dimanche 12 novembre 2017

Nos dimanches Dávila, 12


– Le pauvre n'envie pas chez le riche les possibilités de nobles comportements que la richesse lui procure, mais les abjections qu'elle lui permet.

– Ne médisons pas du nationalisme. Sans la virulence nationaliste il y a beau temps que l'Europe et le monde seraient soumis à un empire technique, rationnel, uniforme. Faisons crédit au nationalisme d'au moins deux siècles de spontanéité spirituelle, de libre expression de l'âme nationale, de riche diversité historique. Le nationalisme aura été le dernier spasme de l'individu avant la mort grisâtre qui l'attend.

– Si stupide que soit un catéchisme, il l'est toujours moins qu'une profession de foi personnelle.

– Les grands écrivains, depuis le romantisme, sont des prisonniers qui secouent frénétiquement les barreaux de la geôle qu'est devenu le monde sans Dieu.

– Vivre avec lucidité une vie calme, simple, discrète, au milieu de livres intelligents, en aimant quelques êtres choisis.

– La phrase doit avoir la dureté de la pierre et le frémissement de la feuille.

– Un peu de patience dans nos relations avec les sots nous évite de sacrifier notre bonne éducation à nos convictions.

– En un siècle où les médias publicitaires divulguent un nombre infini de sottises, l'homme cultivé ne se définit pas par ce qu'il sait, mais par ce qu'il ignore.

– Les aristocraties sont les enfantements normaux de l'histoire, les démocraties en sont les avortements.

– Il ne suffit plus que le citoyen se résigne, l'État moderne exige qu'il soit complice.

– Rien ne donne plus d'aisance au révolutionnaire pour ordonner d'innombrables exécutions que de se savoir opposé à la peine de mort.

– L'indifférence à l'art se trahit par la solennité pompeuse des hommages qu'on aime à lui rendre. Le véritable amour se tait ou sourit.

9 commentaires:

  1. Indispensable Davilà, merci maître Goux de nous fournir notre drogue dominicale !
    J'aimerai en retenir trois aujourd'hui, preuve que je suis devenue accro. Je vous ferai la grâce de pas les citer in extenso :
    - Ne médisons pas du nationalisme...
    - La phrase doit avoir la dureté...
    - L'indifférence à l'art se trahit...

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  2. Eh bien, puisque d'autres vous font part des aphorismes qui leur plaisent, permettez-moi de citer ceux qui me déplaisent le plus :
    Le pauvre n'envie pas chez le riche...
    Les aristocraties sont les enfantements normaux...

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  3. Brillant comme d'habitude, sauf peut-être « Le nationalisme aura été le dernier spasme de l'individu », qui prête le flanc à la contestation.

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  4. « Il ne suffit plus que le citoyen se résigne, l'État moderne exige qu'il soit complice. » Celle-ci arrive à point, en ces temps de pétitions et de libération de la parole

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  5. -La phrase doit avoir...Juan Asensio devrait en faire son miel et passer de la pesanteur de l'astéroïde au tranchant du silex.
    -Un peu de patience avec les sots...J'ai de très bonnes relations avec moi même,merci.
    -Rien ne donne plus d'aisance...Staline,Mao,Lénine etc.,tous bienfaiteurs de l'humanité et fusilleurs compulsifs,se couchaient tous les soirs,la conscience tranquille et le sentiment du devoir accompli..

    Vendémiaire.

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    1. Je ne pense pas que Dávila faisait référence précisément à ces révolutionnaires-là. En revanche, moi cela me fait penser à ces belles âmes qui se proclament contre la peine de mort mais regrettent ouvertement que tel ou tel opposant politique n'ait pas été avorté.

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    2. Ou encore à tel célèbre homme d'affaire, financier de la gauche morale, rêvant de poser une bombe à la Manif pour tous...

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  6. Ascensio/Davila : 72 à 6 !

    C'est pire que : Nouvelle-Zélande/France !

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  7. Cretinus Alpestris14 novembre 2017 à 08:32

    Je regrette que Dávila ne soit plus de ce monde. Son commentaire sur le lâcher de ballons oranges, violets et bleus en l'honneur des "victimes du 13 novembre" (on est victime d'une date, maintenant) aurait été probablement intéressant.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.