mardi 5 juin 2012

Le jargon qui tue (et rassasie aussi)


Les gens qui baragouinent au lieu de s'exprimer, ceux qui ont passé la fin de semaine sur Nantes, qui ont eu un souci de circulation en rentrant, lequel heureusement n'a pas du tout impacté leur soirée télé, tous ceux-là vous répètent à l'envi, si l'on se risque à une remarque timide, que la syntaxe on s'en fout, que l'important c'est de se faire comprendre. Et puis, hein, les règles, l'orthographe, tout ça, c'est vachement clivant, si t'y réfléchis.

Ils ont tort, et la preuve en est faite depuis quelques jours : leur jargon est dangereux, il peut même tuer. Tout le monde s'accordera à reconnaître que : « Chère amie, que dirirez-vous d'aller dîner dans un restaurant chinois ? » est une phrase beaucoup trop longue, limite chichiteuse, et qu'on a bien raison de lui préférer le rapide et moderne : « On mange chinois, c'soir ? ». De fait, les rues, les cafés, les autobus sont désormais tout bruissants de ce petit mantra culinaire : On mange chinois ? Tiens, hier, on a mangé chinois, c'était super ! Ça te dirait qu'on se fasse un chinois ?

L'expression s'est tellement répandue, et si vite, qu'elle a fini par franchir l'Atlantique, remonter le Saint-Laurent, arriver à Montréal, pour finalement pénétrer dans le conduit auditif de Luka Rocco Magnotta avant de remonter jusqu'à son esprit un peu faiblard et son entendement minimal.

Et c'est alors que, comme on l'y invitait si expressément, Luka Rocco Magnotta, valeureux preneur de jargon au pied de la lettre, a en effet mangé chinois.

40 commentaires:

  1. Il paraît que le tueur s'est inspiré du film Basic Instinct, au moins pour l'utilisation du pic à glace. Le cannibalisme, c'est sa touche personnelle. Katherine Tramell était un de ses pseudonymes sur internet. Ce personnage est joué par Sharon Stone.

    De plus en plus de crimes sont inspirés par le cinéma. Anders Behring Breivik aimait bien la dernière scène de Dogville, le film de Lars von Trier. C'est une scène de massacre généralisé, je crois. J'ai noté aussi le cas d'adolescents inspirés par Projet X, l'histoire d'une fête qui dégénère. Bilan : 1 mort à Houston.

    Il va falloir faire attention aux soirées ciné un peu trop impactantes et un peu trop clivantes. Âmes sensibles s'abstenir.

    RépondreSupprimer
  2. Et croyez-vous que ce soit la femme découpée en morceaux par Dutroux, du cinéaste local -puisque vous citez Nantes- qui ait inspiré les auteurs d'au moins deux faits divers locaux, ces dernières années ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne sais pas à quoi vous faites allusion. Pourriez-vous préciser ?

      Supprimer
    2. "Tiens, on a découpé une femme en morceaux
      Rue de la Bienséance, à deux pas du château
      On trouva ce matin une malle d'osier
      Renfermant les morceaux de Pélasie Rosier
      Une ancienne danseuse des Folies Bergères
      Premier prix de beauté et de danse légère
      Elle avait soixante ans, plus connue autrefois
      Sous le fier pseudonyme de Lola, Lola..."
      , de Jacques Demy, sur une musique de Michel Legrand.

      Et http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/2008-06/homme-correspondant-portrait-robot-interpelle-nantes-4862527.html
      pour le fait divers ; une autre (jeune femme) a été récemment (1 an ou 2) disséminée entre un étang à Port saint Père et le pays de Retz.

      Supprimer
    3. Pour répondre à votre question, c'est non. Le meurtrier n'était pas un fan des Parapluies de Cherbourg. C'est une dispute qui est à l'origine du drame.

      http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/02/14/01016-20110214ARTFIG00550-juge-a-nantes-pour-avoir-tue-puis-decoupe-sa-compagne.php

      Cette affaire ressemble à celle de Laëtitia Perrais pour le modus operandi (corps démembré). A part ça, elles n'ont rien de commun. On ne sait pas trop pourquoi le meurtrier a tué sa victime.

      Supprimer
    4. C'est vrai, Tony Muselier aurait du signer Dutroux (avec un X), mais pour être tout-à-fait sérieux, je ne l'étais pas, Sébastien. Et encore plus sérieusement, je me demande si Didier-MC-Goux l'était également en rédigeant cette observation.

