vendredi 9 décembre 2011

Clio diesel, Clio turbo

Je savais que mon billet d'hier, concernant Jean Sévillia, m'attirerait les commentaires que j'ai eus. Je me demandais d'où ils viendraient (je ne parle évidemment pas de Léon), mais me doutait que l'un au moins émanerait de Dorham. L'autre est arrivé de chez Artémise, ce qui m'a surpris dans un premier temps mais plus du tout dans un second.

Le premier commentaire de Dorham est pour dire, tout à fait en gros, qu'il est d'accord avec Sévillia pour ce qui concerne Pie XII, ce qui semble normal puisqu'il (Dorham) est catholique. Sa deuxième intervention est, comme je l'attendais plus ou moins, pour me mettre en garde contre Sévillia lui-même. Il le fait malignement, bien entendu comme c'est son habitude :

« L'Histoire objective n'existe pas, elle est impossible ; elle est toujours orientée en fonction des penchants politiques de l'auteur. Aussi, faire confiance à un historien, quel qu'il soit, me semble relever d'une grande imprudence. »

Bref, il noie tout dans le relativisme, ou en tout cas il feint de le faire. L'histoire devient opaque pour tout le monde ; lire des livres, se fier aux références données par l'auteur, tout cela est absurde et voué à l'échec : l'histoire n'existe qu'en fonction des présupposés idéologiques de celui qui l'aborde.

Je crois parler assez régulièrement des livres d'histoire que je lis. Je ne me souviens pas que Dorham ait cru bon de m'avertir de ce danger idéologique terrifiant lorsque j'évoquais un ouvrage écrit par un historien réputé de gauche (Hobsbawm, Furet, Winock, Azéma, etc.). La raison est évidemment patente : un historien de droite, ou “punaisé” de droite, comme on punaise un papillon exotique, ne peut que gauchir sa recherche au nom de ses présupposés, cependant que son homologue de gauche, lui, se laisse doucement porter par le fleuve de la vérité.

Maintenant, il y a le cas d'Artémise. Elles est historienne. De profession professorale. Estampillée et diplômée. Du coup, elle draine après elle tout le poids des professeurs plus anciens qui l'ont reçue dans le cénacle, ce qui la dispense d'argumenter en quoi que ce soit : elle délivre ses oukases, vous ligote joyeusement Sévillia avec Secher et vous fait disparaître ce petit couple républicain dans un trou de Loire au nom d'une orthodoxie qu'elle ne prend pas la peine de justifier le moins du monde : elle édicte, et ça doit vous suffire.

Je ne sais pas si Jean Sévillia a tort ou raison ; ou un peu tort et beaucoup raison ; ou l'inverse. J'attends d'Artémise qu'elle m'explique en quoi Reynald Secher est un rigolo ou un escroc, en quoi les documents qu'il cite et reproduit en fac-similé ne sont pas recevables ; et je dis à Dorham qu'un historien – non plus qu'un romancier : voir Balzac – ne se laisse pas forcément gouverner par ses préférences idéologiques.

J'ai eu pour professeur Jacques Marseille, en 1977 et 1978. Il était alors très proche du parti communiste et n'en faisait pas mystère. À cette même époque, il a décidé que sa thèse de doctorat d'État aurait pour sujet la manière dont la France avait pillé les richesses de ses colonies – et il s'est mis au travail, a plongé dans les archives afin de montrer comment ce pays, le nôtre, s'était enrichi sur le dos des Africains, Maghrébins, Annamites, etc.  Sauf qu'à sa grande surprise (qu'on imagine déplaisante, au moins dans un premier temps), il est arrivé à la conclusion inverse, à savoir que ses colonies avaient coûté de l'argent à la France. Et il l'a écrit.

Dorham est de gauche, Artémise est jeune : cela leur donne toutes les excuses pour être du côté de la vérité. Quant à moi, vieux, réactionnaire et passablement inculte, j'ai encore plus qu'eux toutes les raisons du monde pour raconter n'importe quoi.

28 commentaires:

  1. Bon, je vous ferai une vraie réponse demain, pas trop en état ce soir.

    Juste un mot sur Sévillia, je vous avais mis un lien vers la critique de son Historiquement correct, qui résume à peu près tout ce que j'en pense.
    Sur Sécher, j'ai prévu quelque chose de plus consistant.

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  2. Mon mode par défaut (comme disent les ingénieurs hideux avec qui je passe mon temps) est qu'Artémise a raison et que Dorham a tort. Ca marche souvent bien mais là j'ai comme un doute...

