Pourquoi est-ce que seuls les usagers du métro ou du RER auraient le droit d'emmerder tout le monde de distraire agréablement leurs lecteurs en narrant leurs petites histoires de changements de ligne, d'incidents de parcours, de mouvements de grève sauvages ou de suicidés malencontreux, etc. ? Pour que cesse l'odieuse discrimination dont semblent victimes les travailleurs automobilisés, j'ai décidé de briser le tabou, de rompre l'omerta. Voici donc.
Ce matin, tout avait bien commencé : obligé de délaisser la voie rapide et de rentrer dans Pacy-sur-Eure pour y acheter deux baguettes et un morceau de pain “meunier”, j'ai trouvé une place de stationnement juste en face de la boulangerie. Le miracle s'est prolongé : deux braves dames pour seules clientes, et qui voulaient chacune uniquement leur baguette du jour – rien de pis que les chalands qui ont des envies de petits gâteaux : si vous ajoutez le temps de l'empaquetage à celui du choix, vous ne ressortez pas de là avant une bonne demi-heure. Ensuite, il y avait des baguettes “tradition” bien cuites, ce qui n'arrive pas tous les jours.
Fort épanoui étais-je donc déjà, lorsque j'ai eu la joie sans mélange d'avoir le feu vert à Chaufour : on imagine l'exaltation qui m'a emparé. Une fois sur l'autoroute, j'ai calé Roselyne sur 108 km/h comme je le fais chaque matin : cela permet de ne point se soucier des portions limitées à 110 au lieu de 130 – pensez-y.
Une vague inquiétude m'a saisi lorsque cette même Roselyne m'a annoncé un retard de 4 mn à 16,8 km de Mantes-la-Jolie. « Diantre ! me suis-je exclamé en mon for intérieur, tandis que Léo Ferré se mettait à brailler comme un con que C'est extra, voilà qui risque de mettre à mal ma légendaire ponctualité... » Fort heureusement, le dit bouchon s'est dissoudu avant que je n'arrive à lui – et j'en fus bien aise.
Tout s'est gâté lorsque je me suis engouffré dans le souterrain de la Défense. Tout soudain, voilà que le panneau lumineux m'annonce : A 14 -----> BP : 9 mn, alors que le temps normal est de cinq minutes. « Fichtre ! me suis-je derechef exclamé, dois-je suivre le flot des crétins qui m'entourent et me cernent, ou me faut-il tenter le contournement extérieur de la Défense, au risque de quitter ce Charybde annoncé pour un Sylla inconnu ? » C'est que je n'avais que quelques secondes pour prendre une décision qui pouvait se révéler fort lourde de conséquences pénibles...
Finalement, mâchoires serrées et regard fixe, chantonnant un petit air pour me donner du cœur au ventre, j'ai contourné – et m'en suis fort bien trouvé. Le reste du parcours s'est déroulé sans incident notable, à l'exception d'une grosse dame qui a fait mine de traverser le quai à hauteur de la rue de Villiers – qui, je le rappelle pour nos amis de la province et nos correspondants étrangers, est celle qui sépare Neuilly-sur-Seine de Levallois-Perret – alors que c'était à moi de passer ; je l'ai littéralement fusillée du regard et elle se l'est tenu pour dit.
Une fois à mon bureau, sain et sauf une fois de plus, j'ai constaté que les cailleras du service informatique m'avaient taxé mon ordinateur. On ne peut décidément faire confiance à personne.
Qu'on ne s'étonne pas de la photo choisie : lorsque j'ai demandé à Mme Goux gueule de m'illustrer “autoroute A 13”, elle m'a sorti ça...
Ce matin, tout avait bien commencé : obligé de délaisser la voie rapide et de rentrer dans Pacy-sur-Eure pour y acheter deux baguettes et un morceau de pain “meunier”, j'ai trouvé une place de stationnement juste en face de la boulangerie. Le miracle s'est prolongé : deux braves dames pour seules clientes, et qui voulaient chacune uniquement leur baguette du jour – rien de pis que les chalands qui ont des envies de petits gâteaux : si vous ajoutez le temps de l'empaquetage à celui du choix, vous ne ressortez pas de là avant une bonne demi-heure. Ensuite, il y avait des baguettes “tradition” bien cuites, ce qui n'arrive pas tous les jours.
Fort épanoui étais-je donc déjà, lorsque j'ai eu la joie sans mélange d'avoir le feu vert à Chaufour : on imagine l'exaltation qui m'a emparé. Une fois sur l'autoroute, j'ai calé Roselyne sur 108 km/h comme je le fais chaque matin : cela permet de ne point se soucier des portions limitées à 110 au lieu de 130 – pensez-y.
Une vague inquiétude m'a saisi lorsque cette même Roselyne m'a annoncé un retard de 4 mn à 16,8 km de Mantes-la-Jolie. « Diantre ! me suis-je exclamé en mon for intérieur, tandis que Léo Ferré se mettait à brailler comme un con que C'est extra, voilà qui risque de mettre à mal ma légendaire ponctualité... » Fort heureusement, le dit bouchon s'est dissoudu avant que je n'arrive à lui – et j'en fus bien aise.