      Néanmoins et pour être sérieusement sérieux, le dernier billet de Koz offre encore un autre aperçu du sujet :
      http://www.koztoujours.fr/?p=14324

      Amicalement.
      Al.

      Supprimer
  3. C'est parce que les Québecois sont beaucoup plus attachés que nous au respect de la langue "traditionnelle".

    RépondreSupprimer
  4. Cher Didier,

    délicieuse anecdote résonante, comme on dit dans le jargon : il y a quelques années de cela, accompagné d'un enfant de six ou sept ans, j'ai pénétré dans un restaurant asiatique pratiquement vide. Après que le serveur nous a gentiment accueilli, dans cette ambiance feutrée et délicate, le gamin, aspirant profondément par le nez, s'est écrié bien haut : " Ça sent le chinois, ici !". Je ne savais plus où me mettre.

    PS : vous noterez qu'à l'écrit la confusion est moindre, puisque le "c" bas-de-casse indique qu'il s'agit bien d'un adjectif...

    RépondreSupprimer
  5. Dommage que ce ne soit pas l'expression : "je me ferais bien un Grec, ou un Turc" pour dire qu'on aimerait déguster un kebab qui ait remonté alors le Saint-Laurent. Notre ami Luka aurait eu peut-être mal au cul quelques jours et on n'aurait plus jamais entendu parler de lui.

    RépondreSupprimer
  6. C'est bien amené tout ça. Très bien même.
    Dans cette histoire, ce qui frappe, c'est l'efficacité du renseignement à l'échelle mondiale.
    Il n'aura pas eu le temps de visiter Berlin.

    RépondreSupprimer
  7. Ah mais on n'est pas seul ! Il y a Fredi l'abruti.

    Jugez plutôt: je lui demandais ce qu'il pensait en tant que démocrate du refus d'Hollande de recevoir Marine Le Pen chef d'un parti représentant 20% d'électeurs.
    Voilà l'unique question, ce soir, de l'abruti à un tocard narcissique

    RépondreSupprimer
  8. Ah j'étais pas abonné aux commentaires ici. Si l'abruti vient se plaindre ici du traitement qu'il reçoit chez moi, on n'est pas sortis de l'auberge.

    Ce type est tellement taré qu'il vient recopier ici les commentaires que je refuse chez moi tellement ils n'ont aucun intérêt. Enfin je crois, je n'ai pas lu ce qu'il a écrit chez moi.

    RépondreSupprimer
  9. Votre ami fuit les questions qui dérangent.
    Au mieux il répond "ouais !", "hé hé !".
    C'est un illuminé.
    L'idiot du village internetique quoi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Qui passe pour tel ?

      Tiens ! Je ne m'abonne pas aux commentaires, je vais laisser le vieux souffler. Frédi parle tout seul vexé de ne pas être entendu.

      Supprimer
    2. Robert Marchenoir6 juin 2012 à 18:30

      Ah, meeerde... Monseigneur Nicolas ne s'abonne pas aux commentaires... Je ne sais pas si les lecteurs de ce blaugue vont s'en remettre.

      Je crois qu'il faut faire un communiqué à l'AFP.

      Supprimer
  10. Ah j'étais pas abonné aux commentaires ici.

    Vous voyez le genre...
    Le type est hyper connecté, son slip sonne toutes les deux secondes, mais pas pour vos commentaires.

    RépondreSupprimer
  11. Bembelly05 juin, 2012 21:47
    Et... Moi (émoi)

    Nicolas J05 juin, 2012 22:02
    Et nous ?

    Ca ne sait pas aligner une phrase.
    Ca fait des jeux de mots que mon fils vomirait.
    Ca n'a aucune idée, aucune élévation.
    Et ça vient donner des leçons.
    Tocard !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as un fils ? J'appelle la DDASS !cela étant, il pourra observer son père copier les commentaires déposés chez moi ici pour pouvoir y répondre. Il n'en sera pas fier.

      Supprimer
  12. Nicolas:
    vous êtes à votre façon une figure emblématique: celle du lumpenproletariat informatique.
    Une sous merde de la révolution technologique.
    Vous pensez avoir un rôle à jouer quelque part ?
    Vous n'êtes qu'un misérable.

    RépondreSupprimer
  13. fredi, vous me cassez les couilles.

    Je prie l'administrateur de bien vouloir m'excuser mais là, depuis deux trois jours..., ce fredi pourrit le blog, et gâche le plaisir que j'ai à le lire.
    (Cela n'a rien à voir les interventions particulières avec Nicolas J, c'est un tout.)
    JPB (c'est pas vraiment anonyme non ?)

