vendredi 22 mai 2020

Le pont de l'Ascension


Je suis occupé à terminer Le Pont sur la Drina, roman d'une grande richesse, et passionnant pratiquement de bout en bout. Il y a encore quelque temps, j'aurais sans doute tenté de transformer cette lecture en billet pour ce blog. Je me serais probablement efforcé de montrer que ce fameux pont est bel et bien le “personnage” central du roman, l'axe qui lui confère son unité et sa cohérence (ou cohésion), en ce que non seulement il relie les deux berges de la rivière – ce qui est bien le minimum qu'on puisse attendre d'un pont –, mais aussi qu'il met en contact tout autant qu'il les sépare les Serbes et les Bosniaques, c'est-à-dire, en gros, l'Orient et l'Occident ; et qu'en plus de cela, il est le trait d'union entre les siècles, l'invariant de ce creuset toujours instable que sont les Balkans en général, et ce coin-ci en particulier. 

J'aurais aussi évoqué, très certainement, quelques-uns des nombreux personnages qui jalonnent cette foisonnante chronique, qui arrivent, agissent ou “sont agis”, puis disparaissent pour laisser place à d'autres, eux-mêmes sombrant dans l'oubli ou se transformant en légendes. Oui, j'aurais à l'évidence essayé de mettre un peu tout cela en forme.

Mais je n'en ai plus très envie.

Comme trace un peu pérenne de cette lecture, je vais tout de même en conserver une phrase et la placer en exergue provisoire de ce blog, parce qu'elle m'a frappé lorsque je l'ai rencontrée :

Tous voulaient plus, exigeaient mieux ou craignaient pire.

3 commentaires:

  1. C'est plutôt moi qui serais indigne du livre lu…

    (Et puis, finalement, vous les avez tout de même, mes "réflexions" !)

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  2. Oui, c'est une belle façon de dire en ne disant pas.

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    1. C'est un "truc de feignasse" que j'ai déjà mainte fois employé…

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.