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  3. Enfin du texte décapant: beaucoup plus que les coups de gueule qu'on voudrait de saison et qui, en fait, oscillent selon la ligne de fottaison, qu'on le veuille ou pas.L'air du temps est un vent mauvais. Et j'aime croire que la poursuite de la vérité s'inscrive comme morale. Commentaire inutile. Mais rendons grâce parfois à l'inutilité. Si féconde.

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  4. La "critique" de Sévillia sur Clio est une rédaction horriblement poussive, scolaire, stéréotypée et suffisante.

    Remarquez, c'est normal : "Ghislain Baury enseigne l’histoire et la géographie au Lycée Van Gogh à Aubergenville (78)", nous apprend l'auteur.

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  5. Le mensonge est une forme de talent, alors que le respect de la vérité, va de pair avec la grossièreté et la lourdeur.

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  6. Artémise : prenez tout votre temps, ma chère : aujourd'hui, c'est moi qui vais être assez peu devant cet écran…

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  7. "Remarquez, c'est normal : "Ghislain Baury enseigne l’histoire et la géographie au Lycée Van Gogh à Aubergenville (78)", nous apprend l'auteur.
    ""


    Tandis que les titres et diplômes de Marchenoir, célèbre "commentateur de blogs", sont d'indéniables gages de qualité...

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  8. La méthode Sevillia, c'est la méthode au fond de tous les réactionnaires, commencer par travestir ou caricaturer ce que l'on prétend dénoncer (l'école, la culture, la banlieue, l'insécurité, la politique, l'immigration, et ici pour Sevillia, l'histoire elle-même) pour ensuite dénoncer en toute tranquillité ce qu'on a maquillé.

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  9. Robert,

    Ah non ! ça ne prend pas ! Que vous trouviez la critique mal écrite, je veux bien. Mais si vous n'êtes pas d'accord avec son contenu, faites honneur aux gens qui vous lisent, et ayez la gentillesse d'argumenter. Ce n'est effectivement pas du Chateaubriand, mais enfin au moins, il y a des arguments solides.

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  10. Des arguments solides ? Bof. En gros, ça consiste à dire que ce "pamphlet politique" aurait dû se présenter comme tel, et ne pas se cacher sous un "vernis scientifique".

    Mais s'il admet qu'on peut prendre parti dans cette affaire, c'est qu'il reconnaît qu'il y a beaucoup à déboulonner, et s'il reconnaît que c'est un pamphlet, alors il devrait reconnaître qu'il est normal qu'il y ait exagérations, déformations etc.

    Ou prétend-il qu'un pamphlet, pour être un pamphlet, ne doit reposer sur aucune réalité, sur aucun auteur, aucun texte ?

    Bref, si j'ai bien compris, ce livre est un pamphlet et Sévillia se comporte bien en pamphlétiste.

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  11. Non, non, ça marche aussi pour les historiens de gauche. Il y a des textes de Bergson sur l'impossibilité de l'analyse historique, qui disent tout cela très bien. C'est une discipline intéressante mais du savoir tiré des cendres.

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  12. Et je ne défends pas Pie XII parce que je suis catholique. Comme je vous l'ai dit, l'analyse historique n'a rien à voir là dedans. Un peu de bon sens suffit.

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  13. Et puis, je vous trouve un peu de mauvaise foi, vous faites semblant d'avoir mal compris. Il est évident qu'il existe nécessairement des historiens plus honnêtes que d'autres, qu'il existe des historiens et des idéologues, et des historiens qui tentent de mettre l'idéologie de coté. Je réfutais simplement le préalable du bouquin, la posture qui est toute contenue dans son titre. Réhabiliter Pie XII ne me semble quand même pas un grand exploit, cela n'a rien d'une attaque terrible envers la prétendue Histoire officielle. Un grand nombre d'essayistes ont fait ce travail et personne ne leur a tiré dessus à boulets rouges.

    Il y a chez les dedroâââââtes une prétention à rétablir la vérité et à considérer logiquement que tout ce qui nous entoure est mensonge. Je trouve cette posture particulièrement grotesque. Ces mensonges, eux-mêmes ont établi qu'ils existaient réellement. En somme, ils créent un danger imaginaire et grimpent Rossinante pour aller vaillamment le combattre.

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  14. Ah, mais je ne nie pas du tout ce côté “posture” dont vous parlez, et dont, en effet, Sévillia n'est pas exempt.

    Néanmoins, pour ce qui concerne Pie XII, je me fais fort (et l'exploit serait très mince), de vous trouver en cinq minutes trois douzaines de sites pour lesquels ce pape reste celui de la compromission avec le nazisme, voire de la profonde sympathie qu'il aurait éprouvée pour lui.

