dimanche 26 novembre 2017

Nos dimanches Dávila, 14


– Persuadés d'avoir rendez-vous avec une idée dans un palais, nous nous réveillons le plus souvent avec un lieu commun dans un lupanar.

– Mettre en rage l'homme typiquement moderne est le signe irréfutable qu'on a visé juste.

– Notre société tient à avoir des dirigeants élus pour que le hasard de la naissance ou le caprice du monarque ne viennent pas tout à coup livrer le pouvoir à un homme intelligent.

– L'amour de la pauvreté est chrétien, mais l'adulation du pauvre est une pure et simple technique de recrutement électoral.

– “Avoir le courage de s'accepter” est l'une des nombreuses formules modernes qui tâchent à occulter la bassesse de l'homme en appelant difficile ce qui est facile. L'esprit moderne affirme que rien ne demande plus d'efforts à l'homme que de céder à son animalité.

– De nos jours, les cohortes disciplinées des “rebelles” défilent au milieu des ovations frénétiques de la foule et sous la protection des autorités civiles et ecclésiastiques, tandis que les “conformistes”, persécutés, s'enfuient pour aller conspirer en des lieux solitaires.

– Les opinions révolutionnaires ouvrent la seule carrière, dans la société actuelle, qui assure une position sociale respectable, lucrative et paisible.

– Cela fait deux siècles que le peuple a sur le dos non seulement ceux qui l'exploitent, mais aussi ses libérateurs. Son dos s'est courbé sous ce double poids.

– N'ayant pas obtenu que les hommes pratiquent ce qu'elle enseigne, l'Église actuelle a décidé d'enseigner ce qu'ils pratiquent.

– Les gens de gauche ne sont pas les représentants des pauvres, mais les délégués des idées pauvres.

– Dans des sociétés où tous se croient égaux, l'inévitable supériorité de quelques-uns fait que les autres se sentent des ratés. Inversement, dans des sociétés où l'inégalité est la norme, chacun s'installe dans sa différence, sans ressentir le besoin, ni concevoir la possibilité, de se comparer aux autres. Seule une structure hiérarchique a des égards envers les médiocres et les humbles.

– Mes frères ? Oui. – Mes égaux ? Non. Parce qu'on a des petits frères et des grands frères.

20 commentaires:

  1. Si j'étais jazzman... :

    - Le "lieu commun dans un lupanar" c'est bien !

    - "Mettre en rage" les autres, une spécialité.

    - "Hasard de la naissance", "caprice du monarque", point de ça chez moi.

    - S'il y a un endroit où on n'a pas "l'adulation du pauvre", c'est ici, chez moi !

    - Peut-on céder à son animalité ? Oui, sans aucun doute ! Mais qu'on ne vienne pas nous faire le coup de "dénonce ton porc" après !

    - Pas de "cohortes disciplinées de rebelles" ici, pas plus que de "conformistes persécutés". Le calme plat des encéphalogrammes plats, règne !

    - "Les opinions révolutionnaires", c'est quoi, ça ?

    - On peut aussi en avoir plein le dos de tout ce rien !

    - Jamais entendu parler de l'Église de Suisse !

    - Si les pauvres avaient des représentants, ça se saurait !

    - Il peut être amusant, pour "des ratés" de faire plier "l'inévitable supériorité de quelques uns" !

    - Le "petit frère" me pardonnera-t-il d'avoir essayé de bousculer le "grand frère" ?

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    1. Le vrai Jazzman se serait arrêté à la première.

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    2. Ce qui pourrait en amener une autre, à ce jour inédite, plus profonde et délicate :
      Et si c'est une métaphore, dans quel trou ?

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    3. J'avais oublié qu'on s'amusait autant en 2013 !
      Mais pour ce qui est de la "métaphore" d'aujourd'hui, je dirais un peu au hasard, que peut-être un petit air de : "Trou la la itou laïtou" pourrait presque faire l'affaire. Mais sera-ce assez profond ou assez délicat ?

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    4. Rien de tel que le hasard pour tomber juste (méthode Brigitte Lahaie).

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  2. Un peu meilleur que d'habitude...mais, bon, si on s'arrêtait à 15 ?

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    1. C'est comme dans les familles traditionnelles de la France d'antan : on s'arrêtera quand on aura fini l'assiette !

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  3. J'en ai pris une au hasard et l'ai collé dans Facebook comme si c'était une réflexion personnelle. C'est pour voir les réactions.

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    1. Tenez-moi au courant !

      (Vous avez pris laquelle ?)

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    2. De nos jours, les cohortes disciplinées des “rebelles” défilent au milieu des ovations frénétiques de la foule et sous la protection des autorités civiles et ecclésiastiques, tandis que les “conformistes”, persécutés, s'enfuient pour aller conspirer en des lieux solitaires.

      Deja deux like de gauchistes.

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  4. A toutes fins utiles, je vous signale que Alain Finkielkraut vous a, en quelque sorte fait de la concurrence, puisqu'il a cité Davila, hier soir chez Ruquier : "L'homme ne possède pas son intelligence, elle est en visite chez lui."
    Il faut reconnaître que chez certains, si tant est que ces visites existassent, elles soient tout de même très espacées !

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  5. Moi j'aime beaucoup celle-ci :

    " Les gens de gauche ne sont pas les représentants des pauvres, mais les délégués des idées pauvres."

    Si vous le permettez Didier, j'aimerais ajouter quelques mots de Remy de Gourmont que je suis en train de lire et qui pourront peut-être vous réjouir.

    " Est-ce vraiment la peine de dépenser tant de millions pour apprendre à lire à des êtres, qui dès qu'ils savent lire, ne lisent plus ?"

    ou bien :


    " La conscience de l'humanité !
    Il s'agit de trois douzaines de journalistes qui gagnent leur vie en élevant des phrases comme les paysans en élevant des veaux."



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  6. Mon commentaire a été effacé ce matin par une mini panne d'électricité au moment où je le rédigeais, mais cela n'avait pas une importance capitale puisque les aphorismes de la semaine me paraissent relever du Dàvila pontifiant. Bon, je me force un peu pour faire plaisir à Didier : "Mettre en rage l'homme typiquement moderne est le signe irréfutable qu'on a visé juste."

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    1. Voilà ce que c'est que de voter pour une sortie du nucléaire !

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  7. Quelqu'un ici serait pour "la sortie du nucléaire " ? Je pensais que c'était bien fréquenté.

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    1. Les bonnes fréquentations (moi, donc) ne sont ni pour ni contre...

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    2. Je viens seulement de voir que ça s'adressait aux gonzesses...

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  8. Je dois avoir deux livres de citations, dans mon gourbis.
    Je les avais avalés en très peu de temps, pourtant je ne suis pas un littéraire.
    Venir sur votre blog, c'est un moment de calme.
    Je vous lis mais laisse très peu voire aucun commentaires.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.