lalanne, Patrice Drevet. J'ai hésité entre le frisson dans l'échine et le rire nerveux.

Finalement, je me suis assis par terre et j'ai pleuré.