    C'est d'ailleurs, je pense, parce que certaines aberrations de ce type passent pour admises une fois pour toutes, comme ne souffrant plus de discussion, que des Sévillia en viennent à prendre la posture du résistant, du redresseur de torts.

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  15. Ce qui est bien certain, c'est que le livre de Sévillia n'est pas un travail d'historien, mais plutôt de journaliste. C'est pour cela qu'il énerve les historiens professionnels, bien sûr, même si les informations qu'il contient sont globalement justes. Les historiens professionnels (de gauche) ont beau jeu de dénoncer le caractère racoleur et unilatéral du livre de Sévillia, en insistant sur le fait que les historiens véritables ont depuis longtemps nuancé les clichés rapportés par lui, mais ils oublient de signaler que ces clichés sont toujours très présents dans l'esprit du grand public et surtout dans la vulgate historique des médias. C'est là que l'on sent toute leur mauvaise foi. Il est vrai qu'aucun historien sérieux ne peut plus taxer Pie XII de philonazisme, ou répéter que la France s'est enrichie sur le dos des colonies, ou que les conquistadors ont exterminé les indiens, etc. Tout cela, même les historiens les plus à gauche ont cessé de le colporter, mais ils se gardent bien de dénoncer les mensonges qui continuent à se répandre via les grands médias. Ils savent la vérité, la disent à l'occasion, mais s'arrangent pour qu'elle ne se voit pas trop. Et c'est en cela qu'un livre comme celui de Sévillia est malgré tout utile et légitime. "Malgré tout", parce que ce n'est évidemment pas un vrai livre d'historien.

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  16. "Tandis que les titres et diplômes de Marchenoir, célèbre "commentateur de blogs", sont d'indéniables gages de qualité..." (Marco Polo)

    Sophisme de "professeur" -- je veux dire de maître d'école.

    Vous ne connaîtrez jamais mes titres éventuels. Vous serez obligé d'utiliser votre intelligence (également éventuelle) pour les juger sur le seul contenu.

    C'est la différence entre vous et moi.

    C'est aussi la seule façon honnête de procéder quand on intervient anonymement sur les blogs.

    L'essence même des blogs exige cette éthique de fonctionnement.

    C'est ce que ne comprennent pas les membres des innombrables corporations jalouses qui composent la Fraônce, les sous-aristocrates de tout poil, et bien entendu les fonctionnaristes, corporatistes suprêmes, qui estiment appartenir à une race supérieure.

    Tous ces gens-là s'obstinent à recréer sur les blogs les structures sociales qui les avantagent dans la vie réelle.

    Mais c'est impossible. Autant vouloir arrêter un torrent avec les mains. On dirait des bouseux descendus de leur âne, à qui on a prêté une Ferrari, et qui mettent du foin dans le réservoir.

    Ils ne peuvent pas comprendre : la nature même du blog est libérale. Comment des anti-libéraux forcenés pourraient-ils accepter une telle règle du jeu ?

    L'alternative consiste à créer un blog sous son vrai nom, avec ses titres, ses livres, etc.

    C'est ce que font les vrais professeurs. Mais les "professeurs" (ceux qui croient que leur statut administratif est synonyme de science) n'en ont ni les moyens ni le courage.

    Ils font donc de permanentes allusions à leurs titres, à leurs oeuvres... tout en conservant l'anonymat (voire en changeant périodiquement de pseudonmye, et même en employant plusieurs pseudonymes à la fois).

    Comme c'est commode : personne ne peut vérifier ! L'irresponsabilité et le privilège érigés en dogme : c'est cela, l'anti-libéralisme.

    L'escroquerie intellectuelle typique.

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  17. Vous savez quoi, Marchenoir, savoir qui vous êtes, on s'en fout.
    On détesterait même en savoir un peu plus de vous, cela ferait, comment dirais-je, une sorte de rapprochement amical.
    Ce qui serait proprement insupportable!

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  18. C'est un historien de gauche qui le dit : "L'école laïque, chez nous, a été une résurgence de la Réforme." (Fernand Braudel, L'identité de la France) Le diagnostic est valable pour l'université française. Beaucoup d'historiens sont de gauche, de sensibilité progressiste. C'est pourquoi les livres de Jean Sévillia ou de Jean Dumont ne sont pas très bien accueillis par les professionnels de la profession. Ils ne sont pas historiens de métiers et ils critiquent le catéchisme progressiste. Pourtant leurs ouvrages ne méritent pas ce mépris. Dans le domaine historique, ils sont l'esprit de la Contre-Réforme. C'est un peu dommage que ce soient de simples journalistes mais ils n'y peuvent rien s'ils sont seuls sur ce créneau. Les études historiques ne sont pas réservées aux seuls universitaires.

