Je suis très heureux de constater que ce journal 2011 de Renaud Camus (Septembre absolu), dans lequel je suis immergé depuis hier soir, est nettement plus riche que celui qui l'a précédé (Parti pris),
lequel amorçait déjà une remontée par rapport aux deux ou trois volumes
antérieurs, ainsi que je crois bien l'avoir noté alors. M'y intéresse,
entre autres, le fait qu'on y voit ressurgir plusieurs des personnages
qui peuplent les pages du Journal de Travers, journal qu'un
heureux hasard me fait relire en même temps que celui-là. On les a
connus vivants et agissants, on les retrouve en quelque sorte biographés,
trente-cinq ans après, à l'occasion des recherches faites sur eux par
l'auteur, occupé à dresser l'index (si je puis dire) qui va venir
occuper la majeure (toujours si je puis dire) partie du sixième volume
de ses églogues : Travers, Coda, Index & Divers. Et ce
rétro-éclairage sur eux les complète, les incorpore au temps – ou le
temps à eux –, les nimbes d'une sorte de voile mélancolique qui n'ose
pas tout à fait se dire nostalgie.
Journal plus riche, donc ? Au cours des 280 pages déjà lues,
indubitablement. La vie, l'allant, l'appétit, l'enthousiasme qui
paraissaient refluer en des volumes comme L'Isolation, Une chance pour le temps, etc., font ici résurgence, comme le journal 2010
le laissait déjà présager. Les thèmes habituels sont bien sûr toujours
là, mais revivifiés et, du même coup, approfondis au lieu d'être
ressassés. Mais je compte y revenir lorsque ma lecture et le volume seront achevés
Il reste que si le diariste pouvait cesser de
m'imputer toute la responsabilité des attaques en piqué dont il est la
cible de la part de Juan A., il me ferait bien plaisir…
Et le culte du soi, mis en scène, photographié, dans un lyrisme crépusculaire boursouflé, ne s'éteint pas lui; au soleil, au travail, la nuit, toujours en majesté, une sorte d'auto-hagiographie iconique et semble-t-il très satisfaite d'elle-même.
RépondreSupprimerMais bon tant qu'il y a des clients pour les images saintes, pourquoi se priver.
Rembrandt aussi faisait dans “l'auto-hagiographie iconique” : vous êtes un icomique, mon cher Léon.
SupprimerDûrer, Van Gogh, Le Titien, Vélasquez, Francis Bacon (le peintre), Bonnard, Boltansky etc etc, etc… la liste est interminable : autant d' "images saintes satisfaites d'elles même".
SupprimerLéon votre analyse iconographique est sans équivalent… vous venez de révolutionner l'histoire des arts!!!… Gombrich, Damish, CHatelet Daniel Arasse et autres n'ont qu'à bien se tenir!
Pour quelqu'un qui s'obstine à imprimer son nom à tout bout de champ ici au sommet de commentaires tous plus vides les uns que les autres, il est assez piquant de reprocher sa boursouflure à quelqu'un qui, au moins, a une vraie oeuvre littéraire derrière lui.
RépondreSupprimerOui, on se demande même comment ce commentateur a encore le temps de poster ici ses remarques, coincé qu'il est entre deux vernissages, et autres réjouissances.
RépondreSupprimerCe n'est pas grave, lisez Léautaud et vous verrez la différence entre un journal et un prospectus publicitaire élevé à sa propre gloire.
RépondreSupprimeren plus d'histoire de l'art Léon se fait historien des lettres. Mais il a raison sur un point : ce n'est pas grave…
SupprimerEt puis Léon n'a même pas l'air d'imaginer qu'on puisse aimer ET Léautaud ET Renaud Camus... Mais Léon manque d'imagination....
SupprimerCe qui est encore plus “yop la boum”, c'est que Renaud Camus déteste qu'on lui “balance” Paul Léautaud à la face (je le sais : je l'ai fait, bêtement…), qu'il n'a jamais dû le lire, non par manque de curiosité, mais par une sorte de protection instinctive – comme le jeune Julien Green disait refuser de lire Dostoïevski.
RépondreSupprimerIl n'en demeure pas moins que Léautaud et Camus ont beaucoup de points communs.
On n'a pas le droit d'écrire en toutes lettres le nom de l'attaqueur en piqué ? Ca fait venir la pluie ? Ca nique l'euro ? Ca fait péter les centrales nucléaires ?
RépondreSupprimerNon, il vaut mieux éviter, Google étant ce qu'il est. On en parlera de vive voix…
SupprimerHoulà... ça a l'air grave... faut mettre un paratonnerre sur le blog...
SupprimerGrave, non… mais bruyant et violent, ça oui !
SupprimerDidier: je n'ai pas encore lu ce tome du Journal, mais il me semble bien que dans les trois précédents déjà, (ou deux ?) il y a la même plainte à propos des "ennemis que vous devriez garder pour vous", quelque chose comme ça. Ce vigoureux basque a traumatisé à jamais le châtelain gersois.
RépondreSupprimerEn effet, ce n'est pas la première fois. Le vigoureux Basque sait en effet se montrer traumatisant, quand il s'y met vraiment, et il s'y met volontiers, mais bon sang de bonsoir, je ne veux pas être tenu pour seul responsable de ce conflit nucléaire !
SupprimerJ'ai gougueulé "vigoureux Basque", pour voir. Le Basque est naturellement vigoureux, son accent est guttural et vigoureux, on le compare à un ours, etc. J'ai essayé "vigoureux Breton, vigoureux Alsacien", ça ne donne rien du tout. Vigoureux Normand nous ramène aux batailles contre les Sarrazins. Et basques comme dans "s'accrocher aux basques" a une étymologie provençale qui renvoie au tissu, donc aucun rapport avec la race basque, dont il conviendra de se méfier dès qu'elle exerce une activité requérant de la vigueur, de la résistance et de la pugnacité.
RépondreSupprimerL'expression « s'accrocher aux basques de quelqu'un » prend ici tout son sens, et pas seulement métaphoriquement. Didier, vous rassurerez Renaud Camus : le gouvernement honni s'en occupe. En effet, Manuel Valls, le Catalan, vient de demander à l'ETA de déposer les armes.
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