Affichage des articles dont le libellé est Zapéro. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Zapéro. Afficher tous les articles

vendredi 9 octobre 2015

Une vraie décision de réacs


C'est une décision qui fut prise, entre crémant et riesling, presque sans y penser : nous allions ranimer la France, celle des blouses de commerçant au sourire emprunté et des petits costumes d'adolescents assis sur des tonneaux. Au moins, faute de ressusciter ces fantômes posant, nous voulions soudain leur rendre leur temps, le temps réel, charnel, incertain, changeant, celui du soleil impavide et des endormeuses saisons. Comment sommes-nous venus à parler de ce couple modernœud, d'une sottise d'airain : l'heure d'hiver / l'heure d'été ? Ne sais. Mais la décision fut prise, lorsque sonnerait bientôt le moment de la retraite, c'est-à-dire celui de la délivrance du monde, de nous en affranchir. Le sujet se glissant entre les phrases comme un orvet dans les herbes, Catherine en vint à me raconter, une fois de plus (le radotage est l'un des plus hauts plaisirs du couple, et même sa plus solide raison d'être, quoi qu'en pensent les partisans de l'agitation amoureuse et des familles recomposés), la spécificité de son village d'Estrée, en Picardie, où, jusqu'au mitan des années soixante, on vivait encore à l'heure française, c'est-à-dire qu'il y était onze heures quand il sonnait midi dans le reste de la France allemande – France allemande que nous sommes toujours, et même, si je comprends bien, de plus en plus, à mesure qu'elle devient européenne, c'est-à-dire rien.

Sur la lancée où nous étions, nous prîmes alors cette décision difficile mais exaltante : celle, dès que nous pourrions nous moquer totalement de votre monde, et revenir, pour notre usage exclusivement personnel, à l'heure française, celle qui gouverne les romans de Simenon, de Colette et d'autres. Comme ma retraite – nous en reparlerons – semble s'approcher à plus grands pas que je ne le pensais, il se pourrait que, bientôt, à cette heure officielle de neuf heures dix qu'il est actuellement, Catherine et Didier Goux ne soient encore qu'à sept heures dix. La nuit de décembre, pour nous, redescendra vers trois heures et demie de l'après-midi, et les splendeurs de la mi-juin n'excèderont pas neuf heures. Et il se trouvera que, par ce biais, certes un peu puéril, ces deux vieux cons que nous sommes vous congédieront élégamment de leur univers.

mercredi 19 février 2014

À propos de Winston Churchill

Tu me regardes meilleur, OK ?

Catherine est plongée dans le fort volume contenant les lettres de Winston Churchill à sa femme, et réciproquement. Elle est rendue à la guerre de 14. Ce qu'elle m'en dit me donne envie de lui piquer le livre, ce que je ne ferai pas, étant plutôt bien élevé. Le résultat est que nous avons passé l'essentiel de cet apéritif, destiné à célébrer dignement mon entrée en vacances pour les trois semaines à venir, à parler de Winston Churchill (et aussi de Charles de Gaulle, par ricochet). Elle me disait qu'il nourrissait une grande admiration pour Georges Clemenceau, je lui répondais que cela ne m'étonnait guère, ces deux hommes partageant un goût assez sûr pour l'humour corrosif. Et je lui citais cette phrase de Churchill, en 1945, après qu'il fut battu aux élections générales par ce mou du genou de Clement Attlee, un Modernœud avant la lettre, dont l'histoire ne retiendra en effet à peu près rien :

« Un taxi vide s'arrête devant le 10 Downing Street ; M. Clement Attlee en descend… »

Qui se souvient de la gueule de M. Attlee ? De ce qu'il a fait pour l'Angleterre ? Les peuples se montrent souvent exténués des êtres d'exception que leur propre histoire a engendrés, et ils se dépêchent de les éliminer, pour pouvoir se rendormir : Churchill en 1945, de Gaulle l'année suivante. L'Angleterre a eu la chance de sécréter Margaret Thatcher. Et la France ? Pas de bol, personne…

jeudi 11 avril 2013

Liqueur de prune japonaise ou les charmes de la civilisation

À Chihiro.

Adrien nous est arrivé hier de Tokyo (via la Franche-Comté et le cloaque marseillais : comprenne qui peut) avec ceci : une bouteille de liqueur de prune, spécialité niponne. Comme notre soirée fut franco-française (Gewurztraminer, chablis, côtes de Nuits…), nous laissâmes en paix cette fille du Soleil levant.

En revanche, ce soir, j'ai proposé à Catherine d'y goûter ; ce qui, sous couvert d'ouverture-à-la-culture-de-l'Autre bien dans l'air du temps, était une excellente excuse pour se poivrer un peu les naseaux. Poivrage raisonnable : le breuvage est des plus doux en alcool (12° avons-nous cru déchiffrer sur l'étiquette). Le goût est surprenant, car, au premier contact avec les papilles, ce qui frappe est l'acidité ; or, nous ne sommes guère habitués, sous nos latitudes, aux alcools acides – déclenchant, à la première gorgée, exactement les même fourmillements dans les maxillaires qu'une giclée de citron vert.  Or, je viens d'apprendre que, du citron vert, précisément il y avait – en plus de la prune qui fournit l'excuse principale à l'alcoolisation douce du consommateur.

