samedi 7 août 2021

Un mois d'août très tranchée

La photographie proposée ci-dessus me montre au fond de mon jardin héberto-plessien, fort occupé à guetter l'arrivée du réchauffement climatique. D'après les renseignements qui me parviennent de l'état-major, je devrais être tranquille encore durant quelques jours, le temps que ma tranchée se transforme en pataugeoire.

Les tranchées, du reste, je ne suis pas près d'en sortir, enfoncé que je suis jusqu'au haut des bandes molletières dans la Première Guerre. J'ai commencé, on l'a vu, par Maurice Genevoix et Ceux de 14, c'est-à-dire probablement par le meilleur. C'est, en tout cas, une lecture longue et fortement secouante, à l'image donc de la guerre que le livre décrit et cerne au plus près. En le refermant, il m'a semblé soudain évident, évident bien qu'étrange, que passer à autre chose pourrait être assimilé à une sorte de désertion devant l'ennemi

Guidé par le bréviaire de Jean-Norton Cru, Témoins, lu juste après, j'ai donc commandé pas moins de six livres d'un coup (j'espère que Catherine n'en saura rien…) : quatre témoignages de combattants français, auxquels par un tardif souci de parité j'ai ajouté les Orages d'acier d'Ernst Jünger, plus Études sur le combat, le livre du colonel Ardant du Picq, lequel, ayant été tué durant la guerre de 1870, s'est trouvé empêché de participer à celle la suivant.

Quand tout cela aura été reçu, lu et digéré, je pense qu'un ou deux mois de récupération à l'arrière des lignes ne seront pas superflus. À moins que, d'ici là, je n'aie été tué net dans l'explosion d'une “marmite” : ce sont des choses qui peuvent arriver.

20 commentaires:

  1. Parmi les témoignages de combattants français, j'espère que s'y trouvent "Les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918" dont le réalisme de la terre et des corps contraste avec la flamboyance et le romantisme des "Orages d'acier" et les complètent parfaitement.

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    1. Ils ne s'y trouvent pas pour une raison simple : je me suis basé, dans mes achats, sur les avis de Jean Norton Cru. Or, le livre de Cru est paru en 1928, tandis que Barthas a dû attendre un demi-siècle de plus avant d'être à son tour publié.

      Mais je viens de mettre le livre dans mon "panier"…

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    2. Si elle vient à être au courant, je saurai que c'est vous !

      Alors, la punition ne se fera pas attendre : barda sur le dos, baïonnette au canon, direction la zone de combat !

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  2. la baïonnette dont Norton cru dit pis que pendre... Au fait le auteurs dézingués par ce même Cru pour romantisme exacerbé et imagination délirante, les avez-vous lus ?

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    1. Il n'en dit pas "pis que pendre" : il affirme que les récits de combats à la baïonnette sont un mythe. Ce que confirme Galtier-Boissière, que je relis en ce moment.

      Sinon, je n'avais lu à peu près aucun récit de cette guerre-là avant ces jours derniers…

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  3. J'ai bien aimé Orage d'Acier. Et comme j'ai eu un poilu breton dans ma lignée j'ai aussi lu capitaine Conan de Vercel sur les guerriers bretons.

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    1. Ils étaient particuliers, les guerriers bretons ?

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    2. D'après Vercel petits et trappus. Moins soumis à la mitraille et assez fondus et vaillants pour cette affreuse boucherie.

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    3. A contrario, Galtier-Boissière maudit plusieurs fois sa grande taille (1,87 m).

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  4. Très belle, la photo. et tout à fait fidèle à la réalité des tranchées. Un peu comme des vacances à la page, sauf que le sable y était ensaché.

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    1. Sans compter la baïonnette, très pratique pour se curer le nez sans les mains.

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  5. Au risque de paraître futile, j'aime beaucoup le titre...

    Bibi

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  6. La guerre comme expérience intérieure, de Jünger, est un petit livre qui vaut la peine d'être lu en complément d'Orage d'acier.
    V.H

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  7. Dans ses Carnets de guerre, Louis Barthas se dit impressionné par l'état d'alcoolisation avancée et constante des soldats bretons.

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    1. S'il y a un endroit et un moment où l'alcoolisme est excusable, c'est bien dans les tranchées et en 1914 !

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    2. C'est probable qu'il devait en croiser plus souvent que de soldats(...)

      Joël, arrière petit-neveux de deux "poilus" morts au front.

      Cher Didier, vous pouvez supprimer mon message.

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  8. « Par comparaison avec le temps mis par les troupes alliées à descendre les Champs Élysées lors du défilé de la Victoire - soit, environ trois heures -, j'ai calculé que dans les mêmes conditions de vitesse et de marche et de formation réglementaire, le défilé des pauvres morts de cette inexpiable folie n'aurait pas duré moins de onze jours et onze nuits »
    Bertrand Tavernier - "La vie et rien d'autre" (dit par Philippe Noiret).

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.