    RépondreSupprimer
  14. JPB (c'est pas vraiment anonyme non ?)

    Si.

    RépondreSupprimer
  15. En plus il est bête.
    JPB (et je me tais)

    RépondreSupprimer
  16. Hugues Escqulin6 juin 2012 à 09:01

    A la décharge de Fredi, c'est vrai que ce Nicolas J. a tout d'une tête à claques: celles que je lui distribuerai avec plaisir si j'avais le malheur de le rencontrer, ce petit nabot ventripotent.

    RépondreSupprimer
  17. JPB croit sûrement qu'en tant que "client" d'un blogue il est en droit d'exiger que l'on vire untel, sous prétexte que son odorat délicat se trouve incommodé.

    C'est un peu comme dans un bar, quand un pouilleux vient faire sa scène au comptoir, le bon bourgeois incommodé interpelle le patron :
    - "Dites donc, mon brave, j'ai pas payé pour supporter ça, veuillez intervenir dans les plus brefs délais, je vous prie".

    Mais le bourgeois, lui, au moins, il a payé sa conso.

    RépondreSupprimer
  18. Cela dit, je ne sentirais assez d'accord avec JPB, moi, ce matin…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous n'êtes pas très objectif: voilà un homme, Nicolas, à qui je posais une question normale (puisque c'est l'adjectif à la mode) et qui, sans que je puisse lui réponde, m'insulte une nouvelle fois.
      Ca va !

      Supprimer
  19. Vu votre goût pour la musique classique et votre coup de baguette en tant que chef d'orchestre j'avais parié que vous nous joueriez la note sur un air d’Hokusai mais non, mon rêve de femme a le péché trop gourmand j'imagine.. je m'en retourne médusée vu l'état du radeau bien creux à mon niveau, cet axe me laisse de glace, bien trop pieux pour un repas si gouteux que Dieu lui-même en a maudit le malheureux Lucky, si frais, qu'il a dit, celui-ci, il n'ira pas au paradis, ni lui, ni sa souris !

    Putain d'ordinateur ! Tous dans le même radeau ! La toile est si divine... qu'on y voit que du feu... les malheureux.

    RépondreSupprimer
  20. Suis-je le seul à m'émerveiller de la poésie aussi intense que spontanée qui émane des messages de Sand ?
    C'est incompréhensible, mais tellement décalé et rafraîchissant !
    J'espère qu'au moins les drogues n'y sont pour rien, et que tout est garanti "inspiration naturelle" !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Promis, je n'ai bu là qu'un petit jaune, je suis inerte de tout autre substance illégale, médicamenteuse, hallucinogène ou subliminale.

      ( merci, c'est un compliment qui me va droit au coeur, sous-entendu qu'il se trouve à gauche hein ! )

      Cependant je trouve que ces tchintoks ont vraiment une sale gueule, du gros lard à débrider avec un petit noir bien français !

      Santé et tchin-tchin à tous ! J'offre le café, un bien corsé, ou très serré à l'italienne, car franchement leur thé, j'en ai assez soupé, à ces bridés de quartier!

      Supprimer
  21. Clairement là, j'hallucine, trop ouf quoi...

    RépondreSupprimer
  22. Ces escarmouches me font regretter le bon vieux taon (du Maréchal, bien sûr).

    RépondreSupprimer
  23. Hoplite nous fait oublier la bibliothèque de Camus, les élucubrations de Nicolas, les névroses de Georges, et les pudeurs de pucelle de ce cher Didier.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah vous avez enfin remarqué ?
      Excellente nouvelle.

      Supprimer
  24. Mais quand vous parlez des "névroses de Georges", je ne suis pas d'accord.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous avez raison Carine: "névroses" n'est pas le mot qui convient.
      Mais je n'en avais pas d'autre sous la main.

      Supprimer
    2. En fait je les aime bien tous. Mais ils ne savent pas voir, et me le rendent bien mal.

      Supprimer
    3. M'sieur Goux ne sait pas reconnaître ses amis, Fredi. Faut vous y faire.
      Il apprécie beaucoup ses ennemis.
      Ya des gens comme ça…

      Supprimer
  25. kobus van cleef11 juin 2012 à 13:49

    ce matin ,
    un crétin
    a bouffé un chinois
    ce matin....
    car c'était
    oui c'était
    un chinois
    qu'avait gout
    de lapin

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.