mercredi 26 octobre 2011

C'est ça l'Afrique, patron !

  Hier soir, au dîner, rougaille de saucisses. J'aime assez bien ce plat réunionnais, découvert il y a environ trente ans, avec Carlos, dans tel ou tel petit restaurant de la rue Daguerre, à l'époque où lui et moi avions des placements sexuels d'excellent rapport dans cette île exotique. Je continue à bien aimer cela, la rougaille ; mais enfin, comme me le faisait observer Catherine cependant que nous mandibulions de concert, « c'est jamais que des bouts de saucisses avec du riz et une sauce-qui-pique ». Et, en effet, il faut être bien jobard pour s'extasier sur la cuisine créole ou, pis, africaine, qui sont le plus souvent de l'arrache-gueule basique et rien d'autre. Mais, évidemment, on sait très bien pourquoi il convient de célébrer ces ragoûts comme des sommets de la gastronomie. 

Bien sûr, comme on ne manquera pas de nous le faire sévèrement remarquer, dans les restaurants africains de Paris il y a aussi cette ambiance si chaleureuse, si loin de nos “chichis” d'Européens coincés. Une ambiance chaleureuse à l'africaine, dans les restaurant de Paris que j'ai pu fréquenter il y a longtemps, cela revenait à se faire entasser à une table plus ou moins commune dans une salle bondée et atrocement bruyante, à se faire entendre dire que la moitié de la carte "y en a plus", à attendre trois quart d'heure dans le meilleur des cas qu'on veuille bien vous servir une assiette de poulet mal cuit (ah ! la merveilleuse nonchalance de l'Afrique !) et à supporter les familiarités d'une “mama” de cent trente kilos, bariolée et sentant la sueur. Tout cela assommés par les décibels d'une musique que je ne me hasarderai pas à qualifier pour ne pas risquer de passer pour un gros raciste. Mais le pire était encore, sans aucun doute, l'obligation où le petit blanc transplanté dans ce bouge se sentait de s'extasier de tout. Obligation tellement bien assimilée qu'il lui arrivait, en effet, de s'extasier réellement, et de déclarer en ressortant de ce piège, congestionné et solidement bourré (à cause de l'attente nonchalante entre les plats), qu'il était ravi – non mais vraiment ravi, tu vois – de cette soirée si originale, si typique. – Restait ensuite à trouver un taxi pour tenter de rejoindre les arrondissements civilisés.
 

63 commentaires:

  1. Monsieur Goux,

    Si j'avais l'opportunité de vous faire goûter un bon Mafé ou un poulet Yassa voir un Tieboudienne , cuisiné par ma douce épouse, vous et votre changeriez peut être d' avis.

    Ces trois plats sont sénégalais sont roboratifs surtout le Mafé.

    Pour le tieb', c'est différent on peut le faire au poulet mais le meilleur, c'est celui au poisson du mérou.

    J'en ai goûté un autre,le ou la Soupe kandia, ici la texture est particulière due à l'emploi de gombo qui ce mets un peu gluant cependant c'est excellent.

    Je parle de ce que je connais mon éposue étant comme vous vous en doutiez, sénégalaise.

    Si cela peut vous rassurez, je me fais aussi traiter de sale raciste, le laisse braire les ignorants.

    Par contre évitez le vin de palme, c'est immonde.

    Pour les restaurants, je confirme: c'est l'Afrique,patron!

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  2. C'est avec ce genre de billet qu'on se dit qu'il y a encore des hommes en France, qui osent dire des choses qui fâchent vraiment avec aplomb et humour.
    Marre de l'Afrique.

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  3. La prochaine fois essayez La Gazelle non loin de l'Avenue de Wagram; vous y mangerez autre chose que "du riz qui pique".

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  4. Grandpas : il est fort possible que je sois, comme on dit, "mal tombé". Néanmoins, mes expériences dans ce domaine furent variées, à chaque fois on me promettait de la "vraie" nourriture africaine – promesse faite par des gens censés bien la connaître. Or, je n'ai jamais été convaincu de l'excellence de ce qu'on m'a servi. Mais, bien entendu, il y a là affaire de goût personnel avant tout, et je ne suis pas ennemi de nouvelles expériences : dans le domaine de la gastronomie, je ne suis absolument pas trucophobe…

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  5. Rien ne vaut un bon couscous-mouton -mergez-harissa... cuisiné par ma mère bien sur !

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  6. Juliette, vous remarquerez que je n'ai rien dit de la cuisine du Maghreb. Pour la raison que je la tiens pour admirable, elle.

