mercredi 15 septembre 2010

Finalement je les aime bien, mes amis gauchistes

Non, sans déconner, c'est vrai. D'abord je les trouve rassurants. Je les ai découverts en 1972-73, ils tenaient un certain type de discours et promettaient de mettre la France à feu, à grève et à sang. Je repasse en 2010, ils tiennent exactement le même langage et des promesses identiques : belle stabilité, non ? À côté, prenez le cas du PCF : voilà un parti qu'on a connu défendant bec et ongles les travailleurs français et on retrouve ses militants, 40 ans plus tard, occupés à colorier les plumes que les prochains gay-prideurs vont s'introduire dans le fondement : ça perturbe.

Et puis, à une époque, les communistes représentaient une force, ce qui n'incitait ni au rire ni à la mansuétude. Alors que mes amis gauchistes n'ont jamais rien représenté. Du tout. C'en est même attendrissant. Les rois du yaka et du ifokon, lesquels se sont d'ailleurs scindés en deux partis distincts lors du dernier congrès. Certes, il y a tout de même quelques détails qui ont changé. Vers 1972, les gauchistes écoutaient pousser leurs cheveux et leurs petites lunettes rondes, aujourd'hui ils gonflent leurs muscles au Garden Gym. Mais en dehors de ça...

Je crois bien que c'est Lénine qui qualifiait le gauchisme de maladie infantile du communisme. À quoi Cohn-Bendit avait répliqué que c'était plutôt un remède à la maladie sénile de ce même communisme – pied de nez par lequel il administrait la preuve de l'infantilisme en question. Mais je m'égare un peu, là...

Oui parce que, au départ, mon idée était de rendre un vibrant hommage au flamboyant CSP, le Zébulon d'extrême-gauche de mon petit asile (juste à votre gauche, un peu plus bas dans la colonne...). Voilà un garçon qui s'avère capable de penser, à certains jours. Ce qui le fait se rendre compte de la démence active de la plupart de ses camarades de bannière, et même de le dire. Or, critiquer les islamo-gauchistes (qu'il rebaptise musulmanistes, ce qui n'est pas mal trouvé) de son propre parti, pointer le fait que, dans un certain imaginaire occidentalo-révolutionnaire, l'Immigré-avec-majuscule a remplacé l'Ouvrier-avec-majuscule-aussi en tant que martyr intouchable et incriticable, quand on voit la bande d'aliénés écumants qui lui servent de commentateurs attitrés, c'est faire preuve non seulement d'une belle lucidité mais aussi d'un courage certain. Bien sûr, comme il est conscient des hurlements qu'il va déclencher, il tente de se couvrir en en rajoutant dans l'insulte gamine vis-à-vis de ses épouvantails de référence, qui sont des sortes de Didier Goux fantasmagoriques. Mais ça ne trompe pas les plus atteints de ses commentateurs, qui commencent à se demander s'il ne serait pas un peu d'extrême-droite sur les bords, voire, pis que tout, un tantinet raciste. Ouffa ! c'est du lourd...

Néanmoins, Zébulon ne cède pas un pouce de terrain. Et il n'hésite pas à renauder lorsque l'un des psychotiques dont il a la charge affirme que tout ce qui se produit de mal sur cette planète est toujours le fait de l'homme blanc et que ça ne se discute pas. Eh bien, lui, il discute. Ou plutôt il envoie chier, ce qui est sa manière habituelle de discuter.

Décidément, ce billet part vraiment dans tous les sens ; on se croirait dans une assemblée de trotskystes. Allez, on arrête là. – De toute façon, j'ai du boulot. Et je commence à avoir faim.

9 commentaires:

  1. C'est aussi ça le "fondement" de la laïcité à la française : on espère tous finir un jour dans le même lit.

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  2. J'ai essayé de commenter son billet, mais mon commentaire est parti à la poubelle. Il y avait quelqu'un qui disait que l'islam avait ou pouvait libérer les peuples. J'ai posé la question "quel peuple ?" qui n'a pas passé la barre de la censure.
    J'ai écouté Besancenot à la radio, si, si, qui parlait du problème du voile des représentantes NPA, qui évoquait le prochain congrès, et qui disait qu'ils ne trouveraient pas forcément de solution à leurs divergences internes, mais qu'ils voulaient avancer ensemble pour construire "quelque chose de nouveau."
    Il a changé, CSP. avant, il discutait avec tout le monde, même en s'engueulant. Maintenant, il est parti dans un trip "groupe de travail, pas d'importuns." Il ne veut plus de pensée qui souille. Elles sont bien fragiles, ces idées qui n'admettent pas de controverses. Un parti politique est mal barré avec des gens comme ça.

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  3. Remarquez, quoi de plus normal que de bien aimer ses amis.

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  4. Nicolas, depuis ce matin, à chaque fois que je vais chez CSP, ça me plante Firefox : trop forts, ces gauchisses...

    Sinon, il est en lien dans mon asile (Zébulon).

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  5. Didier,

    C'est OK pour moi, j'ai pu aller lire.

    Pour le lien, oui, mais il fait tellement de billet que le trouver est compliqué.

    Je l'ai lu (le précédent aussi).

    Je suis assez d'accord avec lui, j'en ai d'ailleurs pris plein la gueule avec ces musulmanistes. Il pourrait très bien faire la une de PMA, un de ces jours.

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  6. Je lui trouve un peu d'humour et un certain style à votre gauchisse.
    Ceci dit un exellent billet d'Yvan Rioufol.
    Ayant voté "non" en 2005, c'est peu dire si j'approuve son propos.

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  7. Moi quand je vois un gôchiste je pense à cette scène magniqfique du film de Lellouch, "L'aventure c'est l'aventure" quand Lino Ventura pour montrer à son fils révolutionnaire qu'il a bien compris ses néfastes théories s'empare de son cocktail molotov et fais sauter la bagnole de son propre bourgeois de fils pour aller jusqu'au bout de sa dialectique... ho ho ho ho... sous le regard médusé... et perturbé de son rejeton.

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  8. Ce zebulon me semble un peu petit bourgeois pour un gauchiste.
    Cheminée, fauteuil Voltaire, Bas Armagnac...il voterait Besancenot que je ne serais pas plus surpris que ça.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.