lundi 22 février 2010

Profession de non foi

Ce qui m'ennuie le plus, dans le fait que je ne croie pas en Dieu, outre l'amenuisement spirituel qu'une telle absence me paraît toujours impliquer, c'est qu'on puisse m'inclure dans le troupeau des athées militants ; lesquels ne sont pas, ainsi qu'ils le pensent, l'envers des croyants, mais seulement le double parfait des bigotes de province telles que décrites par Jacques Brel.

28 commentaires:

  1. Seriez pas plutôt un peu agnostique ?

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  2. Ca nce serait pas "non foie", prochainement ?

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  3. Ne sont-ils pas plutôt le double parfait de Brel s'acharnant sur ces bigotes ?...

    Dieu sait que je suis "fan" du Grand Jacques, mais je n'ai jamais été emballé par les chansons auxquelles vous faites allusion. Trop faciles, il me semble. Faussement subversives et fières de l'être. On pourra bien sûr me rétorquer que "pour l'époque elles étaient iconoclastes et blablabla" mais je ne suis pas convaincu.

    Navré d'apprendre que vous avez eu des "soucis" de santé. Je vous souhaite un prompt rétablissement.

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  4. Ecce homo !
    Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augure Didier, mais, quand un vieil ananar aspire à se rapprocher du grand manitou, c'est que ça commence à sentir le sapin...

    "La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas." Nietzsche

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  5. Je trouve votre propos un peu court par rapport à l'ampleur du débat que le sujet peu susciter. Vous dites ne pas croire en Dieu mais lequel ? Croyez- vous en l'âme ? A quel endroit placez-vous le spririt ? De mon grand âge, je vous conseille de lire Alan Kardec si ce n'est déjà fait.

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  6. Francis : vous croyez ? (Si je puis dire...)

    Nicolas : c'est quoi, un foie ?

    Bab : Mais il y a du bigot, chez Brel (que je déteste après l'avoir beaucoup aimé dans ma prime jeunesse) !

    Et merci.

    Bertrao : je n'aspire à rien de tel (du moins je le pense), puisque je suis persuadé qu'il n'existe pas.

    Yann : Alan Kardec ? Euh... non, merci, vraiment...

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  7. Comme j'ai dit vendredi à mes élèves : houlà les dieux de la mythologie , ça n'existe pas --ça partait d'une question intéressante: " oui, la chèvre Amalthée, elle a vraiment nourri Zeus?" -- la mythologie grecque et latine, c'est un assemblage de fictions que les grecs se sont racontés pour avoir moins peur de leurs questions... Par contre, pour ce qui est du problème de l'existence de Dieu, on laissera la question de côté et on en reparlera quand vous ferez de la philo... Je trouve que je ne m'en suis pas mal tiré.. Bon ils ont 11 ans dans l'ensemble.. Geargies.

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  8. Didier :
    Nous sommes bien d'accord. C'est pourquoi je soulignais le fait que, selon moi, vos athées militants ressemblaient bien davantage à Brel lui-même ("l'abbé Brel", se moquait Brassens) qu'à ses bigotes.

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  9. Merde, je suis déçu !
    Suite à l'accident coronarien, nous en parlions avec le Gros Nicolas, je m'attendais de votre part à un formidable adieu à l'Occident Décadent et malmené par les Sarazzins...
    J'attendais Le Défi dédaigneux à la sombre Faucheuse...
    J'attendais Chateaubriand, Mallarmé, Saint John Perse, Hugo, Baudelaire et je ne vois surgir que Achille Talon et Berrurier.

    Car enfin, que lis-je ? Qu'entend-je ? Que vois-je venir ?

    Après que vous ayez voulu dans un précédent billet vous faire couper un bout de bite pour gagner les faveurs du Peuple Elu,
    voilà aujourdhui une affligeante profession de non foi qui ressemble étrangement à un mea-culpa, un mot d'excuse, un acte de contrition, un repentir.
    Après plus d'un demi siècle à avoir renié Dieu, à avoir vécu sans foi ni loi, et avoir écrit des insanités pornographiques,
    après juste une petite tape de la Faucheuse sur l'épaule voilà que vous faites pipi dans vos baskets.
    Je vous croyais un Seigneur, un lion, un aigle et que vois-je : un insecte qui s'accroche à la vie comme un morpion sénile à un poil de pubis !
    Je suis déçu !

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  10. Il me semble que pour aborder le domaine du spirituel, il n'est pas indispensable de croire en Dieu (celui qu'on nous enseigne à l'école) ni en des dieux auxquels d'autres croient - ni de décider par avance qui a tort et qui a raison (et ensuite, ce n'est plus la question !)

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  11. En résumé, z'êtes toujours contre quelque chose quoi !
    :-))

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  12. Moi, je pense que Pascal a gagné son pari... même si je ne suis pas convaincu que son pari vaille une messe... quoi que... il y a toujours un intérêt à visiter une cathédrale, si elle est gothique: ça apaise!
    Pourquoi s'en priver?

    Bon rétablissement!

