samedi 10 mai 2014

Le quart d'heure d'auto-flagellation, c'est maintenant !


Nos amis progressistes ont bêtement laissé passer le 8 mai, à notre grande stupéfaction : on s'attendait à entendre retentir les appels des muezzins antifascistes à tous les minarets de blogs, pour nous rappeler que la lutte contre la bête immonde est plus que jamais d'actualité, et bla et bla et bla. Et puis, rien. Heureusement, depuis ce matin, attirés par le cliquetis des chaînes comme par la chair fraîche les zombis, tous nos petits Toussaint se sont réveillés et ont signalé l'ouverture de la lutte contre l'esclavage – laquelle est en effet urgente et plus que jamais d'actualité.

Évidemment, je plaisante. Ils ont beau être déments, ils savent tout de même que l'esclavage a cessé d'exister. (Sauf, peut-être, pour quelques femmes de ménages philippines dans quelques pays arabes, mais l'information ne semble pas être parvenue jusqu'à eux.) Ce n'est pas une raison, à leurs yeux injectés, pour que l'homme blanc occidental quitte le devant de la scène mondiale. Leurs grands-parents se savaient irremplaçables pour répandre les lumières et la civilisation, les petits-enfants, eux, se voient comme le mal absolu ; ils sont restés donc tels : indispensables en tout et partout. Rien ne peut se faire dans le monde sans eux. On se parait naguère des plumes du paon, on se roule désormais dans la fange, avec les mêmes petits couinements de plaisir. (Exemples d'orgasmes masochistes chez Dame Rosa et chez Miss Élodie, très entre autres.)

Bien entendu, naïf serait celui qui chercherait, dans ces parades de repentance, la moindre allusion à ce que fut réellement l'esclavage, universel depuis l'origine de l'humanité, à la traite inter-africaine si juteuse (on peut lire à ce propos cet instructif billet), aux razzias millénaires des Arabes ; et encore moins au fait amusant que si l'esclavage a finalement disparu (ou presque), c'est à ce damné mâle blanc occidental et chrétien qu'on le doit : il faudrait quand même voir à ne pas désespérer le 9-3, ni Dame Taubira dont c'est le gagne-pain depuis un quart de siècle.

Quant à ceux qui n'auraient pas le courage de se plonger dès maintenant dans ce tourbillon d'auto-flagellation, je tiens à les rassurer : ça n'a aucune importance, vous pourrez relire exactement les mêmes délires masochistes le 10 mai prochain.

55 commentaires:

  1. Je dois être frigide, j'ai rien senti.

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  2. À cause de cette connerie, on a loupé l'anniversaire du 10 mai 1981 alors qu'ils ont ressorti Giscard.

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    1. Vous êtes des gauchistes nuls ! Bientôt, il n'y aura plus que les brontosaures dans mon genre, pour célébrer le 10 mai 81.

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    2. Bem, laisse moi au moins. Me droit de plaisanter.

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  3. peut-on dire sans craindre quelques représailles que Taubira ne serait pas devenue ce qu'elle est aujourd'hui si quelques uns de ses ancêtres n'avaient pas été emmenés de force aux Amériques ?^
    Non, je suis catégorique: le devoir de mémoire, je veux bien, mais la repentance, merde, quand même, merde !

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    1. Eh bien, moi, je ne veux même pas du devoir de mémoire : j'ai passé l'âge de faire des devoirs. Surtout quand on vit au milieu d'un peuple décérébré ayant à peu près tout oublié de son histoire.

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  4. A lire 'l'instructif billet", on se dit que ces esclaves ont eu bien de la chance que nul n'ait l'air d'avoir jamais songé à manger ceux qui étaient en surnombre.

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    1. Manger un esclave, c'est mal. Surtout avec les problèmes de traçabilité qui existaient à cette époque.

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  5. A ce propos, il est intéressant de rappeler l'origine du mot "cafard".
    Si je ne m'abuse, ce mot vient de l'Arabe "koufar". Les Arabes, grands consommateurs d'esclaves devant l'éternel utilisaient ce terme imagé pour désigner les Noirs africains, qu'ils méprisaient.
    Par extension, Koufar signifie l'étranger en langue arabe.

