vendredi 10 février 2017

Champaigne pour tout le monde !


Lorsqu'il parle de ce peintre, Sainte-Beuve écrit son nom : Philippe de Champagne ; ce qui est bien la preuve que l'on doit le prononcer tel, et non Champègne, comme on l'entend dire habituellement. Mais alors, pour être cohérent, il nous faudrait parler des Essais de Michel de Montagne ; or, je crains que ce ne soit un peu trop exiger, et qu'on ne puisse, sans broncher, aussi facilement faire fi des us.

37 commentaires:

  1. On est d'accord (mais je ne sais pas sur quoi)

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    1. Pas grave : le principal c'est de faire correctement sauter le bouchon.

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    2. Immobiliser le bouchon et faire tourner la bouteille (et non le bouchon), en faisant l'effort pour l'empêcher de sauter (et non pour le faire sauter)

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    3. C'est le même mouvement que pour dégoupiller une huître.

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    4. Élie : ce que vous racontez est absurde : j'ai ouvert des centaines (voire plus…) de bouteilles de champagne dans ma vie, toujours en faisant tourner le bouchon (comme font les sommeliers) et je n'en ai jamais fait sauter un seul.

      Quant à Fil, je veux bien essayer de dégoupiller une huître, mais je refuse absolument de gober une grenade défensive.

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    5. Essayez ma technique, vous verrez bien.

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    6. Tous les manuels de dégustation de vin disent comme M. Arié, mais tous les amateurs de bulles font comme M. Goux. C'est comme en politique, il y a le pays légal et le pays réel.

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    7. Ce que vous dites est absurde
      Cher Monsieur Goux, je crois qu'à votre place, Houellebecq aurait dit :
      Ce que vous dites est complètement con
      Absurde signifie contraire au sens commun, or ce que dit Elie Ayéé est aussi contraire à la mécanique élémentaire, autrement dit, c'est complètement con...
      Attention, il y a un Prix Goncourt en jeu.

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    8. De toute façon, je m'en contre-pignole, ayant horreur de ce breuvage à bulles.

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    9. Ah, moi aussi! Ainsi que de tous les apparentés ( blanquette de Limoux, clairette de Die, etc.), mais avec une exception notable, le vinho verde portugais :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Vinho_verde

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    10. Moi aussi j'aime bien le vinho verde. C'est sans doute parce qu'il n'a absolument rien à voir avec les breuvages précités…

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    11. "ayant horreur de ce breuvage à bulles". C'est donc pour ça que vous n'aimez pas la BD...

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  2. Bonne idée !

    https://www.youtube.com/watch?v=ejdejyYTW4U

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  3. Si j’en crois Wikitruc, Philippe de Champaigne sur ce tableau se serait figuré à l’extrême-droite. Vous le faites exprès ?

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    1. Non, c'est malgré moi : je ne peux pas m'en empêcher, Docteur !

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    2. Sauf que, s'il est à l'extrême droite du tableau, il est à l'extrême gauche du Seigneur, et ça, c'est moche !

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  4. En fait, il faudrait prononcer "Champaïgne", "Montaïgne", etc., c'est-à-dire en prononçant bien le "i". Ce qui a pour effet de faire ressortir le "a". C'est clair, non ?

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    1. C'est clair, mais c'est en contradiction totale avec ce que dit Sainte-Beuve et qui, par ailleurs, me semble être la réalité de l'époque, où le "i" intercalé entre la voyelle et le son "gn" était muette. On le voit bien dans la plupart des mots ainsi formés, qui ont tous changé d'orthographe : montagne, compagne, Champagne (la région), etc.

      Il en va d'ailleurs de même pour beaucoup de "s" intercalés. Ainsi, en toute logique, on devrait parler de Joseph de Maître, et non de Joseph de Messtre, comme on le fait habituellement.

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  5. Est-ce lui qui ne peindre pas Cyrano ?

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    1. Si quelqu'un y en a savoir, quelqu'un doit dire !

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  6. En effet, pourquoi prononcer à la moderne une graphie ancienne du son gn ? On préconise la suppression du i de oignon mais on ne prononçait pas wa-gnon.

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    1. Il est d'ailleurs curieux que personne ne prononce ouagnon, puisque la tendance moderne est à prononcer scrupuleusement toutes les lettres qui sont écrites, en tout cas dans les milieux de basse culture : c'est chez les petits-bourgeois et les salauds d'pauvres, par exemple, que Ghislaine a cessé de se prononcer Guilaine, comme il se doit, pour devenir Gisslaine. Mais on remarquera que Ghislain, lui, est resté Guilain, simplement parce qu'il n'a pas été "récupéré" par les basses classes.