Il y a autre chose : la bouteille renfermant ce breuvage extrême-oriental est d'une élégance parfaite (beaucoup plus que la seule que j'ai pu trouver sur internet, je vous en demande excuse), ainsi que la boîte la contenant ; c'est évidemment à ce genre de détail que l'on repère une grande civilisation, une nation supérieure : capacité à produire de la beauté inutile, pour le simple plaisir de le faire, par déférence envers l'inconnu qui va sortir quelques yens de sa poche pour acquérir l'objet.

Les peuples qui boivent autre chose que du thé à la menthe et du lait de chèvre tourné, et sont en outre capables de vous présenter les choses avec une discrète élégance, ces peuples-là méritent respect et considération.

jeudi 21 février 2013

Le lapsus qui tue et le puits de la mémoire


« Tiens, ça mériterait bien un petit billet de blog… »

Ça se passe toujours de la même façon, au milieu de ce gué capiteux qu'on appelle un apéritif. L'idée jaillit au détour d'une phrase, elle couvre durant quelques secondes la sonate pour piano et clarinette de Brahms, on se dit qu'on devrait bien la noter mais on ne le fait pas puisqu'on est bien certain de s'en souvenir, tout à l'heure.

Évidemment, retour au clavier, on a tout oublié. Ou alors on mélange. Était-ce ce merveilleux lapsus qu'a commis Catherine, juste au moment où on extrayait le bac à glaçons de son compartiment réfrigéré ?

« Je prendrais bien un petit verre, ça te dit ?
– À la rigueur… À condition que tu sois aussi raisonnable qu'hier…
– Ah mais, c'est bien mon intention !
– Non parce que, si tu exagères, je jure sur la tombe de ta mère… »

Elle s'est arrêtée brutalement entre le “mè” et le “re” du dernier mot ; puis, on est parti tous les deux d'un même fou rire. Et, en effet, à ce moment-là, j'ai dit : « Tiens, ça mériterait bien une Frasque d'Irrempe… »

Mais, non, il y a eu autre chose, un peu plus tard ; un autre sujet ; plus nourrissant. Et c'est bien entendu celui-là que j'ai oublié, le temps de répondre à deux ou trois crétins blogosphériques que j'aurais bien pu ignorer ou, au moins, tenir en lisière un moment.

Et voilà comment on gaspille une excellente occasion de ne pas se taire.

lundi 21 mai 2012

Exécution capitale (régionale)


Cette fois-ci, finalement, la cathédrale manchote n'aura été vue que de loin, en passant. En revanche, cernés de près par un adversaire (mais pas ennemi, oh la la non !) déterminé à en découdre, le riesling de samedi et le muscat de dimanche ont accepté une reddition sans condition ; puis, nonobstant je ne sais quelles conventions de Genève pour bisounours abstèmes, ont immédiatement été passés par les armes.

samedi 19 mai 2012

Après Saverne, y a plus qu'à laisser glisser…


Nous bivouaquerons là, ou en tout cas pas très loin, durant tout le week-end – retour lundi, “en” journée. André, si tu nous lis, sache que nous sommes déjà sur la route, que nous filons vers Schiltigheim à la vitesse de la flèche qui manque à votre cathédrale, et qu'il faudrait bien songer à mettre quelques flacons alsaciens au frais, si tu veux éviter de graves conflits diplomatiques avec les populations haut-normandes en formation de combat…

dimanche 17 octobre 2010

De Dieu, des grévistes et de Harry Mulisch

Il n'est pas impossible que notre mariage du 23 octobre soit annulé – ou plus exactement reporté sine die. Pour cause de grèves. Si nos invités/témoins venant de la lointaine Alsace ne peuvent risquer le voyage, pour cause de fermeture des raffineries pétrolières, nous serons bien obligés de surseoir, dans la mesure où il est hors de question que nous nous passions d'eux. Ce qui signifierait que Dieu recule devant Besancenot : mauvaise nouvelle. D'un autre côté, je le comprends : si j'étais Dieu, je ne parlerais pas non plus avec Besancenot. Et puis, l'éternité étant à portée de nos mains, quelle importance de repousser ce mariage de quelques mois ?

Sinon, j'ai repris tout à l'heure la lecture de La Découverte du ciel, roman de Harry Mulisch, écrivain hollandais, lu il y a dix ans avec une excitation maximale et presque totalement oublié depuis (contrairement à Catherine, qui s'en souvient fort bien et qui, donc, m'énerve). Fils d'un collaborateur nazi et d'une mère juive, Harry Mulisch a pu dire sans ridicule : « Je suis la Seconde Guerre mondiale. » Et je vous invite à lire ce très gros roman (1100 pages en Folio) toute affaire cessante, parce que j'en conserve un souvenir ébloui, bien que n'en conservant aucun souvenir (allez comprendre).