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  7. RogerMarchentête (Mais il est gris)26 octobre 2011 à 10:31

    L'autre jour, je suis allé au restaurant de la Tour d'Auvergne.
    Les serviettes sont en papier, la carte tachée, le service rabougri et la nourriture industrielle.

    L'Auvergne, quelle région à la con !

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  8. Pfffff...
    Je vous donne une bonne adresse pour réviser votre opinion sur la gastronomie (gastronomie, oui) Africaine et vous ne me remerciez même pas...
    N'empêche que l'on approche pas la cuisine Française au bar-tabac du coin.
    Il en va de même pour les cuisines du monde, l'exemple le plus parlant étant les restaurants Japonais qui fleurissent un peu partout dans la capitale et qui n'ont de Japonais que le nom.

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  9. Restaurants Japonais qui ne sont le plus souvent que la reconversion de restaurants Chinois qui périclitaient.

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  10. Et vive le tiéboudiene, au poisson, évidemment ! (ça vous change du petit-pois-carottes si franchouillard !)
    Et la sauce longue...(grandpas comprendra)et le foutou-bananes !

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  11. Oh, je ne suis pas non plus un acharné des petits pois-carottes, vous savez !

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  12. Avec le couscous on est jamais déçu...

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  13. Tout le monde a au coin de sa rue un bon couscous.
    Un bon resto Africain c'est moins sûr.

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  14. Je suis désolé, mais avec le couscous on est au contraire très souvent déçu ! Toujours d'après ma seule expérience, bien entendu.

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  15. "Je suis désolé, mais avec le couscous on est au contraire très souvent déçu !"

    Absolument d'accord. Déjà la question de la semoule est épineuse. De la cuisson des légumes, je n'en parle même pas, et du bouillon qu'il faut assez épais mais pas trop pour ne pas transformer votre plat en soupe ou en vase. Et la viande bien sûr, qui ne doit pas se déliter. Être subtilement parfumé. In fine, le couscous, je n'aime donc pas ça, parce que je n'en ai presque jamais mangé de bons, comme je déteste les plats où l'on trouve trois centaines d'aliments. Il y a plus infâme dans le genre. Cette abominable saloperie culinaire qu'est la paella. Qui a déjà mangé une paella vraiment mangeable ? Même des amis espagnols ont essayé de me convertir à ce machin. Non merci. C'est de la saveur en bouillie.

    Franchement, moi qui suis bien loin d'être franchouillard, la gastronomie française n'a pas d'équivalent. Mêmes ces cons de ritals se situent bien en deçà !

    (Je sens déjà la fatwa prochaine que l'on va lancer sur moi)

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  16. Par anticipation, je voudrais m'excuser auprès de la paella. Mon intention n'était évidemment pas de la blesser ou de heurter sa sensibilité. J'ai lutté toute ma vie contre toutes les formes de discrimination culinaire et j'ai toujours eu beaucoup d'estime pour le riz safrané et la mixité alimentaire que représente la subtile cohabitation de la gambas et du pilon de poulet.

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  17. j'ai toujours eu beaucoup d'estime pour le riz safrané et la mixité alimentaire que représente la subtile cohabitation de la gambas et du pilon de poulet.

    Wouarf !!!!
    Grand éclat de rire !

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  18. Oh, sur la paella il faut s'entendre ! D'abord, il convient d'en goûter une “vraie”, c'est-à-dire une paella valencienne : proscription absolue des crevettes et autres fruits de mer : uniquement du poulet et du lapin. Il y faut ensuite un riz “spécial paella” (de même qu'on ne peut pas prétendre cuisiner un risotto avec n'importe quel grain). Enfin, il faut le plat adéquat.

    J'ai le souvenir d'une paella préparée chez nous par un Valencien de souche, qui était arrivé chez nous avec son plat, son riz, ses haricots verts plats (ça porte un nom mais j'ai oublié)… et son bidon d'eau du robinet. Car, d'après la mère de ce garçon, prétendre cuisiner une paella avec une eau qui ne serait pas de Valence constituait une risible absurdité.

    Eh bien, c'était absolument délicieux.

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  19. Didier,

    Oui. Il faut entendre que je n'en ai jamais mangé de bonne, ce qui ne veut pas dire qu'aucune ne peut l'être...

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  20. Le problème, avec les spécialités étrangères, c'est qu'on a facilement tendance à "globaliser". Par exemple, on pensera assez facilement que, se trouvant en Espagne, on va forcément manger une bonne paella. Or,

    1) il y a des cuisiniers espagnols nuls, comme il y en a en France, en Italie, etc.

    2) la paella n'est pas espagnole mais valencienne, je le répète.

