
J'ai vraiment et sincèrement bien ri, avec l'affaire du Ben Zobi nantais qui occupe presque tout le monde dans la blogosphère – c'est-à-dire personne dans la vie réelle. Ri de tout le monde. Ri à droite, ri à gauche, ri au centre, ri aux extrêmes, ri dans la casbah. Quand on était enfant, donc sadique et répugnant, on s'amusait à couper des vers de terre en trois, pour le plaisir de voir se tortiller chaque tronçon. Jouant le rôle du sécateur, Ben Zobi m'a rajeuni : ç'a tortillé tant que ç'a pu ! Mes amis de droite essaient de démontrer que. Mes copains de gauche tentent de faire passer leur à-plat-ventrisme péteux pour le n'aux z'armes citoyens ! habituel. Mes potes du centre se demandent ce que pense François Bayrou, qui ne pense rien. Et les zébulons trotskistes se concentrent sur les sacro-saints vrais problèmes – ceux que tout le monde cherche et que personne ne trouve.
Pendant ce temps, Mohammed Ben Zobi, tenant conférence entre ses merguez et ses côtes d'agneau, ses quatre zombis femelles maintenues dans les chambres froides, hors caméras, explique doctement la manière dont il nous pisse à la raie en zig-zag ; les journalistes enregistrent pieusement, le Canard enchaîné et Olivier Bonnet cancanant à sa suite cherchent des poux à Paul Bocuse, pour noyer le poisson dans la merde au shah.
Dans le même temps, Céleste rameute à coup de chanson de Sacha Distel ses affidés, afin de les prendre à témoin de ses tremblotements matriciels – elle, la mère de toutes les bontés bontifiantes – face à tant de haine. On était si joyeux et si purs, au temps de Sacha Distel ! Tellement assourdie par les bravos frénétiques de ses petites lèvres, elle en oublie que, d'après les raclures soixante-huitardes qui lui servent de modèle, les Français étaient censés s'emmerder comme des rats réactionnaires et crevés jusqu'en avril 1968. Contradiction ? Palinodie ? C'est sans importance : il faut sauver le soldat Ben Zobi, sa femme et ses trois maîtresses – cela seul importe.
Combien vous pariez que, d'ici trois jours, on va nous trouver un prêtre catholique polygame ? Laissez tomber, vous perdriez : on le trouvera. Et même que ses quatre femmes seront impubères, vous verrez. Au moins une ou deux, en tout cas.