    Parmi les historiens de métier, il y a bien Sylvain Gougenheim mais on ne peut pas dire que son livre Aristote au Mont Saint-Michel ait reçu un accueil enthousiaste... Dès qu'on s'attaque aux idées dominantes, il faut s'attendre à subir un certain terrorisme intellectuel.

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  19. Léon : ta gueule !

    Marco Polo : de toute façon, les "vrais livres d'historien", y a grosso mogwaï que les historiens qui les lisent... si on veut faire dans le grand public pour retourner des idées reçues, il faut se salir les pattes.

    A un historien qui tiendrait à faire une critique de ce genre de livres, je demanderais : sont-ce des idées reçues, oui ou merde ? Les démonte-t-il mato grosso, oui ou merde ?

    Parce que quand le Ghislain nous dit que Sévillia a le droit de prendre parti, de polémiquer, d'attaquer l'identité de la gauche, on a envie de lui demander : ben oui, bien sûr, mais cette identité repose-t-elle sur des mythes, oui ou merde ? Ces mythes sont-ils dominants dans le paysage, oui ou merde ? Ce livre, ce genre de polémiques, sont-ils justifiés ?

    Le Ghislain semble vouloir éviter ce thème, il prétend à une espèce d'objectivité très classe, comme si aucune idéologie ne dominait le paysage, de l'histoire ou autre, depuis 50 ans et plus.

    Faut pas m'emmerder, moi.

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  20. Marchenoir, vous faites semblant de ne pas comprendre mon intervention, franchement pas très méchante.

    Vous avez raillé un texte en donnant comme seul argument le statut de l'auteur : enseignant. Nous savons tous ici que vous detestez les profs, et il est amusant de voir que vous ne pouvez pas résister à la tentation de les moquer, de les mépriser, de les insulter. C'est de l'ordre de l'obsession, chez vous, et vous en donnez la raison dans votre dernier message : vous n'avez strictement aucun diplôme, aucun statut, aucun titre à faire valoir, ce qui n'est évidemment pas un mal en soi (ni un bien !), et vous ne supportez pas que d'autres en aient.

    c'est là VOTRE problème, pas un problème en soi. En ce qui me concerne, je n'ai jamais jugé quelqu'un sur la longueur de ses titres. Il y a trop de crétins diplomés, et beaucoup de génies sans diplômes.

    Mais que quelqu'un se présente simplement comme "enseignant", et vous voila parti dans un délire agressif qui ne connaît plus aucune limite. C'est un "enseignant", DONC c'est un connard, un nul, et pour tout dire une sous-merde. Voilà où vous mène votre logique, une fois de plus : vous dénoncez ceux qui se présentent à vous en précisant qu'ils sont enseignants, comme s'ils s'en vantaient ou voulaient avec cela vous faire taire (?), alors que vous-même ne jugez les gens qu'à leur bobine, c'est-à-dire, sur le net, qu'aux titres dont ils s'affublent éventuellement. Ici, le seul fait que l'auteur soit enseignant le disqualifie à vos yeux.
    Où est l'escroquerie intellectuelle ?

    Quant au caractère intrinsèquement libéral du blog, c'est un autre gag de votre part, je suppose. Votre logique est encore fort simple en l'occurence, tout en étant foncièrement vicieuse. "Tout ce qui est libre et bon est libéral". Point barre.

    C'est simple,
    c'est pratique,
    mais c'est surtout très con.

    Figurez-vous qu'on n'a pas attendu les théories libérales du XVIIe ou du XVIIIe siècle pour s'intéresser à la liberté, à la liberté d'expression et aux modes de communication en général.

    Il y a un autre point sur lequel vous délirez gravement, c'est de croire que nous autres, enseignants (puisqu'il s'agit de cela), nous tentons de reproduire dans les discussions de blog les avantages extraordinaires qui seraient les nôtres du fait de notre appartenance à une corporation, à une aristocratie fabuleuses. On se vanterait de notre statut d'enseignant pour "gagner" dans les joutes verbales...

    Mon cher Marchenoir, vous êtes le dernier à croire encore que les enseignants sont respectés. Ils ne le sont ni par leurs inspecteurs, ni par leurs proviseurs ou principaux, ni par leurs élèves, bien souvent. Tout le monde les prend pour des nuls mal payés, quoiqu'encore trop payés pour ce qu'ils font. Se présenter comme "prof", aujourd'hui, en France, c'est être assuré de se voir traiter de fainéant, de profiteur et de crétin.