    Donc, c'est un peu comme si un touriste espagnol, se trouvant à Bordeau ou à Brest, se disait : "Tiens, puisque je suis en France, profitons-en pour manger une bonne choucroute !" Il risque la grosse déception.

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  21. Didier,

    Allez-vous bientôt me dire que je généralise trop ? Que tout est bien plus complexe ?

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  22. C'est terrible, ce renversement soudain, j'ai l'impression de chuter dans un vortex...

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  23. Non seulement la paella est un truc parfaitement répugnant, mais toute la cuisine espagnole est atroce et est une insulte à tout ce qui est bon et beau. A part le bellota bellota q ui à lui seul sauve la péninsule Ibérique qui sinon mériterait l'annihilation simple, complète et sans sommation.

    Et la bouffe africaine... ben je leur pardonne parce que ce n'est pas facile de cuisiner quand on maîtrise à peine le feu et que l'ingrédient de base est la boue.

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  24. Je suis assez d'accord sur la paëlla, pendant notre voyage de noces en Espagne, rien que l'odeur de ce plat dans l'assiette des voisins nous a à chaque fois dissuadés d'en prendre.

    Mais nous avons tout de même eu le plaisir de manger dans d'excellents restaurants, dont un à Tolède, végétarien (eh oui ! mais c'était le seul qui ne proposait pas le sempiternel gazpacho-paëlla) et tout à fait raffiné.

    Quant à la nourriture africaine... Pas encore trouvé de restaurant acceptable en région parisienne. Une amie qui a vécu au Sénégal m'a donné des recettes mais je n'ai pas été franchement convaincue. Grandpas, faites-moi passer les recettes des plats dont vous parlez, je suis preneuse.

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  25. Pas encore trouvé de restaurant acceptable en région parisienne.

    Fredi a eu la bonté de vous en donner une, d'adresse, un peu plus haut.

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  26. La Gazelle, si rien a changé depuis mon dernier passage et si j'ai bien tout compris, est un établissement de grande tenue dirigé par un couple mixte d'un certain âge. Monsieur est blanc et Madame Africaine.
    C'est Madame qui cuisine tandis que Monsieur sert les apéros et discute volontiers avec le client.
    Exellent souvenir.

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  27. fredi maque, vous y avez des parts ou ils vous rémunèrent en tant qu'homme sandwich (elle est pas fine celle-là sur l'anthropophagie des africains?)

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  28. @woland
    Si je peux aider D-G à corriger son impression sur la bouffe Africaine...

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  29. Fredi,
    j'avais bien vu, mais ce midi, voyez-vous, je n'ai pas eu le temps d'y aller :)
    mais je retiens le nom.

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  30. ce que vous dites sur les restaus africains n'est pas faux mais j'y ai passé tout de même et j'y passe encore de très bonnes soirées malgré tout

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  31. Je me souviens d'un (trop) court séjour au Sénégal, à Dakar.
    Au large de Dakar il y a une petite ile que l'on atteignait dans une barquasse à moteur peu rassurante.
    J'ai mangé sur cette ile.
    Filets d'espadon cru marinés, entre autres, au citron vert. (Dans nos restaurants branchés on appellerait ça du carpaccio d'espadon) De la langouste cuite au charbon de bois, d'autres plats encore, aux noms imprononçables le plus souvent accompagnés de riz et...de sauce qui pique.
    Que dire sinon que c'était plus que bon?
    Un festin qui dura tout l'après-midi à l'ombre des palétuviers mais qui, il est vrai, ne doit pas constituer l'ordinaire des Africains.(Terriblement accueillants, les Africains)

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  32. Woland et Artémise : de la nourriture espagnole, je sauverais également le cochon de lait grillé, tel qu'on le propose dans la région de Ségovie.

    Fredi Maque : servir une excellente langouste grillée lorsqu'on est au bord de la mer ne me paraît relever ni ne l'exploit ni de la gastronomie : juste de la pêche.

    Romain Blachier : oh, je ne dis pas que mes soirées y furent mauvaises !

    Artémise encore : le fait que des restaurants castillans vous proposent du gazpacho et de la paella suffit à prouver qu'il suffisait de pièges à touristes, le premier étant andalou et la seconde valencienne.

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  33. Cela dit, bon : en effet, on ne va pas en Espagne pour s'éjouir de la gastronomie locale…

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  34. http://www.youtube.com/watch?v=osV6uxQLhs0

    il y a le restaurant créole, exactement comme le raconte le taulier...

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  35. Ce qui m'étonne c'est qu'il puisse encore se trouver des sketchs des Inconnus que je n'avais jamais vus…

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  36. C'est parce que vous n'êtes pas fonctionnaire comme moi, vous n'avez donc pas plusieurs heures par jour à glander sur internet.