Carburant : Ricard et whisky “Famous Grouse”.
Écoute : Le Clavier bien tempéré, encore.

samedi 16 octobre 2010

Zapéro balzacien (avec deux Z, s'il vous plaît)

Dans la mesure où l'apéro est appelé à disparaître dans un avenir dramatiquement proche, on s'en est repris un petit ce soir, évidemment. Durant lequel, à cause de Félicien Marceau, je me suis mis à parler de Balzac. (Note à l'intention des gens qui pourraient m'avoir chez eux à déjeuner ou à dîner : il ne faut jamais me faire parler de Balzac. Ou alors, il faut attendre que j'aie fini de picoler. Mais enfin, je suis capable de faire chier tout le monde rien qu'avec Balzac...)

Bref, j'ai découvert cette puissance de Balzac : on peut très bien (et nous l'avons fait ce soir, Catherine et moi) parler de ses personnages comme s'il s'agissait de personnages presque réels. On peut détester (c'est mon cas) Lucien de Rubempré, même souhaiter qu'il lui arrive encore plus de malheurs que ceux que Balzac a prévus pour lui. On peut aussi s'agiter de la même manière à propos de la princesse de Cadignan (qui nique sa race à Daniel d'Arthez, cet écrivain à manche à balai dans le cul) ou de Victurnien de j'ai-oublié-quoi, ou...

Bref, durant cette heure de zapéro, on a parlé de ces personnages balzaciens comme s'ils existaient. Or, en effet, ils existent. Ils sont très exactement entre rêve et réalité. Et, à ce moment, j'ai dit à Catherine que les personnages balzaciens étaient tellement vivants qu'ils ressemblaient aux blogueurs : pas tout à fait réels mais vivants néanmoins.

Alors, elle m'a dit : « Note-le, c'est une idée intelligente. »

Je ne suis pas certain que ce soit une idée intelligente, mais enfin, c'est ce qui est ressorti de cet apéro...

Carburant :

– Catherine : whisky
– Moi : Ricard

Environnement sonore :

– Bach, Clavier bien tempéré, par Richter.

jeudi 14 octobre 2010

Le dernier zapéro des vallées perdues (Alan Ladd n'est pas très loin)

Il y a déjà quelque temps que je ne me suis plus servi de ce libellé : Zapéro, qui dans mon esprit évoque un clown – pas n'importe lequel : un auguste maladroit et peinturluré, avec de gigantesques chaussures ; un genre de Francini (du “couple” Alex & Francini de La Piste aux étoiles de mon enfance – présentation : Roger Lanzac, le Grand Sympathique (les vieux me comprendront)).

Donc, utilisons-le une dernière fois, puisqu'il va disparaître. Pourquoi va-t-il disparaître ? Vous verrez bien : lisez le journal d'octobre, vers la fin de novembre.

Là, normalement, si je voulais respecter les lois du genre, me plier au libellé, je devrais vous relater ce qui s'est dit entre l'Iremplaçable et moi, durant cette petite heure suspendue. Lorsqu'elle m'a quitté pour se transporter devant la télévision, elle m'a dit en substance : « Eh bien, je te souhaite bon courage, vu ce qu'on s'est dit ! » J'ai fait le faraud : « Pas grave : je vais magnifier, comme d'habitude... »

Magnifier, donc. Mais magnifier quoi ? Le fait qu'on a décidé d'en finir avec les chiens de race qui coûtent la peau du cul, pour aller, la prochaine fois (dans ce “prochaine fois”, il y a la mort contenue de l'un des trois vivants, déjà), dans le refuge le plus proche et en ramener (pas rapporter !) le laissé-pour-compte qui aura eu la bonne idée de nous regarder et d'agiter sa queue au bon moment ? Oui, bon...

Magnifier nos frissons à propos de ce putain de mariage du 23 prochain ? Certes, aussi : ce n'est tout de même pas rien, de se marier, même quand on l'est depuis 16 ans, vous aurez beau dire. Et surtout pour un traqueur dans mon genre. Imaginez cela, cette image ridicule : cent cinq kilos de viande qui s'éveillent en pleine nuit et ne parviennent plus à se rendormir (alors qu'elles devraient bien le faire) simplement parce qu'il n'est pas entièrement certain que SIX petits fours par tête soient suffisants, ou parce qu'il y a un “trou” de vingt minutes dans l'emploi du temps de cette journée et que, donc, les amis invités vont s'évanouir à jamais, sourcils froncés, lèvres pincées – qu'ils se rendront compte, là, enfin, de ce qu'on vaut...

Et, du coup, on ne se rendort pas, ou pas tout de suite. C'en devient amusant tellement c'est con.