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  6. Euh ! ben, j'ai pas envie d'aller voir chez Elody et Dame Rosa.
    Par contre, l'année prochaine, afin de ne pas perdre la main, je suggère que l'on fête le premier anniversaire Sans anniversaire du 10 mai.

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  7. L'amérique sans ses noirs: pas de musique pénible, pas de jazz, pas de gospels bigots...
    Une vraie Amérique quoi !

    Pas de Cassius Clay, pas de Louis Armstrong, pas de James Brown... la liste est longue... Un vertige quand on y pense !

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    1. C'est vrai ça! Une vie sans Cassius Clay est-elle possible ?

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    2. Ah, mais je ne suis pas d'accord pour qu'on supprime le jazz, moi ! Donc, en un sens, vive la traite atlantique, qui nous a donné Duke Ellington, Thelonious Monk et Charlie Parker !

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    3. Et les dames, elles sentent le pâté, les dames ?

      Bien d'accord avec vous par ailleurs. A l'instar de monsieur Y, je n'est pas envie d'aller lire vos liens. Je ne parle pas que de votre inénarrable émule (mais si, son truc sur les nauséabonds répondait exactement à vos Modernœuds), ça sent le billet C'est ma Shoah à plein nez.

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  8. Il faudrait leurs rappeler à ces adeptes de la repentance "ad vitam éternam" que les derniers pays à abolir officiellement l'esclavage furent des pays africains comme la Mauritanie en 1981 malgré cela des maures noirs restent des esclaves pour les maures blancs et qui dit blanc ne dit pas occidental, mais cela est une autre histoire.

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    1. Comme ils pratiquent la surdité et la cécité sélectives, cela ne servira à rien.

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    2. Robert Marchenoir11 mai 2014 à 15:20

      La Mauritanie a aboli l'esclavage quatre fois depuis 1905. Un peu comme la France n'arrête pas d'abolir les devoirs à la maison pour les écoliers. La première abolition a été le fait du colonisateur français. La dernière date de 2003. C'est dire à quel point elles sont efficaces.

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  9. Vous annoncez un quart d'heure et votre billet fait à peine 5 minutes.
    Toujours dans l'exagération

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  10. Vous n'avez pas honte de pousser d'innocents lecteurs vers de tels endroits ? Tous serfs en 1789 ! Dire que des gens qui se croient éduqués peuvent sortir de telles âneries avec la tranquille assurance que donne une supériorité morale auto-attribuée ! Il faut dire que chez ces gens-là on est persuadé que la révolution de 1789 a renversé un régime féodal alors qu'il n'en restait plus que des traces depuis des siècles...

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    1. Pour être bien certaine d'avoir raison, Dame Rosa, depuis hier, censure tous mes commentaires, ainsi que ceux de M. Arié…

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    2. Elle devrait alors n'ouvrir l'accès à son ... cloaque (pardon de vous citer) qu'à ceux qui sont d'accord avec elle.

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    3. @All West : C'est déjà fait. Il faut dire que c'est beaucoup plus simple comme cela.

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  11. On sent que vous devez tous être à l'aise en fin de repas, ont doit vous bisser, avec vos réflexions grasses sur l'esclavage, les noirs, Taubira, etc.

    "un peuple décérébré ayant à peu près tout oublié de son histoire"
    Vous avez des preuves M. Homais?

    Horace

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    1. Vous ne vous imaginez tout de même pas que l'on puisse parler des noirs à table ? Pourquoi pas de furonculoses et de crises hémorroïdaires, pendant que vous y êtes ?

      Quant aux preuves que vous demandez, c'est tout simple : il suffit de lire les blogs régulièrement. Ceux de gauche principalement, mais ce n'est pas exclusif.

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  12. Un hommage au grand père de Manuel. Gnéh éh éh!

