jeudi 14 juillet 2016

Chaque saison a ses fêtes


Le premier jour de l'année, la tradition veut que l'on mettre le téléviseur sous tension dès midi, afin de suivre, parfois d'une oreille un peu distraite, et souvent d'un œil agacé, le concert du Nouvel An retransmis du Musikverein de Vienne. C'est un plaisir que l'on peut s'offrir partout en France, pour peu que l'on possède le récepteur idoine. 

Le 14 juillet, les réjouissances commencent un peu plus tôt et développent un nombre considérablement plus élevé de décibels ; de plus, elles ont lieu dehors plutôt qu'au salon. Elles ont surtout ceci de précieux, voire de snob, que seuls quelques happy few géographiques peuvent en jouir, à savoir la poignée de privilégiés vivant entre Évreux et Mantes. Nous voulons parler de la mise en formation de la Patrouille de France qui, attendue tout à l'heure au long des Champs-Élysées, décrit auparavant, à l'aplomb de nos crânes, de majestueuses et tonnantes arabesques à basse altitude – sans aller toutefois jusqu'à écimer trembles et peupliers. 

C'est ainsi que l'on a pu nous voir, Catherine et moi, plusieurs fois durant l'heure qui vient de s'écouler, nous précipiter dehors au moindre vrombissement collectif, abandonnant chaque fois nos activités respectives, elle la confection d'une mystérieuse salade, moi la lecture de La Maison Philibert de Jean Lorrain. Jusqu'à ce que, lentement, tout bruit de moteur s'amenuise au Levant puis disparaisse, laissant les oiseaux et les longs-courriers reprendre la maîtrise des airs.

22 commentaires:

  1. Ils passent devant ma fenêtre, les premières années, je regardais les gros oiseaux, maintenant, non même si c'est toujours fascinant.

    RépondreSupprimer
  2. Il faudrait quand même inventer des avions à réaction silencieux, parce qu'à Paris, ils me réveillent tous les 14 juillet.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, un avion cela fait du bruit, cela doit faire du bruit, comme un voiture de course.
      Un avion qui ne fait pas de bruit, une voiture de course qui ne fait pas de bruit, c'est une machine châtrée, c'est du politiquement correct, de l'écologiquement correct.

      Supprimer
    2. D'accord avec Liber… mais à condition qu'ils ne passent qu'une fois par an.

      Supprimer
    3. @Liber

      ... et un train, ça doit faire de la fumée !

      Supprimer
    4. Oui, oui, oui, de la fumée. Que préférez-vous ? Le visage noirci de Gabin dans la Bête Humaine ou le pâle visage d'un cegetiste conducteur de TGV !

      Supprimer
    5. @ Liber

      Ni l'un ni l'autre : les trains seront évidemment, tôt ou tard, sans conducteur, comme le sont déjà certaines lignes de métro à Paris.

      Supprimer
    6. Avez vous déjà vu une voiture électrique passer?
      Aucun bruit,rien sauf peut-être le bruit ressemblant à un moulin à café.
      C'est pas de la bagnole, c'est de la Merde.
      J'ai essayé de regarder une course de Formule E, on dirait des voitures de circuit 24 de notre enfance.
      Affreux!

      Supprimer
    7. Ah, la bonne vieille manivelle pour démarrer !
      Surtout : que tout reste toujours comme nous l'avons connu dans notre enfance !

      Supprimer
    8. Etions nous plus malheureux?
      Et puis la manivelle avait son utilité comme la mettre sur la gueule à un importun.
      Il parait que ça calme les ardeurs.

      Supprimer
    9. Le problème est que, quand nous serons morts, nos souvenirs d'enfance disparaîtront avec nous, et qu'il n'y aura plus personne pour regretter le téléphone à manivelle pour avoir le 22 à Asnières.

      Supprimer
    10. Commentaire qui prouve que vous êtes une buse, beaucoup de gens entretiennent avec soin les objets du passé.
      D'autres s' inspirent des lignes créations anciennes pour de nouvelles voitures, cela s' appelle le neo-retro.
      Je vais m'arrêter là car je risque d'être insultant.

      Supprimer
  3. On écrit : des long-courriers !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En orthographe "rectifiée" peut-être, mais pas dans la traditionnelle.

      Cela étant, il y a tout de même une faute, puisque j'ai omis le trait d'union, que je m'en vais rajouter de ce pas.

      Supprimer
    2. @ Didier Goux

      C'est plus compliqué que ça !

      D'après le DTLF

      . Att. ds Ac. 1935. Au plur. des long-courriers selon ROB. et Lar. Lang. fr. (bateaux qui naviguent au long cours); mais supra : des longs courriers (pas de trait d'union et accord, long étant pris comme qualificatif de courrier).

      Supprimer
    3. Substantif masculin. Voyage en avion ou en bateau couvrant une longue distance. Tous les longs-courriers sont annulés en raison des grèves.
      Le Nouveau Littré. Édition augmentée du Petit Littré. 2004.

      Supprimer
    4. Bon, on ne va pas se battre à coup de dictionnaires (c'est lourd et ça peut faire mal), mais si je m'en tiens à celui des Trésors de la Langue Française :

      -si "long-courrier" est pris comme substantif : des long-courriers;

      -si long est pris comme qualificatif de courrier, des longs courriers;( comme dans "capitaine au long cours");

      -mais longs-courriers n'existe pas.

      Supprimer
  4. Je n'aurais que deux mots : mes compliments !

    RépondreSupprimer
  5. C'est un plaisir sans nom de vibrer de partout, d'avoir les oreilles violées lors des meetings, si l'on se trouve dans la trajectoire d'un rafale ou d'un mirage ou d'un F16 qui vient faire une boucle au-dessus des badeaux béats...

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.