Enfin, voilà, j'ai magnifié. On a parlé de ça, entre autres sujets déjà évaporés. Et ç'a eu lieu durant cette période suspendue que j'aime : entre mon arrivée et le moment où le monde semble s'endormir – et s'endort en effet, en tout cas dans ce petit coin de Normandie. Il me reste à justifier mon libellé :

Carburant : Moi : Ricard.
Catherine : Coca light, puis Muscadet.

Environnement : Shirley Horn, puis Bach (Offrande musicale).

vendredi 9 avril 2010

Que les morts enterrent les morts mais au violoncelle et au piano

Je sais bien. Je sais que je devrais m'abstenir de parler de la musique (de “parler musique”, en français d'après). je sais que je vais probablement dire des conneries et que, à raison, Georges va se foutre de moi.

Néanmoins, je vais le faire tout de même – tenter de. J'ai découvert l'existence d'Olivier Greif au travers d'une interview de Philippe Hersant, dans laquelle il disait toute son admiration pour ce musicien, mort à 50 ans – soit plus vieux que Mozart mais plus jeune que Beethoven. J'avais commandé ce disque de confiance et étais bien “tombé”.

La Sonate de requiem est une œuvre d'environ une demi-heure, quatre mouvements, pour violoncelle et piano ; lesquels, en dehors de la clarinette, sont les deux instruments qui m'atteignent le plus facilement – non : le plus directement. Pièce grave, austère et parfois coléreuse, fantomatique et habitée par les morts. Les morts de qui ? À chacun les siens. Il y a là des relents de Primo Levi, des arrière-plans de camps, et aussi, sans doute, des morts plus intimes. Des violences du piano, presque toujours dans les graves, et des stridences au violoncelle – des cris.

Et puis, rapidement, comme s'excusant d'être là, dans le premier mouvement, cette courte mélodie de boîte à musique, avec sa danseuse mécanique tournant sur elle-même. Et, plus loin, cet écho rapidement étouffé de fête foraine, des flons-flons égorgés. Et encore d'autres choses, beaucoup, que je me sens bien incapable de traduire en mots, ici.

samedi 27 février 2010

Prends-toi ça dans le cortex, mec !

Hier soir, alors que nous prenions benoitement un petit apéritif, Ludovic m'a soudain déclaré ceci : « En, fait, tu n'es qu'une extension de mon propre cerveau. » J'en suis encore tout bizarre...

dimanche 14 février 2010

Muray, Camus, vin et saucisson

Le samedi 13 mars sera une journée hautement culturelle et parisienne ou ne sera pas, qu'on se le dise. En tout cas pour l'Irremplaçable et moi. Pour commencer, à trois heures de l'après-midi (15 h, en sabir post-moderne), nous sommes attendus ici.

Il m'a bien fallu trois-quarts d'heure, hier soir, pour parvenir à réserver deux places par le biais d'internet, mais enfin j'y suis parvenu. Et la perspective d'entendre Luchini “servir” Muray aux spectateurs que nous serons m'enchante tout particulièrement.

Le hasard a voulu que, ce même samedi, les membres de la SLRC aient rendez-vous à six heures pour une réunion/discussion avec Renaud Camus, “sur le thème de son choix”, est-il précisé sur l'invitation. Vu l'heure à laquelle est fixé le début de la rencontre, on espère qu'elle débouchera sur une quelconque saucissonnade arrosée, mais on n'est sûr de rien.

Les seuls à faire un peu la tronche, ce sont les trois chiens, qui ont bien compris qu'ils ne dîneraient pas avant neuf ou dix heures du soir, au lieu de six heures d'ordinaire. Pour compenser et tenter de se réconcilier leurs bonnes grâces, j'ai prévu, durant tout le temps de la gamelle, de leur lire à mon tour du Muray et du Camus.

lundi 28 décembre 2009

Le Plessis des blogs a été une complète réussite !

Pour une première, vraiment... Jamais les organisateurs de ce premier Plessis des blogs ne se seraient attendus à un tel triomphe : on s'y est bousculé comme des malades, songez ! Et aucun détail n'avait été négligé pour que la soirée fût parfaite, ainsi que'en attestent le stagiaire boutonneux dépêché sur place par l'AFP et la semi-vierge épilée de Reuter.

Les invités, fascistement triés sur l'extrême-haut du volet, étaient accueillis par la puissance invitante en majesté : Didier Goux soi-même dans son grand uniforme d'obergrupenführer, et rasé de près, quasi à l'os, maxillaire tendu à envahir la Pologne, oreille wagnérienne en diable, sourire antisémite mais néanmoins bienveillant aux porteurs de cartons. Dès leur entrée, les invités les plus prestigieux étaient pris en photo (on ne sait jamais, ça peut resservir) par l'épouse du Maître, pressée néanmoins de retourner en cuisine, comme toute bonne épouse traditionnelle se doit de le faire.