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    2. Oui, mais si vous demandez à une Ghislaine, comment elle s'appelle, et qu'elle vous répond : "Gisslaine", vous faites quoi ?

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    3. Je m'aligne sur elle, évidemment.

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    4. Je ne peux pas m'empêcher de me sentir concerné.
      Je ferais remarquer qu'en Belgique et dans une certaine partie du nord de la France, la plupart des gens prononcent spontanément Ghislaine et Ghislain comme il se doit, quel que soit leur milieu social. Ghislain est un prénom régional dans une certaine mesure. Comme j'ai coutume de dire quand on me demande comment je m'appelle : « Ghislain. Prénom belge s'il en est. » « Oui, c'est vrai », me répond-on. « C'était le troisième ou quatrième prénom... » (C'est une manière pour moi d'affirmer ma belgitude, vu que de par mes origines, je suis aussi belge que basque.) Enfin, si la plupart des Ghislain français appartiennent à la « bourgeoisie », cette appartenance sociale se double souvent d'un rattachement géographique au nord de la France, voire à la Belgique. Dans de nombreuses familles belges (et du nord de la France, à l'identité sociologique plus marquée en France), Ghislain n'était qu'un prénom adventice qui venait s'ajouter à la longue litanie des prénoms non-usuels (un peu comme dans de nombreuses familles catholiques on donne encore le prénom Marie à tous les enfants).

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    5. Je puis confirmer : la seule tante belge (par alliance) que j'ai eue se prénommait en effet Ghislaine (prononcé Guilaine évidemment).

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  7. C'est la difficulté et le charme de la langue française. Et je me plais à penser que seule une élite cultivée la prononce bien.
    Sans vanité aucune je savais qu'on devait dire Champagne et non Champaigne.
    Comme on dit " la Témouille" pour la Trémoille", ou duc de Cass'lane pour Castellane.
    Et je ne parle pas du fameux Greffulhe, à prononcer "Greffeuille"

    Quant à notre cher Montaigne, qui bientôt aura à dire son nom, vu que je vois dans certaines nouvelles éditions, qu'il est écrit en note sous le nom Victor Hugo, grand poète français !
    Ça fait peur !

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    1. Sans oublier les Broglie qui se prononcent Breuil (à peu près…) et les Talleyrand, Taill'rand !

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    1. Ou Fion pour Fillon comme il arrive à Ruth Elkrief de le dire trois fois sur quatre !

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    2. Pourtant, quand on s'appelle rut, on devrait éviter de se moquer des fions…

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  9. Considérons qu'autrefois l'attelage "gn" se prononçait comme dans agnostique.
    On peut alors s'amuser au test suivant : dire très vite et à plusieurs reprises "monta-ï-gne", "champa-ï-gne", "o-ï-gnon" (en prononçant donc bien le couple "gn" comme dans agnostique).
    On s'aperçoit qu'on arrive très vite à déraper et à transformer les sons initiaux en : "montagne", "champagne" et "ognon", tel qu'aujourd'hui ces mots se prononcent.
    Cela pourrait indiquer que la prononciation actuelle est une évolution normale du langage courant, due à l'ajout de ce "i" venant pervertir la diction initiale.

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    1. On fait dans la fantaisie dès le dimanche matin ?

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    2. Ce doit être le vin de messe..... et pourtant je suis plutôt un agnostique.

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  10. Didier Goux12 février 2017 à 10:34

    On fait dans la fantaisie dès le dimanche matin ?
    Alain Bar12 février 2017 à 13:09

    Ce doit être le vin de messe...

    MDR !

    Pour ajouter encore un peu plus de fantaisie à ces propos, on peut rappeler que bien des mots ont évolué avec le temps et la façon de les prononcer.
    La rue du Petit-Musc à Paris, derrière le lycée Charlemagne, s'appelait au Moyen-Age la rue de la Pute-y-muse.
    Est-ce puritanisme ou mauvaise prononciation...
    Ou bien la rue du Pélican, près de Beaubourg, anciennement rue du Poil au con.

    Il apparait qu'en ces temps lointains, on avait le verbe alerte ;)

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  11. En guise de post-scriptum : dans son poème intitulé Le Retour à Bordeaux, Marcelline Desbordes-Valmore fait rimer “Montaigne” (qu'elle écrit Montagne) avec “campagne”…

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.