J'arrive, j'arrive ! Je peux garder les chaussettes ? Merci… |
Bram : Monsieur Goux ! Asseyez-vous…
Moi (m'asseyant en effet) : … [Docteur, je ne comptais pas rester debout dans le réduit que la clinique Pasteur vous alloue ; mais enfin, merci.]
Bram (assis lui aussi, mais en face, et en blouse blanche comme il se doit) : Donc, voyons un peu ce scanner…
[J'ai les résultats "papier" à la main, mais il s'en fout, puisqu'il a les mêmes en version "dessins animés" sur son écran d'ordinateur, que je vois aussi, en me penchant légèrement ; ce que je fais par courtoisie, pour faire semblant de m'intéresser, sachant que je n'y comprendrai pas plus qu'à un film coréen en VO et sans sous-titres. De plus, je m'aperçois à cet instant que je m'en moque réellement, ontologiquement.]
Bram (entreprenant, avec la souris, d'animer l'image) : Bon, là, ce sont vos épaules…
[Je comprends qu'on commence le tranchage de moi-même par le haut, et que le docteur se fout de l'état de mes épaules, vu qu'il passe assez vite aux réalités inférieures. C'est un peu logique puisqu'il est urologue.]
Bram : Les poumons, très bien…
Moi (l'air qui se veut humoristique et s'entend niais) : Ah, ben… tant mieux…
[Ça continue à remuer sévère sur l'écran, on s'attend à voir Bip-Bip traverser l'espace, le Vil Coyote cancéreux à sa poursuite – mais non. On voit un embranchement se dessiner puis disparaître : je me dis que ce doit être mes deux voies urinaires. Et, juste après : a-t-on réellement deux voies urinaires ? Deux voies constituent-elles un duo ? Je ne suis plus sûr de rien – ça continue à défiler, c'est infernal.]
Bram : Rien au foie… Rien à la rate… rein impeccable…
[Moi, in petto : Et le foie ! et le foie… Et la rate ! et la rate… Et le rein ! et le rein… Aaah… ! J'attends l'alouette sans impatience.]
Bram (d'une voix conclusive et satisfaite) : Il y a une petite calcification dans la prostate, mais on s'en fout !
[Je comprends, malgré le ton urbain et le visage souriant, que ça signifie : barrez-vous d'ici, vous êtes tout à fait inintéressant, n'êtes pas censé mourir dans les mois qui viennent, et il y a du monde derrière vous dans la salle d'attente (ce qui est vrai). Donc, je me casse, avec mon petit torse gigotant sur écran, auquel je ne pense déjà plus. Une fois dans ma voiture, j'allume une cigarette et j'appelle Catherine, pour lui dire que les grands-prêtres en blouses blanches m'accordent un sursis. Elle s'en montre satisfaite et convient que cela mérite un verre ou deux ce soir.]
Eh bien voilà.
Je ne vous félicite pas ...pour la cigarette
RépondreSupprimerÇa tombe bien, je n'attendais aucune félicitation.
SupprimerUn seul verre ? Pour une santé parfaite. La moindre tumeur, rien,.. Catherine devient mesquine.
RépondreSupprimerC'est UN verre au sens collectif ; au sens d'UN apéritif…
SupprimerVous avez de la chance, parce qu'avec les progrès de l'imagerie médicale, aujourd'hui, quand on cherche bien, on finit toujours par trouver quelque chose; si vous vous sentez frustré, demandez donc à passer une IRM, ou, encore mieux, un PET-scan (TEP-scan en français) : il est exceptionnel qu'ils soient normaux...
RépondreSupprimerAh, mais pardon, "ils" m'ont tout de même repéré des petites pétouilles dont le nom m'échappe, dans la prostate et dans le haut d'un poumon. Mais ce sont des pétouilles qui, apparemment, n'intéressent personne.
Supprimerj'espère que l'infirmière est mimi, parce que la bécane fait un peu porte des étoiles, en fait. Toute cette médecine on dirait la chanson d'Ouvrard.
RépondreSupprimerEt moi j'aurai dit trois, pour les verres...
