Dans deux heures d'ici, je serai assis sur une chaise de plastique, dans une sorte de corridor d'attente, essayant de lire les mémoires du comte de Tilly en attendant d'être reçu par la dame-qui-sent-bon, installée derrière son petit bureau équipé d'un ordinateur ancien modèle. Lorsqu'elle consentira enfin à me faire entrer dans son cagibi – avec probablement une grosse demi-heure de retard, il convient de s'y préparer puis d'endurer, et le comte sera là pour y aider –, ce sera pour me dire à quel âge précisément je pourrai envisager de prendre ma retraite, et combien de picaillons tomberont alors dans ma flasque escarcelle.
C'est à ce genre de petits détails que l'on peut constater que jeunesse est bien loin, et que le temps léger s'est enfui sans nous en apercevoir.
D'un autre côté, vous partirez à la retraite alors que vous êtes déjà sénile...
RépondreSupprimerN'oubliez pas de prendre vos euphorisants et anti-dépresseurs dans votre poche... juste par simple précaution pour après le rendez-vous.
RépondreSupprimer“En vieillissant, on apprend à troquer ses terreurs contre ses ricanements.”
RépondreSupprimerE.M. Cioran
La conclusion est presque trop belle. Je me suis donc transporté à Évreux, j'ai réussi à trouver une place de stationnement, ai parcouru quatre ou cinq cents mètres à pied ; pour tomber sur une porte close nanti d'une affichette qui disait : « Exceptionnellement, l'Assurance vieillesse fermera à 12 h 30, le 19.11. J'ai vérifié qu'on était bien le 19.11 et suis rentré chez moi. Même pas énervé, tellement c'était gros.
RépondreSupprimerJe suis outré par ce texte qui stigmatise violemment les fonctionnaires. Une fois de plus.
SupprimerPourtant, tout le monde sait bien qu'ils sont la conscience professionnelle incarnée.
Si vous pensez que c'est si facile que ça de ne pas fermer le 19 novembre à 12 h 30, eh ben vous n'avez qu'à vous présenter au concours d'assureur-vieillesse. Croyez-vous vraiment qu'ils ferment à 12h 30 par plaisir ? Hein ? Hein ?
Vous avez raison, et je bats bien humblement ma coulpe.
Supprimerha ha ha !
RépondreSupprimerBon, presque un kilomètre à pied, donc. Parfait pour lutter contre les maux du vieillissement dus à trop de sédentarité.
C'est bien entendu ce que je me suis dit in petto.
SupprimerVotre sens du gag, cher Didier, fait mon admiration....
RépondreSupprimerEt ce pauvre Tilly ? Pas lu ?
Si, une fois rentré à la maison, ce qui était plutôt mieux.
SupprimerBonsoir Monsieur Goux
RépondreSupprimerEt pour parachever cette "sublime" journée je crois que les sept mille euros que vous devait G. de Villiers vous pouvez définitivement vous asseoir dessus.
http://www.lefigaro.fr/livres/2013/11/19/03005-20131119ARTFIG00275-gerard-de-villiers-devoilent-ses-dernieres-volontes.php
C'est un certain "Benloulou" qui parle des finances de G. de Villiers....
Alors, là, je rit bien haut ! Ce dont parle cet article, c'est de ses avoirs "officiels". Évidemment, aucun héritier ne pipera mot à propos des comptes numérotés qui doivent exister un peu partout.
SupprimerPlus la joie est extrême et plus elle est fuitive ;
RépondreSupprimerMais j'en garde pourtant la mémoire si vive,
Que mon plaisir perdu n'est pas du tout passé.
On peut se dire ça, en effet.
SupprimerAnacoluthe, je ne sais pas. Anachorète surement.
RépondreSupprimerDuga
Anachronique
Tant que ce n'est pas analphabète…
SupprimerSauf erreur de ma part, l'anacoluthe est une formule stylistique - laquelle a pu m'échapper dans votre texte - alors que l'anachorète est un homme seul, ce qui correspond à la photo...
SupprimerDuga
Analytique
L'anacoluthe est dans la dernière ligne du texte et n'est que l'adaptation d'un vers de Philippe Desportes (1546 – 1606, comme nul ne l'ignore) :
SupprimerLe temps léger s'enfuit sans m'en apercevoir
passé par la case rebeu pour fêter une journée pareille , non ?
RépondreSupprimerRebeu ? Rebeu ?
SupprimerVous n'avez pas envie de prendre votre retraite et c'est tout!
RépondreSupprimerSi vous saviez !
SupprimerN'en croyez rien: même Henri Emmanuelli ("l'aile gauche du PS") a dit qu'il trouvait anormal de voir de plus en plus de gens passer plus de temps à la retraite qu'à la vie active, alors...
RépondreSupprimerDe toutes façons, vous continuerez à écrire pendant votre retraite, et aussi à toucher des sous: donc, ça ne changera pas grand chose, pour vous.
« De toutes façons, vous continuerez à écrire pendant votre retraite, et aussi à toucher des sous: donc, ça ne changera pas grand chose, pour vous. »
SupprimerQu'en savez-vous ?
Voyons, voyons, Didier, Elie Arié sait tout de chacun de nous. Nul recoin de nos âmes n'échappe à son regard perçant, et en même temps si humaniste. Oh, homme de peu de foi!
SupprimerJe ne savais pas que les spécialistes du cœur sondaient aussi les âmes…
SupprimerQuand on est accro à l'écriture, c'est pour la vie; plus difficile de s'en débarrasser que du tabac.
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