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  37. Détrompez-vous : bien que faisant partie des forçats du privé, je défie n'importe quel fonctionnaire d'en faire aussi peu que moi !

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  38. Merci de ne pas donner de mauvaises idées aux fonctionnaires.

    C'est le genre de défi à la con qui risque fort d'être relevé.

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  39. Je pense que je les bats tous. Pensez, professeur dans l'enseignement supérieur avec décharge de cours pour faire ma thèse !
    Mais si je développe mon emploi du temps, Robert va se fâcher tout rouge :)
    (bon, je vous rassure, je suis tellement mal payée que le peu de travail que je fournis me paraît déjà être scandaleusement abondant)

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  40. Et puis, bon, la thèse, il faut tout de même la pondre ! Non, non, vous aurez beau faire, vous êtes totalement disqualifiée pour les Faignasses d'Or, désolé de devoir vous le dire.

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  41. Déjà professeur d'université, mais sans thèse ? Quelque chose cloche dans la présentation de vos activités, Artémise.

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  42. Gaston,
    on peut très bien enseigner à l'université (et avoir tous les concours nécessaires) sans avoir encore soutenu sa thèse.

    Remarquez, dans l'autre sens, y'en a qui ont une thèse au compteur et pas de concours.

    Ce qui reviendrait à dire, en somme, que le recrutement à l'université se fait à la tête du postulant (et à la liste de ses publications et activités).

    Eh oui. :)

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  43. D'accord, c'était juste pour en savoir plus, pas pour vous embêter.
    Quel sujet, cette thèse (si ce n'est pas indiscret) ?

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  44. Woland et Artémise: quand vous considérez que la cuisine espagnole est atroce, j'espère que vous êtes d'accord avec les séparatistes qui disent que le Pays basque n'est pas l'Espagne. Car ici, en Euskadi, on mange divinement bien. Et rien n'est plus misérable que les touristes français qui, à Bilbao ou Saint-Sébastien, débarquent dans des restaurants pour y réclamer de la paella.

    À propos de la paella, Didier a raison d'insister: la paella n'est pas espagnole mais valencienne! Plus précisément, elle vient de Morella, dans le Maestrat, une région montagneuse de l'arrière pays. Dans l'un de ses romans, je ne sais plus lequel, Vásquez Montalbán en avait donné la recette: riz, lapin, poulet, côtelettes de porcs, tomate, poivron, persil, ail, safran, sel. Tout le reste, les moules, les gambas, l'oignon ou les petits pois qui flottent dans l'huile, c'est cette merde que l'on sert aux touristes dans les chiringuitos de la côte.

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  45. "La paella n'est pas espagnole mais valencienne."

    Donc, le cassoulet ne serait pas français ? ni la choucroute ? ni le reblochon ? ni la bouillabaisse ? ni le confit de canard ? ni le mouton-rotschild ?

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  46. > Gaston,
    désolée, je ne détaille pas trop mon sujet de thèse, mais c'est en histoire moderne (XVIe-XVIIIe siècle).
    Vous en savez déjà un peu plus :)


    > Frédéric,
    pour ma part, je préfère parler de Navarre, mais c'est une déformation professionnelle.

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  47. .. tiens chers DG and Irrempe, je vous ai mis une petite photo sur Le Club, faite (entièrement avec mes petites mimines)quasiment que pour vous... enjoy!!!

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  48. Marchenoir : la paella est espagnole puisque valencienne. Maiselle ne concerne en fait qu'une toute petite petite partie de l'Espagne. Et, encore une fois, vouloir manger de la paella à Grenade ou à Madrid revient à commander un cassoulet à Brest ou une bouillabaisse à Besançon.

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  49. L'ultra jacobin Marchenoir ne veut manger qu'à un seul ratelier, français monsieur!
    Comment voulez-vous qu'il comprenne le régionalisme ibérique?

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  50. Artémise,

    Vous pouvez trouver les recettes de plat africain sur le net, certes ils sont certainement européanisés mais restent quand même très typés.

    Mon épouse comme beaucoup de cuisinière met les divers ingrédients au jugé.

    Pour les produits comme le gombo, il faut aller dans le XVIII éme, pour le poisson comme le mérou dans le même arrondissement.

    Le riz vers Barbes, il y a des magasins indiens qui vendent du riz basmati, le meilleur du monde en sacs de 5 et 20 kgs, la marque Tilda est cher mais c'est parfait.

    Pour manger japonais dans des établissements tenus pas des japonais, il faut aller rue Saint-Anne près de l'Opéra Garnier ou pour les parisiens métro Pyramides ligne 14.