Ce premier Plessis des blogs accueillit des blogueurs aussi brillants que la taulière de Un jour une photo, certaine de son talent supérieur malgré ses airs bonasses, prête à écraser les ovaires de la moindre suceuse amateur jetant les yeux sur son obergrupen à maxillaire mussolinien. Survint également – déjà bien entamé et plus de première jeunesse – une sorte de sanglier des Ardennes, mais privé de défenses et de molaires, qui s'auto-brailla phacochère en bâtiment, sans que personne ne comprenne ce qu'il voulait dire par “en bâtiment” : les plus glorieux éléments de la jeune milice assurant le service d'ordre (tous merveilleusement blonds, grands, découplés comme des statues grecques, sourire et regard scrupuleusement absents) finirent par le reconduire aux portes, après qu'il eut fourré son groin bourgeonnant sous deux ou trois jupes de jeunes femmes issues de la diversité, dont personne ne sut jamais au prix de quelles bassesses elles avaient pu s'introduire dans cette soirée bien sous tous rapports.

Nous eûmes aussi une sorte de bébé attardé, indolent et gras, qui s'était taillé un début de blogo-réputation en sanglotant sur son enfance misérable du XXe siècle et en poussant des cocoricos éraillés parce qu'il prétendait connaître un écrivain que personne ne lit et dont tous les gens qui comptent ignorent le nom. Il commençait à devenir pénible lorsqu'il s'est effondré sur place, victime des deux bouteilles de boisson anisée qu'il venait d'ingurgiter – personne n'a songé à le relever, par chance.

Ceux de la meute étaient venus aussi. Ils cachaient bien leur jeu, ces trois, couchés qu'ils étaient aux pieds des invités de marque. Cependant, merveille de l'instinct, chaque fois qu'un sans-carton se pointait à la porte des cuisines, venu à la nage par les égouts, avec ses petits yeux de chien battu, ils se précipitaient et taillaient à grand renfort de canines joyeuses dans les mollets niakoués, bougnoules, nègres, youpins, et autres métèques périphériques. On leur ôtait évidemment le morceau de la gueule, ayant à cœur de garder leur appétit intact et n'ayant pas trop suivi la traçabilité de la viande en question.

Enfin, nous bûmes et festoyâmes durant près d'une heure, refîmes le monde, qui nous le rendit bien, imaginûmes des scénarios impossibles, conspuïmes le monde tel qu'il semble être, rebuâmes une petite goutte, dévorîmes les filets de maquereau fumé et les petites rattes du Touquet, traînûmes dans la boue de nos ricanements les pires vertueux de l'époque, et nous énervîmes très fort contre les aberrations de la télé-satellite qui nous interdisait d'accéder à Arte – chaîne de merde néanmoins – sur laquelle nous souhaitassions revoir Les Feux de la rampe du divin Chaplin – de quoi reprender un ultassime alcoverre.

dimanche 27 décembre 2009

Comment Balzac vient de me faire gagner 1500 euros (nets)

Je ne sais plus trop pourquoi on a pris un apéro. Laissez-moi le temps... Ah, oui : l'Irremplaçable a eu envie d'écouter un poème d'Aragon musiqué et chanté par Ferré. Or, à partir de six heures du soir, après la bouffe des chiens, chez nous, qui dit musique dit verre d'alcool. Or, il n'y avait rien. Je suis donc redescendu à Pacy chercher deux ou trois choses à licher. Mes Arabes (dans leur épicerie à porte ouverte, gelée) m'accueillent comme un ami (un client), tout se passe au mieux, comme d'habitude : j'aime beaucoup ces deux hommes.

Je reviens donc avec de quoi boire. Et nous nous mettons à causer...

On commence à parler, brièvement, de ce qu'elle lit, elle : Des choses cachées depuis la fondation du monde. Je suis fou de joie que Catherine se soit plongée dans René Girard (et dans Dostoïevski, grâce à Girard).

Moi, pendant ce temps, j'ai eu envie de relire la deuxième partie des Illusions perdues, grâce à Philippe Muray, qui en parle bellement dans ses Exorcismes intellectuels II.

Et, du coup, à Catherine qui a lu une vingtaine de volumes de Balzac, mais s'est arrêtée juste à l'orée de l'œuvre majeure – de l'une des œuvres majeures (pour lire autre chose que je l'ai pressée de découvrir : je suis parfois pénible...) –, je réaffirme qu'il est nécessaire de lire Illusions perdues, ainsi que sa suite, Splendeurs et misères des courtisanes. Là-dessus, on se ressert un verre (on n'est pas des premiers communiants) et je lui raconte un peu de quoi causent les Splendeurs et misères des courtisanes. Et je lui apprends l'existence du policier génial, proche de faire tomber Vautrin, dont le nom est CORENTIN.

Corentin, comme le héros des BM. Et, bien entendu, si le héros des BM s'appelle Corentin, c'est parce que Balzac : l'inventeur de la collection était tout sauf un crétin inculte, n'est-ce pas...

