Les grands esprits se rencontrent, les grands esprits se rencontrent : c'est un peu vite dit ! Oui, certes, bien sûr, la conjonction est toujours possible. Mais ce qu'on oublie trop souvent est que la rencontre peut avoir lieu sur les sentiers de la pure bouffonnerie, quand ce n'est pas dans les marécages toujours un peu honteux de la beaufitude la plus repérable.
Il se trouve qu'en 2007 et 2009 respectivement, Renaud Camus et votre serviteur en bâtiment ont vécu une expérience similaire : le remplacement de leur Peugeot par une voiture neuve d'une autre marque – Audi pour lui, Renault pour moi (qui ne suis pas vendu à l'étranger, lequel vient fumer les arbres à came des bons Français, c'est assez connu). Une chance pour le temps – journal 2007, en atteste de façon indubitable, puisqu' il s'ouvre et se referme sur cette automobile teutonne ; quant à moi je vous annonçais la naissance de Roselyne dans un tout récent billet. Voici ce qu'écrit Camus, dès la page 50 :
« Mercredi 31 janvier, dix heures du soir. Le clou de la nouvelle voiture, une Audi qui a été livrée aujourd'hui, c'est – si l'on en croit du moins la fierté du marchand sur ce point – le GPS qui orne le tableau de bord. L'homme, qui est très aimable, nous a fait une démonstration. Il a choisi l'Espagne, il m'a demandé de nommer une ville de mon choix, j'ai dit Sigüenza, nous avons soumis le cas au GPS pour qu'il indique la meilleure façon de nous rendre là-bas. L'appareil a proposé aussitôt un itinéraire (par Bordeaux, un peu bizarrement) qui nous eût permis d'être là-bas à onze heures, ce soir (il était environ trois heures de l'après-midi). Mais moi, si je vais à Sigüenza, je mets trois jours. Et l'un des plaisirs du voyage, c'est de choisir son trajet en fonction de goûts, de curiosités et de vésanies qu'aucune machine ne pourra jamais appréhender. »
L'auteur en conclut, fort justement il me semble, que cet appareil est probablement très utile pour se retrouver dans une ville inconnue, une banlieue pourrie où un sort contraire nous a attiré, etc., mais qu'on ne saurait en aucun autre cas se reposer sur lui – ou au moins entièrement sur lui. Lisant ce passage, et l'ayant signalé à l'Irremplaçable, je lui avais fait remarquer qu'au moins, et contrairement à nous, ni Renaud Camus ni M. Pierre n'étaient assez tarés pour avoir affublé leur GPS d'un prénom féminin, ni pour se payer sa fiole en prenant systématiquement d'autres voies que celles indiquées sur l'écran. Je me trompais grave. À la date du 31 décembre, le volume se clôt par trois pages de considérations automobiles – où se déploie de façon irrésistible cet humour que d'aucuns dénient à leur auteur –, de récriminations anti-audiennes, parmi lesquelles ce paragraphe :
« Pierre et moi l'avons surnommée Audette et passons notre temps à la défier, à la mettre hors d'elle, à ne rien faire de ce qu'elle exige (sauf techniquement, bien sûr : nous lui donnons de l'huile quand elle en réclame, ce qui est assez fréquent). Ou bien nous imaginons toute une équipe qui nous suit de l'œil grâce au GPS, dans une tour d'Ingolstadt, et qui s'arrache les cheveux face à nos initiatives d'itinéraires :
“ Et voilà ! Et voilà ! Ils ne veulent en faire qu'à leur tête, et encore une fois ils ont pris un chemin qui ne mène nulle part, ces deux couillons !” »
Roselyne... Audette... On finit par se demander si le toujours délicieux François M. n'aurait pas un peu raison, quelque part, lorsqu'il écrit qu'au bout du compte Didier Goux pourrait bien être l'ultime vérité de Renaud Camus – ou l'inverse, j'ai oublié.