    Comment pouvez-vous croire sérieusement qu'un enseignant, aujourd'hui, en France, puisse vraiment se faire mousser en énonçant son statut ?

    Dans quel monde vivez-vous ?

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  21. Voilà, je trouve que ces deux phrases du Ghislain sont un modèle de tartufferie, modèle bouche en coeur :

    "En fin de compte, il (Sévillia) cherche à saper les fondements identitaires de la gauche en attaquant ses lieux de mémoire.

    Je n’ai aucune prévention contre cet objectif : je lui reconnais bien volontiers ce droit de prendre parti qu’il revendique en introduction."

    Oh, on vous remercie bien de nous reconnaître ce droit, très-cher... mais on a l'impression que vous nous dites que c'est une question de parti-pris, qu'il n'y a pas de manière objective de "saper ces fondements", et que ces fondements sont de fondements parmi d'autres, pas du tout dominant dans le paysage idéologique de ces 50 dernières années...

    Bouche en cul d'poule, va !

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  22. Marchenoir, Marco Polo : vos gueules !

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  23. Il faut dire que ce Sevillia est assez culotté : il donne des arguments précis aux méchants de droite qui veulent répondre aux arguments des gentils de gauche et ce, dans un livre très facile à lire même pour des gens non férus d'histoire.
    La première caractéristique déplait à certains, la deuxième à d'autres.

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  24. Les historiens professionnels (de gauche) ont beau jeu de dénoncer le caractère racoleur et unilatéral du livre de Sévillia, en insistant sur le fait que les historiens véritables ont depuis longtemps nuancé les clichés rapportés par lui, mais ils oublient de signaler que ces clichés sont toujours très présents dans l'esprit du grand public et surtout dans la vulgate historique des médias.

    Effectivement. Je mets ci-dessous un extrait d’un article de Rémi Brague (Commentaire n°124) consacré au livre de Sylvain Gouguenheim, Aristote au mont saint Michel, et qui dit à peu près la même chose :

    « Les gens compétents ont raison de dire que ce que Sylvain Gouguenheim a écrit « tout le monde le savait déjà ». C’est exact si l’on prend « tout le monde » au sens où l’on parle du « tout-Paris », ce qui veut dire, dans les deux cas, quelques dizaines de personnes. Si, en revanche, on pense au non-spécialiste qui cherche à s’informer dans la presse ou dans les médias, force est de constater que la légende qui domine actuellement, « la thèse la plus médiatisée », est bien celle contre laquelle s’élève Sylvain Gouguenheim, lequel ne prétend pas faire plus que « donner à un public aussi large que possible [...] des éléments d’information et de comparaison issus des travaux des spécialistes, souvent peu médiatisés. »
    On peut regretter qu’il ne soit pas sur ces questions le meilleur spécialiste dont on puisse rêver. Mais pourquoi les spécialistes lui ont-ils laissé la tâche désagréable de rectifier le tir ? Et pourquoi abandonnent-ils le terrain à des ignorants, des menteurs et/ou des propagandistes ? »

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  25. Je préfère avoir raison avec Dorham que tort avec Dorham, lequel a juridiquement raison quoiqu'il soit politiquement minoritaire. Quant à Jacques Marseille, à mon avis, il exagère.

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  26. Gil : oui, avec l'ami Marchenoir, on déconne, c'est vrai.

    Votre citation de Rémi Brague, Aristide, est en effet très pertinente.
    Heureusement qu'il y a quelques historiens professionnels pour se jeter dans l'arène, comme Brague justement, ou Jacques Heers.

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  27. Aristide : merci de nous ramener Brague dans le débat : je l'avais oublié, celui-là !

    Mais bon : Rémi Brague est catholique, donc pas fiable, a priori…

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  28. "Historiens de gauche" ; "Historiens de droite" : le Ridicule comme un des beaux-arts à la française. La connerie en académie, en confiture, en pâté en croute, en daube, en choucroute, en ministère. Comment peut-on encore avoir de tels concepts en 2011 ? La risée du monde entier en plus — même de l'Afrique, c'est dire — et ils n'ont même pas honte et ils signent ces âneries, droits debout dans leurs bottes gauches pleines de merde bling-bling et de parfums à deux balles ; le degré zéro de la civilisation ; sinon une insulte, un injure à tous nos ancêtres. C'est à gerber. Je préfère en pisser de rire tout en graissant mes couteaux et mes haches.
    "Historiens de gauche" ; "Historiens de droite" : PTDR ! KIKOOO LOL !

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.