Là-dessus, on démarre, on dérape. (J'espère que le créateur de la BM ne me lira pas.) Je dis à Catherine à quel point NOTRE Corentin a été raté, dès le départ (Alain Delon avec des cheveux frisés : ça existe dans un film idiot, c'est totalement absurde). Comment j'ai essayé, lorsque le créateur s'est retiré, d'enrichir un peu l'affaire. Je lui dis surtout que, depuis que le créateur a disparu, j'ai tenté de “réenclencher le temps”. Ainsi, dis-je, il serait temps que les jumelles d'Aimé Brichot (personnage récurrent totalement raté depuis le début) accèdent enfin à l'adolescence, depuis 25 ans qu'elles existent.

Du coup, une idée point, évidemment. Les jumelles Brichot, Rose et Colette. Une se retrouvant témoin de ce qui arrive à une amie (un peu plus agée mais pas trop). Un serial killer éminemment sexuel qui a déjà massacré deux ou trois filles. Il en massacre une autre, au chapitre I et sous les yeux d'une de mes jumelles. Qu'il capture à la fin du chapitre premier, parce qu'elle l'a vu déployer son protocole macabre.

Plus tard, dans le livre, ne sachant pas que sa "prisonnière" est une jumelle, il croisera l'autre. Pensant devenir fou, il essaiera de la kidnapper à son tour. Elle lui échappera. Puis ira raconter ce qui vient de lui arriver à son père (flic, héros de la BM : suivez, merde...).

Or, son père, plongé dans l'enquête initiale, en sera écarté à partir du moment où l'une de ses filles sera impliquée. Sauf que que, sachant, par son autre fille, des choses que la police ne sait pas, il va tenter de mener sa propre enquête...

(Tout cela n'est pas un billet : juste des notes à ne pas oublier...)

Ce qui est amusant, finalement, si on replonge au fin fond de cette discussion, c'est qu'elle est partie de Philippe Muray – auteur de nombreux BM...


Carburant : Cidre et whisky pour l'Irremplaçable ; pastis pour moi.

Environnement sonore : œuvres pour piano de Szymanowski.

dimanche 13 décembre 2009

Les idées fixes d'Ophélie

Un courrier dans ma boîte mail, il y a une semaine, émanant de l'assistante de Gérard de V. ; disant en substance ceci : « Avis à tous les auteurs des diverses collections : si on ne veut pas que les petits cravatés des services de vente se transforment irrémédiablement en gremlins baveux et dentus, il faut leur fournir, ce jour, vos titres pour mars et avril. »

On ne me sollicite jamais en vain. Par conséquent, étant en charge du BM d'avril (auquel je n'avais pas encore plus songé que vous-mêmes), j'ai réfléchi quelques secondes et, par retour de e-courrier, j'ai balancé mon titre : Les Idées fixes d'Ophélie. Parce que c'est ce qui m'a traversé la tête et qu'un titre en vaut un autre.

Ce soir, à l'apéro, je dis à l'Irremplaçable : « Bon, c'est pas le tout, mais il faudrait tout de même que je raccroche un roman à ce putain de titre... »

Eh bien, en moins de deux pastis, on a raccroché, figurez-vous. Une histoire de petits hommes malingres, insignifiants (identification du lecteur...), qui deviennent des espèces de sex-toys pour des sortes de géantes walkyries – soit une radicale inversion des codes sexuels, on ne recule devant aucune audace. Ces dames taillées comme des sopranos wagnériennes (mais pas comme des nageuses est-allemandes : il faut tout de même que le lecteur bande) seront réunies en une sorte de club informel, elles se nommeront elles-mêmes les Xénaïdes, par référence à la série télévisée gouinement culte, Xena la guerrière. De fait, elles seront assez fortement lesbiennes, leurs petits hommes ne leur servant que de divertissement, de palliatifs, de gods vivants, de gods zillas, etc.

On pourrait imaginer un premier chapitre comme une sorte de “Dîner de cons” : une fois par mois, nos Xénaïdes (grandes bourgeoises très riches et mariées à des "battants", des "gagneurs" absolus, d'où leur fantasme inversé) se réuniraient, chacune devant amener le type le plus petit, le plus maigrichon, le plus insignifiant possible. Bien entendu, ce type de dîner dégénèrerait rapidement en partouze, entre "géantes" baudelairiennes et leurs insignifiants amants. Lesquels, pour la plupart, connaîtraient le plus beau soir de leur vie, puisque, d'ordinaire, parfaitement transparents aux yeux des femmes, vu leur peu d'attrait physique, leur côté anti-gorille (possibilité, là, de quelques remarques albert-coheniennes, sur l'attirance invincible des femmes pour les babouins). Il suffirait que le gagnant de ce "dîner de con" se retrouve incapable de jouer le jeu (parce qu'il se sait vraiment insignifiant : la vie le lui a appris) face à ces terrifiantes walkyries, pour qu'il se fasse massacrer – et déclenche ainsi l'enquête.