Ce ne sont pas des infirmières mais des "manipulatrices". Et, moi, je suis tombé sur un manipulateur…
SupprimerBah, c'est peine perdue, Didier, personne ne connait ce metier, nous sommes les "laissés-pour-compte" de l'hôpital et on nous prend constamment pour des infirmiers (pouah quelle horreur !) !!!
SupprimerMerci quand même !
Vu qu'il n'a pas l'air de servir à grand chose, la seule question qui ait un intérêt est : "mais où va-t'on stocker Bram ?"
RépondreSupprimerOui, je sors...
Ça va de mal vampire…
Supprimeren fait non c'est marrant. et puis il fallait bien que quelqu'un la fasse.
Supprimercontente que vous alliez bien
Il y a des quotidiens médicaux qui méritent d'être laconiques.
RépondreSupprimerEt c'est tant mieux.
C'en était presque décevant de banalité.
SupprimerContinuez à vous bien porter !
RépondreSupprimerJe fais ce qui faut pour…
SupprimerJoli bonnet de nuit ! Et on sent qu'il y a tout le confort !
RépondreSupprimerOn y est très bien, en effet.
SupprimerDonc vous pouvez tranquillement passer à autre chose tout en gardant dans un petit coin de cerveau disponible, qu'un jour ou l'autre, on finira tous par mourir d'une maladie ou d'une autre. Le mieux étant de s'en foutre.
RépondreSupprimerVotre conclusion est la mienne.
SupprimerJe trouve vraiment curieux qu'il vous ait détaillé des pieds à la tête, d'habitude ils ne s'intéressent qu'à leur petit pré carré.
RépondreSupprimerPas des pieds à la tête : des poumons aux génitoires seulement ! C'est la procédure normale, apparemment : il s'agit de voir si les métastases se tiennent peinardes ou pas.
SupprimerBonjour Monsieur Goux,
RépondreSupprimerDonc vous n'avez quasiment rien à la prostate. Par "solidarité" avec notre président "bien aimé" Edam 1er, qui souffrit et fut opéré d'une "hypertrophie bénigne de la prostate", vous auriez pu faire un effort....
OK c'est nul, je sors.
http://www.lepoint.fr/politique/francois-hollande-opere-en-2011-04-12-2013-1764651_20.php
Oui mais moi, contrairement aux divers présidents qui se sont succédé depuis 40 ans, je publie un authentique bulletin de santé, pas traficoté le moindre.
SupprimerClawdia Chauchat offrait à Hans Castorp la radio de ses poumons. C'était beau. Et vous nous offrez le récit de votre scan où qu'on n'y voit rien du tout.
RépondreSupprimerTRISTE EPOQUE.
C'est vraiment une machine à laver de merde : ils ont oublié le hublot et le fond.
RépondreSupprimerJ'ai ai passé un de scanner un jour ; bizarrement il y avait sur l'image deux squelettes : le mien et celui de l'infirmière. Y z'ont rien trouvé ; certes, il y avait bien un truc dans un machin, mais le médecin n'a pas su dire de quoi il s'agissait.
RépondreSupprimerIl y a aussi que si vous voyez quoi que ce soit sur l'écran du scanner, c'est que vous n'êtes pas dans le scanner…
SupprimerUn duo à deux voies urinaires, je dois dire que je suis assez curieux d'entendre ça. Un golden bicinium, en quelque sorte…
RépondreSupprimerM. Y, si sur l'écran du scanner vous voyez une femme à poil, c'est que vous avez acheté les lunettes déshabillantes. Ne vous affolez pas, c'est tout à fait normal.
RépondreSupprimerMince ! je n'ai pas répondu au bon endroit…
SupprimerOn se demande tout de même pourquoi ces lunettes sont sans effet (!) sur les sous-vêtements…
SupprimerPeut-être que les sous-vêtements sont de droite ?
SupprimerAh non. À droite vous mettez des slips. À gauche on met des caleçons.
SupprimerJamais pu blairer ces caleçons à la con ! Mais comment peut-on supporter que ça se trrimbale comme ça en liberté ? Autant ne rien mettre alors !
SupprimerPareil.
SupprimerVoilà. Vous n'aimes pas la liberté. Vous mettes vos couilles au goulag.
SupprimerMon caleçon, ce traître.
SupprimerVos billets concernant vos visites médicales sont très drôles..
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