dimanche 12 octobre 2014

Toi aussi, range ton fusil à pompe et apprends le vivre-ensemble avec les zombis


C'est une mini-série anglaise de trois heures : In the flesh. En voici le résumé, pompé éhontément je ne sais déjà plus où : 

Quatre ans après sa mort, Kieren Walker (photo) reprend sa place au sein de sa famille et retrouve ses marques dans le village où il a toujours vécu. Personne ne pensait le revoir un jour. Seulement peu de temps après son décès, par une étrange nuit, des milliers de personnes décédées se sont réveillées. Après des mois de réadaptation et de médication, ces zombies sont aujourd'hui rendus à leurs familles...

Pour qu'ils puissent retrouver leur place au sein de leur communauté, les gentils zombis sont fournis en fond de teint et lentilles de contact, à leur sortie de l'hôpital. Normalement, tout devrait bien se passer… Ce serait compter sans les méchants vivants de souche du petit village de Roarton, Lancashire, et notamment les crypto-néo-nazis appartenant à la milice qui, juste après la Résurrection, a empêché à coups de flingos les zombis de bouffer tout le monde : allez savoir pourquoi, ces gens-là se méfient un peu du discours officiel essayant de leur persuader qu'il serait très nauséabond de généraliser en mélangeant les zombis (doux et pacifiques) avec ceux que nous appelleront les zombistes (très méchants, certes, mais c'est sûrement à cause de la misère sociale et des discriminations). Bref, les miliciens refusent très nettement de s'ouvrir à l'Autre, même s'il porte des lentilles de contact et se maquille comme un travelo tous les matins : le fait qu'ils surnomment les SSMP (Survivants du Syndrome de la Mort Partielle) les Putréfiés en dit long sur leur répugnante zombophobie. Naturellement, le plus enragé de massacres n'est autre que le pasteur du village, qui passe son temps à tonner des versets bibliques tout en poussant la milice à repartir au carnage. Bientôt, sous son impulsion, les portes des maisons abritant des SSMP sont marquées à la peinture verte (ils n'ont tout de même pas osé le jaune, sans doute pour rendre le message plus subtil, tu vois ?).

Heureusement, les zombis-à-lentilles, par leur gentillesse naturelle, vont prouver aux jamais-morts qu'ils ont tort de se laisser aller à leurs crispations identitaires de vivants et que l'important c'est de ne pas avoir peur des différences qui nous enrichissent tous. Finalement, après avoir quand même tué le chef de la milice devenu fou (évidemment : à ce point de repli-sur-soi, on ne peut que devenir dément, c'est connu) tout le monde ira prendre une bière au pub local – sauf les Putréfiés qui ne peuvent plus ni manger ni boire, et à qui le mot “bière” rappelle de mauvais souvenirs encore un peu trop frais.

Le film de zombis, si réjouissant en ses origines, est donc entré dans sa phase descendante, c'est-à-dire gonflé à la moraline, tout comme le western est devenu western-de-fiotes quand les cowboys se sont mis en tête de comprendre les Indiens et de compatir à leurs misères, au lieu de continuer à leur exploser les plumes à coups de Winchester comme le faisaient leurs pères pionniers.

C'est triste.

33 commentaires:

  1. Bravo pour "moraline"... là, j'ai été eu!

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  2. C’est pourtant amusant, je trouve : plutôt les zombis que les réacs, une touchante profession de foi progressiste. La prochaine fois, la BBC pourra mettre en scène des zombis emmenés par trains entiers dans des camps de la mort gardés par des dames distinguées en carré Hermès, pour ceux qui ont encore un peu de mal avec les allusions.

    Le divertissement doit continuer à éduquer, voyez-vous.

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    1. Pour les zombis dans les camps de la mort, je me demande s'il n'existe pas déjà une série (australienne ?) sur ce thème.

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  3. A vous lire je me demande si l'insignifiant "Twilight" ne relève pas exactement, dans l'ordre du film de vampire, de cette même logique.

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    1. Je ne puis vous dire, ne l'ayant jamais regardée (je la soupçonne d'être assez niaise).

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    2. C'est d'une niaiserie terrifiante, mais tout y est : les gentils vampires végétariens, ceux qui se méfient d'eux, les méchants vampires, aristocrates de surcroit... Si vous avez neuf minutes à perdre, je vous conseille cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=mNy-8uD-4T4 , elle me fait rire.

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  4. Je sais pourquoi, je n'aime pas les films de zombis , si en plus ils deviennent : " tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et les zombiettes ; sont elles acceptables pour le simulacre de la reproduction, si non!

    Comme cibles de ball-trap!

