lundi 16 août 2010

Que M. & Mme Propre veuillent bien aller se faire foutre

« (...) Ceux qui exigent de la République française qu’elle soit une démocratie modèle d’où seraient bannis abus de pouvoir, corruption et autres vilenies dont se rendent coupables les élus, devraient se souvenir qu’en France on ne connut qu’une seule dictature réellement totalitaire, la Terreur, et qu’elle fut exercée par Robespierre et ses amis au nom de la Vertu.

« Les préposés à l’édification du genre humain, les clercs, les vrais, religieux ou laïcs ayant considérablement failli et perdu, au moins pour quelque temps, toute crédibilité, la voie est libre pour que les moralistes amateurs, aventuriers de la pensée et charlatans de l’éthique essaient de nous fourguer des remèdes-miracles contre la propension humaine à préférer le mal au bien.

Le droit du sol n’est pas une loi

« Voilà qui lève les derniers scrupules qui me retenaient jusque-là de mêler ma voix fluette à ce concert. Je ne trancherai pas la question de savoir qui du peuple ou de BHL a raison sur la question de savoir s’il est convenable ou non de retirer la nationalité française aux naturalisés polygames ou tueurs de flics. (...) Cependant, les pourfendeurs du Sarkozy de Grenoble prétendent, pour lui faire honte, que le « droit du sol » qui régit depuis le milieu du XIXe siècle notre code de la nationalité est un héritage de la grande générosité des révolutionnaires de 1789 acceptant d’accueillir en France les victimes de la tyrannie et les amants de la liberté. Ce serait donc une composante éthique de la version française de la démocratie. Le remettre en cause serait donc, selon eux, porter un coup mortel à un héritage sacré. Foutaises ! L’octroi de la citoyenneté de la République au baron prussien Jean-Baptiste, dit Anacharsis Cloots, « orateur du genre humain », en 1792 est un fait aussi remarquable qu’isolé. La France de la Révolution, puis de l’Empire était suffisamment peuplée pour que l’État puisse se fournir sur place en chair à canon, et si cela ne suffisait pas, on préférait embaucher des mercenaires que de créer des citoyens.

« Napoléon 1er le fit passer à la trappe avec le calendrier républicain et le culte de l’Être suprême. C’est dans une visée purement utilitariste que le Second Empire en 1859 et la IIIe République en 1889 réintroduisent et amplifient le jus soli dans notre Code civil : il s’agissait de compenser le déclin démographique français par l’inclusion dans la communauté nationale d’une nouvelle force de travail, puis de potentiels soldats, en vue de la revanche contre la Prusse.

« Le peuple, dont la xénophobie plus ou moins virulente est une constante jamais démentie, accueillit chaque vague d’immigration avec une malveillance aujourd’hui bien documentée. Cette hostilité s’estompait à mesure que ces nouveaux Français se fondaient dans la masse par un phénomène aujourd’hui cloué au pilori : l’assimilation. (...) »


L'intégralité du texte de Luc Rosenzweig est à lire ici.

11 commentaires:

  1. Une observation : on ne compte plus dans l'Histoire les Civilisations mortes de la corruption. Des Empires ont été détruits par ce fléau.

    Il est presque impossible de déterminer une corruption mesurée, la réprouver - même si ce n'est qu'en apparence, par le biais "d'exemples" - est la garantie qui permet de la tenir sous contrôle.

    La vertu, la sainteté, c'est la base du christianisme vous savez. Le Christ ne demande pas aux hommes d'être un petit peu saint. Ce qui manquait à Robespierre, ce n'était pas la corruption, mais la capacité à pardonner.

    Autre observation : l'assimilation n'a jamais concerné les populations portugaises ou asiatiques par exemple qui ne posent pourtant aucun problème à personne.

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  2. Et vous, vous faites quoi pour les vacances ?

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  3. Zemmour dit à peu près la même chose.

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  4. Plus précisément, c' est contre le souhait de Napoléon Bonaparte que le code civil a instauré la primauté de la filiation paternelle, autrement appelée "droit du sang".

    Il en sera ainsi pendant près d' un siècle ; période unique en ce qui concerne le droit français de la nationalité, depuis qu' existe la notion de nationalité en France, c.à.d à partir de la révolution.

    Même le régime de Vichy n' est pas revenu sur le droit du sol ; il est vrai que cela ne fut possible que grâce à un veto venu de Berlin ...

    On peut ajouter que le pouvoir de Vichy s' exerçait lui aussi au nom de la vertu ... chrétienne. Mais ceci est une extrapolation.

    Aujourd' hui, la législation française combine les droits du sol et ceux du sang ; conception défendue à l' époque - et en pure perte - par un certain Bonaparte.

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  5. Ah ils ont joui à partir du sondage du Figaro ! J'espère qu'ils ont pris leur pied pour le coup !
    :-))

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  6. A l'occasion ,
    voici un dicton de saucier qui a court dans les bonnes cuisines :

    "Si on met de la merde dans la confiture on ne fait pas une confiture moyenne "

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  7. Je crois qu'il faut toujours décourager la corruption. J'ai vécu trop longtemps dans des pays où la corruption étouffait toute possibilité de vie décente.

    Néanmoins, je comprends ce que vous voulez dire, certains moyens radicaux, pire que la corruption, seraient souhaités par quelques uns. Faisons la part des choses.

    Puiser des arguments dans l'histoire est dangereux, on y trouve tout et son contraire.

    Accent Grave

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  8. Ah, les "observations" de Dorham… C'est beau comme l'antique !

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  9. Chouette, Georges "la fondue" est de retour !

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  10. Je me permets de gloser sur cette "seule dictature réellement totalitaire". Plus de 50 % des victimes de la Terreur seraient des Chouans... En somme, il y a là d'abord la rançon d'une campagne militaire, victorieuse à Fleurus. Les guerres napoléoniennes ont produit infiniment plus de victimes et se soldent par une défaite. Le bilan de l'Etat français n'est pas mal non plus. Ni Napoléon, ni Pétain n'ont chuté en invoquant la vertu. Le "total" de "totalitaire" est aussi glissant qu'une flaque d'huile.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.