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  13. Pour aider à votre bon rétablissement, ce sketch de Raymond Devos :
    "Je l'ai lu quelque part : "Dieu existe, je l'ai rencontré !" Ca alors, ça m'étonne ! Que Dieu existe, la question ne se pose pas. Mais que quelqu'un l'ait rencontré avant moi, voilà qui me surprend, parce que j'ai eu le privilège de rencontrer Dieu juste à un moment où je doutais de lui, dans un petit village de Lozère abandonné des hommes… Il n'y avait plus personne. Et en passant devant la vieille église, poussé par je ne sais quel instinct, je suis entré… Et là, j'ai été ébloui par une lumière intense, insoutenable. C'était Dieu… Dieu en personne, Dieu qui priait ! Je me suis dit : "Qui prie-t-il ? Il ne se prie pas lui-même ? Pas lui ? Pas Dieu ?" Non, il priait l'homme, il me priait, moi… Il doutait de moi comme j'avais douté de lui. Il disait : "O homme, si tu existes… un signe de toi !" J'ai dit : "Mon Dieu, je suis là !" Il a dit : "Miracle, une humaine apparition !" Je lui ai dit : "Mais mon Dieu, comment pouvez-vous douter de l'existence de l'homme, puisque c'est vous qui l'avez créé ?" Il m'a dit : "Oui, mais il y a si longtemps que je n'en ai pas vu un dans mon église… que je me demandais si ce n'était pas une vue de l'esprit !" Je lui ai dit : "Vous voilà rassuré, mon Dieu !" Il m'a dit : "Oui, je vais pouvoir dire là-haut : l'homme existe, je l'ai rencontré !"

    Et en plus ça se passe en Lozère :-). Portez-vous bien.

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  14. D'accord avec Tonnégrande qu'on pourrait un peu développer; mais d'un autre côté, la brièveté lapidaire du propos me séduit également.

    Passez une bonne journée.

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  15. La photo, c'est un christ catalan?

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  16. Il y a du bigot chez Brel. Oui et non. Au début, il chante comme un scout catholique (« Et si c'était vrai ? »). Brassens l'appelait l'abbé Brel. Puis soudain il devient violemment anticlérical, antibondieu, anti... Brassens fait le contraire. Le vieil anar devient avec le temps un chouïa réac. Nous écoutions hier dans la voiture, retour de Gaspésie, ses derniers disques. Je dis à ma femme : « Tout de même, il était obsédé par les soutanes, les religieuses, tout ça. » Dans « Tempête dans un bénitier », il regrette la messe en latin. Dans « Don Juan », gloire au curé qui... gloire au flic qui...

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  17. Je pense que c'est un Christ orthodoxe.

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  18. Pour le Christ, je ne peux rien dire : je l'ai trouvé su Goux Gueule, mais la photo n'était pas légendée.

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  19. Bonjour, je parcours souvent votre blog et ce billet m’offre l’occasion de vous soumettre une citation de W. Thesiger décrivant son « embarras » lorsqu’il voit débarquer un évêque dans son campement isolé du Soudan des années 30.
    « Il [l’évêque] m’exprima l’admiration que lui inspirait le dévouement de jeunes gens comme moi, vivant des existences solitaires dans des lieux à l’écart, et offrit de me donner la communion pour me fortifier, comme il le dit lui-même, contre les tentations auxquelles j’étais exposé.
    Cela me mit dans l’embarras. Du temps de mes études à Eton, déjà, je m’abstenais de réciter le credo, me refusant à affirmer une chose à laquelle j’étais incapable de croire. Depuis lors, sous les étoiles du désert, je me suis trouvé dans l’impossibilité de concilier la foi en un Dieu personnel, auquel je pourrais m’en remettre, avec la Force abstraite, quelle qu’elle soit, gouvernant l’univers et régulant toute chose depuis le mouvement des étoiles dans la galaxie la plus lointaine jusqu’à la pollinisation des plantes de notre planète. J’ai cependant été élevé dans la tradition chrétienne et, même si je n’ai jamais cru à la divinité du Christ, j’ai accepté l’éthique chrétienne et, dans cette mesure-là au moins, je me considère comme chrétien. Il y avait des années que je n’avais pas communié et ce rituel n’avait jamais représenté grand-chose à mes yeux. En définitive, j’acceptais l’offre de l’évêque plutôt que de décevoir cet homme pieux et bien intentionné. Il me donna la communion dans une cabane nuer abandonnée, l’unique bâtiment existant sur la rive. Après quoi, il continua son chemin et je m’en allai chasser. Ce jour-là j’abattis un lion. »
    Il ajoute ailleurs, à propos d’une possible conversion à l’Islam qui aurait pu le rapprocher des arabes qu’il admirait : « Le fierté que m’inspiraient les antécédents familiaux m’en aurait empêché et non pas mes convictions religieuses ».
    Wilfred Thesiger, extraits de « La vie que j’ai choisie ».

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  20. Luigi : belle réflexion, que je pourrais contresigner (toute modestie mise à part...). Et quant, à l'hostie, je pense que j'aurais eu la même réaction.

    Mais je me serais déballonné devant le lion.

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  21. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  22. Le christ se trouve au musée national d'art de Catalogne à Barcelone
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Église_Sant_Climent_de_Taüll

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  23. D'accord avec vous. Encore que penser perdre ou amenuiser votre QS (quotient spirituel) en ne croyant me paraît une légère ânerie (si je puis me permettre) car rien ne dit que la croyance est motivée par la vie spirituelle. Sans doute même est-ce le contraire. Moins on a de vie spirituelle et plus on croit (pouvez l'écrire aussi avec un accent circonflexe pour le coup).

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  24. Mon chien aussi (putain, quel pseudo !) : vous avez sans doute raison d'une manière générale. Mais, moi, je parle par rapport aux croyants que je connais, morts ou vivants, et qui sont les plus précieuses rencontres que j'ai pu faire.

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  25. " Si l'âme existe, il faut qu'il y en ait une dans les amibes qui habitent le rectum des grenouilles " Jean Rostand

    OK, mais c'est une âme d'amibe...

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.