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  13. Un très bon article sur le site de Marianne :

    http://www.marianne.net/Esclavage%C2%A0-retour-a-l-histoire_a238501.html

    comportant ces trois phrases, que Dame Rosa censure systématiquement :

    -" s'est installée l'idée que l'esclavagisme est une particularité de l'histoire de l'Occident, alors que ce dernier s'est distingué en inaugurant son abolition. "

    -"Son travail montrait que la quasi-totalité des esclaves africains avaient été razziés non par des Européens mais par des négriers africains, et que le commerce des esclaves était une routine sur le continent noir bien avant l'arrivée des négriers européens"

    -"En nous libérant d'un ethnocentrisme du présent qui favorise l'inculture, le travail impressionnant d'Olivier Grenouilleau renoue avec l'histoire et la profondeur du passé. "

    Car s'il y a une chose à laquelle Dame Rosa tient plus qu'à la prunelle de ses yeux (comme on dit), c'est bien l'inculture, valeur qu'elle place au-dessus de toutes les autres, et qui est le grand fil conducteur de tous les billets de son blog.

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    1. Bon, ça y est : je lui ai écrit que son blog était le seul à supprimer les commentaires contradictoires, et que, par conséquent, la vraie réac anti-démocrate, c'était elle: et, du coup, certains de mes commentaires ont réapparu.

      Il faut savoir s'y prendre avec les femmes, M. Goux: un jour, je vous expliquerai comment faire.

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    2. Ne vous donnez pas cette peine, je suis trop vieux…

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    3. On peut dire que Marianne est une officine réac en plus...

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  14. Monsieur Goux vous aimerez peut etre celui ci de "devoir2memoire"ce site doit encore exister je crois,il y y a essentiellement des paroles de tels ou telles personne plus ou moins connues comme par exemple,et de memoire j ecris cela,une chanteuse ayant comme refrain "quelqu'un m'a dit"...c est peut etre ce quelqu un qui lui a dit de dire "les Francais sont des minables et des negatifs".Les sources sont toujours cites,dans un magazine dont je ne sais plus le titre dans ce cas.
    Excusez des fautes et autre mais depuis un iphone ce n est pas aise.
    Au plaisir.
    Dominique.

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    1. Jetez cet engin à la poubelle : il est nuisible pour la santé mentale.

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  15. Que vous êtes cruel monsieur Goux! Vous voudriez donc priver ces messieurs et dames bien pensants du plaisir de battre sa coulpe sur la poitrine d'autrui?
    Mais à quoi occuperaient-ils leurs journées? A cultiver des passions tristes et haineuses, comme nous autres pauvres réacs?
    Non, non, il vaut bien mieux leur laisser faire la preuve de leur grand coeur et de leur haute rectitude morale en accablant leurs ancêtres. C'est beaucoup plus joyeux et plein d'amour.
    Et puis il faut bien que tout le monde s'amuse.

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  16. "Quant aux preuves que vous demandez, c'est tout simple : il suffit de lire les blogs régulièrement"

    Vous vous faites donc une idée des capacités intellectuelles de la France à partir des blogs, rien sur l'enseignement, rien sur l'université, rien sur la littérature, rien sur les associations, la France, sa mémoire, son histoire, ce sont les blogs ! A part vous, personne ne sait ce qu'est la France, ceux dont les ancêtres sont morts pour la défendre, ceux qui l'ont construite génération après génération, venant de tous les coins du globe, aujourd’hui comme hier, ne le savent pas, rien n'est inscrit dans leur chair.
    En effet, ils ne prétendent pas à eux seuls, la représenter, ils ont l'humilité de considérer, blancs, comme noirs, comme jaunes, catholiques comme musulmans ou bouddhistes, francs maçons comme athées, qu'ils font partie d'elle d'une manière si naturelle qu'ils n'ont pas besoin de drapeaux ou des manifestes nationalistes que vous assénez à longueur de temps, sans pudeur, sur votre site.

