lundi 19 mars 2012

Le fil ténu de nos existences : l'exemple Barenboïm

Dans son numéro de novembre-décembre 2008, la revue Le Débat proposait un mini-dossier consacré à l'enfermement d'Israël. L'un des articles était dû à Daniel Barenboïm, qui revenait sur sa jeunesse dans ce pays, mais aussi sur les origines de sa famille. il y relatait la manière étonnante dont ses grands-parents maternels se sont rencontrés et à quel hasard ils doivent, donc, d'avoir pu se doter d'une descendance.

En 1904, alors âgés respectivement de 16 et 14 ans, le futur aïeul et la grand-mère en devenir quittent précipitamment la Russie, déchirée par de violents pogroms, en s'embarquant sur un bateau à destination de Buenos Aires ; ils ne se connaissent pas, et chacun des deux entreprend ce voyage absolument seul. Parvenus à bon port, les passagers s'entendent annoncer par les autorités argentines que seules les familles vont pouvoir débarquer, le quota fixé pour les autres ayant déjà été atteint. Les deux adolescents trouvent aussitôt la parade : « Marions-nous ! ». C'est ce qu'ils font et, une fois à terre, leur but atteint, ils se séparent aussitôt, chacun partant vivre sa vie où cela sera possible.

Leur destin a voulu qu'ils se rencontrent à nouveau, deux ou trois années après, tout à fait par hasard, qu'ils tombent amoureux l'un de l'autre et se lancent dans une vie commune qui durera jusqu'à leur mort : Daniel Barenboïm pouvait naître.

On m'objectera que tout cela n'a rien de bien extraordinaire et que, si l'on prend la peine d'y regarder de près, presque toutes nos naissances, aux uns et aux autres, dépendent d'une succession de hasards et de coïncidences de ce type. Sans doute. Il n'en demeure pas moins que quand Gaston, natif de Saint-Locdu-le-Vieux, rencontre au bal du 14 juillet la belle Marguerite, originaire de Bouffémoi-la-Craquette, charmant village situé à cinq kilomètres de Saint-Locdu-le-Vieux, la coïncidence est tout de même moins improbable.

Du reste, l'anecdote concernant Barenboïm ne s'arrête pas là, et il s'en est fallu de peu que nous le connaissions sous un tout autre nom que celui-ci. Lorsque la famille arriva en Israël, au début des années cinquante, les parents de Daniel furent fortement encouragés à hébraïser leur nom, notamment par Ben Gourion, qui leur soutenait qu'avec un patronyme pareil leur musicien de fils ne parviendrait jamais à devenir célèbre…

Barenboïm étant l'équivalent yiddish de l'allemand Birnbaum, qui nomme le poirier, ses parents envisagèrent très sérieusement de choisir comme nouveau nom le mot hébreux désignant le même arbre. Et c'est ainsi que le précoce pianiste et futur chef d'orchestre a failli s'appeler… Agassi. 

Après cela, il n'aurait plus resté au jeune Daniel qu'à se laisser pousser les cheveux, à se teindre en blonde et à apprendre le tennis.

11 commentaires:

  1. Voilà donc l'origine de la célèbre chanson : y'a une pie dans l'poirier, j'entends la mère qui chante etc.

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  2. Agassi, c'est plutôt l'adjectif "poiré" en hébreu :)

    Nicolas

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  3. Ah, pour moi, vous savez, l'hébreu c'est du chinois : je me suis contenté de recopier bêtement ce que disait Barenboïm…

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  4. Que viens-je faire dans cette galère ? Qui est cette Marguerite ?

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  5. Pour ceux que ça intéresse, il y a chez la Crevette la reprise des fabuleux commentaires de Marchenoir à mes remarques, mais sans mes remarques, sans mes réponses, et sans possibilité pour moi de répondre, puisqu'on bloque mes messages (c'était le cas les dernières fois que j'ai essayé d'y poster). Le libéralisme c'est bien, mais c'est quand même mieux quand il n'y a pas de contradicteurs...
    Désolé de polluer ce fil qui n'a rien à voir, mais comme les messages d'origine viennent de chez Didier, et que j'y suis cité, ce n'est peut-être pas illégitime de signaler la chose ici. Si Didier n'est pas d'accord, il lui suffira de supprimer mon message ici même, je ne me vexerai pas.

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  6. Oui, Marco Polo, la Crevette c'est un genre salafiste, sur son blog ne passent que le bon Dieu et ses copains.
    J'oubliais,ceux qui la draguent aussi; elle adore se donner des frissons à bon compte, des sortes de péchés par omission.

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  7. Tenez: un petit morceau de Beethoven qui réjouira Georges.

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  8. Elle a un très beau cul mais aucun sens du rythme.

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  9. Très bien, rien à ajouter sauf que j'ignorais que le tennissman en cause fût israélite.
    Voilà qui explique bien des choses...
    Et puis, au fait, rappelons que ST. Locdu le Vieux est la patrie de la famille Bérurier.

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  10. Très bien, rien à ajouter sauf que j'ignorais que le tennissman en cause fût israélite.
    Voilà qui explique bien des choses...
    Et puis, au fait, rappelons que ST. Locdu le Vieux est la patrie de la famille Bérurier.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.