mardi 13 octobre 2020

Simenon m'était conté


 J'arrive à la fin du Testament Donadieu, roman parfait à mon sens. Et se pose la question : comment peut-on encore se livrer à de pieuses génuflexions devant les romans d'un Sartre, d'un Camus, d'un Gide, d'un Mauriac, alors que Simenon existe ? C'est pour moi un mystère. Gide, encore lui, avait entièrement raison : « Je tiens Simenon pour un grand romancier : le plus grand peut-être et le plus vraiment romancier que nous ayons eu en littérature française aujourd'hui. » Cela dit, il faudrait savoir si, ce disant, Gide était sincère : avec lui, on ne peut jamais être sûr…

Donc, à moins d'imprévisible bifurcation vers autre chose, de l'une de ces embardées aléatoires dont je suis assez coutumier, je crois que je vais rester avec le Belge un petit moment. Déjà surgissent d'autres titres, que j'ai envie de relire : Les Anneaux de Bicêtre, La Neige était sale, Betty, La Fuite de monsieur Monde, Lettre à mon juge… De plus, le temps qu'il fait ici depuis quelques jours – vent et pluie, petit froid humide – est idéalement simenonien.


17 commentaires:

  1. Vous me renvoyez à mes vingt ans, époque où je lisais les Simenon littéralement l'un après l'autre.
    Mais je n'ai jamais eu de génuflexions à faire car, au même moment c'était ma soeur qui elle, lisait les autres, souvent c'est vrai, avec génuflexions !
    Quant à Simenon, je la soupçonne de n'en avoir jamais lu aucun.
    C'est ce qu'on peut peut-être appeler un partage des tâches ?

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    1. J'ai également lu tous les Simenon l'un après l'autre (évidemment l'un après l'autre, abruti !), mais un peu plus âgé : vers la trentaine, je dirais.

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    2. Et j'ai remis le titre, pour les deux pénibles jamais contents…

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  2. Si dans les anneaux de Bicêtre, il parle des bistros du quartier, vous me prévenez !

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    1. C'est l'histoire d'un patron de presse qui, suite à une attaque, se retrouve cloué sur un lit d'hôpital, incapable de bouger ou de parler. Alors, les troquets du coin, dans ces conditions…

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  3. Vous devriez savoir, depuis le temps, que je préfère le blanc au rouge !

    (De toute façon, je ne bois plus ni l'un ni l'autre. Par contre, je fume la pipe.)

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  4. Très déçu, il y a longtemps déjà, d'une longue interview télévisée de Simenon: la journaliste essayait vainement de le faire parler de ses oeuvres, il ramenait tout à des considérations comme son ingéniosité d' avoir planté sa girouette dans son jardin et non sur le toit de sa maison, de façon à savoir d'où souffle le vent avant de décider comment s'habiller... et il ne plaisantait pas ! On ne devrait jamais interviewer les écrivains !

    Par ailleurs : La Nausée, de Sartre,c'est quand même très réussi; et je me demande si les monologues ( Camus : L' Etranger, La Chute) peuvent être qualifiés de romans.

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    1. Les interviews de Simenon sont en effet souvent décevantes. Mais, après tout, pourquoi un romancier devrait-il obligatoirement être un "beau parleur" ? Ils laissent ça aux mauvais écrivains, sans doute !

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  5. Holà, doucement M. Fredi! réalisez vous complètement la portée de vos conseils? doit on vous rappeler que:
    - fumer la pipe tue,
    - déguster un vin racise nuit gravement à la santé,
    - qu'un feu de cheminée est une source de CO2 insupportable qui réchauffe durement la planète et provoque des pluies en Normandie.
    - que Voltaire, et donc probablement son fauteuil itou, sont très méchants pour avoir eu des propos ne favorisant pas le vivre ensemble avec les juifs et les musulmans. Et je passe sous silence leurs considérations sur les esclaves pour ne pas vous accabler.
    Tout cela est il bien raisonnable? Pourquoi ne pas plutôt conseiller à M. Goux avant qu'il ne persévère à lire Simenon, d'aller lire le billet de dénonciation de M. Garcin sur le site bibliobs qui rappelle fort heureusement le collaborationnisme de l'auteur pendant la seconde guerre mondiale. Je sais que vous l'appréciez, alors aidez le!

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  6. Heureusement que vous êtes là, Monsieur Henri ! Le diabolique Fredi Maque vous enverrait son homme aux galères comme de rien, avec ses pernicieux conseils !

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  7. La Neige était sale est un roman remarquable, particulièrement "noir". Quant au Chien jaune, c'est un Maigret, donc forcément plus léger. Je n'ai pas de souvenir des Innocents (que j'ai pourtant lu, puisque j'ai lu tous les romans de Simenon).

    Si, quand vous aurez "avalé" ces trois-là, vous voulez d'autres suggestions, n'hésitez pas à demander…

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  8. Pas plutôt " celui-là " ?

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  9. Y a t il un roman de Simenon sur les maisons closes?

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    1. Comme ça, au débotté du souvenir, je dirais non.

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    2. Ce doit être ici, sous le psedonyme de Georges Sim, au jugé des titres :

      https://www.association-jacques-riviere-alain-fournier.com/reperage/simenon/notice_pseudo/note_pseudo_Paris%20leste.htm

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.