    Finkielkraut fait ça aussi, il se colle devant TF1; et décide que ce pays est au bord du gouffre, parce que lui, bien installé sur son canapé, voit des grèves, des chevelus dans la rue, des quartiers pauvres, de l'insécurité, des types à capuche, des chanteurs berbères, des footballeurs noirs, et ne voit rien rien sur la profusion des arts, sur les ouvertures au monde, sur les solidarités, sur ce qu'essaie d'être le monde aujourd'hui et ce qu'il était hier, où guerres, esclavages, injustices, inégalités, étaient si répandus, ce que vous avez l'air de regretter, sur l'exemplarité du message, altruiste et compassionnel, qui n'est pas si simple à porter dans un monde ou l'égoïsme, celui que vous ne cessez de défendre, passe pour un humanisme, ce message que la France et l'Europe peuvent adresser au monde et dont certains peuvent être fiers, mais pas vous évidemment...
    Continuez donc de boire vos pastis, les pieds dans vos pantoufles, et de baver sur autrui, après tout si cela vous convient...

    Horace

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    1. Foutaises et grandes phrases creuses.

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    2. Qu'est-ce qu'y zont, mes commentaires, ils puent du bec ?

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  17. Sans concessions à quelque romantisme que ce soit Henry de Monfreid dans « L'esclave du batteur d'or » (1957) écrit :

    « Je soulèverais l'indignation si je me permettais par exemple de dire que la suppression de l'esclavage en Éthiopie, pour illusoire qu'elle soit, a abouti au brigandage, à la ruine et à la misère, en bouleversant le millénaire équilibre où ce peuple se maintenait inchangé depuis Salomon, et bien avant lui, peut-être.
    Il évoluera, répondent nos philanthropes de cabinet.
    Non, il pourrira, car le fantomatique gouvernement du Négus n'a pas ni la volonté ni le moyen de réaliser cette évolution.
    (...)
    Et puis il s'agit de noirs, dont l'esprit autrement évolué ne peut assimiler ce qui convient au nôtre, l'esclavage, cet esclavage oriental s'entend, est accepté sereinement par le noir primitif, qui ne conçoit ni ne désire un changement de condition, tout comme le paria indien. Tous ignorent qu'ils puissent être malheureux.
    Le Blanc au contraire voudrait pour lui seul toute la liberté, et ainsi l'esclavage le révolte.
    Et cependant une sorte d'instinct de l'espèce semble aujourd'hui ramener ce troupeau humain qui se déchire vers un nouvel esclavage, autrement plus cruel, qu'imposeront la force et la terreur. Être esclave ou mourir, tel est le dilemme devant lequel les utopies sociales ont conduit l'humanité. Il suffit de regarder vers l'Est pour s'en convaincre... »

    Pas d'artifices inutiles dans ce très beau roman d'aventures qui mérite d'être lu, comme la plupart des œuvres de Henry de Monfreid il me semble.

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  18. Réponses
    1. Ça paraît presque trop beau pour être vrai !

      Quel monde merveilleux, tout de même…

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    2. Absolument. Nous sommes entrés sans nous en rendre compte dans le merveilleux.

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  19. Comme vous le soulignez très justement dans votre billet, l'esclavage n'est pas aboli sur Terre, loin s'en faut.
    De nombreux états l'autorisent du fait de leur politique d'immigration, comme à Dubai, au Qatar, à Hong Kong...

    C'est ainsi que de nombreuses femmes, notamment Indonésiennes et Philippines se font enrôler dans leurs propres pays respectifs par des agences peu scrupuleuses, protégées par les états sus-cités. Une fois arrivées à destination, elles se retrouvent captives d'un système leur ôtant toute protection, vivant obligatoirement au domicile de leur employeur, à faire pour certaines 18h de travail/jour, payé 2 à 3 fois moins cher qu'une journée de 8h d'un travailleur local, quand il n'y a pas de surcroit des actes de maltraitance.

