Le texte de Cassandre que je reproduis ici fait partie d'une discussion qui se déroule ailleurs. Le voici :
« Du moment que nous ne leur posons pas de bombes, que nous n'obligeons pas leurs femmes à porter le tchador ou la burka ni à rester cloîtrées chez elles, que nous ne les obligeons pas à ne pas boire d'alcool ni à ne pas manger de porc, où est le problème ? Pourquoi ne nous laisserait-on pas vivre à notre guise ? »
Cette opinion qu'on devine répandue chez les musulmans est sans doute partagée par un certain nombre de nos compatriotes, même si ce nombre va en diminuant. C'est que les uns et les autres ne connaissent pas ce qui les attend : la rue arabe.
En Occident, et tout particulièrement en France, la rue citadine a toujours été un lieu d'étonnements et de découvertes, un lieu de plaisir et de spectacle, un lieu d'échanges et de mélanges où hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres, compatriotes et étrangers, sont heureux de se côtoyer et le font paisiblement ; bref, un lieu civilisateur par excellence. La rue arabe, hormis aux heures de marché, et dans certains hauts lieux du commerce, est tout le contraire : un désert, un désert d'hommes (que les messieurs du forum m'excusent). Un désert d'hommes ou ceux-ci ne semblent être là que pour patrouiller, imposer une sorte de sinistre couvre-feu, comme si le pays était en guerre. Et de fait il l'est, en guerre : contre tout ce qui est “autre”, différent, nouveau. Dans la ville, dans la rue arabe soumise à cette sorte d'étrange couvre-feu, la femme, l'étranger, le non musulman, le handicapé sont au mieux des intrus tolérés, au pire des coupables, coupables de ne pas être homme, de ne pas être musulman, de ne pas être fort, et comme tous les coupables, ils ne s'aventurent à l'extérieur qu'à leurs risques et périls, en rasant les murs et, pour les femmes, cachées sous leur voile. Quant aux patrouilleurs, faute d'avoir, pour délier la langue et l'esprit, un peu de vin et de cet autre alcool inconnu en terre musulmane : la liberté de penser, ainsi que le droit au flirt avec l'un ou l'autre sexe, ils n'ont rien à se dire, rien à échanger, que des rodomontades, le plus souvent sexuelles, précisément, rien sur quoi s'exciter en dehors des injustices prétendument subies par les musulmans à travers le monde, et seule la traque de la moindre transgression à l'ordre islamique établi les tire de leur léthargie. La rue arabe, à l'image de l'islam, n'est pas un lieu d'échanges civilisateurs mais un lieu de rapports de forces insidieux, permanents et mortifères où les très jeunes mâles aiguisent leur virilité et trompent leur ennui en démolissant ce qui peut être démoli et en insultant tous ceux et celles qui peuvent être insultés sous le regard indifférent des adultes.
Bien sûr ils ne se font jamais prendre la main dans le sac. Ils ne mettent pas d'écriteaux de mise en garde menaçante dans les rues, ni ne s'imposent avec des armes. Alors, que leur reprocherait-on ? s'inquiètent-ils la main sur le cœur. Les intolérants c'est nous, pas eux ! En attendant, c'est un des aspects les plus aimables de notre civilisation qui risque de disparaître. Et le plus fort, c'est que la jeunesse maghrébine quitte ses pays d'origine pour fuir, entre autres, ce monument d'ennui qu'est la rue arabe, dans laquelle ils vont finir par se retrouver aussi, chez nous, sans y avoir pris garde, sans avoir eux-même rien compris ni vu venir !
On me dira qu'il s'agit d'un archétype qu'on ne trouve pas forcément dans tout le monde arabe ; mais tout le monde arabe, ou presque, tend vers cet archétype.