(Bon, au départ, je voulais faire un petit billet amusant et léger. Finalement, j'ai noté tout ce qui précède pour être certain de m'en souvenir : ce n'est plus un blog, juste un blog-note.)

lundi 21 septembre 2009

Finalement, tu reviendras à Plieux (mais juste pour l'argent)

Je dois l'avouer : j'ai menti à Mathieu-avec-un-seul-t, quand je lui ai dit qu'il n'y aurait pas, au Plessis, d'apéro avant demain. Mais c'est entièrement de la faute de l'Irremplaçable.

Que s'est-il passé, ami lecteur, qui n'est nullement mon ami ? Ceci : prévoyant la fin du Brigade mondaine en cours pour demain soir, et peu encline à ressortir demain, la dite Irrempe a acheté dès ce matin une bouteille de whisky Famous grouse. Et, tout à l'heure, six heures venant de sonner, elle a fait irruption dans La Case (la maison du nègre (la maison de l'écrivain de couleur (la maison du barbouilleur divers))), me demandant innocemment si j'en avais encore pour longtemps. J'ai tout de suite compris, au ton (en emporte le vent), qu'elle avait plus ou moins envie de s'en jeter un petit – je n'avais rien contre non plus. Et on l'a fait.

Mais on n'a pas perdu notre temps ; surtout moi. Car, en trois whisky-coca (oui, je sais... mais je vous emmerde, je bois ce que je veux : quand je mourrai, je ne compterai pas sur vous non plus, alors, hein...), nous eûmes en moins d'une heure, moi parlant dans le vide et elle notant sur le calepin (et faisant aussi le “mur de squash”), dressé le scénario du prochain BM.

Il se passera de nouveau dans un village du Gers nommé Plieux. Ingrédients : une troupe de scoutesses (que l'on appelait des “Jeannettes” dans notre jeunesse de vieux), un travesti perturbé et d'origine danoise (très perturbé, plus ou moins violeur et assassin de scouteuses), deux gardiens innocents dans le château d'un écrivain absent, un indice déposé lors d'une visite du dit château, pour faire accuser nos deux gardiens innocents. Et, en toile de fond, les petits culs frais de nos scouteresses rescapées. Et la mère du travesti danois, et la femme du couple de gardiens occasionnels qui, par miracle, comprend un peu le danois.

Bref : du bruit, de la fureur, du sexe, de l'air pur, des visiteurs hautement portraiturés, du Tariquet – et un chèque au bout du compte. Bonne nuit, les pauvres !


[Je sais que ce billet n'a aucun intérêt. Sauf pour moi, et je ne savais pas où le noter. Vous ne pouvez pas savoir combien de scénarios de BM ont jailli à l'heure de l'apéro, et ont disparu corps et biens dans la nuit qui a suivi : c'est une éruption volcanique qui n'est plus que cendres froides au réveil (laissez : c'est mon côté poète). Or, j'ai passé l'âge de perdre des idées, même quand elles sont stupides. Donc, je note sur le support le plus proche. Et le support le plus proche, c'est vous – pas de bol.]

samedi 12 septembre 2009

Moi je voulais pas, c'est l'Irremplaçable qui m'a forcé !

Vers le milieu de la matinée, alors que je pitonnais comme un furieux sur ce clavier, et qu'elle repassait mes petits Lacoste à côté de moi, l'Irremplaçable me dit :

– Tiens, si Ludovic retourne bien à Paris cet après-midi, on pourrait peut-être se prendre un petit apéro, ce soir ? Ça fait longtemps, là...

Longtemps, chez nous, c'est sept jours, hein ! (Oui, bon, ben, sept jours à l'eau, je voudrais vous y voir !) Bref, je sursois au pitonnage, et ma réponse fuse :

– À coup de pompes dans le cul, que je vais le virer avant six heures, moi, le Ludo !

Et je me replonge dans mes turpitudes en bâtiment avec une ardeur renouvelée, la plus efficace, celle du bourrin qui pressent l'abreuvoir tout proche. Mais, sur les coups de deux heures, au sortir du déjeuner, patatras ! voilà Ludovic qui se mêle de faire une déclaration officielle :

– Finalement, je pense que je ne partirai que demain matin : ça ne vous dérange pas ?

Bêêê non, tu penses ! Voilà donc un apéritif qui prend son envol, fait deux fois le tour de la maison pour prendre les courants, et disparaît à tire d'ailes. Il m'a bien fallu jusqu'à cinq heures et demie pour faire tout bien comme il faut mon travail de deuil (en plus du Brigade mondaine). Et, à six heures moins vingt, irruption de l'Irremplaçable :

– Hem... Je me disais que, finalement, on pourrait peut-être se prendre un petit apéro quand même, qu'est-ce que tu en penses ?

À ton avis, grosse hypocrite, j'en pense quoi ?

Bon, je vous laisse : j'entends les glaçons...