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    1. Il y a effectivement une zombiette tout à fait charmante et sympathique…

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  5. Bonjour,
    Vous connaissez "The Walking Dead" ? Série sur les morts-vivants qui reviennent parmi nous (mais pour nous manger), assez anti-vivre ensemble puisque tous ceux qui y pensent un minimum finissent mal, mais intégrés chez les morts-vivants, ceci dit.
    Je pense que cette série, adaptée d'une bande dessinée et addictive, devrait vous plaire !

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    1. Ayant bêtement manqué la première saison, je n'ai pas voulu prendre le train en marche. J'attends donc qu'une chaîne ou une autre reprenne la série da capo, ce qui ne saurait manquer de se produire un de ces jours.

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    2. C'est pas mal du tout The Walking Dead (il y a l’intégrale sur Netflix il me semble).

      Étant le spécialiste français de la survie en monde Zombie, il y a une nouvelle série qui commence tout juste : "Z Nation"... Je sais pas encore ce que ça donne...

      Le zombie est et doit être, par nature, méchant. Tout autre point de vu est stupide car le zombie n'a pas de conscience, il n'est qu'instinct.

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    3. Si le zombi n'est qu'instinct sans conscience, et je suis d'accord sur ce point, il ne peut donc pas être méchant ; ni gentil, du reste.

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    4. Il est méchant dans le sens ou il ne cherche qu'a manger et contaminer les gentils...

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    5. La saison 1 est bien, la 2 et la 3 sont mauvaises, la 4 est moyenne et le premier épisode de la saison 5 est pas mal.

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    6. Je t'apporte demain les saisons 1, 2, 3 et 4 sur clefs USB si tu le souhaites ? Entièrement d'accord avec l'avis d'Akula sur la qualité des saisons ! Bises Isa

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    7. Merci pour "in the flesh", je viens de le télécharger, on va se faire ça ce soir avec Olivier..Brrrrrrr !

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    8. Pas la peine : je n'ai pas d'appareil de lecture et je n'aime pas regarder de films sur l'ordinateur.

      Ça finira bien par repasser, de toute façon…

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  6. "... à qui le mot “bière” rappelle de mauvais souvenirs encore un peu trop frais.".

    Mega-LOL.
    Rassurez-vous, le retour des zombis comme on les aime ne va pas tarder.

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  7. Le seul film de zombies que je trouve regardable c'est l'hilarant "Shaun of the dead". Les zombies y sont pourchassés et éliminés sauf quelques uns qui servent de lumpenprolétariat.

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    1. Ce film est incontestablement une réussite savoureuse ; mais, à mon sens, il ne prend tout son sel que si l'on est déjà amateurs de films de zombis sérieux.

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    2. Zombieland est très bon aussi, avec un grand Woody Harrelson qui trouve enfin à employer utilement ses talents à l'éradication de son prochain.

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    3. La première moitié est excellente, mais je trouve qu'ensuite ça s'essouffle pas mal…

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    4. On y trouve encore la rencontre avec Bill Murray et la scène finale dans le parc d'attraction qui sont assez bien tournés, je trouve. En revanche, la bluette occupe beaucoup de la 2ème partie.

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    5. La rencontre avec Murray reste savoureuse quoique trop longue à mon sens. Et toute la fin languit un peu aussi.

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  8. Une fois de plus, vous faites un excellent pitch de l'objet, qui dispense par ailleurs de perdre son temps à le regarder. Je retourne donc à Wodehouse.

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  9. il doit bien avoir des histoires de zombis dans la série télévisé ; " les contes de la crypte"

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    1. À ce sujet, je crois que les tout premiers, réalises en 1970 environ, sont fabuleux.
      L'histoire du mec qui se retrouve coincé entièrement dans le sable mouillé, hormis la tête qui sort de l'eau, et qui voit la marée monter tout doucement vers lui, est excellente. Je vais essayer de retrouver le titre.

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    2. J'ai vu Creepshow au cinéma, à sa sortie…

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    3. Je vais me le procurer pour cette fin de semaine. J'ai envie de le revoir.

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  10. Réponses
    1. Trouvé sur Wikimachin :

      Le terme zombie (ou zombi ; créole haïtien : zonbi ; kimbundu : nzumbe) désigne communément une personne ayant perdu toute forme de conscience et d'humanité, adoptant un comportement violent envers les êtres humains et dont le mal est terriblement contagieux.

      Le terme zombie trouve ses origines dans la culture haïtienne et sert également à qualifier les victimes de sortilèges vaudous permettant de ramener les morts à la vie ou de détruire la conscience d'un individu afin de la rendre corvéable à merci. Le mot zombie signifie en créole « esprit » ou « revenant ».

      D'après la première partie de la définition, ce semble donc être une sorte de communiste.

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