Il était environ midi et quart lorsque Catherine et moi, dûment bardés de nos cartes d'électeurs et d'identité, investîmes la mairie du Plessis-Hébert, fortement déterminés à y accomplir notre devoir de citoyens. Nous tendons les dites cartes à qui de droit, prenons chacun une enveloppe, puis, sur la petite table située en léger retrait à droite (léger retrait à droite : sinistre présage…), prélevons un bulletin au sommet de chacune des deux piles – et nous nous séparons, fort émus par la solennité de l'instant.
Je pénètre dans l'une des deux cabines et tire le rideau de douche derrière moi. C'est alors, à l'instant suprêmement intense du choix, que je constate être en possession de deux bulletins “Hollande”. Mon premier réflexe est de penser qu'un bulletin batave s'est glissé par mégarde dans la pile néo-pétainiste, et que je suis justement tombé sur lui. Mais aussitôt après, je comprends que la véritable explication de ce tour est beaucoup moins simple et rassurante : c'est lui ! Lui, Jegoun, dont l'esprit maléfique a changé le gentil bulletin fascistoïde en cette ignoble endive surnuméraire !
(Car, oui, les gens de gauche réussissent parfois à se doter d'un esprit, même s'il ne peut fonctionner que de manière intermittente, à l'image des loupiotes de couleur dans un sapin de Noël, ainsi que vient de le prouver une étude effectuée par les équipes du professeur Kremlinbeer, à l'Institut des sciences progressisto-cognitives de l'université du Michigan.)
Mon indolence naturelle étant ce qu'elle est, j'ai bien failli glisser tout de même l'un de mes jumeaux diaboliques dans l'enveloppe. Et puis non : imaginer le ricanement satisfait du gros frisé trollesque derrière son écran a suffi à me rendre courage, et je suis ressorti de l'isoloir, la sueur aux paumes et aux tempes, afin de procéder à l'échange de bulletins, me demandant à quelle diablerie j'allais encore être soumis. Pour me donner du courage, je murmurais l'impeccable mantra révélé par l'Arabe fou Abdul Alhazred dans son Necronomicon :
Le changement, il ne passera pas par moi… Le changement, il ne passera pas par moi… le changement, il ne…
Nous sommes finalement rentrés sains et saufs.
si Hollande gagne, la vie des blogueurs de droite va devenir un chemin pavé de roses.
RépondreSupprimerTout sera désormais de sa faute
Ah mais non ! Pendant au moins deux ans, nos amis de gauche nous expliqueront doctement que c'est la faute de “l'héritage désastreux du précédent gouvernement”, comme ils l'ont fait ad nauseam entre 1981 et 1983.
SupprimerCa a déjà commencé dans les réactions des politiques, sur les plateaux TV
SupprimerLes élections te perturbent elles à ce point que tu te sens atteint d'un don de double vue (2 bulletins Hollande) alors que tu cultives ce don d'ubiquité (je suis partout).
RépondreSupprimerEn fait, mes deux bulletins, j'ai dû penser qu'il s'agissait d'un aller-retour : on va jeter un coup d'œil puis on revient aussi sec…
SupprimerQuoi qu'il se passe, ce soir, c'est la Saint-Nicolas, donc. Reste à savoir quel Nicolas...
RépondreSupprimerDeux bulletins Hollande ? Une solution était de faire un double nul.
RépondreSupprimerPour un observateur tatillon en terres pré-démocratiques, votre mésaventure serait considérée comme une irrégularité.
RépondreSupprimerDites-donc, Didier, vous êtes nettement moins conservateur en orthographe qu'en politique. En tout cas c'est ce que suggère fortement le titre du billet.
RépondreSupprimerOh, putain d'Adèle, honte sur moi jusqu'à la septième génération !
SupprimerC'est corrigé, et merci à vous !
Dans la mesure ou la gauche traite Sarkozy de Fachiste, de Nazi, de pétainiste, de Laval, de Le Pen depuis cinq ans, il faut donc supposer que, maintenant qu'il n'a (bientôt) plus l'immunité présidentielle, ils vont en toute logique le traîner devant le tribunal de La Haye pour crime contre l'humanité… SInon c'est à n'y rien comprendre.
RépondreSupprimerFasciste, si vous le voulez bien.
SupprimerSont pas très logiques, ces progressistes…
SupprimerLe fait qu'il vous ait fallu ressortir pour chercher un bulletin Sarkozy est rassurant : c'est qu'on n'avait laissé QUE des bulletins Hollande dans l'isoloir...
RépondreSupprimerAh, j'aurais dû investiguer la corbeille à papier !
SupprimerMichelangeli - Beethoven,Sonata No.12 Op.26 - III Maestoso
RépondreSupprimerCeci n'a rien à voir avec l'élection, bien sûr.
C'est incroyable : pendant les trente et quelques secondes du premier plan de caméra, on a l'impression de voir Liszt jouer !
SupprimerTrès pénible, ce décalage entre l'image (en avance) et le son (en retard) !
SupprimerHeu ? Ouate ze feuque ? Y'avait le cinéma, du temps de Liszt ?
SupprimerLiszt a monté sa page You Tube ?
SupprimerLe 3 mai, vous disiez voter Hollande ... aujourd'hui ... nul.
RépondreSupprimerDécidément vous êtes fort en géométrie .. variable !
Vous lisez trop vite, Dame Pecnaude : le 3 mai, j'ai explicitement dit que j'allais voter pour Sarkozy : retournez voir le billet du jour…
SupprimerEt c'est bien ce que j'ai fait.
Nous sommes finalement rentrés sains et sauf.
RépondreSupprimerLà aussi il y a quelque chose qui cloche, non ?
Décidément, c'est pas mon jour !
SupprimerSauf si c'est moi qui déconne, mais je ne crois pas.
RépondreSupprimer2 hollande = 1 sarkozy
RépondreSupprimerJe reviens des deux places, la Bastille et la Concorde. (Toutes deux, je le rappelle aux étourdis, reliées par la ligne 1 du Métropolitain)
RépondreSupprimerGrosse effervescence à la Bastille, foule bigarrée et confiante.
Beaucoup plus calme à la Concorde, quelques touristes perdus dans un Paris évanescent.
C'était fredi, envoyé spécial pour DGHI, à vous les studios.
Héhé !
RépondreSupprimerUne victoire étriquée. Ce n'est pas le raz de marée annoncé. Le désenchantement, c'est maintenant.
RépondreSupprimerEt ça y est, c'est parti…
RépondreSupprimerBeau perdant que ce sortant.
RépondreSupprimerEmu et émouvant.
Sans doute son plus beau discours.
Adios.
Putain, les Degauche n'ont plus de Sarko à baffer. Mais qu'est-ce qu'ils vont dire maintenant ?
RépondreSupprimerRompez.
Tout ce qu'ils vont découvrir et que nous, pauvres pékins ignorions ...
RépondreSupprimerLa Pecnaude : Oui, je suis tout près (prêt ?) de penser comme vous.
Supprimer"Je suis tout près — prêt... de penser / à penser ? " Didier votre avis SVP. Rompez
Supprimer“Tout prêt à” ou bien “tout près de”, au choix.
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