(Question annexe : qui est sur la photo servant d'illustration ?)

dimanche 2 août 2009

Apéritif dans la Salle des pierres

Amicalement dédié à Pascale G. :
nous avons décidé de passer outre
les embûches et les chausse-trapes...

dimanche 24 mai 2009

Fan de Bac

Premier jour de l'année avec apéro ET repas sur la terrasse ! Peut-être le dernier, aussi : avec le réchauffement climatique des pères fouettards, on n'est jamais sûr de rien. Tandis que nous sirotons, j'avise le fils cadet des voisins d'en face (l'aîné a quitté le nid depuis lulure), faisant le tour de la maison, absorbé dans un paquet de copies écolières (il y est encore à l'heure où nous mettons sous presse). Je signale l'affaire à l'Irremplaçable, qui me dit qu'il doit réviser son bac. En effet, d'un strict point de vue temporel, la chose est possible : quand nous sommes arrivés ici, en 2002, le frère aîné venait de planter le sien, de bac. Donc, sept ans plus tard, il n'est pas inimaginable que ce soit le tour du cadet. Sauf que je n'ai jamais vu personne réviser cette ânerie dès le 24 mai.

« Peut-être a-t-il un bac blanc cette semaine... », dis-je alors.

Et, aussitôt, le cynisme abject de cette expression aux relents nauséabonds me saute à la face. J'en frissonne. Me retourne machinalement, pour vérifier que l'obergruppenführer Schweitzer, n'est pas en train de noter mon numéro de matricule dans mon dos.

Un bac blanc ! Peut-on imaginer plus ignoble ? Manière plus répugnante de signifier à tous nos amis multicartes que nous les rejetons sans examen (ce qui est le cas de le dire) ? Je m'ouvre à l'Irremplaçable de ce malaise qui m'étreint, de cette bouffée de fascisme occlusive. Pour tenter de m'apaiser, elle suggère le remplacement de l'expression monstrueuse par “Bac vierge”.

Je crois défaillir, je manque vomir ma gorgée d'orge fermenté. Malheureuse et innocente fille ! Vierge ! Je vois déjà les hordes de femmes z'engagées (sans parlert des LBGT à zigounettes amovibles et à nichons gonflables) me tomber sur les gonades – et à juste titre : qui suis-je pour exalter ainsi ce reliquat de l'ordre bourgeois, pour promouvoir ce piteux symbole de l'oppression patriarcale : la virginité ?

Une sueur aigre sourdant à nos tempes, et le geste buveur mal assuré, nous avons fini par nous apaiser en tombant d'accord sur l'expression suivante : bac-qui-sert-à-rien. Sauf que, une minute plus tard, l'angoisse nous a repris : ce que nous venions de redéfinir, c'était le bac-tout-court, le vrai, le seul, celui qui t'ouvre tout grand les portes du deal à grande échelle et de l'ANPE. Fuck, la vie moderne !


Carburant : – moi : Goudale
– Catherine = whisky

Environnement sonore : Merles, tourterelles.

jeudi 14 mai 2009

Je ne pousserai pas le landau – allez vous faire foutre

Question posée par Olympe, en commentaire d'un précédent billet :

«la question que vous pourriez vous poser est celle de savoir dans quelle mesure vous vous comportez en macho dans votre vie quotidienne »

Bonne question, sans doute. Dans un premier temps, j'ai botté en touche, répondant que, à mon avis, c'était plutôt à la femme partageant mon existence de répondre à cette question.

Tout à l'heure, sirotant une bière, l'Irremplaçable et moi en avons reparlé. En effet, dans quelle mesure, me comporté-je comme un "macho" ? Ni elle ni moi n'avons trouvé de répnse satisfaisante. Catherine m'a dit quelque chose comme : « Qu'est-ce qu'elle entend exactement par “macho” ? »

C'est vrai : qu'entend-elle, Olympe, exactement par là ? Tout homme est-il le même “macho” que son voisin ? Vider le lave-vaisselle suffit-il à m'exonérer ? Ou passer l'aspirateur ? Ou les deux ? Difficile, non ? Et puis, chère Olympe, imaginons que je vive avec une femme qui, après avoir élevé trois enfants, aurait envie de NE PLUS RIEN FOUTRE ? De passer le reste de sa vie dans l'enclos de sa maison ? Et même (soyons fous), imaginons que son macho de mari soit encore obligé d'aller gagner l'argent minimum du ménage, mais qui, si on le lui demandait, serait ravi de ne plus quitter le petit enclos de sa maison ?

Vous en concluriez quoi ? Sur votre blog, vous vous présentez comme une "cadre supérieur" ayant je ne sais plus combien d'enfants. Parfait. Moi, j'ai zéro enfant, et m'en flatte. Ma femme en a trois ; grâce au ciel, adultes. On ne s'intéresse que l'un à l'autre, arrivés à nos âges. Selon quels critères dois-je déterminer si je suis "macho" ou non ? Votre réponse m'intéresse.

Carburant : bière Goudale.
Environnement sonore : Nat King Cole.