    Aucune possibilité de rouspéter car c'est rupture du contrat et du visa avec retour immédiat dans le pays d'origine, Or elles doivent rembourser l'argent qu'elles ont du payer à l'agence de recrutement, avant de partir, et face à qui elles vont se retrouver en cas de retour anticipé dans leur pays d'origine (les frais d'agence sont équivalents à environ 7 mois de salaire, et il faut les payer tous les deux ans, à chaque renouvellement de contrat).
    Et ce n'est pas avec ce qu'elles gagneront ensuite, une fois rentrées, qu'elle pourront se libérer de cette dette.

    C'est là que les gouvernements pourraient apporter un début de solution en autorisant une personne en rupture de contrat à rester au moins quelques semaines supplémentaires, le temps de trouver un autre employeur et pouvoir continuer à rembourser sa dette à l'agence. Mais ce n'est pas le cas dans une sorte de complicité fourbe avec les exploiteurs du système.
    Il est utile de préciser aussi que ces femmes Indonésiennes ou Philippines ne peuvent pas obtenir de visas pour un quelconque autre emploi que celui de domestique.

    Les expatriés occidentaux qui arrivent dans ces pays profitent tout autant du système, ces domestiques bon marché leur étant bien souvent fournies dans leur contrat d'expatriation. Parmi eux on trouve un bon nombre de bon bobos parisiens, pourtant ardents défenseurs des droits de l'homme quand ils sont en France.

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    1. Mon frère vit à Dubaï depuis un peu plus de six mois. Mais, à ma connaissance, pas de domestique pour eux…

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  20. De toute évidence vous n’entendez pas grand-chose au sujet pour en parler ainsi.

    Permettez que je prenne un peu la défense desdits esclavagistes, en étant un moi-même, face aux récits poignants de leurs exactions dont sont friands Courrier International ou le Monde diplomatique.

    Tout d’abord il est important de comprendre que les Indonésiennes et Philippines qui émigrent dans les métropoles internationales d’Asie afin d’y servir en tant que helper sont le plus souvent très conscientes des conditions de travail qu’elles vont trouver sur place, ayant toutes des connaissances, des amies, des membres de leur famille qui les renseignent avec des témoignages de première main. De plus il est vrai que les agences de recrutement locales ne sont pas vraiment connues pour faire de cadeaux. Il est dès lors étonnant que ces femmes se pressent malgré tout en masse pour émigrer vers ces enfers ultralibéraux qui abritent honteusement les derniers vestiges de l’esclavagisme.

    Cela s’explique un peu plus, toutefois, quand on sait ce que ça représente pour elles en termes de revenus. A Hong Kong où je vis, une helper gagne avec le seul salaire minimal deux à trois fois plus qu’employée dans son pays d’origine avec plusieurs années d’études et d’expérience. Tous les frais essentiels sont pris en charge par l’employeur : logement, nourriture, assurances. Une helper peut en théorie mettre de côté la totalité de son salaire – et de fait beaucoup d’entre elles le font, utilisant l’argent pour soutenir leur famille. Nombre d’entre elles passent ainsi quelques années sur place et reviennent ensuite dans leur pays d’origine pour y élever leurs enfants. Certaines reviennent par la suite.

    Ce que vous dites sur les agences est simplement n’importe quoi. Pourquoi devraient-elles repayer ce qu’elles ont déjà payé ? La principale conséquence d’un retour au pays pour une helper est qu’elle devra repasser par les formalités compliquées liées à l’obtention d’un visa. L’histoire des sept mois de salaire à régler en frais d’agence tous les deux ans est du pur délire. Il est indéniable que certaines agences cherchent à profiter de la situation et à maximiser leur profit tant vis-à-vis des helpers que des nombreuses démarches compliquées à entreprendre pour obtenir l’autorisation de les faire sortir du pays – nettement plus dure à obtenir que celle pour les faire entrer dans les métropoles d’esclavagistes. Mais là encore beaucoup d’entre elles préfèrent parvenir à en sortir malgré les difficultés, et le marché s’adapte pour éliminer les plus rapaces – eh oui.

