lundi 26 avril 2021

Faux Amis


 J'ai reçu ce matin l'un des livres les plus connus, paraît-il, de Martin Amis, écrivain anglais dont je n'ai encore jamais rien lu. Dans sa version originale, le roman s'intitule Money. En français, il est devenu… Money, money.

Qui a bien pu avoir une idée aussi stupidement absurde ? Un traducteur saisi de démence ? Un éditeur sous acide ? Un commercial à tendances suicidaires ? N'importe : s'il est toujours de ce monde – l'édition française date de 1987 –, je donnerais cher pour entendre de sa propre bouche les justifications de l'hurluberlu ayant eu une aussi mirobolante inspiration, tenter de comprendre par quel tortueux chemin psychique il en est arrivé à cet énigmatique redoublement, et aussi par quel tour de force il a réussi à l'imposer aux dirigeants des éditions Mazarine autrement qu'en les saoulant abominablement juste avant le brain storming fatidique.

Il me reste à espérer que l'ensemble de la traduction du roman ne sera pas à l'image de celle du titre. Sinon, il va m'être, je le crains, bien difficile de faire Amis-Amis avec ce Money, money.

19 commentaires:

  1. Le groupe de musique Duran est resté un sombre quintet de rockeurs british jusqu'à ce qu'un esprit brillant du marketing de répétition n'en fasse une machine à tubes.

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  2. Peut être pour plagier "Money, Money, Money" de ABBA sorti en 1976 ?

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    1. Non, pas plagier mais tout simplement profiter de la popularité de ABBA pour vendre le livre aux gogos !

      https://www.youtube.com/watch?v=ETxmCCsMoD0

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  3. Et si votre traducteur était un fan de Liza Minelli et qu'il ne savait pas traduire Money autrement que par la chanson Money Money chantée par Samy dans Cabaret? Pourrait-il remonter ainsi dans votre estime?

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  4. Money était déjà pris en France par Paul-Loup Sulitzer, enfin, cher Didier !

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  5. Je vois que mes lecteurs ne manquent pas d'astuce ni d'imagination : c'est encourageant !

    (Ou alors, ils sont tous drogués…)

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  6. Je l'ai lu : je m'en souviens comme de l'un des très rares romans de SF qui soient éventuellement dignes d'être relus… ce que je n'ai pas fait depuis au bas mot trente ans, voire quarante !

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  7. « Des sous sous dan la popoche » Les inconnus. 😊
    Hélène

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  8. Eh bien ! il ne m'a guère fallu plus d'une vingtaine de pages, ce matin, pour comprendre que Mr Amis et moi n'avions rien, mais vraiment rien à faire ensemble.

    Poubelle jaune. Encore cinq ou six euros foutus en l'air…

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    1. Attention : la poubelle jaune, c'est pour le recyclage. Un livre de merde se met dans le compost.

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    2. Damned ! J'oublie toujours…

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  9. Nous devrions profiter de l'aubaine de ce livre qui est passé à la poubelle à trois jours de la publication du "Journal d'avril", pour parler de nos propres lectures sans craindre de faire du "hors sujet" !
    Je ne saurais trop vous recommander le dernier livre de Philippe de Villiers intitulé : "Le jour d'après" que je suis en train de lire "à chapeu" comme on dit à Saint-Etienne !
    J'ai choisi pour vous un extrait du chapitre VI intitulé : "Les derniers roulis de l'ancien monde" où l'auteur voit dans le sauvetage d'Escoffier par le favori - Jean Le Cam - qui y a perdu sa chance de gagner le Vendée-Globe, qu'il voit comme un "sauvetage allégorique" de ce que nous avons perdu sur terre :

    "Les aventuriers du Vendée Globe...Ils ne connaissent ni la claustration ni la crainte. Ils vivent de courage et de soleils levants, ils renouent avec la tradition de ces grands capitaines qui escrimaient en mer, au nom de l'honneur et de l'ancre de la miséricorde, de ces officiers qui portaient à leur chapeau, comme les jeunes Cyrards du serment de 14 à leur shako, une plume blanche, de ces amiraux qui revendiquaient l'honneur d'être ainsi désignés comme des cibles, se sachant ainsi les premiers visés. C'était un temps où on avait coutume de préférer la mort au déshonneur, où les petits conscrits de Chambretaud inscrivaient en lettres d'or, sur leur drapeau de la classe 14 : "Quand la France voudra."
    ...Aujourd'hui, le panache est remplacé par le masque, devenu l'ornement métaphorique de l'obsolescence du courage..."

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    1. "C'était un temps où on avait coutume de préférer la mort au déshonneur" et ce qui précède : cela rappelle la déclaration d'un terroriste islamiste " Notre supériorité sur vous, c'est que vous aimez la vie et que nous préférons la mort ".

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    2. (suite) ou encore le fameux cri du général franquiste Millàn- Astray " ¡Viva la muerte! ",lors d"une conférence de Miguel de Ùnamuno, qui lui répliqua " Vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas."

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    3. Et à votre avis, Doc, pourquoi Didier ne dit-il rien ? Se sentirait-il "pétri d'une bonne petite panique précautionneuse", en tant que fils de militaire, par la réjouissante lettre de nos "généraux en pantoufles" ?

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    4. Didier ne lis jamais les livres publiés par les politiciens.

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  10. C'est pas lui qui retitre les films en anglais par d'autres titres en anglais, plus appropriés à son goût ?
    https://www.google.com/amp/s/www.topito.com/top-titres-films-anglais-traduits-anglais/amp

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  11. "...Aujourd'hui, le panache est remplacé par le masque, devenu l'ornement métaphorique de l'obsolescence du courage..."

    Parfaitement juste, et il est presque périlleux de le faire remarquer tant on vous regarde alors comme un terroriste.
    La lucidité actuellement s'exprime à droite toute (pas la fantoche-épouvantail qui fait de la figuration), c'est un fait.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.