Il se trouve qu'en 2007 et 2009 respectivement, Renaud Camus et votre serviteur en bâtiment ont vécu une expérience similaire : le remplacement de leur Peugeot par une voiture neuve d'une autre marque – Audi pour lui, Renault pour moi (qui ne suis pas vendu à l'étranger, lequel vient fumer les arbres à came des bons Français, c'est assez connu). Une chance pour le temps – journal 2007, en atteste de façon indubitable, puisqu' il s'ouvre et se referme sur cette automobile teutonne ; quant à moi je vous annonçais la naissance de Roselyne dans un tout récent billet. Voici ce qu'écrit Camus, dès la page 50 :
« Mercredi 31 janvier, dix heures du soir. Le clou de la nouvelle voiture, une Audi qui a été livrée aujourd'hui, c'est – si l'on en croit du moins la fierté du marchand sur ce point – le GPS qui orne le tableau de bord. L'homme, qui est très aimable, nous a fait une démonstration. Il a choisi l'Espagne, il m'a demandé de nommer une ville de mon choix, j'ai dit Sigüenza, nous avons soumis le cas au GPS pour qu'il indique la meilleure façon de nous rendre là-bas. L'appareil a proposé aussitôt un itinéraire (par Bordeaux, un peu bizarrement) qui nous eût permis d'être là-bas à onze heures, ce soir (il était environ trois heures de l'après-midi). Mais moi, si je vais à Sigüenza, je mets trois jours. Et l'un des plaisirs du voyage, c'est de choisir son trajet en fonction de goûts, de curiosités et de vésanies qu'aucune machine ne pourra jamais appréhender. »
L'auteur en conclut, fort justement il me semble, que cet appareil est probablement très utile pour se retrouver dans une ville inconnue, une banlieue pourrie où un sort contraire nous a attiré, etc., mais qu'on ne saurait en aucun autre cas se reposer sur lui – ou au moins entièrement sur lui. Lisant ce passage, et l'ayant signalé à l'Irremplaçable, je lui avais fait remarquer qu'au moins, et contrairement à nous, ni Renaud Camus ni M. Pierre n'étaient assez tarés pour avoir affublé leur GPS d'un prénom féminin, ni pour se payer sa fiole en prenant systématiquement d'autres voies que celles indiquées sur l'écran. Je me trompais grave. À la date du 31 décembre, le volume se clôt par trois pages de considérations automobiles – où se déploie de façon irrésistible cet humour que d'aucuns dénient à leur auteur –, de récriminations anti-audiennes, parmi lesquelles ce paragraphe :
« Pierre et moi l'avons surnommée Audette et passons notre temps à la défier, à la mettre hors d'elle, à ne rien faire de ce qu'elle exige (sauf techniquement, bien sûr : nous lui donnons de l'huile quand elle en réclame, ce qui est assez fréquent). Ou bien nous imaginons toute une équipe qui nous suit de l'œil grâce au GPS, dans une tour d'Ingolstadt, et qui s'arrache les cheveux face à nos initiatives d'itinéraires :
“ Et voilà ! Et voilà ! Ils ne veulent en faire qu'à leur tête, et encore une fois ils ont pris un chemin qui ne mène nulle part, ces deux couillons !” »
Roselyne... Audette... On finit par se demander si le toujours délicieux François M. n'aurait pas un peu raison, quelque part, lorsqu'il écrit qu'au bout du compte Didier Goux pourrait bien être l'ultime vérité de Renaud Camus – ou l'inverse, j'ai oublié.
"Renault pour moi (qui ne suis pas vendu à l'étranger, lequel vient fumer les arbres à came des bons Français, c'est assez connu)"
RépondreSupprimerAllons, Didier! Elle a été fabriquée où votre Renault?
Ma Toyota vient de Valenciennes, moi, Môssieur ! (bon d'accord, les robots sont japonais. Passons)
Marine, commencez pas à m'escagasser, sinon je vous envoie Roselyne !
RépondreSupprimerMon GPS à moi, un tom.tom vulgus, je le force!
RépondreSupprimerEssayez. Passez où vous voulez et il retombera sur ses pieds. Si j'ose dire.
Et en ville, c'est bien utile, comme vous le faites remarquer.
Voui, envoyez!
RépondreSupprimerOn va leur faire faire des petits.
Un jour, ça existera, les itinéraires "culture" sur GPS. Ce ne serai pas plus compliqué d'indiquer les monuments historiques, las arbres remarquables, les points de vue, que les stations Total et les hôtels formule.1 Nous ne sommes qu'à l'aube (radieuse) du GPS
RépondreSupprimerDidier, moi je l'aurais volontiers appelé Audine mais bon...
RépondreSupprimer@Audine, pardon !
Peut-être que Roselyne et Audette se connaissent... qu'elles ont suivi les mêmes bancs de construction, d'essai, de programmation... Si ça tombe, elles ont p't'être fait des choses entre elles ? Allez savoir ! Mais la vie les a séparé... une chez les teutons et l'autre chez les grenouilles...
RépondreSupprimerTriste. Triste...
La mienne est innommable et fait calculs sur calculs, quand elle ne cherche pas, la fourbe, à nous perdre. Je la soupçonne de parler toute seule dans sa petite housse, sacrée pipelette.
RépondreSupprimerClotaire: imaginez un peu, si les GPS prenaient le pouvoir ? on se réveille un beau matin, et là...
RépondreSupprimerUn article bien agréable à lire, si je n'empreinte pas "Roselyne" pour choisir le chemin le plus court... parce que là m'est avis, qu'elle m'entraînerait dans des petits chemins qui sentent la noisette...
RépondreSupprimer@Suzanne : ça me rappelle un vieux film de science fiction allemand (des années 80, je pense ; mais je sais plus le titre ni l'auteur, un certain Mark ...), bref, et le synopsis était que les machines (robots et Cie) prennent le pouvoir en leur accordant de plus en plus d'autonomie et ils (les robots) en arrivent à prendre le pouvoir. La dernière scène du film montre l'exécution du président de la république. Ça peut laisser rêveur... les GPS j'entends.
RépondreSupprimerLa bibliothèque de Plieux est proprement fabuleuse!!! Geargies.
RépondreSupprimerfabuleuse, oui mais pas facile à chauffer...
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