Il s'agit, dans les deux cas, d'aller au devant de ces fameuses et difficilement saisissables “vraies gens”, afin de les faire parler d'eux-mêmes avant qu'ils ne disparaissent, de tenter de comprendre quel regard ils portent sur leur propre vie et sur l'époque où le hasard les a fait naître. De plus, il se trouve que les deux livres se font plus ou moins suite chronologiquement, celui de Figes couvrant la période allant du coup d'État léniniste jusqu'au “dégel” khrouchtchevien, tandis que celui de Mme Alexievitch débute avec l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev, mais enrichi par de nombreux “coups de sonde” dans la préhistoire brejnévienne, voire stalinienne.
Enfin, ces deux livres “soviétiques” peuvent également être rattachés à celui de Daniel Mendelsohn, Les Disparus, qui, lui aussi, ô combien, était une sorte de corps à corps avec la mémoire des encore vivants et l'ombre ténue mais tenace des sacrifiés.
Visiblement le commentateur ne sait pas trop quoi en dire... 😊
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec vous, livre fort...lecture il y a quelques années et j'étais un peu perdu par certains témoignages bruts, anonymes sans que l'on sache trop qui parlait. Voilà une femme qui méritait amplement son prix Nobel, pour la qualité de son oeuvre et non son sexe...à la lecture on ne s'empêcher, parfois, de rigoler et comment tant de personnes ont-elles pu tomber pour cette illusion, ce cauchemar qu'était le communisme...beaucoup de coercition tout de même, mais aussi des gens qui étaient fondamentalement persuadés de l'éclatante vérité qu'était le communisme...je crois que c'est ce qu'on appelle le mystère de la foi...bref, une lecture qui s'inscrit pleinement dans un courant littéraire, défini uniquement par moi-même, et auquel je donne ce nom de Terres de sang de Timothy Snyder..
RépondreSupprimerTrès bon livre, que celui de Snyder.
SupprimerDG
Un premier commentaire, puis le silence. C'est le temps du désenchantement ;-)
RépondreSupprimerIl est où mon commentaire ?
RépondreSupprimerDisparu sans laisser la moindre trace...
SupprimerDG
Pour poursuivre avec Svetlana Alexievitch : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/audio/p14008638/emotion-de-michel-polac-a-propos-du-livre-de-svetlana-alexievitch
RépondreSupprimerIl en fait peut-être un peu baucoup, tout de même, le Polac, en nous convoquant Shakespeare, Dostoïevski et les tragiques grecs… Et Dante et Homère, alors ? Ils ont vendu du beurre aux Allemands pendant l'Occupation, Dante et Homère ?
SupprimerQui voudrait vendre du beurre aux Allemands pendant l'Occupation en 2024 ? Cela représente un risque moral et une garantie d'ostracisme bien trop prononcés ! Polac prend la lumière dans cet extrait mais ce qui est important c'est celle restée dans la pénombre, unique témoin d'une armée des ombres !
SupprimerJe lis dans votre journal d'octobre la remarque suivante : "Il y a d'étranges “ratés” dans le journal de Léautaud ; ce sont ces quelques paragraphes que l'on retrouve à l'identique cent ou cent cinquante pages plus loin, après les avoir rencontrés une première fois"
RépondreSupprimerC'est amusant puisqu'ayant cet été entrepris de rattraper les derniers mois que j'avais manqués, je les ai fait suivre par la re(re)lecture d'une bonne partie de leurs prédecesseurs. J'y ai retrouvé, parfois au mot près, les mêmes remarques sur des séries, des auteurs ou des livres. Plus exactement et par exemple, votre dernière lecture de Proust donnait lieu aux mêmes exacts commentaires que la précédente. Le tout malgré un bon paquet d'années entre les deux. On peut dire que vous ne variez pas (et on ne peut parler de pataquès de brouillons, là).
H
Si on veut se montrer agréable avec moi, on proclamera que je suis un lecteur de belle constance dans ses jugements.
SupprimerDans le cas contraire, on dira que je radote...
DG
Cela dit, dans le cas de Léautaud, je suis tombé sur des paragraphes éloignés dans le temps et pourtant identiques à la virgule près.
SupprimerJe veux bien qu'on soit constant, mais tout de même...
DG