    Les métropoles ne se valent pas toutes non plus. Hong Kong est plus protecteur que Singapour, par exemple : salaire minimal plus élevé, meilleur encadrement légal des contrats, législation plus favorable… Les helpers y sont nombreuses et organisées, notamment les Philippines, et les abus sont régulièrement dénoncés. Il est vrai que les helpers ont un visa qui les caractérise en tant que telles. Seulement, cette mesure odieusement discriminatoire est également une protection, le statut légal fermant la porte à des abus pires encore.

    Les expatriés occidentaux qui profitent du système, comme vous dites, sont généralement des employeurs privilégiés pour les helpers, souvent bien contentes de tomber sur des Parisiens élevés aux droits de l’homme au lieu de Chinois aux scrupules parfois limités sur la gestion de leurs subordonnés. D’autre part les contrats d’expatriation deviennent rares dans cette région du monde, la plupart des Occidentaux étant désormais employés en contrat local – et donc soumis à la concurrence moins chère et déterminée de la main d’œuvre du cru. Dit autrement, dans leur grande majorité ils ne vivent pas avec une cuiller en argent dans la bouche, les expatriés, et sans financer une helper pour aider leur famille ils auraient en général le choix entre prier bobonne de cesser de travailler pour s’occuper des enfants et faire leurs valises.

    Ce système n’est pas parfait, mais un peu de retenue serait la bienvenue, tant vis-à-vis de la réalité des faits que du véritable esclavagisme.

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  21. Je précise que le commentaire ci-dessus s'adressait à Alain Bar, je me suis laissé berner par blogspot...

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    1. Je vis à Hong-Kong depuis 15 ans et suis marié avec une Indonésienne. Je connais parfaitement le sujet car de par mon épouse nous avons de nombreuses amies "domestic helper" à Hong Kong, Indonésiennes et Philippines.

      Vos propos montrent que vous ignorez tout de la réalité, comme beaucoup de Français qui ne connaissent d'Hong-Kong que le petit monde "entre-soi" des expatriés.

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    2. Je comprends parfaitement vu votre situation que le sujet soit sensible mais votre comparaison sérieuse avec l'esclavagisme n'en est que plus outrancière. Sauf à considérer que les abus qui existent sont la norme, et qu'ils le sont faute d'une législation plus encadrée.

      Le petit monde entre-soi des expatriés est sans doute méprisable d'ignorance, mais les domestic helpers qui y travaillent ne sont pas traitées en esclaves et les échos qui en émanent attirent encore à l'évidence beaucoup d'entre elles depuis leur pays d'origine.

      Il se trouve que je ne prends pas vraiment mes sources sur le sujet dans le microcosme des (nombreux) Français expatriés et que la quantité de procédures par lesquelles je suis passé pour faire venir notre domestic helper directement des Philippines, sans me comparer à vos quinze ans d'expérience m'a malgré tout confronté d'assez près à ces questions.

      Je suis donc relativement bien placé pour savoir que bon nombre d'entre elles, qui souhaitent émigrer à Hong Kong, ont une assez bonne idée de ce qui les attend. Les agences sont gourmandes et là encore - plus encore - les abus existent, mais je n'ai jamais entendu parler d'abus dans les proportions que vous décrivez, même de la part de confrères Chinois.

      Je ne cherche pas à dresser un portrait idyllique de la situation, je suis bien conscient que pour beaucoup de helpers elle n'est guère enviable. Mais il m'a paru nécessaire de contre-balancer la description esclavagiste que vous en faites, et de souligner le fait que la plupart d'entre elles viennent à Hong Kong simplement parce qu'elles vont y gagner plus d'argent que dans leur pays d'origine.

      La vraie question est : que préconiseriez-vous, en lieu et place de la situation actuelle? Si le statut des helpers changeait d'un coup au profit d'une législation à la française, par exemple, que pensez-vous qu'il se passerait?