« Du moment que nous ne leur posons pas de bombes, que nous n'obligeons pas leurs femmes à porter le tchador ou la burka ni à rester cloîtrées chez elles, que nous ne les obligeons pas à ne pas boire d'alcool ni à ne pas manger de porc, où est le problème ? Pourquoi ne nous laisserait-on pas vivre à notre guise ? »
Cette opinion qu'on devine répandue chez les musulmans est sans doute partagée par un certain nombre de nos compatriotes, même si ce nombre va en diminuant. C'est que les uns et les autres ne connaissent pas ce qui les attend : la rue arabe.
En Occident, et tout particulièrement en France, la rue citadine a toujours été un lieu d'étonnements et de découvertes, un lieu de plaisir et de spectacle, un lieu d'échanges et de mélanges où hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres, compatriotes et étrangers, sont heureux de se côtoyer et le font paisiblement ; bref, un lieu civilisateur par excellence. La rue arabe, hormis aux heures de marché, et dans certains hauts lieux du commerce, est tout le contraire : un désert, un désert d'hommes (que les messieurs du forum m'excusent). Un désert d'hommes ou ceux-ci ne semblent être là que pour patrouiller, imposer une sorte de sinistre couvre-feu, comme si le pays était en guerre. Et de fait il l'est, en guerre : contre tout ce qui est “autre”, différent, nouveau. Dans la ville, dans la rue arabe soumise à cette sorte d'étrange couvre-feu, la femme, l'étranger, le non musulman, le handicapé sont au mieux des intrus tolérés, au pire des coupables, coupables de ne pas être homme, de ne pas être musulman, de ne pas être fort, et comme tous les coupables, ils ne s'aventurent à l'extérieur qu'à leurs risques et périls, en rasant les murs et, pour les femmes, cachées sous leur voile. Quant aux patrouilleurs, faute d'avoir, pour délier la langue et l'esprit, un peu de vin et de cet autre alcool inconnu en terre musulmane : la liberté de penser, ainsi que le droit au flirt avec l'un ou l'autre sexe, ils n'ont rien à se dire, rien à échanger, que des rodomontades, le plus souvent sexuelles, précisément, rien sur quoi s'exciter en dehors des injustices prétendument subies par les musulmans à travers le monde, et seule la traque de la moindre transgression à l'ordre islamique établi les tire de leur léthargie. La rue arabe, à l'image de l'islam, n'est pas un lieu d'échanges civilisateurs mais un lieu de rapports de forces insidieux, permanents et mortifères où les très jeunes mâles aiguisent leur virilité et trompent leur ennui en démolissant ce qui peut être démoli et en insultant tous ceux et celles qui peuvent être insultés sous le regard indifférent des adultes.
Bien sûr ils ne se font jamais prendre la main dans le sac. Ils ne mettent pas d'écriteaux de mise en garde menaçante dans les rues, ni ne s'imposent avec des armes. Alors, que leur reprocherait-on ? s'inquiètent-ils la main sur le cœur. Les intolérants c'est nous, pas eux ! En attendant, c'est un des aspects les plus aimables de notre civilisation qui risque de disparaître. Et le plus fort, c'est que la jeunesse maghrébine quitte ses pays d'origine pour fuir, entre autres, ce monument d'ennui qu'est la rue arabe, dans laquelle ils vont finir par se retrouver aussi, chez nous, sans y avoir pris garde, sans avoir eux-même rien compris ni vu venir !
On me dira qu'il s'agit d'un archétype qu'on ne trouve pas forcément dans tout le monde arabe ; mais tout le monde arabe, ou presque, tend vers cet archétype.
la liberté de penser, ainsi que le droit au flirt avec l'un ou l'autre sexe, ils n'ont rien à se dire, rien à échanger, que des rodomontades, le plus souvent sexuelles, précisément
RépondreSupprimerLire sur le sujet "La Fascination du pire" de Florian Zeller.
Il me semble que l'ex quartier populaire de Nana ressemble à celà au moins tous les vendredi.
"la jeunesse maghrébine quitte ses pays d'origine pour fuir ce monument d'ennui qu'est la rue arabe, dans laquelle ils vont finir par se retrouver aussi, chez nous"
RépondreSupprimerBien fait pour leur gueule ! Z'avaient qu'à régler leur compte à leurs barbus chez eux...