Tout s'est gâté lorsque je me suis engouffré dans le souterrain de la Défense. Tout soudain, voilà que le panneau lumineux m'annonce : A 14 -----> BP : 9 mn, alors que le temps normal est de cinq minutes. « Fichtre ! me suis-je derechef exclamé, dois-je suivre le flot des crétins qui m'entourent et me cernent, ou me faut-il tenter le contournement extérieur de la Défense, au risque de quitter ce Charybde annoncé pour un Sylla inconnu ? » C'est que je n'avais que quelques secondes pour prendre une décision qui pouvait se révéler fort lourde de conséquences pénibles...
Finalement, mâchoires serrées et regard fixe, chantonnant un petit air pour me donner du cœur au ventre, j'ai contourné – et m'en suis fort bien trouvé. Le reste du parcours s'est déroulé sans incident notable, à l'exception d'une grosse dame qui a fait mine de traverser le quai à hauteur de la rue de Villiers – qui, je le rappelle pour nos amis de la province et nos correspondants étrangers, est celle qui sépare Neuilly-sur-Seine de Levallois-Perret – alors que c'était à moi de passer ; je l'ai littéralement fusillée du regard et elle se l'est tenu pour dit.
Une fois à mon bureau, sain et sauf une fois de plus, j'ai constaté que les cailleras du service informatique m'avaient taxé mon ordinateur. On ne peut décidément faire confiance à personne.
Qu'on ne s'étonne pas de la photo choisie : lorsque j'ai demandé à Mme Goux gueule de m'illustrer “autoroute A 13”, elle m'a sorti ça...
Hé ho ! Raconter des faits anodins est une marque déposée.
RépondreSupprimerCe sera réglé en bière à la première occasion...
RépondreSupprimerQUATRE minutes! Ventrebleu!
RépondreSupprimerL'angoisse que vous avez connue alors m'étreint, par empathie.
J'en ai cassé pour talon (ça, c'est pour Frédi Maque)
On pourrait vous croire inspiré par D. Westlake, si vous voyez ce que je veux dire. On dirait presque une lettre du nommé Kelp (je crois que c'est son nom) à Dortmunder —ou plutôt de Dortmunder à Kelp, pour se ficher de lui, parce que c'est trop bien écrit pour le roi des itinéraires foireux…
RépondreSupprimerCarine : j'avais plus un poil de sec...
RépondreSupprimerCoucou : jamais lu Westlake, désolé !
Rétablissons la vérité.
RépondreSupprimerCarine a dit:
RépondreSupprimer"J'en ai cassé pour talon"
Et elle a même pas bu!
ah! les feux de Chauffour!!
RépondreSupprimerAndy Kelp rajoute du sel dans la bière pour la faire mousser.
RépondreSupprimerNicolas (des liens bordel !) cautionne-t-il de telles pratiques ?
Erratum : c'est pas Kelp, c'est Murch, le personnage qui..
RépondreSupprimerMerci Malavita… Je ne me souvenais plus de Murch, mais c'est lui le chauffeur mélomane, bien sûr.
RépondreSupprimerVoilà. Encore une preuve de la supériorité de certains sur d'autres. Je ne pourrai jamais raconter une histoire comme ça, moi. Je suis malheureusement sujette aux complots de vieux à gâteaux dans les boulangeries, de vieux à piécettes qui tombent dans les supermarchés, de vieux bavards dans les bus, et j'ai pas de bagnole.
RépondreSupprimerC'est pas juste.
Sophie K : je compatis, compassionne et empathise à donf.
RépondreSupprimerMerci Didier. Vous êtes plein de bonté.
RépondreSupprimerau bout de la rue Anatole France ?
RépondreSupprimerDidier:
RépondreSupprimerJe viens dénoncer:
Ya Robert Marchenoir qui a osé écrire Grévisse chez Fromage+ !
Moi je dis ça, je dis rien. Je veux juste ma petite enveloppe.
Mère Castor : si vous faites allusion à mon lieu de travail (le nouveau), il est en effet au bout d'Anatole. Au 149 exactement, juste avant le pont.
RépondreSupprimerCarine : je vous envoie un bon de caisse par retour : faites-vous payer quand vous voudrez, aux heures ouvrables.
Merci bien Didier.
RépondreSupprimerCa fait toujours plaisir de voir sa vigilance récompensée.
Mais :
"Cela dit, Carine, il ne peut pas avoir « garder » un é"
Hum. C'est la faute au copié-collé, on va dire.
Décidément, on ne s'en sortira pas...
RépondreSupprimerMais si, on en est sortis.
RépondreSupprimerJe cite : "BP : 9 mn" Didier, vous êtes dégoûtant (des Goux temps)...
RépondreSupprimerBonjour cher Didier ! Vous reste-il un peu d'empathie pour moi ? Je suis littéralement harcelé par des tas de gens qui ont tous un pied dans la caisse , l'autre sur la savonnette et qui perdent leur équilibre vers 3h du matin ! Si c'est pas du complot ça..! Remarquez, ça arrange les affaires de Sophie K. (smiley smiley)
RépondreSupprimerPluton marque déposée.
Il faut rétablir ceci : ce ne sont pas les fameux petits vieux qui vous embêtent, mon cher Pluton, mais leurs tonitruantes familles qui veulent que la pension continue à tomber dans l'escarcelle commune, enfin si j'ai bien suivi l'affaire, par bonheur il y en a qui se comportent un peu plus honorablement.
RépondreSupprimerNavrée de vous contredire, mais le bouchon était dissout.
RépondreSupprimerBarbara.