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  51. Goux, la paella a des variantes mais elle n'est pas toujours valencienne

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  52. Et voilà, tout de suite les concessions…

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  53. Mettons-nous d'accord : la paella n'est pas un grand plat. Vous prenez du riz, du poisson, un truc qui rend le tout jaunâtre, une moule ou deux (ou des crevettes), vous faites attacher le machin au fond de la poêle, et hop, c'est fait. La preuve que ce n'est pas difficile : on en trouve d'excellentes surgelées.

    Pour la cuisine africaine et exotique en général, tout ce qui est bourré d'épices et de piment est évidemment dégueulasse, sinon on ne rajouterait pas des choses qui tuent le goût. C'est un critère qui ne trompe jamais.

    Le vrai savoir-faire culinaire, outre les recettes des maîtres (qui sont la vraie gastronomie), c'est à mon avis dans la préparation de certains produits qu'on le retrouve : le fromage, le saucisson, le jambon de pays... Précisément le genre de chose qu'on ne sait pas faire en Afrique, parce que c'est trop compliqué et que pour y parvenir il faut, comment dirais-je... l'expérience de toute une civilisation.

    (Bon. je reconnais que j'exagère sur la Paella, mais pour le reste...)

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  54. Blachier,
    Une paella qui n'est plus valencienne est une paella globalisée, acculturée, coupée de ses racines montagnardes. On risque alors le n'importe quoi. Certes, il peut y avoir des variantes. Vásquez Montalbán, qui situait à Morella l'origine de la paella, estimait que la seule présence de l'oignon dans la paella était un catalanisme qui la dénaturait. Je ne suis pas un fanatique de la paella mais l'affreux réac qui sommeille en moi ne peut que regretter que l'identité d'un plat soit altéré par le métissage des ingrédients et la diversité des recettes...

    Artémise,
    Puisque nous enseignons la même discipline, j'aimerais avoir également cette déformation professionnelle: ce serait fort joli, en effet, de parler de cette Navarre-là.

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  55. "L'ultra jacobin Marchenoir ne veut manger qu'à un seul ratelier, français monsieur!

    Mon Dieu mais qu'il est con, Léon. Je suis ultra-libéral et atlanto-sioniste, je ne peux donc pas être jacobin.

    "Comment voulez-vous qu'il comprenne le régionalisme ibérique?"

    Mais je comprends très bien. Je comprends très bien que de gros cons qui puent des pieds s'offusquent de ce qu'on considère leurs plats régionaux comme des plats nationaux, parce qu'ils sont trop mesquins et vaniteux pour partager.

    Ca n'empêche pas qu'ils soient de gros cons.

    Et ça ne vise pas que les Espagnols, bien entendu.

    Un peu d'ouverture à l'Autre, que diable.

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  56. Marchenoir, ne sait sans doute pas, préoccupé qu'il est par l'idée que des pattes de lapin doivent être espagnoles avant d'être valenciennes, que les "gros cons puants" dont il parle si élégamment ne se battent pas pour des gambas ou des moules, mais pour des langues, il y a quatre langues officielles en Espagne (cinq avec l'occitan).
    S'il y a dignité, ouverture à l'autre, respect de la diversité,hommage à l'intelligence et à la culture il me semble bien que c'est dans cette attitude là qu'on la trouve.
    Mais c'est vrai une langue après tout, quel prix ça peut avoir dans le système de pensée de Marchenoir?

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  57. > Frédéric,

    En plus, pendant longtemps, j'ai cru que le navarin était un plat navarrais...
    Et puis un jour on m'a dit que c'était à cause des navets qu'il y a dedans. Je fus fort déçue.

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  58. Mine de rien, j'ai appris une chose grâce à cette discussion ésotérique: c'est que le navarin n'est pas de Navarre. Merci Artémise, donc.

    J'ai comme un doute pour la bavaroise, maintenant. Si ça se trouve, à la base, on met de la bave d'escargot dedans pour géléifier l'appareil. Le cuisinier du roi Henri lV prenait de gros escargots de Bourgogne qu'il faisait baver, pour en obtenir de la bave-à-rois.

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  59. Artémise,
    Le Navarin aurait pu également s'appeler ainsi en souvenir de la bataille de Navarin: ayant coulé la flotte ottomane, les Britanniques et les Français n'espéraient-ils pas soumettre les Ottomans, de façon à les transformer en doux agneaux?

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  60. Le rougaille c'est délicieux. (ceci est l'archétype du commentaire constructif, qui apporte un nouvel éclairage sur le problème)

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.