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    3. Nous n'avons visiblement pas la même vision de ce que peut-être un emploi décent et pour moi, une 'domestic helper' qui ne bénéficie chaque semaine que de quelques heures de repos le dimanche, une fois le service du petit-déjeuner de la famille terminé, et qui doit rentrer avant le repas du soir en retrouvant la vaisselle de midi non faite en son absence, le linge à laver, le ménage.... (donc le travail ordinaire d'un jour de semaine) est exploitée,

      Certes en plus du salaire elles bénéficient d'une chambre mais qui dans bien des cas leur ôte toute protection puisque de ce fait elles dorment et vivent sur leur lieu de travail et au contact 24/24 avec leur employeur qui peut en user et abuser à merci (même si ce n'est pas le cas de tous, je vous le concède).

      Pour info : les agences indonésiennes prennent 2500 EUR. Une Helper est payée 390 EUR. 2500/390 = 6.41. Vous avez raison c'est moins de 7 fois. J'ai honteusement exagéré.

      Si je suis votre raisonnement on pourrait alors dire qu'en payant encore moins les 'domestic helper', de ce fait il y aurait encore plus de gens intéressés pour les employer, donc plus d'emploi et ce serait meilleur pour ces populations de femmes Indonésiennes et Philippines. Elles seraient ainsi plus nombreuses à pouvoir avoir les miettes du repas.

      Par ailleurs, les enfants Philippins qu'on viole gagnent aussi très bien leur vie grâce à ça. Donc les occidentaux qui se rendent aux Philippines pour les violer sont des bienfaiteurs. Cette comparaison est un peu violente mais c'est exactement le raisonnement que vous êtes en train de nous exposer.

      Le danger de l'esclavage moderne est celui-ci : Il provient de gens qui ne se rendent pas compte de la portée de leur acte, noyé sous une tonne de bons sentiments bisous-compatibles.
      Employer une "domestic helper", c'est participer à l'esclavage, tout comme aller forniquer des enfants Philippins participe au développement de la pédophilie.

      La solution est déjà de ne pas employer de "domestic helper" à notre petit niveau de citoyen, pour ne pas promouvoir l'esclavage.

      Au niveau des états il serait de développer des liens économiques équitables avec les Philippines ou l'Indonésie pour que les populations puissent vendre leurs produits sur le marché international à un prix décent et pouvoir gagner leur vie décemment en restant dans leur pays, avec leur culture et près de leurs familles.

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  22. Nous aurons du mal à tomber d’accord en effet, mais vous me prêtez un angélisme qui n’est pas le mien. Si la situation des helpers ne satisfait sans doute pas vos critères d’un emploi décent, je maintiens que parler d’esclavage est abusif. Votre comparaison avec le tourisme pédophile n’est pas violente, elle est à côté de la plaque. Les enfants victimes de pédophilie ne font pas des études pour prendre un job qui leur donnera de meilleures chances de partir librement exercer en tant que victimes de pédophilie à l’étranger.

    J’ignorais que les agences indonésiennes prélèvent 2,500€ tous les deux ans au salaire des filles. C’est regrettable en effet. Ce n’est pas mon expérience de la situation aux Philippines, où les frais étaient nettement moins élevés et où à ma connaissance il n’est pas question d’une telle récurrence. J’attire tout de même votre attention sur le fait que c’est un problème essentiellement lié à la possibilité de sortir de ces pays, à leurs régimes et à la corruption endémique qui y règne.

    Vos arguments persistent à ignorer commodément le fait que ces filles se pressent pour venir travailler à Hong Kong, qu’elles savent dans une large mesure ce qui les attend – de grâce, ne me prétendez pas le contraire – et les raisons pour lesquelles elles privilégient cette solution au lieu de "gagner leur vie décemment en restant dans leur pays, avec leur culture et près de leurs familles."