Mais bon, c'est pas ça qui fait avancer le schmilblic. Encore qu'il y a une idée qui me plairait bien : Après tout, y a que les jeunes ziva déçus à qui l'Empire du Bien tolèrerait de relancer les ratonnades...
"...ce monument d'ennui qu'est la rue arabe, dans laquelle ils vont finir par se retrouver aussi"
RépondreSupprimerils finiront par s'y retrouver pour les avoir reproduites, non ?
C'est déjà le cas deci-delà, il me semble
J'aime toujours autant les vues de Cassandre, qui sait comme personne mettre sa sensibilité et son "vécu" au service d'analyses souvent très fortes, très originales, et le faire l'air de rien, comme en passant, sans insister, sans avoir l'air de théoriser les phénomènes que pourtant elle est la seule à montrer. Elle est réellement irremplaçable.
RépondreSupprimerRien à voir mais Stéphane Hessel fait un tabac avec un petit bouquin intitulé "indignez vous !".
RépondreSupprimerCher brave homme. Mais nous indigner nous ne faisons que celà ! Il faut croire que nos indignations sont de peu de poids et que celles en forme de lieux communs se vendent mieux.
Y'a pas de justice.
Merveilleuse Cassandre.
RépondreSupprimer"En Occident, et tout particulièrement en France, la rue citadine a toujours été un lieu d'étonnements et de découvertes, un lieu de plaisir et de spectacle, un lieu d'échanges et de mélanges où hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres, compatriotes et étrangers, sont heureux de se côtoyer et le font paisiblement."
RépondreSupprimerDésolé de vous le dire, cher Didier, mais il y a des jours où vous parlez comme Modernoeud... Je me demande si je ne préfère pas encore le cauchemar de votre rue arabe à celui-là.
Bonnes fêtes quand même.
Bab : en lisant votre commentaire, je m'aperçois que je n'ai sans doute pas assez marqué que ce texte n'est pas de moi mais de la Cassandre de mon titre, à qui font également allusion Georges et Emma.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCher Didier,
RépondreSupprimerJe vous remercie pour votre élégance. La vérité est que j’aurais dû commander une nouvelle paire de lunettes pour Noël, car le début de votre billet est on ne peut plus clair.
Je suis toujours agacé qu’on se sente obligé d’adopter la rhétorique de l’ennemi (Modernœud, j’entends) pour le combattre, surtout quand cette rhétorique est parfaitement idiote. En l’occurrence, j’estime qu’il n’est pas nécessaire de brosser un portrait "multiculturel" (et, à mon sens, complètement fantaisiste) de nos rues occidentales pour justifier le fait qu’on ne veuille pas troquer ce modèle contre un autre. Rappeler qu’il s’agit de NOTRE modèle devrait suffire. Devrait…
Je suppose que tout cela explique mon démarrage au quart de tour… Désolé.
P.S. : Je viens de comprendre ! Ce sont ces traîtres de guillemets qui m'ont trompé. J'ai cru que seul le premier paragraphe était une citation, et le reste du billet de vous. Oups...
RépondreSupprimerAssez désagréable de constater que ladite Cassandre (certes nom mythologique appartenant au domaine public) porte le nom de la revue que je codirige et qui n'a rien à voir de près ou de loin avec les représentants de la réacosphère et les petits blancs effarouchés appar la revue arabe entre deux séjours à Marrakech...
RépondreSupprimerhttp://www.horschamp.org/
Valdo : vu ce qu'a l'air d'être votre revue, il me semble que ce serait plutôt à MA Cassandre d'être furieuse de s'appeler comme elle.
RépondreSupprimerMais enfin, Cassandre est presque devenu un nom commun, n'est-ce pas ? Si vous ne vouliez pas subir ce genre d'inconvénients, vous n'aviez qu'à essayer de vous montrer original.