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| Je sais, j'aurais pas dû… | 
Je suis occupé à lire Carson McCullers (pardon, Messire Étienne, pardon !), romans et nouvelles, réunis 
dans un volume de cette très pratique et peu  dispendieuse collection 
qui s'appelle La Pochotèque. Il n'y aurait aucune critique à lui 
adresser, à cette collection, hormis son nom disgracieux, si ses dirigeants n'avaient cru bon de 
faire appel aux funestes services d'une certaine Marie-Christine 
Lemardeley-Cunci pour établir leur édition de l'Américaine, c'est-à-dire, 
malheureusement,  de la consteller de notes comme autant de chiures de 
mouches sur un mur laqué blanc. 
J'en ai lu beaucoup, dans ma vie, de ces
 épais cuistres universitaires qui viennent faire leurs besoins le long 
des œuvres. Mais des aussi béatement satisfaits d'eux-mêmes, des si 
gonflés de leur propre vacuité, que Mme Truc-Chose, rarement. Ses notes,
 par lesquelles elle se garde bien de nous apprendre quoi que ce soit 
d'utile ou simplement d'intéressant, ne sont que plats et sots 
commentaires, redondances et fioritures ternes, que l'on dirait 
destinées à des semi-débiles de classe de seconde dans un département 
difficile. 
Un exemple ? Après le fragment de phrase suivant : Dieu sait si le gouvernement fédéral a fait assez de mal au Sud,
 la Mère Poncif place la note suivante : « Par tradition le vieux juge 
est hostile à toute intervention du gouvernement fédéral dans les 
affaires du Sud » ; chose que, bien entendu, aucun lecteur n'aurait 
compris sans la judicieuse intervention de notre cuistresse. Un autre 
exemple ? À la phrase Mais le cœur des petits enfants est un organe très délicat
 est accroché la note suivante : « Ici encore le cœur est perçu de 
manière très physique comme un organe fragile, siège de l'âme et des 
sentiments. »  Un dernier, allez : dans La Ballade du café triste, McCullers parle à un moment de la douceur rêveuse de la neige. Note de notre mal blanc : « Comme dans Frankie Addams,
 la neige est associée à la douceur. » 
Je pourrais en citer vingt 
autres, encore plus stupides. Je suis allé voir qui pouvait bien être 
cette pauvre baudruche au nom improbable. J'ai été ravi d'apprendre, par
 sa fiche Wiki, qu'en plus d'être un stérilet universitaire, elle était 
également l'une des marionnettes politiques de Mme Anne Hidalgo, qui 
l'avait parachutée en piqué sur Paris à l'occasion de je ne sais plus 
quelle élection, au cours de laquelle notre ectoplasme notulifère 
s'était pitoyablement vautré. Carson McCullers et moi en avons ricané 
avec un charmant ensemble.
Note pour les semi-éveillés : la photographie ne représente pas Carson McCullers…
 
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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.
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