    A ce compte-là, les Hong Kongais qui gagnent 2 à 3 fois plus mais à qui il reste 5 fois moins qu’une helper à la fin du mois une fois leurs factures payées, coincés dans leur travail à la merci d’un chef tyrannique, sont des esclaves aussi. Les stagiaires des banques de la City dont l’un est récemment encore mort de surmenage sont des esclaves. Mais ne nous arrêtons pas aux enfers capitalistes, ça marche aussi pour les communistes : que penser de la situation des petits paysans sud-américains accablés de taxes quand ce n’est pas carrément spoliés de leur récolte, obligés de satisfaire à des critères de productivité centralisés de la dernière stupidité pour la gloire de tel ou tel lider maximo – et eux bossent 7 jours sur 7, pour le coup.
    Je peux en mettre beaucoup des comme ça. Vous avez une définition de l’esclavage bien vaste. Le jour où l’esclavage est enfin aboli en Chine, quel devrait être le critère retenu pour définir qui a droit à des réparations ou non ? Le niveau de salaire ? Parce que si ça ne tient qu’aux conditions de travail, elles en ont de la concurrence, les helpers.

    Votre plaidoyer pour des liens économiques équitables suppose que les Philippines ou l’Indonésie ne sont avant tout que victimes de la rapacité d’Etats plus grands qu’elles. Ainsi Hong Kong est une métropole d’esclavagistes que vous n’avez visiblement pas de mots assez durs pour dénoncer, mais les pays d’où vient la main d’œuvre bon marché, où la protection du droit est pour le moins variable et qui encadrent l’émigration des helpers dans un système de taxation lucratif ne sont pour rien dans la situation des helpers, ce n’est pas leur faute à eux, les pauvres. Je me demande ce que je dois en penser.

    Bref, j’ai assez joué l’avocat du diable. Chacun voit midi à sa porte, pour vous la situation des helpers est insupportable, pour moi c’est une situation difficile parmi d’autres. Je terminerai avec ceci : l’alternative au système des helpers, c’est une social-démocratie à l’européenne. En d’autres termes, prise en charge des besoins des familles par l’Etat et réduction massive de la présence des expatriés dont la plupart ne pourraient pas supporter le niveau de vie local avec un seul revenu. Il n’y a plus qu’à soumettre ce merveilleux plan aux autorités pékinoises, à qui l’acharnement mis par l’élite occidentale à exporter cet enviable modèle devrait ne pas échapper…

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  23. Palaiseau n'a pas échappé au grand guignol de la repentance. Nous avons eu droit à une cérémonie officielle dont l'ouverture a été confiée à une sorte de groupe haïtien. Sur fond de tam-tam et grelots, trois haïtiennes vêtues sobrement de pagnes en raphia, dansaient et chantaient, pieds nus, une sorte de mélopée vengeresse contre ce méchant Occident qui avait réduit leurs ancêtres en esclavage.

    Bien sûr, pas un mot sur les arabes qui avaient débuté la traite dès le Vème siècle et continuent aujourd'hui sans que quiconque n'élève la voix. Bien évidemment, pas un mot non plus sur le fait que ce soient dans les anciennes possessions occidentales qu'on trouve des descendants d'esclaves, vu que les arabes les châtraient et que la mort arrivait dans les cinq ans, à cause des mauvais traitements et de la maladie.

    Non, le mal, c'est le blanc.

    Pour ma part, ils peuvent attendre pour que je me repente. La traite a concerné une cinquantaine de familles en France, essentiellement dans les grands ports comme Bordeaux, Nantes, etc. Fils de paysan auvergnat, je puis affirmer que mes aïeux ont du attendre la guerre de 14-18 pour voir leur premier nègre, et encore, de loin. Et puis, si on doit chercher des coupables, il me semble que les noirs devraient plutôt se tourner vers leurs frères des côtes africaines qui partaient razzier leurs semblables à l'intérieur des terres. Sans compter que je ne vois pas au nom de quoi je devrais battre ma coulpe pour des faits qui se sont déroulés il y a quelques siècles. Quant à accoler la qualification actuelle de crimes contre l'humanité pour des faits qui se sont déroulés il y a tant de temps, cela me semble tout simplement ubuesque et on ne peut plus crétin, comme cette manie de vouloir complaire aux minorités, la norme juridique étant la non rétroactivité de la loi, on ne saurait être reconnus de quelque culpabilité que ce soit pour ces faits largement passés.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.